Crise de l’hôpital et du système de soins : un état des lieux

Gouffre financier, désorganisation, dysfonctionnement des soins : l’hôpital français se dégrade.

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Crise de l’hôpital et du système de soins : un état des lieux

Publié le 3 janvier 2014
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Par le Docteur Bernard Kron, membre de l’Académie Nationale de Chirurgie.

 

Depuis la loi sur les 35 heures et malgré les plans hospitaliers 2002/2007/2012, la qualité de l’hôpital se dégrade : est-elle en train de s’effondrer ?

Les hôpitaux français, comme de nombreuses entreprises sont dans la tourmente. La descente aux enfers semble sans fin. Malgré les plans, ils sont toujours en déficit. 74 % des Français ont confiance dans la qualité des hôpitaux, mais est-ce la réalité ? Pour certains la qualité de l’hôpital s’écroule depuis qu’on a voulu le gérer comme une entreprise. Croire que la rentabilité est devenue l’objectif premier et que le patient est considéré comme un client est totalement faux ! L’arrivée d’une sélection en fonction de l’âge et de la gravité de la maladie est une nouvelle menace. L’idée de guérir des malades reste cependant la priorité. L’hôpital n’est pas devenu une machine à sous, mais il doit tendre vers l’équilibre et pour cela il doit être plus efficient. Le plan national Santé ne pourra pas changer cette donne sans une profonde réforme organisationnelle

Au fait, c’est quoi un patient ? Une urgence, un client, un malade, un malade rentable, un numéro ou un être humain ? Peut-il accéder librement aux données ?

 

Dans les années 1990 le système de santé français était classé au premier rang mondial par l’OMS. Il faisait des envieux. Il faut revenir en arrière pour comprendre cette dégradation. La réforme Debré a créé le plein temps qui a permis de moderniser l’hôpital et de garder en son sein des médecins performants. La dérive hospitalière a commencé en mai 1968 avec la suppression des concours, les uns après les autres. Devant l’absence de lisibilité et d’attractivité des carrières hospitalières, de nombreux de chefs de clinique sont partis vers le privé. En clinique, le malade est reçu, suivi, sans délégation de tâche par celui qui va l’opérer. L’hôpital s’éloigne de ce mode de fonctionnement.

La réforme de 1991 commença son travail de sape. La loi instaure une double hiérarchie hospitalière afin que les personnels paramédicaux ne dépendent plus de l’autorité médicale. La dérive s’accélère. Sous l’instigation des élus et des tutelles, les CHU se multiplient. Les plein-temps sont écartelés entre les tâches administratives et organisationnelles, la FMC, la CME, les congrès, la formation des internes, la bonne marche des services, leur clientèle privée et l’évolution de leurs carrières. Pendant ce temps les chirurgiens du privé inventent la cœlio chirurgie, c’est la French Révolution. 70 % des actes de chirurgie se font en clinique.

Cette dégradation s’est poursuivie en 2002 avec la mise à mort de l’Internat (Kouchner). Les plans Hôpital 2002/2007/2012 ont mal cerné cette descente aux enfers. La concentration des plateaux techniques, des hommes, les 35 heures, les luttes syndicales et le gigantisme hospitalier en sont la raison principale. La Loi HSPT (2011) a aggravé cette situation alors que les cliniques regroupées dans des chaînes se restructuraient, se mettaient aux normes et attiraient les meilleurs opérateurs.

 

Quelles sont les raisons de cette descente aux enfers ?

Diviser pour régner. Manipulation politique commencée en fait sous le règne de Giscard d’Estaing.

L’esprit de mai 68 s’est répandu dans tout l’hôpital. Faire échapper les soignants, infirmiers, aides- soignants, externes et toutes les corporations au pouvoir du mandarin ne choqua personne. Les voix des opposants furent étouffées. La pensée unique régnait déjà. Les services se balkanisent. On a promis aux infirmières monts et merveilles, en reconnaissance, salaire, pouvoir quasi médical, master. C’est l’époque du diagnostic infirmier qui allait les transformer en officiers de santé (bientôt frustrés de ne pas avoir les mêmes droits sur les patients). Combien de belles vocations gâchées par cette manipulation. Le tutoiement devient familier entre les médecins et le personnel, il n’y a plus de respect hiérarchique.

