Retraites : pourquoi partir plus tard est la seule solution

La réforme des retraites n’est pas une question d’argent, mais une question de production

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Personnes âgées mangeant des glaces (Crédits : rev stan, licence CC-BY 2.0), via Flickr.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Retraites : pourquoi partir plus tard est la seule solution

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 2 octobre 2014
- A +

Par Yves Montenay.

vieux mangeant des glaces credits rev stan (licence creative commons)

Comme il faut renflouer les caisses de retraite, on parle d’argent. Mais les retraites ne sont pas une question d’argent : si vous avez faim, essayez d’avaler votre compte en banque ! L’argent n’est rien si on ne peut pas s’en servir. Voyons cela !

Avec ma double casquette de démographe et de chef d’entreprise, j’ai l’œil sur les questions de retraite depuis bientôt 50 ans.

Il y a eu une première phase euphorique, à la fois pour des raisons démographiques (un nombre croissant d’adultes, peu de vieux) et pour des raisons sociales (augmentation rapide du nombre de salariés moyens et surtout moyens supérieurs, qui cotisaient largement).

La deuxième phase est passée inaperçue, par ignorance ou par mensonge délibéré des « commerçants » venant vendre leurs solutions aux chefs d’entreprise : lorsque je leur disais « je suis aussi démographe et ne comprends pas votre optimisme », ils me répondaient dans le meilleur des cas « nous y pensons et faisons des réserves importantes », et ne comprenaient pas que ce n’était pas le problème… Problème qui n’est toujours pas compris aujourd’hui comme nous allons le voir.

Ce genre de discussion est devenu plus tendu lorsque l’âge de départ est passé de 65 à 60 ans, ce qui me paraît toujours aujourd’hui une immense escroquerie électorale : souvenez-vous de Mitterrand : « les démographes disent que c’est impossible, or je l’ai fait ! » ; autrement dit, « élisez-moi, je ne serai plus là en 2006 quand le problème se posera » !

La troisième phase, vous la connaissez tous : chacun prend connaissance que l’on va « dans le mur », mais les politiques n’osent pas bouger. Seul Nicolas Sarkozy s’y attaque et met en place une réforme, très insuffisante, mais qui est un premier pas et a eu le mérite de faire bouger les esprits.
Aujourd’hui, on discute d’un nouveau recul de l’âge de départ, mais seulement après 2020 (!), de la hausse des cotisations ou de la baisse des pensions. Je veux montrer que les deux derniers points ne sont pas des solutions, et que la réalité annulera les bénéfices que les calculs théoriques font apparaître.

En effet, l’on n’a pris en compte que la moitié du problème démographique. On a bien compris que s’il y avait moins d’adultes, il y avait moins de cotisations et que comme il y aurait de plus en plus « de vieux » en face, il faudrait les répartir entre davantage de retraités, d’où les trois leviers possibles évoqués plus haut.

Mais la démographie, ce sont des hommes et des femmes, et ces derniers ne sont pas seulement les cotisants, ce sont aussi, pour les actifs, des gens qui produisent des biens et des services, et, pour les retraités, des gens qui les consomment. Autrement dit, ce n’est pas une question d’argent, mais une question de production.

Supposons une seconde que nos caisses de retraite puissent emprunter de manière illimitée et sans remboursement auprès de la Chine ou de l’Arabie, et puissent ainsi distribuer les pensions prévues sans toucher à l’âge de départ. Que feront les retraités ? Ils iront chez le boulanger, chez le médecin, téléphoneront à une infirmière ou à un réparateur d’ascenseur s’ils sont coincés au 7e étage.

Et comme les retraités seront nombreux et que les adultes le seront moins, ils n’auront pas tous satisfaction. L’ajustement se fera par l’argent ou les files d’attente, suivant le degré de socialisation de notre économie, et probablement par un travail au noir féroce. Il y aura des laissés-pour-compte et même des morts précoces.

Voir le petit texte suivant ainsi que, dans la colonne de droite, des textes connexes sur la démographie et la politique familiale.

