Par Laura Secorun Palet.
La Suisse mérite sa réputation de pays sûr et neutre. Pourtant, elle n’est en rien pacifiste ou hostile aux armes.
En réalité, cet État, petit et stable, détient le taux record de détention d’armes en Europe – 46 armes pour 100 personnes – et est troisième à l’échelle mondiale, seulement devancé par les États-Unis (89) et le Yémen (55).
Le nombre exact d’armes détenues par des particuliers n’est pas connu puisque beaucoup ne sont pas déclarées. De plus, la Suisse n’a pas de base de données centralisée au niveau national et les registres sont gardés par seulement 26 cantons. L’étude The Small Arm, publiée par l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève, estime leur nombre à 3,4 millions pour une population de presque 8 millions.
Ce chiffre ahurissant est en partie expliqué par le système de défense national inhabituel de la Suisse qui repose principalement sur les milices citoyennes.
Tous les citoyens suisses, âgés de 18 à 34 ans, effectuent leur service militaire et reçoivent un fusil d’assaut ou un pistolet pour le garder à leur domicile, au cas où ils seraient appelés à défendre la patrie. Les historiens pensent que ce système a dissuadé les Allemands d’envahir la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale.
La culture des armes à feu est bien ancrée dans ce pays où les réglementations sont libérales et le tir sportif très populaire.
Étant donné le nombre de Suisses détenant une arme à feu dans leurs caves ou leurs placards, le taux de décès par arme à feu – 3 pour 100.000 personnes – paraît faible comparé à celui des États-Unis où il atteint 10,3 pour 100.000.
Quelles sont les explications possibles ? L’une d’entre elles est la mise en application de rigoureux contrôles sur les armes à feu. Les armes automatiques sont interdites et les permis de détention d’armes sont refusés aux personnes ayant un casier judiciaire, des problèmes de dépendance ou psychiatriques. Une autre raison pourrait être sociale ou culturelle : en prenant en compte notamment le peu de problèmes liés à la drogue ou à la pauvreté ainsi que l’intérêt populaire des Suisses pour la sécurité et le respect des règles.
Au sein de l’Europe, la Suisse détient le deuxième plus haut taux de décès par arme à feu après la Finlande, soit trois fois le taux de l’Allemagne et plus de 10 fois celui du Royaume-Uni.
Les fusillades de masse sont rares. La plus connue a eu lieu en 2001, lorsqu’un homme est entré dans le parlement régional de Zug et a tué par balle 14 personnes et blessé 10 autres avant de se donner la mort.
Suite à cet incident, les politiques de gauche et les associations de victimes ont demandé un référendum national pour exiger le stockage des armes militaires dans des arsenaux publics, à la place des domiciles, et l’établissement d’un registre national des armes à feu. Le référendum a échoué en 2011, avec 56,3% des votants opposés à cela.
Le débat a repris de l’ampleur l’an passé après qu’un homme a tué par balle quatre personnes et blessé six autres à Lucerne alors que peu de temps avant, un autre homme avait tué trois femmes et blessé deux hommes dans un petit village du sud.
Après ces incidents majeurs, le gouvernement suisse a fait le serment de prendre des mesures pour améliorer le contrôle des armes en augmentant l’échange d’informations entre les registres d’armes régionaux. Toujours est-il que, avec son système militaire atypique et la culture des armes à feu enracinée, la Suisse risque de se retrouver coincée et armée pour les années à venir.
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Cet article est une traduction originale par Contrepoints de « Switzerland: peaceful…but armed » paru sur Ozy.
bonjour ,hors sujet mais typique de la Suisse ;l’épouse d’un ami Suisse ,accueille dans le sous-sol de son chalet une patrouille de l’armée Suisse cherchant un abri ,patrouille commandée par son fils qui connait bien l’endroit et pour cause .
Le lendemain la patrouille repart ,ayant laissé l’endroit propre et rangé .15 jours plus tard ,un Officier de cette Armée ,vient demander à cette Dame « combien doit l’Armée pour cet hébergement » .Méditez braves gens ce qu’est un véritable état démocratique .
La Suisse c’est un peu le pays idéal.