 

Les effectifs

Avec 100 000 médecins et un million de salariés, il est pléthorique. 30 000 médecins ne sont pas titulaires ou issus de notre cursus. Le temps consacré aux soins diminue avec la multiplication des contraintes. Le déséquilibre entre le nombre d’administratifs et de soignants s’aggrave. Il y a en effet jusqu’à 9 strates administratives dans les grands ensembles hospitaliers1. L’effectif de l’AP-HP est supérieur de 44 % à celui observé en moyenne dans l’ensemble des hôpitaux pour la même part d’activité. L’écart entre le personnel médical de l’AP-HP et celui des autres CHU représente 550 équivalents temps plein. Le nombre de médecins présents pour les soins varie de un à six au sein du même service, et sur une même semaine et le nombre de personnel pour un même acte varie de 1 à 3 entre le privé et le public.

Le sureffectif n’empêche pas les dysfonctionnements, mais des ilots de vraie médecine ont pu se préserver, où tout le monde peine pour travailler à l’ancienne et résister aux pressions administratives. Les soignants s’usent face aux obligations administratives, à la traçabilité, aux référentiels, aux mises aux normes, aux principes de précaution et à l’accréditation, souvent illusoires pour la qualité.

Internes

Au nombre de 26 000, classés de façon aléatoire par l’ECN, ils sont mis à contribution pour faire fonctionner les services, alors que les externes font de la paperasse et du secrétariat aux dépens de leur formation clinique. Les CCA seront bientôt de moins bons opérateurs que les mono appartenant qui opéreront beaucoup plus compte tenu de la réforme en cours.

Élèves infirmières et IBODES

Les infirmières sont devenues des étudiantes. Elles sont en route vers le master, au prix d’un allongement de la durée des études de plus en plus théoriques et éloignées du contact avec les patients. On les a hyper spécialisées sans en faire des officiers de santé. C’est ainsi qu’on créa une sur-spécialité, les IBODES, infirmiers de bloc opératoire au prix de 18 mois supplémentaires d’école, leur demandant d’acquérir des connaissances en techniques de stérilisation, en procédures juridiques et des notions chirurgicales.

Les IBODES tomberont de haut au contact des réalités du bloc. Les plaintes actuelles de cette corporation en témoignent. Certes ils connaissent tout des procédures de qualité, formatés aux référentiels multiples à appliquer pour obtenir les accréditations et satisfaire aux audits. Mais ils sont bien mal préparés aux aides opératoires.

 

Un minimum de 3 mois est nécessaire à un étudiant en médecine, qui a déjà 5 ans d’études pour être utile comme aide opératoire pour une spécialité chirurgicale précise. Les chirurgiens préfèrent se faire aider par des étudiants ou médecins (éventuellement étrangers), qu’ils forment à leur exercice particulier. Ce psychodrame est induit par le syndrome de l’école qui forme des professionnels inadaptés au terrain ; il en est de même pour les cadres infirmiers ou les jeunes directeurs d’hôpitaux. L’école de Rennes (Hautes Études de Santé Publique) participe à cette évolution néfaste qui permet à certains directeurs de faire des carrières plus brillantes lorsqu’ils sont à la tête des nouveaux monstres hospitaliers.

 

Le parc hospitalier

Le total de ce parc français est de 60 millions de m2 (Cour des comptes). Il comprend en outre des logements dont 20 % seraient inoccupés), des forêts, des domaines, des vignobles.

« Un hôpital pensé il y a quinze ans n’a aucune chance de correspondre aux bonnes pratiques de la santé moderne » (déclaration de la directrice de l’AP-HP). « Si on réfléchit au visage futur de l’AP-HP, nous devons envisager de reconfigurer la surface hospitalière et de la réduire de 40 à 50 % lors des quinze prochaines années. »  « Aujourd’hui, les 38 établissements de l’AP-HP sont répartis sur une surface bien trop massive de 3 millions de m2. »

L’hôpital reste extrêmement dépensier et peu efficace. Son déficit cumulé serait de 24 milliards d’euros. En 2008 le budget hospitalier représentait 36% du budget soins, il serait maintenant de 45 % (Cour des comptes). Les regroupements réalisés au détriment des cliniques privées (transformées en grand nombre en soins de suites ) sont coûteux mais font plaisir à leurs directeurs, qui peuvent ainsi faire de plus belles carrières, et aux élus.