Donc l’âge de départ est la seule variable pertinente : une infirmière en activité n’est pas seulement une cotisante, c’est d’abord une infirmière !


Sur le web

Voir les commentaires (46)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (46)
  • Bonjour
    Ne pas oublier que 40%des français en âge de travailler sont inactifs… donc on a de la marge.

  • « La réforme des retraites n’est pas une question d’argent, mais une question de production »

    de là vous déduisez qu’il faut retarder l’age de la retraite.. c’est une erreur , il faut avancer l’age d’entrée dans la vie active , c’est bcp plus facile que de faire travailler après 60 ans .

    • Pourquoi opposer les deux ?
      avancer l’âge d’entrée dans la vie active est une excellente idée, mais notre taux de chômage des jeunes indique que la mise en pratique n’est pas si facile…
      En outre, notre système est basée sur la durée de cotisation, dès lors tout chose égale par ailleurs (même carrière, même durée de vie), commencer plus tôt c’est aussi avoir le droit de prendre sa retraite plus tôt, donc avoir droit à une pension plus longtemps, donc couter plus cher

      • on passe notre temps a rallonger le cycle des études pour les faire arriver le plus tard possible dans la vie active sans aucune efficacité économique , toujours la peur des ‘jeunes’ !
        l’age est une limite incontournable dans le monde du travail , 60 ans n’a pas été choisi au hasard ni les 50 ans des fonctionnaires ce sont des limites psychologiques et physiques..si on passe le cap on peut évidement bosser jusqu’à 80 ans comme certains députés ou médecins , une de mes tantes a bossé jusqu’à ce grand age pour avoir un brin de retraite (ancienne femme de commerçant ruiné )

        • « 60 ans n’a pas été choisi au hasard » : 75 ans non plus. Je me souviens d’ancêtres que m’avouaient qu’ils s’ennuyaient à la retraite et regrettaient d’avoir cessé de travailler alors qu’ils le pouvaient encore. Avec le recul, ils avaient honte et s’excusaient d’avoir profité du travail des jeunes sans rien faire d’utile alors qu’ils pouvaient encore travailler, produire et échanger volontairement. Faute avouée totalement pardonnée !

    • je partage votre analyse. Il faut laisser la place aux jeunes qui sont souvent plus diplômes que les 60 ans et plus.

      • Le diplôme n’est qu’un aspect du sujet. Ce qui compte vraiment, c’est la quantité de capital associée au travail. Si le capital est pourchassé, ça fonctionne tout de suite moins bien. Place au jeunes ? Qu’ils bossent dur et fort et ils auront leur place. Sinon, ils resteront dans le néant des fainéants.

      • Les jeunes diplômés seraient bien en peine de passer le diplôme prétendument moins brillant qu’avaient obtenu à bien moins que leur âge les vieux qu’ils veulent remplacer.

  • Avec une allocation universelle coupée à un système par capitalisation, l’âge de départ de la retraite ne rentre plus dans le domaine politique.

    • Qui finance l’AU ?

      La capitalisation (autonomie, responsabilité, sens de l’effort, préférence pour l’avenir) est l’antithèse de l’AU (parasitisme, irresponsabilité, fainéantise, règne de l’immédiateté).

      L’AU, c’est la retraite par répartition pour les jeunes.

      • On finance l’AU par la suppression de tous les dispositifs sociaux existants. Au contraire, l’AU dope l’imitative individuelle, y compris celle des plus pauvres.

        • Avec votre proposition de transfert entre les deux systèmes à financement équivalent, ceux qui touchent actuellement les aides sociales verront leurs revenus baisser en proportion de ceux qui entreront dans l’AU alors qu’ils ne touchaient rien avant. Bref, vous prenez aux pauvres pour donner aux riches. Mouais, bof… Pour doper l’initiative individuelle, rien de tel que la liberté et la responsabilité. L’AU que vous proposez est pilepoil à l’opposé de la liberté et de la responsabilité.