Un homme non armé est un électeur, un homme armé est un citoyen. La Suisse est la dernière démocratie en europe, probablement en partie grâce aux choses mentionnées dans cet article. Il est étrange de remarquer que les socialistes de l’antiquité (Jaurès dans « L’armée nouvelle ») étaient pour la mise en place d’un tel système de conscription.
bonjour Molon labe ,très juste ,vous êtes un citoyen dans un pays où vous avez le droit de posséder chez vous une arme de chasse et des cartouches .
Les Allemands de 1940 ne s’y trompèrent pas ,une de leur première décision fût de saisir toutes les armes de chasse .Bien entendu de vieux briscards comme mes grands-pères apportèrent à la préfecture les nanards quasi inutilisables .
« La Suisse mérite sa réputation de pays sûr (…) Le taux de décès par arme à feu – 3 pour 100.000 personnes – paraît faible comparé à celui des États-Unis où il atteint 10,3 pour 100.000. (…) Au sein de l’Europe, la Suisse détient le deuxième plus haut taux de décès par arme à feu après la Finlande, soit trois fois le taux de l’Allemagne et plus de 10 fois celui du Royaume-Uni. » Ecrit comme ça, il semble y avoir une contradiction.
Si l’on en vient au fond, dans les pays libéraux en matière de détention d’arme, les permis sont refusés aux personnes ayant un casier judiciaire. Ces derniers ont-ils perdu cet élément de la liberté individuelle qui est le droit de se défendre en ayant commis une infraction, laquelle n’est pas forcément une agression contre les personnes et les biens?
Quand vous êtes bourrés tout le temps, êtes vous apte à détenir une arme ?
Les cartouches sont sous scellés. si vous les ouvrez sans ordre, amende voire prison.
Vous parlez des munitions de poche* ? Elles n’existent plus. Mais il n’a jamais été interdit de posséder sa propre munition qui n’est pas d’origine militaire…
*Munitions de poche: Jusqu’en 2007 l’équipement du soldat, détenu à la maison (comprenant le fameux fusil d’assaut et/ou pistolet en fonction du grade et de l’incorporation) comprenait aussi une boite de munition destinée à être utilisée seulement en cas d’urgence si le soldat rencontrait de la résistance sur le chemin de son unité lors d’un conflit éventuel.
La munition est en vente libre dans n’importe quelle armurerie.
En Suisse il est même plus difficile pour les étrangers voire même interdit pour les ressortissants de certains États (généralement en ex-Yougoslavie/Balkans ou Afrique du Nord) de posséder une arme. C’est basé sur 1) la possibilité qu’ils se servent de la possibilité pour ramener des armes au pays (les dits pays étant souvent des zones de conflit) ou qu’ils continuent le conflit *en Suisse* (ce fut quelques fois le cas entre les populations réfugiées d’ex-Yougoslavie: des serbes qui tapent des croates qui tapent des bosniaques qui tapent des serbes…) ou 2) des statistiques de criminalité qui montrent que les ressortissants du dit pays ont plus de chance de commettre un crime que la moyenne…
@ MichelC & Polybertarian
Je ne suis pas favorable à ce que les pensionnaires des hôpitaux psychiatriques aient une arme… L’interdiction de la détention d’arme doit être liée à la dangerosité, non à la faiblesse de la servilité à l’égard de l’Etat-Providence.
La détention d’arme est sans doute un domaine où la citoyenneté pourrait être prise en compte. Les étrangers seraient des hôtes soumis à des règles particulières, notamment en matière d’armes.
Avant de songer, un seul instant, à autoriser la détention ou le port d’armes dans nos pays, il faudrait interdire la banalisation du geste de « tirer sur quelqu’un » et même la sanctionner aussi lourdement que l’insulte raciste.
Je regardais ce soir les championnats d’Europe d’athlétisme et je trouve inadmissible que lors de la présentation des coureurs (face caméra) une partie d’entre eux font le geste de « flinguer » en mimant un revolver pointé vers le telespectateur.
Ceci est inadmissible. On ne rigole pas avec ça.
Ces sportifs devraient immédiatement être exclus de la compétition.
« …les politiques de gauche et les associations de victimes… » :
les mêmes genres de nuisibles qui ont transformé la France, autrefois fière nation d’armurerie traditionnelle, en pays de tafiolles geignardes. Avec la complicité d’autorités de la même veine.
Heureusement, les Suisses sont moins idiots que les Français et sauront éviter ces dérives gauchisantes.
Incroyable déjà que des « socialistes » arrivent à y exister encore politiquement… Ça défie la logique.