L’hypertrophie de l’hôpital a créé des monstres carnivores de plus de 100 000 m2 dévorant des cliniques privées, et budgétivores. 99 % de la dotation MIGAC est allée aux hôpitaux (soit 8,3 milliards d’euros).

C’est la même erreur de conception que celle qui, au Moyen-Âge, a consisté à installer les Hôtels Dieu au milieu des villes, ce qui a entraîné de graves épidémies. L’éloignement impose transferts et attentes. On va maintenant réinstaller les hôpitaux au centre des villes comme pour le nouveau CHU de l’ile de Nantes. À Nantes on prévoit de construire un super CHU qui regrouperait les deux sites actuels. Coût estimé à plus d’un milliard d’euros.

Ces réalités n’ont pas empêché le nouvel hôpital Sud Francilien de voir le jour. Il est encore plus gigantesque que les précédents (Strasbourg et Toulouse) : 110 000 m². Il regroupe l’offre de soins des hôpitaux Gilles de Corbeil de Corbeil-Essonnes, Louise Michel d’Évry/Courcouronnes et Albert Calmette de Yerres. Il compte 1 100 chambres, 26 blocs opératoires. Les malfaçons et les surcoûts le rendent largement déficitaire. Les hôpitaux de Poissy et Saint Germain en Laye, malgré leur fusion, présentaient un déficit de 140 millions en 2011. Ils devaient être reconstruits à Chambourcy, mais Claude Evin, échaudé par l’HSF déjà en déficit, a annulé ce projet.

 

L’organisation hospitalière

L’évolution vers l’hospitalo-centrisme découle de la fausse bonne idée de la concentration, des hommes et des plateaux techniques (PTL). Depuis les ordonnances Juppé de 1996 et les lois Kouchner de 2002, elle s’est accélérée. Cette organisation multiplie les structures administratives, les directeurs, adjoints et secrétaires.

L’hôpital est ainsi sur-administré. Nombre de spécialistes performants sont partis, lassés par la tutelle administrative et l’absence de lisibilité des carrières. La chirurgie se fait pour 70 % en clinique conventionnée par les anciens chefs de clinique qui ont coupé le cordon ombilical avec l’hôpital.

La réforme prévoit de développer la coopération entre les établissements. Les activités seraient  réparties sur plusieurs sites grâce à la création de communautés hospitalières (CHT). On estime qu’elles pourraient être au nombre de 300. L’idée de créer à la tête de ces communautés une nouvelle structure administrative, avec un directoire et un conseil de surveillance sera une nouvelle usine à gaz qui ira à l’inverse du but recherché.

L’organisation en pôles est également une utopie ! « Les pilotes des structures hospitalières gigantesques des Assistances Publiques ne sont pas prêts à envisager de délégation de pouvoir pour donner aux pôles le niveau d’autonomie qui leur est nécessaire. Personne ne veut des groupements de coopération hospitalière de moyens, qui ne semblent rien apporter par rapport à la signature de simples conventions. »

Il y a maintenant 9 échelons administratifs :

  • ARS,
  • Communautés hospitalières,
  • Direction centrale des AP,
  • Directions hospitalières,
  • Directoire,
  • Conseil de surveillance,
  • CME,
  • Pôles,
  • Chefferie de service.

 

De plus les plannings des anesthésistes et des chirurgiens sont mal coordonnés et l’on ne compte plus le nombre d’interventions reportées.

Les jeunes directeurs alignent des chiffres, font des remontrances : on a trop transfusé, posé trop de prothèses, ce qui dépassait l’enveloppe prévue. C’est maintenant la faute de la nouvelle T2A qui converge avec le privé. Nos hôpitaux ont des personnels de qualité, parfois d’exception, mais les liens sont cassés, l’équipe n’est plus soudée au sein d’une école.

