Parti socialiste belge, campagne émotions

Combien d’émotions exploiter dans une campagne électorale et à partir de quelle limite cela devient-il trop ?

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Elio Di Rupo

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Parti socialiste belge, campagne émotions

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 avril 2014
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Un billet de Corentin de Salle.

Jusqu’à maintenant, le PS semble miser avant tout sur une campagne 100% émotionnelle.

Di Rupo accueille les pandas à l’aéroport avec des peluches à la main ; il exhibe son corps à la piscine, dénude lascivement son dos à la télé flamande, pleure ostensiblement devant les caméras à l’occasion de la cérémonie commémorative du massacre rwandais à la Colonne du Congrès. Quant à Laurette Onkelinx, elle descend en tyrolienne à partir d’une grue en pleine rue ou se déhanche en boubou dans une fête africaine.

Soyons de bon compte : toute élection comporte toujours une part de démagogie et chaque candidat aime jouer sur le registre de la proximité. Mais il y a une marge entre proximité et identification, entre convivialité et travestissement, entre empathie et prostitution électorale. Ces stratégies révèlent en creux la conception que les socialistes se font des électeurs : il faut les cajoler (pandas), les séduire (strip tease), les faire pleurer (paras) et leur faire peur par des arguments également émotionnels et mensongers : Di Rupo nous a ressorti son « bain de sang social » (alors que la réforme fiscale du MR se focalise sur les bas et moyens salaires) et Onkelinx innove avec le « karcher social » (métaphore qu’elle et toute la gauche scandalisée jugeaient pourtant fasciste lorsqu’elle était utilisée par Sarkozy en 2007).

Tocqueville, toujours actuel, écrivait en 1840 ces lignes célèbres :

« Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort (…) il ne cherche (…) qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne pensent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre (…) que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? » (De la Démocratie en Amérique, 1840, T.II).

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  • Garder la tête froide et savoir juger n’est guère à la portée de nos (braves) électeurs lambda ! Tandis que jouer le registre de l’émotionnel opère assez facilement sur les âmes frustres et les ignorants.
    Puis, diront ceux qui en usent, l’émotionnel « ça fait plus humain, vivre près du peuple » . Profils types ?
    Les sociologues et leurs apparentés conseils en marketing politicien abondent dans ce registre là.

    Pas plus tard qu’hier, 15 avril, l’émission La5 « C’est dans l’air » de Y.Calvi abordait encore le thème des partis et ce qui les positionne ou différencie aujourd’hui. Un historien politique y émit cette réflexion : « Face à la concurrence exacerbée entre partis et entre candidats, tout est bon pour ratisser large. »
    Dans l’inconscient populaire, jouer les couleurs de l’arc-en-ciel augure de jours meilleurs. De là à user de populisme, d’apparitions calculées dans les talk-shows (flanqués de complices animateurs télévisuels grassement rémunérés), ça fait vite sympa auprès de profils scotchés sur leur petit écran ! Bingo ?
    Il se trouve que l’Opinion publique ne croit plus guère en ces singeries télévisuelles et slogans creux.

    Qui gouverne réellement aujourd’hui, parmi de fatras d’élus ou de statutaires empilés en couches multiples, redondantes et enchevêtrées ? La Politique y a perdu son « P » au profit d’un semblant « p », situant mieux jusqu’où certains se sont abaissés. Peut-être le phénomène est-il intemporel, mais en tout cas il se trouve amplifié jusqu’à la bêtise grâce aux médias, dont beaucoup sont vassalisés !!!

    Enfin, lorsqu’un éphèbe accède au pouvoir et soigne son ego en accouplant Narcisse et fine intelligence, une fraction électorale restera – humainement – sensible à cette gesticulation. A preuve, verriez-vous parfois un H/F politique agir autrement qu’avec un sourire de complaisance, ceci masquant mal l’inquiétude qui est logiquement sienne ? Réponse un 25 mai, à tous niveaux…

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