          En outre, vous oubliez le paramètre essentiel : l’exil, le vote avec les pieds. Il n’y a pas de raison intelligible pour que ceux qui refusent de financer les prestations sociales aujourd’hui acceptent de financer l’AU demain car l’AU est le repoussoir ultime, l’apogée d’une société ultra-collectivisée.

          Non, décidément, seule la privatisation de toutes les assurances sociales et leur mise en concurrence dès le premier euro cotisé est envisageable pour sortir de l’impasse de la collectivisation.

  • La retraite individuelle par capitalisation est le seul système qui soit à la fois flexible (chacun part à la retraite comme il veut) et compatible avec toutes les formes possibles de pyramide des âges.

    Tout le reste c’est de la littérature.

    • sauf quelle n’est pas compatible avec la pyramide des revenus , il faut donc un mixe de répartition et de capitalisation

      • Non ! La répartition spolie les fonds indispensables à la capitalisation, dans un processus d’appauvrissement essentiellement concentré en bas de la pyramide des revenus.

        C’est vers l’élimination complète de la répartition (avec, à terme, sa sanction judiciaire en tant que système de Ponzi) que nous devons nous diriger. Seule la transition progressive permet de justifier temporairement, environ une vingtaine d’années, la cohabitation entre les deux systèmes.

        • répartition….d’une partie de la capitalisation, évidement , ou par un apport de l’état .
          il est totalement anormal que des gens se retrouvent avec un minimum vieillesse alors qu’un smic est déjà tout juste suffisant pour vivre

          • Dire qu’un smic est tout juste suffisant pour vivre est éminemment subjectif. Du point de vue de l’employeur qui ne peut pas payer un smic à son employé, ni se le payer pour lui-même, c’est totalement absurde. Le smic, c’est un des nombreux aspects de guerre civile menée avec acharnement par l’Obèse contre les honnêtes citoyens.

            Le minimum vieillesse est du même tonneau : on appauvrit les individus en les contraignant à la spoliation de la répartition durant des décennies et à la fin de l’histoire, on les contraint de vivre avec une misère, sans rapport avec leurs efforts passés. La répartition est un immense scandale dont nous pouvons dès aujourd’hui observer les effets délétères.

      • « sauf quelle n’est pas compatible avec la pyramide des revenus » ?
        Ah bon ? vous avez vu ça où ?

        • quand on parle capitalisation on parle aussi de la part de revenu qu’il est possible d’épargner , un smicard ne peu pas ,hors , pour bien faire il faut pratiquement 50% de ses revenus en épargne pour vivre 30 ans de retraite

          • si le salaire complet est versé, le smic passe à 2 000 euros environ. avec cette somme, tout le monde pourrait choisir (s’il le veut) le système d’épargne de son choix, à utiliser comme il veut (s’arrêter de travailler totalement à 50, 60 ou 70 ans, se mettre à temps partiel à 40, à 50, à 60 ou à 70 ans…) en fonction des contraintes du réel : pas beaucoup épargné, il faut continuer à travailler ou accepter de baisser son niveau de vie, ou convaincre ses enfants d’accepter de pallier aux conséquences des choix et des circonstances antérieures.

            • Il faut voir si les prix restent identiques, car si on change de périmètre en laissant plus de reste à vivre aux français, certains coûts risquent d’exploser (il me reste plus, donc je serais prêt à mettre plus pour satisfaire tel ou tel besoin).
              Non pas que le salaire complet versé ne me tente pas, mais il ne faut pas occulter la pression sur les prix pouvant se produire.

          • Mais non ! Les intérêts composés de l’épargne de la capitalisation permettent de vivre sans limite de durée. C’est le cumul de la spoliation de la répartition et de l’inflation étatique qui détruisent l’épargne passée. Il faut moins de 30 ans de capitalisation au smic pour garantir une retraite à vie au niveau du smic, à la seule condition que l’Obèse ne mette pas sa grosse pogne visible dedans au nom de l’illusion de la répartition.