 

Les blocs opératoires et les dysfonctionnements

Nombreux sont sous utilisés. 80 % des actes chirurgicaux sont pratiqués dans 22 % des blocs opératoires. 112 blocs de petits hôpitaux ont une activité en dessous du seuil fixé par la HAS (moins de 2000 interventions par an). 8000 salles d’opérations existantes de petits hôpitaux pratiquent une moyenne de moins de 2 interventions par jour.

Ces petits hôpitaux peuvent être dangereux quand l’activité est trop faible avec un taux de complication pouvant atteindre 50 %. Ils peuvent être l’objet de très graves dysfonctionnements tel le retard de prise en charge d’une rupture de rate ou d’une section de doigt. L’éloignement entraîne un surcroît de dépenses en VSL, avec des attentes excessives qui dépassent souvent 6 heures.

 

Vers une augmentation des accidents opératoires liés au stress ?

On recense une moyenne de 10 000 morts chaque année par accidents médicaux ou par affections nosocomiales. Effectuée auprès de 1204 praticiens en plateaux techniques lourds (chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens), l’enquête de l’association ASSPRO montre que les spécialistes de bloc évaluent leur stress à un niveau 8 sur une échelle de 10.

Le stress des praticiens de bloc peut avoir de graves conséquences pour ces professionnels (taux de suicide deux fois plus élevé que la moyenne à 6,3 %), et pour les patients. Chaque année, d’après les statistiques les plus récentes, on dénombre de 60 à 95 000 événements indésirables graves sur un total de 1,5 million d’interventions chirurgicales (soit 4 à 6 %). La check list va-t-elle améliorer la donne et supprimer les maillons faibles ?

 

La chirurgie ambulatoire

Le plan Hôpital 2012 prévoyait le développement de la chirurgie ambulatoire priorité nationale. Largement développée en clinique, elle est en retard à l’hôpital. Le développement de l’ambulatoire entrainerait la fermeture de 40 % des lits de chirurgie. Cela n’empêche pas les élus de continuer de vouloir développer des monstres hospitaliers de 100 000 m2, car cela rapporte des impôts et plait à l’électorat.

En parallèle, les fermetures de cliniques privées se multiplient à raison d’une chaque semaine. 43 % des cliniques sont déficitaires. Avec les mises aux normes, leurs cahiers des charges se sont alourdis, sans que la convergence tarifaire avec l’Hôpital soit au rendez-vous. Le ministère veut stopper la convergence publique/ privé de la T2A. Casser le thermomètre ne supprimera pas la maladie « l’hôpital dépense trop ».

 

Conclusion

Le projet de socialisation et d’étatisation de la médecine est-il en marche ?

L’État est actuellement dans l’incapacité financière d’assumer son projet politique énarchique et socialiste d’étatisation et de nationalisation larvée de la médecine.

Une politique hospitalière contraire à notre culture sociale

Notre système de santé, comme tous ceux des pays développés, est étroitement imbriqué dans la culture et l’histoire de notre pays. Il repose sur les fondements philosophiques hérités du siècle des Lumières, repris dans notre devise Républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » et par les idées du CNR en 1945, rebaptisées « justice sociale ». Chaque individu dispose de droits inaliénables et égaux pour tous. Une médecine publique, contrôlée par l’État, repose sur des principes incompatibles avec la réalité. Le non respect du droit de certains est acceptable s’il sert l’intérêt de la majorité. En médecine, ce serait une catastrophe. Une baisse de la qualité, une sélection des malades et les listes d’attentes en serait la rançon.

