Une tribune de Guillaume Cairou
Les chiffres du chômage sont une réalité dramatique. Ils doivent être un électrochoc pour notre gouvernement qui ne doit pas s’endormir. La multiplication des discours creux, les effets d’annonces et les conférences de presse visant à communiquer ne servent à rien.
Quand va-t-on enfin comprendre que le mal du marché du travail français ce n’est pas qu’il y ait des destructions d’emplois, mais qu’il n’y ait pas assez de créations d’emplois ! Quand va-t-on comprendre que le mal dont souffre notre pays ce n’est pas que les entreprises ferment mais c’est qu’elles ne se créent pas !
La France va-t-elle encore longtemps se fixer pour objectif de ne former que 500 000 apprentis par an pendant que notre voisin allemand, lui, forme 1,5 million d’étudiants chaque année et que chacun sait que l’apprentissage est l’une des clés de la lutte efficace contre le chômage ?
La France ne doit pas se résigner à avoir plus d’un actif sur dix sans emploi !
Au lieu de se contenter de mettre en place des contrats aidés afin de créer une illusion d’optique, la France doit lever les blocages à la création d’entreprises et donc à la création d’emplois.
La France doit baisser ses charges pour diminuer le coût du travail, réformer le SMIC, indemniser le chômage uniquement en échange d’une formation ou d’une démarche active, notamment vers l’économie sociale ou l’entrepreneuriat, supprimer les seuils sociaux, au moins le temps de retrouver de la croissance, baisser la pression fiscale insupportable qui pèse sur les entreprises. Enfin, nous réclamons d’urgence une nouvelle loi de modernisation de l’économie car on ne réussira à stimuler la croissance et les énergies qu’en levant les blocages structurels et règlementaires que connaît l’économie de la France.
Les entrepreneurs n’ont pas besoin qu’on leur répète à longueur de temps qu’on les aime, ils ont besoin qu’on leur montre en agissant concrètement pour moderniser l’économie et cela passe par une réforme d’ampleur du marché du travail, de simplifier le millefeuille administratif français encore bien trop peu digitalisé mais aussi par un allègement du système fiscal qui ne sert aujourd’hui que les intérêts de consultants spécialisés ou d’une économie parallèle grandissante. Réagissons !
Ca n’est pas politiquement correct, mais retirons le droit de vote aux chômeurs et aux emplois aidés et comptons les comme votes contre le pouvoir en place. Je vous parie que d’ici les prochaines élections, des mesures efficaces seront prises.
Très bonne idée sur le principe. Mais comment on les attribue aux autres ? Sur la base de ce qu’on constate chez les actifs ?
Et tant qu’à faire supprimons le droit de vote des fonctionnaires. Et rendons les inéligibles. Ça, ça changera le logiciel de la France.
http://www.batiactu.com/edito/l-emploi-interimaire-au-point-mort-dans-le-btp–38612.php
ceci est l’indicateur, prémisse à l’augmentation du chômage dans les mois à venir
Un article qui enfonce toutes portes ouvertes qu’il était possible d’enfoncer, les solutions ?
On dir qu’il n’y a pas de problèmes mais seulement des solutions. On peut en déduire que quand il n’y a pas de solutions, c’est qu’il n’y a pas de problème. C’est clairement le point de vue des socialistes.
Jusqu’à ce que ça casse quelque-part …
Le problème des libéraux, contrairement aux socialistes, c’est qu’ils ne savent pas arrondir les angles pour se présenter sous un jour consensuel.
Pourquoi vitupérer contre le SMIC ? L’idée d’un salaire minimum est chère aux français, vous devriez adapter le discours en conséquence. Au pif, pour ce que ça vaut, pourquoi ne pas l’indexer sur la rentabilité du salarié ?
Très chère aux français, 5 millions de chômeurs…
Pas de problèmes, gardons le SMIC mais positionnons le de telle façon que pas plus de 2% des actifs le touche. S’il y a plus de 3% de salariés au SMIC à un moment donné, il baisse de 2%. Si par contre on passe sous les 1% de la population au SMIC, on le remonte de 2%.
Comme ça, pas trop d’impact négatif. Mais par contre, bonjour le coût de gestion d’un système pareil…
Juste pour la curiosité, quel est le but d’une telle manœuvre ?
Essayez de parler d’une suppression du SMIC à des français : même l’électorat de droite grince des dents. Ça relève d’une espèce de peur maladive du patronat qui confine parfois à la stupidité.
J’ai un bon exemple sur mon lieu de travail :
Nous sommes TOUS payés au delà du SMIC et intéressés aux bénéfices, façon pour notre employeur de nous motiver. Tous les ans il nous offre le « séminaire » en bord de mer qui va bien. Il nous fait profiter d’avantages en nature à la limite de la légalité. Il double les congés paternités à ses frais, j’ai même eu un congé pour aller voir mon neveu le jour de sa naissance c’est dire. Chose très rare dans ma profession nous sommes en 35h alors que les contrats stipulent bien 39. Nous touchons notre salaire normal pendant le mois de fermeture de l’établissement etc … j’en passe.
Et tout cela n’empêche pas les autres employés de penser que sans salaire minimum pour les protéger on va les exploiter. Surtout qu’il n’y a pas de syndicat dans notre branche, ‘comprenez.
