Deux fois plus de retards scolaires dans les territoires les plus défavorisés

Le redoublement se révèle être un révélateur fort des inégalités sociales dans les différentes zones géographiques françaises. Un tour d’horizon de la question.

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Deux fois plus de retards scolaires dans les territoires les plus défavorisés

Publié le 4 septembre 2014
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Par Alice Tiounine.

imgscan contrepoints 979 repenser l'écoleChaque année la rentrée scolaire suscite de nombreux débats, toujours passionnés, et notamment celui du redoublement. Celui-ci est effectivement le reflet d’importantes disparités sociales et économiques entre les régions françaises.

Selon une étude de l’Insee, publiée ce mardi 2 septembre, à l’entrée en 6ème, 12,3% des élèves étaient concernés par un retard scolaire d’au moins un an en 2001. Plus alarmant, la probabilité du retard scolaire double selon la situation géographique de l’élève : la difficulté est plus fréquente dans les territoires marqués par une forte précarité économique et sociale de leurs habitants. L’étude constate que parmi les élèves de 6ème qui résident dans une zone urbaine sensible (ZUS), 21,7% sont en retard scolaire, contre 11, 6% des élèves hors ZUS.

Parmi les académies métropolitaines, Paris et Versailles sont les plus faiblement touchées par le retard scolaire (10%). Les académies de l’Ouest (Rouen, Rennes, Nantes, Bordeaux) sont relativement peu touchées. Le taux de retard le plus important s’observe dans le Nord, plus particulièrement l’académie de Lille (14,8%), et dans les académies méditerranéennes (à l’exception de Nice). Les départements d’Outre-mer sont eux aussi fortement touchés par le phénomène (18%).

L’étude pointe ainsi une forte association entre le retard scolaire et la précarité économique et sociale, suggérant un lien entre le contexte géographique de vie des enfants et leurs résultats scolaires. De fait, plus le milieu social de l’enfant est favorisé et son environnement aisé, moins il a de risque de redoublement. Cette double influence du milieu de l’élève et de son voisinage peut expliquer le retard scolaire à l’échelle d’un quartier, d’une commune ou d’une ville.

Le redoublement se révèle un révélateur fort des inégalités sociales dans les différentes zones géographiques françaises. Depuis longtemps, cette pratique fait l’objet d’un débat au ministère de l’Éducation nationale, autour de ses effets contestés et de son coût budgétaire. Récemment encore, le sujet de sa suppression était évoqué à l’horizon 2015. Il revient désormais à la ministre Najat Vallaud-Balkacem de décider de son sort.

Source : Insee Premier « Le retard scolaire en 6ème : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés »

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  • Un milieu aisé a statistiquement plus de chance de comporter deux parents. Les gosses grandissant avec un seul parent ont statistiquement plus de chances de développer des déséquilibres psychologiques et de se droguer, d’être dépressif, de se suicider, etc. L’Etat-providence a bien fait son boulot. Les femmes n’ont plus peur d’élever leur enfant seule, peu importe les risques auxquels elles exposent leur enfant. C’est devenu une banalité.

    • Bof, élevé par ma mère divorcée quand j’étais petit et pourtant je me prépare à avoir un Master et n’ait jamais pris de drogues ou flirté avec la délinquance…C’est une vision très conservatrice et arriérée de ce monde, faut arrêter de croire que l’autorité du père est indispensable.
      Dès l’école primaire j’ai pris la décision de devenir quelqu’un de bien et de réussir, c’est avant tout une question de volonté personnelle, ceux qui attendent que leurs parents leur disent ce qu’ils doivent devenir sont faibles d’esprit.