Depuis les ordonnances de 1996, l’étatisation de la médecine est en marche. L’hospitalo-centrisme et les mises aux normes ont détruit les cliniques familiales au profit des chaines. La mise en place d’une médecine publique intégrale en France devrait passer par la nationalisation des biens médicaux du secteur privé. Qui en a les moyens aujourd’hui ? L’État avec ses 1850 milliards de dettes et ses 4,5 % de déficit par rapport au PIB (il ne sera pas ramené sous les 3 % avant plusieurs années) n’en a pas les moyens. L’assurance maladie a cumulé ces dix dernières années un déficit de 84 milliards (déficit de la sécurité sociale 140 milliards). Les hôpitaux publics affichent un endettement de plus de 24 milliards. Les deux tiers d’entre eux ont des difficultés à trouver des liquidités pour payer leurs frais de fonctionnement2.

  1. Avec les ministères de la Santé et des Universités, les ARS, les communautés hospitalières et les administrations centrales des AP, il faut ajouter la direction hospitalière, le directoire, le conseil de surveillance, la CME, les pôles et les services.
  2. « Le naufrage de Dexia entraîne des hôpitaux dans la tourmente ». Certains directeurs imprudents ont souscrit des emprunts toxiques car indexés. Ils ont reçu 99 % de la dotation MIGAC soit 8,3 Md€. Ils dépensent 45 % du budget santé pour n’assurer que 25 % des soins.
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  • Merci de cette excellente analyse qui me paraît faire définitivement le tour de la question.
    En ce qui concerne les petits hôpitaux de proximité pour maintenir des blocs il faut des chirurgiens et des anesthesistes et des radiologues.
    Ces spécialités sont sous représentées ce qui amène au recrutement de médecins étrangers mercenaires dont le niveau de formation n’est pas pris en compte.
    Des radiologues de l’est engagés découvrent le scanner lors de leur prise de poste et son censés interpréter des scanners
    Des anesthesistes n’ont pas le niveau d’une infirmière anesthésiste de formation française.
    Les ARS favorisant systématiquement le public au détriment du privé aggravent la situation, les cliniques sont tombées entre les mains de véritables prédateurs financiers nationaux et étrangers
    Nous sommes le seul groupe important survivant appartenant à ses actionnaires exclusivement médecins. Mais pour combien de temps ? Notre projet de construction d’un établissement ultra moderne n’a reçu aucun soutien financier de la part de l’ARS, toutes les subventions étant réservées au CHU
    Notre village de gaulois résiste depuis 40 ans ….

  • Bonjour
    En fait la catastrophe a été la reforme Debre qui a pour but de créer des hopitaux publiques dans toute la france, et pour ce faire de créer des CHU partout (la carotte pour attirer les médecins).
    Les hopitaux auraient dû rester ce qu’ils étaient, des dispensaires pour les indigents et des lieux de formation pour les médecins dans qq Université Paris Lyon etc.
    De gaulle n’était pas liberal il a voulu une assurance étatique (CNR) puis des effecteurs de soins étatiques.
    On voit le résultat.

  • Deux reflexions :

    1- 10 000 morts « accidentellement » par la négligence hospitalière…. c’est violemment choquant. ( et cela ne prends pas en compte ceux qui auront été fragilisée par une maladie nosocomiale soignée)

    2- tout le monde connait l’incurie hospitalière dont l’humanité repose encore sur un personnel infirmier débordé. Mais le système n’est il pas piloté par les medecins eux mêmes… ? conçu et géré par eux, pour eux ?

    • Point numero 2: il faut avoir un bac +4 passer un concours d’etat et ensuite c’est 27 mois de formation au frais du contribuable et vous sortez comme directeur d’un service ou sous service en hopital public.

  • L’hôpital public : plus jamais. On y va pour un problème, on en ressort avec un plus gros. Et il faut se coltiner l’humeur infâme du personnel qui passent leurs nerfs sur les patients. La compétence des médecins ? Si ils étaient compétents, ils travailleraient dans le privé.

    • C’est peut être un peu abrupte néanmoins. …il est vrai que les éléments les plus dynamiques et les moins adaptables a l’administration viennent nous rejoindre dans le privé

  • Merci pour cette plongée édifiante dans le monde hospitalier.

    Cela confirme ce que nous « sentions » : aucune « réforme » n’est possible.

    Le système est devenu trop énorme, trop complexe, trop imbriqué…. Trop tout.

    Dès lors la conclusion s’impose d’elle-même : il faut le détruire.