            • en mettant 3000 euros de cote par an (250 par mois) pendant 40 ans, places a 5%, on obtient un capital de retraite de plus de360000 euros qui permet de generer un revenu annuel de plus de 18000 euros a vie.

              L’Etat preleve plus de 500 euros de charges salariales + patronales sur un smic.

              Le systeme par capitalisation serait evidemment plus interessant pour les smicards.

              • sans compter qu’a la fin, vos enfants heritent de ces 360000, puisque vous n’avez vecu que sur les 5% annuels d’interets, ce qui leur permet de payer de bonnes etudes a vos petits enfants et reparer l’ascenceur social!

              • mais trouver du 5 % net d’inflation et net d’impôts, bonjour…

                • sur le long terme, en diversifiant, c’est tout a fait faisable.
                  « à la seule condition que l’Obèse ne mette pas sa grosse pogne visible dedans » comme le dit Cavaignac, donc sans impots sur le capital retraite!

                • La pratique à peu près partout dans le monde et y compris en France est d’exonérer d’impôts les placements en vue de la retraite, et de fiscaliser les revenus qui en seront tirés pendant la retraite (plan 401 k US, Madelin français, etc.). Donc « net d’impôt » c’est ok.

                  Il faut sans doute refaire le calcul dans l’autre sens :
                  un individu épargne 15 % de son revenu pour sa retraite pendant une durée T ; quel taux i de rendement du capital placé permet d’accumuler un capital suffisant pour que son produit au taux i rapporte au bout de T années l’équivalent du revenu épargne déduite (soit 85% du revenu) ?
                  a) sans consommation du capital (il est transmissible au décès)
                  Il est bien évident que l durée T dépend du taux i, et inversement. Parmi les solution il y a : T = 30 et i = 7% ; T= 34 et i = 6% ; T = 40 et i = 5% ; T = 50 et i = 4% ; T = 56 et i=3,5 %
                  b) avec consommation du capital ; il y a alors un paramètre de plus, à savoir la durée de survie Ts, et on constate que le système a (entre autres) la solution T = 42, Ts = 22, i = 3%
                  Autrement dit : le système fonctionne avec 42 ans de cotisation, et 22 ans de survie (soit 84 ans au décès pour une vie active commencée à 20 ans), et un rendement de la capitalisation de 3%.
                  Ce qui veut dire que le système de capitalisation est plus avantageux que la répartition actuelle dès un rendement du capital de 3% net d’inflation, ce qui n’a rien d’exceptionnel.

                  • je viens de regarder rapidement le madelin, si j’ai bien compris, il s’agit d’une rente viagère, pas de capital transmis à ses enfants, au moment du décès, la rente s’arrête…
                    et quand j’investis dans l’immobilier, j’ai l’intuition que même si je leur disais que c’est pour ma retraite, je n’échapperais pas aux frais de mutation, aux taxes foncières, à la csg, à l’irpp et à l’impôt sur la plus value…

  • Le problème est le coût des services (que ce soit pour distribuer une baguette ou faire une piqûre).

    Ca arrange bien nos gouvernements parce que (ou tant que – mais plus pour longtemps) les services ne sont pas délocalisables. Mais ça veut dire qu’une part de plus en plus importante de la population travaille pour financer les bénéficiaires de leur propre travail.

    Si plus personne ne produit de biens car cette production est délocalisé à cause du coût du travail, on n’aura plus les moyens d’acheter la farine ou les seringues. En fait, plus le nombre de personnes qui travaillent à fournir des services augmente en proportion, plus il faudrait être productif pour fabriquer des biens.

    Or nous ne sommes pas globalement productif car en déficit chronique sur le commerce extérieur. Saboter la production de biens manufacturés et augmenter la part des services internes (*) au pays dans le PIB est un suicide. Sacrifier des pans entiers de l’économie à cause de manque d’investissement, de pression fiscale ou de contraintes, d’idéologie écologiste ou autres est un crime contre la nation.