J’en arrive donc à la conclusion que la suppression du SMIC provoque une peur irrationnelle chez mes compatriotes. D’où cette idée de rendre le discours plus consensuel. De toute façon le problème n’est pas l’idée même d’un salaire minimum, qui revêt une certaine logique : qui se déplacerait pour gagner moins que ce que lui coûte le trajet ?
Ce sont les rigidités qu’engendre le système français qui posent problème. Assouplissons, c’est plus simple que de prendre 95% de la population de front.
Certes, mais pourquoi supprimer le SMIC, quels effets en attendez vous ?
Le SMIC impose à votre employeur de vous verser un salaire minimum, créant du même coup un seuil de rentabilité que vous serez bien obligé d’atteindre si vous voulez être embauché. Que ce soit lié au type d’activité, à un handicap, un manque de compétences ou que sais-je?, le SMIC exclu d’office du marché de l’emploi tout ceux qui n’atteignent pas ce seuil.
Dans l’hôtellerie par exemple, qui engage beaucoup de gens sans formations, le problème est tel que qu’ils doivent tourner avec un SMIC moindre et toujours en 39h (besoin de moins de personnel pour abattre le même travail).
Il y aussi l’effet de nivellement par le bas des salaires juste supérieur au SMIC. Avant on vous aurait pris à 10€/h, mais puisque la loi le permet ce sera plutôt 9,53€/h.
Et bien sûr plus le SMIC augmente, plus il faut augmenter les cadences pour compenser.
Vous écrivez : « Le SMIC impose à votre employeur de vous verser un salaire minimum, créant du même coup un seuil de rentabilité que vous serez bien obligé d’atteindre ». Sauf que même les travailleurs les moins compétents sont encore très compétents, et produisent par leur labeur une valeur supérieur au smic français actuel, et même une valeur supérieur au smic revendiqué par les syndicats lors de la campagne des dernières présidentielle, à savoir 1700 euros nets pour 30 heures de travail par semaine.
Vous écrivez : « Et bien sûr plus le SMIC augmente, plus il faut augmenter les cadences pour compenser ». On peut très bien compenser autrement, comme par exemple en diminuant les dividendes accordés aux grands actionnaires.
En fait non. Vous avez l’air de vivre dans un monde fantasmatique.
Pratiquement 35% de la population active est en dessous de la productivité marginale réelle exigée par le SMIC. D’où le chômage qui est très élevée et explose dès qu’une friction quelconque contraint à des variations.
Les deux seules raisons pour laquelle on n’est pas à ce taux c’est d’abord qu’il est très couteux de virer quelqu’un, et encore plus d’embaucher. Sinon on serait à ce niveau pour toute la population et pas uniquement chez les jeunes. La deuxième raison c’est qu’on a besoin d’ouvriers, de femmes de ménage etc. (encore un temps) qui ne sont pas réellement robotisables ou délocalisables. Donc on détruit de la valeur en les embauchant, mais ce serait pire s’ils n’étaient pas embauchés. Mais ce deuxième point évolue et évolue très vite. Si on ne baisse pas le SMIC d’urgence (ou si la productivité des deux ou trois déciles bas de la population active n’est pas fortement augmentée) le chômage va continuer à monter… de plus en plus.
Si 35% de la population active produisait moins que le smic, les entreprises ne trouveraient pas assez d’agent pour payer les grands actionnaires plusieurs centaines de millions d’euros chacun. Et si le chômage augmente, c’est parce que les employeur s’arrange pour produire la même quantité avec un effectif réduit, par des licenciements et des non-remplacements de départ en retraite, en forçant les salariés qui ont gardé leur emploi à accélérer les cadences sans les payer plus.
Il est très couteux de virer quelqu’un dîtes-vous? En tous cas, encore assez peu couteux pour empêcher les plans de licenciements.
La productivité, y compris des salariés les moins qualifiés, est assez importante pour légitimer la conservation voir la hausse de leurs revenus. Augmenter davantage le niveau de création de richesses est difficilement réalisable du fait que la planète est physiquement fini. Ce qu’il faut face au chômage, c’est obliger le patronat à répartir le travail entre tous sans perte de salaire.
Vous n’avez aucune idée de ce quoi vous parlez.
Arrêtez de lire les tracts d’ATTAC et du front de gauche, ouvrez des bouquins d’économie (des vrais ouvrages, pas des torchons ignares à la Alternatives Économiques, hein), consultez des bases de données, faites travailler votre cerveau.
Sinon, vous resterez un cas désespéré, un de ces pauvres gugusses qui poussent leur entreprise puis leur pays à la faillite et ensuite disent « c’est la faute aux autres ! » en gémissant. Vénézuélien, va !
garder le SMIC pour faire plaisir aux apeurés mais limiter les effets d’éviction et donc la pauvreté qu’il crée.
Je ne suis pas d’accord quand vous préconisez d’indemniser le chomage uniquement si bla bla. Je paye un max de cotisation pour me couvrir contre ce risque, si un jour je suis au chomage, j’entends bien toucher mon indemnité indépendamment de mon attitude de chomeuse. Que les règles soient claires.
Raison pour laquelle je hais pôle emploi : horreur d’avoir l’impression de venir mendier des aides alors que je demande simplement ce qu’on me doit au titre de mes cotisations. Mais bizarrement le français moyen accepte de son assurance sociale ce qu’il n’accepterais jamais de son assurance voiture.
Ceci dit tout n’est peut-être pas perdu puisqu’ils ont besoin de ces panneaux stipulant bien qu’ils ne sont pas des punching-balls et qu’ils poursuivront ceux qui pensent le contraire x)