    Seul le feu sacré de la destruction créatrice pourra nous libérer.

    Accélérons la faillite de la Sécu et du système de santé.

    Ensuite, nous pourrons reconstruire quelque chose de meilleur.

  • Cela me fais penser à feu l ‘union soviétique.
    Les textes législatifs concernant les services de santé était en théorie parfaits.Mais la réalité toute autre …

  • Enfin une analyse objective!
    J’ai déjà émis l’idée d’un « collectif de patients utilisateurs de CHU et leurs familles » pour tenter d’interpeler nos autorités. En visite dans un hopital ou derrière un bureau, nos Politiques ne peuvent pas comprendre ce qu’un malade hospitalisé au CHU peut et doit vivre chaque jour.
    Mon Mari est décédé en Septembre 2013, nous avons utilisé les services du CHU durant 25 ans, et nous avons vu le CHU se transformer dans le mauvais sens du terme : les infirmières, quoi dire ou quoi penser! Certaines ont l’amour de leur métier, d’autres sont là faute de réussite en FAC de médecine…, les internes sont affectés en CHU en fonction de leurs points donc les affectations ne sont pas toujours à la hauteur de leurs attentes, de leurs objectifs, les Médecins ou Professeurs sont engloutis dans les procédures administratives et ne voient plus leurs patients, ne voient plus les manquements graves, ne voient plus les dysfonctionnements de leur service.
    Je m’étais engagé près du médiateur du CHU où était suivi mon Mari, à rencontrer le Chef de service et Professeur. J’ai été reçu par ce Professeur, qui m’a donné la parole et m’a écouté. Au fur et à mesure que j’égrainais les expériences vécues dans son service par mon Mari hospitalisé, je voyais le visage de cet homme se décomposer…. A plusieurs reprises, il a simplement dit « cela s’est passé dans mon service? », -« Oui Professeur »-. Il m’a raccompagnée, me prenant par dessus le cou, n’ayant aucun mot à me dire, anesthésié par ce qu’il venait d’entendre sur les pratiques hospitalières dans son propre service….
    Qui faut-il alerter pour qu’enfin on s’attaque au vrai problème des CHU déficitaires en moyens humains, en produits pharmaceutiques, en personnel de santé, et en euros!!!!!
    Le Directeur de ce CHU a été interpelé mais a refusé de me recevoir… poursuivant inlassablement sa quête d’euros coûte que coûte, les malades sont devenus « une chose » qu’il faut exploiter pour encaisser des euros mais pour que les soins soient le moins coûteux possible!! sans omettre de préciser que dans certaines situations ils utilisent les recommandations européennes qui les arrangent bien!!!
    Que l’on donne la parole aux patients hospitalisés, sans tabou, que chacun évoque ce qu’il a vécu durant son hospitalisation… pendant ce temps les Professeurs, médecins, internes, infirmières, aide-soignantes auront juste le droit de se taire, d’écouter, de noter et ensuite on fera la synthèse…. que de surprises!!!!!!
    Bon courage, bonne reflexion

  • Jeune directeur je suis désarçonné par vos propos.

    Vous nous percevez comme des machines prêtent à tout pour quelques millions.

    Je peux vous assurer que la plupart de mes collègues et moi même essayons avec nos moyens également limités de freiner l’hémorragie et la gabegie.

    Nous devons nous aussi évoluer dans un contexte administratif, économique, sociologique et psychologique contraignant.

    Mais nous le faisons en encaissant les coups. Sans rechigner parce que nous savons qu’il n’y a pas d’autres choix politiques pour le moment.

    Faire croire, comme vous le faites, que tous les directeurs sont incompétents est faux, dangereux et relève d’une analyse simpliste.

    J’attendais mieux de votre part…

    Car vous soulevez des questions justes qui méritent que l’ensemble de la communauté hospitalière mais aussi les citoyens, usagers du service public hospitalier, s’en emparent.

    En ce sens, je vous rejoins.

    Mais par pitié arrêtons de sans cesse faire croire aux citoyens que les hopitaux sont gérés par des bureaucrates baricadés dans leurs tour d’ivoir. C’est faux et vous le savez.