      • Les enfants élevés par un seul parent ont plus de chances de développer des troubles sociaux, cognitifs et émotionnels. Il s’agit d’études scientifiques, vos sophismes n’y changent rien. Je parle des femmes car elles représentent 80% des parents isolés, voilà tout. Je ne vois pas pourquoi vous me parlez de je ne sais quelle « vision » alors que je ne fais que critiquer l’influence négative de l’Etat-providence sur les enfants en subventionnant ce comportement par des aides. Pour maximiser ses chances de réussite, un enfant a besoin de la stabilité économique et émotionnelle qu’apportent la présence de deux parents (et d’une pratique parentale sans violence). Il y a des centaines d’études là-dessus. Il s’agit d’un facteur important, le nier est contre-productif.

        • entièrement d’accord sur le sujet.

          l’enfant n’est ni une charge, ni une marchandise et encore moins une propriété. c’est un être vivant qui a été conçu par un homme et une femme

          cordialement

        • Donc obliger des femmes à rester en couple avec un homme qui les maltraite ou qu’elle n’aime plus ? C’est vrai que les enfants sont drôlement apaisés et aidés dans une telle famille.
          Que des mères aient du mal à gérer emploi et vie de famille n’a rien d’anormal, vos études ne changeront pas le fait que rien n’est inéluctable et que ce n’est pas du tout systémique…ça augmente les risques, mais ça ne veut pas dire que ça se produit forcément. J’ai vécu ça et y a pas eu de soucis, la réalité est là.

        • « plus de chances »
          Ca n’est pas parce qu’on constate un tel résultat qu’il reflète des chances sur la ligne de départ. Je suis convaincu que c’est au contraire la manière dont l’environnement social est pris en compte dans l’EN qui conduit un tel pourcentage à échouer.

        • « Il s’agit d’études scientifiques »

          comme la climastrologie?

      • cela ne fait tout de même pas de mal que les parents disent à leurs enfants ce qu’il faut faire pour réussir leur scolarité et ensuite leur vie :
        les enfants veulent avant tout ressembler à leurs copains et ils iront naturellement au plus facile, à la bouillie pour chat (tablette, natel, mac do, habits à 3 bandes ou à virgule…)
        c’est aux parents à les habituer à lire, à aller à la bibliothèque, ce n’est pas naturel, leur faire découvrir les restaurants traditionnels, les repas équilibrés avec beaucoup de légumes (pas forcément 5 par jour), les feux de camps dans la forêt, dormir dehors à la belle étoile (même si c’est dans le jardin en ville).
        éveiller leur curiosité avec des choses concrètes pour leur faire aimer les sciences : dernièrement, un de mes enfants me demande si c’est possible de casser de l’eau, il pensait à faire geler de l’eau, prendre un marteau et casser le glaçon.
        je lui ai montré comment faire une électrolyse de l’eau à l’aide de la batterie de la voiture, pourquoi il faut saler l’eau pour une meilleure conductibilité électrique, comment recueillir l’oxygène et l’hydrogène, je lui ai fait remarquer que d’un coté, il y avait plus de gaz que de l’autre, que c’était normal puisque dans h2o, il y a 2 h pour 1 o. je lui ai montré comment rassembler les 2 gaz dans un seul récipient sans perdre aucun des 2 gaz et ce qu’il se passait quand on approchait le tout vers la flamme d’un briquet… depuis, il lui tarde d’entrer au collège pour apprendre la chimie (encore 1 an à patienter).

        • ça ne fait pas de mal c’est certain. Après un enfant naturellement curieux, comme je l’étais, apprendra par lui-même car il VEUT savoir ^^
          Et ma mère était là pour moi quand même, un parent ne veut pas dire « sans parents », ça veut juste dire qu’il faut financièrement se serrer la ceinture.

        • Tous les parents n’ont pas forcément la capacité à faire cela, mais tous ont celle d’expliquer à leur progéniture que réussir sa scolarité, c’est réussir ensuite dans la vie, et que certaines formes de réussite de la scolarité sont à la portée de 99% des élèves.

  • C’est sans doute de la faute du FN. C’est dans ces régions qu’ils font les meilleurs scores !
    J’ai bien une petite idée ?

  • Les commentaires sont fermés.

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