Par François Ménager.
Il y a quelques années j’avais réfléchi à transformer en opportunité d’affaire l’immense gaspillage de voitures privées, qui passent le plus clair de leur temps à se dégrader lentement à l’arrêt en encombrant les parkings et les rues de nos villes de pays riches. Comme beaucoup, j’avais plusieurs idées d’entreprises fondées sur la mise en commun de véhicules, permise par les nouvelles technologies, et qui ont été fondées depuis, comme le génial Tripndrive, Ouicar (location de voiture entre particuliers) ou Blablacar (covoiturage). Et dans d’autres industries, ce sont les Airbnb, les VTC, et autres, fondées sur la même idée.
Quelle idée ont-elles en commun ? Celle d’optimiser la gestion de ressources existantes, grâce à l’énorme quantité d’information désormais disponible en temps réel. Rien de révolutionnaire donc, mais encore fallait-il y croire, et le faire.
Ces nouveaux acteurs, dits disruptifs, provoquent une transformation fulgurante des industries traditionnelles où ils émergent, et qu’ils bousculent. Les réactions sont diverses : certains tentent de résister, ne comprenant pas l’impérieuse évidence du changement. Comme si après l’invention du briquet, on voulait continuer de faire du feu en frottant des morceaux de bois. D’autres essaient d’absorber l’innovateur avec l’innovation, pour le neutraliser. Tous cherchent un moyen de protéger leur position, de conserver leur confortable avantage. C’est un réflexe humain. Mais les meilleurs moyens pour cela ne sont pas nécessairement ceux qui servent au mieux le consommateur, le marché, ou la société. Elle déteste, elle, comme la nature en son mouvement perpétuel, les avantages acquis. En réalité, rien n’est jamais acquis. Comme nous sommes fats et orgueilleux de l’oublier si souvent.
Et de tordre donc les lois à mon avantage, ou d’en créer de nouvelles, si possible à l’aide de mes amis politiques ou mon pouvoir de nuisance ; et de créer des barrières artificielles, en criant au loup, à la protection, à la conservation, surtout des plus faibles, que je ne connais pourtant pas. C’est là le capitalisme de connivence, où le capital n’est plus employé à la production ou à l’innovation, mais à la collusion sauce illusion.
Très peu, à part les VC1 et les PE2, voient ces disrupteurs d’un très bon œil. Pourtant, c’est à travers eux qu’émerge le monde de demain, les technologies de demain, le progrès concret délivré dès aujourd’hui aux consommateurs. Car oui, les allumettes sont un progrès par rapport aux silex, et le briquet un progrès par rapport aux allumettes, et ce même si les premiers mettent les secondes au chômage. Oui l’essor du covoiturage est une belle avancée qui complète efficacement l’offre rigide et avide d’investissements lourds des transports en commun. Oui l’essor des VTC est évidemment une excellente nouvelle pour les anciens clients des taxis.
Quant aux entrepreneurs et au VC/PE, leur recherche du gain est utile, car ce gain proviendra du choix massif de consommateurs satisfaits par un nouveau produit ou un nouveau service, qui rend caduque l’ancienne façon de faire. Parfois sans ménagement, c’est vrai. Dommage, et tant mieux à la fois.
Voilà comment l’entrepreneur change le monde, voilà comment le capitalisme libre (c’est-à-dire aussi peu faussé que possible par la connivence politique et les règlements nombreux et obscurs) change le monde.
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Sur le web.
- VC : Venture Capitalist, parfois traduit (ou plutôt francisé que traduit, puisqu’il demeure un anglicisme évident) par “capital-risqueur”, désigne un investisseur en capital, qui privilégiera les investissements risqués sur de jeunes entreprises prometteuses aux fortes perspectives de croissance, et donc de retour sur investissement. ↩
- PE : Private Equity, fonds d’investissement. L’anglais ayant remplacé le français comme langue de la finance internationale, ce type d’acronymes fort commode n’a pas d’équivalent en langue française et est généralement employé tel quel. ↩
Pour info, le briquet a été inventé avant les allumettes. Les allumettes permettant de produire du feu datent du 19ème siècle à peine (auparavant il existait des “allumettes” mais elle ne servaient qu’à “transmettre” du feu créé par autre chose, un briquet par exemple)
Ceux qui prétendent que le capitalisme régresse, agonise, qu’il est mort, mentent ou se trompent.
Il triomphe au contraire comme il ne l’a jamais fait. Au point qu’il n’y a plus les capitalistes et les autres, il y a une société capitaliste se partageant en divers courants ; et qu’ils le veuillent ou non, tous ses membres en font partie, dans des conditions inégales et dans une adhésion proportionnelle à ce que chacun en tire … ou n’en tire pas.
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En effet, le capitalisme progresse : il faut s’inscrire et communiquer la couleur de son slip à google pour lire votre article.
Faux, j’ai communiqué la couleur de mon slip et pourtant ça n’a pas marché!
Disons plutôt le capitalisme éclairé ressemblant à l’essence du libéralisme inspiré par Alexis-Henri-Charles Clérel, vicomte de Tocqueville et non déshumanisé par le socialisme français aux abois.
alexis henri charles clairel ? c’est lui qui a inventé les allumettes ?
Non!
il a inventé le briquet alors ?
ou alors il a inventé le silex ? …
Le gauchisme, dans toutes ses versions, n’existent que pour concurrencer le capitalisme qui n’est que la réponse naturelle aux besoins d’échanges dans les sociétés humaines. L’idéologie gauchiste n’existe que par opposition et n’est donc pas une alternative viable seule; il me semble que c’est la raison pour laquelle elle n’est pas une voie adéquate et efficace sans les artifices du totalitarisme et de la diabolisation des “différents”. Cette idéologie existe par opposition, il y a donc un vice préalable.
Comment voulez-vous relever la France si vous vous bidonnez à lire ces conneries !
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