    L’hopital et co dirigé par les directeurs et le personnel médical. La loi HPST n’a eu pour seul objectif que de sortir les élus des instances décisionnelles de l’hopital.

    Bien a vous,

    Un directeur qui n’est pas qu’un « connard d’administratif ».

    • Tours*
      Barricader*

      • Bonjour Monsieur le Directeur,
        De grâce…. je ne me serai jamais permise de vous traiter de connard d’administratif, ces propos relèvent uniquement de votre fait.
        J’ai parlé de ce que j’ai vécu au côté de mon Mari, qui ne se lassait pas de dire à qui voulait l’entendre lorsqu’il était hospitalisé « quand mon épouse est là je vis, quand elle part je subis ». De peur que les Médecins du service ne l’ait pas entendu, je suis allée leur dire de vive voix et ils sont restés sans voix… j’attends encore un seul mot de leur part…?
        Quand j’interpelle Monsieur le Directeur du CHU par des faits concrets, qui se sont passés, que mon Mari a subis, et qu’on me dirige vers le service juridique… ce n’est pas ce que j’attendais de Monsieur le Directeur; quand j’écris à Monsieur le Directeur que je ne vois pas pourquoi ma mutuelle règlerait le forfait hospitaliser parce que j’ai fourni les petits-déjeuners, les déjeuners et les dîners, et malgré cela mon Mari, certains jours, a jeûné parce qu’on n’avait pas le temps de passer son repas au micro-ondes et de lui porter…. j’ai fourni des médicaments parce qu’à la pharmacie du CHU ils étaient en rupture pour raison économique……. j’ai fourni des pansements spécifiques, j’ai apporté des appareils médicaux au CHU parce qu’il fallait établir une demande spécifique pour être livré, etc……Quoi penser..?
        Pour ne pas dialoguer dans un cadre hospitalier, mais loin de tout regard, de toute oreille, j’ai, enfin à cette époque, NOUS avons invité Monsieur le Directeur a passé à la maison pour qu’il mesure notre fardeau de tous les jours : j’ai laissé un Mari autonome au CHU et on m’a rendu un Mari invalide pour un examen pratiqué, que j’avais refusé parce qu’il ne pouvait pas subir l’injection nécessaire pour cet examen, d’autres professeurs qui le suivaient avaient eux aussi refuser cet examen….. mais voilà, un médecin au dessus de tout le monde…..
        Au point où certains CHU sont arrivés, point de non retour sauf catastrophe qui engendrera leurs fermetures, je pense qu’il est grand temps que TOUS les acteurs, partenaires des CHU se mettent autour de la table, et sans aucun tabou ni orgueil, reconnaissent les failles, les erreurs de stratégies, la philosophie de la prise en charge d’un malade au XXIème siècle, la politique économique des gouvernements, etc….. tout est à revoir, pour moi, il faut une mise à plat de tout le système.
        Bon courage
        Cordialement

        • Madame,

          Excusez mon propos qui relevait davantage d’une certain colère, lassitude et indignation à l’endroit de l’auteur de cet article qu’à vous. Je me suis laissé emporté. Je n’aurai pas du.

          Je comprends parfaitement votre situation, votre détresse également et pensez bien que mon message ne vous était pas adressé.

          Cela étant, la situation que vous me décrivez avec force d’exemples et d’expériences, de vécu ne peut que me laisser a quia.

          Je ne connais pas votre histoire et il faudrait reprendre son historique avec attention pour tenter d’y apporter une réponse. Et même en l’étudiant de près, il semble que les professionnels de santé soient eux aussi tombés des nues en apprenant votre histoire.

          Et je ne me permettrai pas non plus, n’ayant aucune connaissance des services et du CHU dont vous me parlez, de porter le moindre jugement sur ce dossier.

          Cela dit, c’est en tant que citoyen qui ne peut que s’émouvoir de votre situation et que je vous apporte mon soutien moral – bien faible consolation j’en conviens au regard de ce que vous avez vécu.

          Je vous souhaite à vous aussi bon courage,
          Bien à vous,

  • Les commentaires sont fermés.

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