    Peu importe donc le nombre de retraités à part leur coût qui justifie toujours plus de pression sur les entreprises et l’investissement et donc une perte de compétitivité qui délocalise la production des biens.

    (*) on peut financer notre importation de biens en vendant des services (par exemple bancaires) ou en investissant à l’étranger. Mais ce n’est manifestement pas notre point fort.

  • Vous partez du postulat que rien n’est possible en dehors de la retraite par répartition… C’est grotesque.
    Ensuite qui vous dit ce que feront les gens si on leur donne de l’argent gratuit ? Personne n’en sais rien.
    Pour finir, qui va rembourser cet argent ?

  • « Retraites : pourquoi partir plus tard est la seule solution ».

    Absolument pas.

    Ce que nous dit l’auteur, par analogie, c’est comme si un bandit de grand chemin arrêtait notre véhicule sur la route et nous donne le choix entre lui donner notre montre, notre portefeuille, ou nos bijoux. Ce que l’auteur fait mutatis mutandis c’est de peser et de comparer ces possibles pour savoir si le coût et donc le fait qu’on puisse le supporter est meilleur avec l’un ou l’autre de ces possibles. Or, le problème n’est pas de savoir entre les trois choix à disposition sous les conditions du bandit, lequel est préférable pour m’ajuster à son assaut, le problème c’est le truand lui-même dont il faut se débarasser.

    En d’autres termes, le raisonnement de l’auteur est complètement prisonnié de l’axiome qui voudrait que l’on doit garder la structure actuelle du système, à savoir les régimes par répartition, avec leurs quelques nuances selon les pays occidentaux. Sous cette axiomatique, N travailleurs payent la retraite de M retraités avec des cotisations prévues initialement après la deuxième guerre mondiale selon les pays dans un rapport approximatif de 4N = M et un âge de la retraite entre 60-65 ans, c’est-à-dire correspondant à peu près à l’espérance de vie de l’époque. Dès lors, le viellissement de la population posant problème, à la fois sur les proportions respectives de cotisants-travailleurs et de retraités, et sur l’espérance de vie augmentant, les seuls choix qui s’offriraient prétendumment à nous dans ce système lorsque la population vieillit c’est: a) d’augmenter le montant des cotisations b) d’augmenter la durée des cotisations, c) de diminuer les prestations par tête, d) de repousser l’âge de la retraite ou e) de combler le déficit en ponctionnant de l’argent ailleurs.

    L’auteur nous dit que l’un des ajustements est meilleur que les autres. Or, mis à part le fait que ces choix ne sont pas des solutions, ce sont des emplâtres sur une jambe de bois, qui ne permettent que de gagner du temps et de repousser le problème à plus tard, il est aussi possible de changer d’axiomatique, et donc de complètement abandonner ce système et les problèmes qu’il pose.

    Première étape pragmatique on passe à un système de capitalisation par tête.

    Ca évite tout d’abord l’injustice que les uns cotisent pour les autres de force. En effet, les socialo-étatistes ont imposé un peu partout dans le monde occidental des systèmes de retraite dans lesquels on a des transferts forcés entre les personnes. C’est innadmissible de pouvoir prétendre que notre voisin sera notre esclave, parce qu’à terme lorsqu’il sera vieux, il aura lui-même (peut-être) ses propres esclaves à son tour.

    Ensuite, précisément parce qu’on élimine cet aspect, ça donne de la possibilité d’implémenter plus de souplesse dans la durée, les montants, etc, et de les adapter aux volontés des gens. Dans un système par répartition, les travailleurs ne veulent pas cotiser plus et les retraités ne veulent pas toucher moins, parce que personne ne veut supporter l’effort et tout le monde veut le gain. Dans un système par tête, l’effort auquel on renonce à un moment, c’est soi-même qui en subit le préjudice plus tard: une cotisation plus faible implique de facto une retraite amoindrie pour soi-même, pas pour autrui. C’est plus facile d’obtenir l’aval des gens pour adpater des variables parce que c’est eux qui endossent directement le gain comme le coût.

    Par ailleurs, le capital n’est pas perdu une fois qu’on meurt. Puisque c’est une cotisation personnelle pour soi, la personne en a réellement la propriété : il est laissé en héritage aux successeurs. Ca motive aussi les gens à cotiser s’ils savent que leurs enfants ou des tiers de leur choix auront quelque chose après.

    Je ne développe pas tous les avantages en comparaison au système par répartition, il y en a d’autres, mais ce n’est pas l’objet de mon discours ici.

    Deuxième étape, on libère à moitié les gens et on les laisse décider eux-mêmes dans certaines marges des variables d’ajustement (les montants à cotiser, la durée de la cotisation, l’âge de retraite, etc). On maintient un minimum sur les montants, un âge en dessous duquel on ne peut partir à la retraite, etc., pour assurer la transition en souplesse, et on libère le choix des gens à la hausse sur cette variable. Pour assurer cette transisition on élimine totalement la part que prend l’état sur le fruit du travail (environ la moitié aujourd’hui en France), et on laisse les gens décider eux-même de ce qu’ils font de l’argent. Comme on a libéré plus que les simples montant de cotisation, ce sera plus facile pour les gens de tout de même consacrer une part conséquente à leur retraite, puisqu’ils auront un surplus disponible même sans changer les montants alloués à la retraite.

    Troisième étape, on les libère complètement et on les laisse décider sans entrave, donc sans aucune borne ou minimats.

    Que chacun prenne soin de son futur lui-même en respectant le même droit d’autrui, et que ceux qui veulent aider les autres le fassent sans contraindre qui ce soit à faire de même.

    De dire que la variable d’ajustement qui fait sens c’est l’âge de la retraite, revient à accepter l’axiomatique du système, comme de choisir de donner sa montre plutôt que son portefeuille ou ses bijoux revient à accepter l’assault du bandit.

    Je m’y refuse.

    Ce que les libéraux et libertariens doivent discuter, ce n’est pas les pseudo-solutions à prendre dans ce système, c’est le système lui-même. C’est une pyramide de Ponzi qui tôt ou tard s’effondrera; c’est un rapport social où les uns peuvent piller les autres; et finalement c’est une institution qui considère les citoyens comme des enfants qui ne savent pas prendre soin d’eux-mêmes et que donc l’on va contraindre pour cela ; bref c’est un système inneficace, injuste et liberticide.

    Au lieu d’ajuster dans ce système la moins mauvaise des variables, il faut l’abbattre.

    • Ce que les libéraux et libertariens doivent discuter, c’est le COMMENT. Parce que c’est bien beau de proclamer qu’on ne doit faire aucun compromis avec le système, qu’il faut refuser son axiomatique ou l’assaut du bandit, etc. Et c’est encore bien beau de tracer les grandes lignes d’un système juste, libéral, bien meilleur. Mais c’est du discours sans implication concrète.
      La réalité c’est que d’une façon ou d’une autre il faut gérer milliers de milliards de dettes implicites (entre 4 et 10 mille milliards selon les estimations !) que représente les (faux) droits généreusement distribués en promesses de pensions et de prise en charge médicale, et ça, ton architecture de « transition en souplesse » ne le fait pas, alors que c’est juste le seul problème… On n’arrive déjà pas à traiter un problème à quelques milliards comme les plaques de taxi parisiens, alors un problème mille fois plus gros, tu penses…
      La réalité c’est que le « bandit » n’est pas seul : c’est un système dont tout le monde profite directement et indirectement, et dont tout le monde craint l’effondrement, effondrement qui de toute façon ne donnerait pas naissance à une merveille libérale, mais à un fascisme encore bien pire, comme cela s’est toujours et partout produit
      La réalité c’est qu’il faut négocier avec le bandit, lui promettre l’amnistie et une place enviable dans la voiture si redevient honnête. Ce n’est pas moral, ce n’est pas idéal, mais c’est la seul voie qui conduit vers une amélioration (une libéralisation) concrète.

      • « La réalité c’est qu’il faut négocier avec le bandit, lui promettre l’amnistie et une place enviable dans la voiture si redevient honnête. Ce n’est pas moral, ce n’est pas idéal, mais c’est la seul voie qui conduit vers une amélioration (une libéralisation) concrète. »
        c’est pas faux, et c’est concret. mais subsiste le risque que ça ne suffise pas au bandit d’avoir une place honorable dans la voiture, peut être il va vouloir prendre le volant et décider de la direction, peut être il va même décider de nous éjecter nous de la voiture… il pensait prendre une montre, on lui laisse entrevoir la possibilité de prendre la voiture…
        il y a aussi la possibilité de ne pas s’arrêter mais au contraire d’accélérer la voiture, de renverser le bandit et de le laisser rouler dans le fossé.

  • « La réforme des retraites n’est pas une question d’argent, mais une question de production ».

    Excellente approche que l’on peut formuler autrement : A un moment ou une époque donnés, la quantité de biens et de services produite par les « actifs » est elle suffisante pour satisfaire les besoins de l’ensemble d’une population.
    Répartition vs capitalisation ne change strictement rien à cette affaire.

    • Si, la capitalisation change tout à l’affaire.
      L’argent que gagnent les retraités dans un système par capitalisation provient de l’argent qu’ils ont investis dans le système productif. Il y’a un lien entre la rente que fournit cet investissement et les capacités de production.

      En d’autres terme, dans un système de capitalisation, les personnes partent à la retraite quand elles se sont assurées que le système productif pourra survenir à leurs besoins.

      • +1
        la capitalisation est une affaire de gens responsables, à commencer par responsables d’eux-mêmes, et qui coopèrent pour que la situation globale soit la meilleure possible.
        la répartition est une affaire d’escrocs qui sont en guerre les uns contre les autres pour arracher la plus grosse part possible du butin, sans aucune incitation à faire grossir le gâteau à partager ; en fait, comme toute guerre, elle détruit le gâteau puisqu’une partie du jeu consiste à montrer sa capacité de nuisance

      • Tout à fait d’accord avec Pmn : la capitalisation est fondamentalement vertueuse alors que la répartition est fondamentalement vicieuse, non seulement dans son intention mais également dans ses effets.

        Une nuance toutefois à propos de l’usage du mot « rente ». Investir est un travail comme un autre. Les revenus issus des investissements ne répondent pas à la définition de la rente, celle-ci étant un revenu périodique à l’exception de celui du travail. Il suit que la capitalisation permet de placer les retraités en situation productive jusqu’à leur dernier souffle, quand bien même ils confieraient la gestion de leur épargne à des services dédiés. Au contraire, la retraite par répartition colle parfaitement à la définition de la rente qui détruit l’économie, entretient le chômage de masse et aggrave la dette publique.

  • C’est évident, MAIS:
    -notre société est atteinte de « jeunisme » aigu. La première fois que l’on m’a dit que j’étais trop vieux, je venais de fêter mes 43 ans. On ne tiens pas compte du savoir faire et de l’expérience, et à la différence des Etats-Unis nous mettons systématiquement en retraite des gens compétents qui ne demandent qu’à travailler
    -après 50 ans il est quasiment impossible de trouver un emploi correspondant à ses qualifications
    Donc je veux bien reporter l’âge de la retraite, mais pas pour envoyer les « vieux » à Pole-Emploi

    • Mais si, il faut envoyer les vieux à Pole-Emploi jusqu’à 80 ans, même en touchant des indemnités égales à la retraite.

      Parce que sinon ils se barreront tous au Portugal ou en Thaïlande où la vie est 2 fois moins chère et leur permet de vivre avec leur maigre retraite. Et comme il percevront leur retraite et la sécu sans dépenser un sou en France, ce sera la fin des haricots.

      Et notez bien que ce problème est entièrement lié à notre modèle social que tout le monde nous envie.

  • Si la production est le seul indicateur et bien la société va mourir de faim (diminution agriculteurs crise), ne pourra plus être soignée (deserts médicaux) ne pourra plus se déplacer (polution, crise pétrolière)

    • Prenez l’indicateur que vous voulez pour analyser ce que vous voulez mais cessez de prendre notre fric pour financer vos cohortes de fainéants ! Si vous ne voulez pas mourir de faim, travaillez, produisez et échangez, au lieu de venir piquer dans nos assiettes ! Et arrêtez de nous casser les oreilles avec votre pollution : notre pollution est tellement plus faible que la vôtre !

      • je n’ai jamais rien voler. j’ai tjs été honnête avec les autres. j’ai tjs payé ce que je devais. j’ai tjs travaillé.
        ce que j’ai rejeté haut et fort est la grève des cheminots

        • La spoliation étatique est le moyen de ne pas avoir à voler personnellement, pour ceux qui n’ont pas le courage d’affronter directement le regard accusateur de leurs victimes. Les voleurs qui ne s’assument pas et veulent se donner le beau rôle socialiste se servent d’excuses larmoyantes telles que les « plus démunis », les « vilaines banques », les « méchants marchés », les « déserts médicaux », la santé « publique » ou encore le « changement climatique » pour dissimuler leur rapine collectiviste.

          Désormais, le masque est tombé et la fête des parasites est terminée : plus personne n’est dupe des discours mensongers. Il va falloir rendre l’argent, travailler pour espérer vivre et ça sera douloureux pour les voleurs improductifs.

    • Non ! Si la production est le seul indicateur, on sera peut-être transformé en esclave du travail, mais on ne mourra pas de faim et on sera soigné. On devra peut-être remonter des gazogènes sur les autos comme en 40 et on toussera, mais on roulera.

      En revanche si vous espérez faire vivre le pays avec la moitié des actifs qui ont pour mission de plier des trombones et l’autre moitié de les déplier, j’ai comme un doute.

  • Quelle image ! c’est tiré d’ un film ?
    3 sièges il en reste 2 en chauffe

  • Bonjour
    Comment cotiser plus pour la retraite,quand 57 ans ont ne vous embauche plus en deux ans deux
    réponses(negatives) rien de pole emploi non plus ,il reste le suicide
    Merci

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’INSEE vient de publier un bilan démographique pour l’année 2023 qui met en évidence un affaissement de la natalité française. Selon des sources concordantes, celle-ci n’est plus guère soutenue que par la fécondité des femmes immigrées. Ce qui laisse entrevoir à terme une diminution de l’effectif global de la population, et une nouvelle configuration de sa composition ethnique et culturelle.

Faut-il s’en inquiéter ? Pour la plupart de nos concitoyens, cette question n’a pas de conséquence directe et immédiate, encore moins pour les re... Poursuivre la lecture

« L’État ayant dépensé Tout l’été Se trouva fort dépourvu Quand il fallut financer ses agents,

Plus d’argent.

Il alla crier famine Chez l’Argirc-Arrco sa voisine, La priant de lui donner Quelques sous pour financer son déficit,

« C’est pour la solidarité », lui dit-il.

L’Agirc-Arrco n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut.

« Que faisiez-vous au temps faste ? » Dit-elle à ce quémandeur. « Je dépensais à tout venant, pour de bonnes causes » « Vous dépensiez ! J’en suis fort aise. Eh bien ! empruntez... Poursuivre la lecture

Un article de la Nouvelle Lettre. 

 

Aujourd’hui, discussion sur la revalorisation des retraites pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés en activité : il faudrait faire main basse sur les fonds détenus par Agirc-Arrco. Cette spoliation a été tentée à plusieurs reprises, mais jusqu’à présent elle a été rejetée, et même déclarée anticonstitutionnelle.

Aujourd’hui on connaît le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.

Il ferait apparaître la nécessité pour le budget de l’État de financer le défici... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles