La révolte des Bonnets rouges expliquée à monsieur Ayrault

Petite analyse rapide et illustrée de la révolte des Bonnets rouges de Bretagne à l’usage des Français qui auraient du mal à la percevoir.

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La révolte des Bonnets rouges expliquée à monsieur Ayrault

Publié le 6 décembre 2013
- A +

Par Thibaud Doidy de Kerguelen

Les Bonnets Rouges présagent-ils d’une de ces grandes révoltes bretonnes ?

Depuis trente ans, les centralismes et interventionnismes parisien et européen tuent l’agriculture bretonne. Ils en ont atténué la douleur par des perfusions de subventions qu’aujourd’hui ils estiment pouvoir arrêter. La Bretagne a construit une part importante de son économie sur l’agroalimentaire qui emploie aujourd’hui plus de 12 % des Bretons en emplois directs et probablement le double avec les emplois induits. Un poulet sur trois et plus d’un porc sur trois produits en France le sont en fait en Bretagne.

La Bretagne, historiquement frondeuse, viscéralement attachée à ses spécificités historiques et culturelles a toujours été regardée avec méfiance par le pouvoir central français. Qu’il s’agisse de Louis XIV qui fit démolir les châteaux pouvant servir de places fortes ou mit le Parlement sous boisseau, la Révolution qui envoya ses colonnes d’assassins ou la République qui refusa d’armer des régiments bretons en 1870 ou au contraire s’en servit de chair à mitrailleuse comme aux batailles de Charleroi ou de Guise (240 000 Bretons sont morts entre 1914 et 1918, soit plus d’un Français sur quatre) ou encore le régime de Vichy qui coupa la Bretagne en deux régions, ce que ses successeurs s’empressèrent d’entériner.

Aujourd’hui, la Bretagne subit de plein fouet la politique de déculturation menée par la néo-bourgeoisie parisienne, dont les effets les plus visibles sont l’implantation de nouvelles populations exogènes. D’origine française ou européenne sur les côtes, extra-européennes dans les villes. Les Bretons ont un petit peu de mal à reconnaître leur pays mais de nature accueillante n’en font pas un casus belli tant que les grands équilibres ne sont pas rompus. Il faut dire qu’après des siècles d’émigration économique, les dernières dizaines d’années permettant de vivre et travailler au pays sont comme une période de paix.

 

L’écotaxe peut-elle rompre cet équilibre ?

Pour les Bretons, l’écotaxe fait appel à plusieurs notions.

La première, c’est la rupture de l’accord historique qui scella le rattachement de la Bretagne à la France. Il était clairement défini que le Roy de France s’engageait à ne pas lever d’octroi sur le territoire breton (c’est la raison pour laquelle les autoroutes ne sont pas payantes en Bretagne). Or, instaurer des portiques qui lèvent un impôt sur la circulation des marchandises – outre la symbolique régressionniste que cela représente car il s’agit bien de revenir aux octrois dont la disparition fut une revendication majeure de la révolution de 1789 – remet en cause cet accord historique.

Ensuite, comme l’ont très bien expliqué les manifestants, la Bretagne produisant des matières agricoles et en assurant la transformation, les mêmes produits vont passer X fois sous le portique quand des produits d’importation n’y passeront qu’une seule. C’est un handicap majeur pour la production locale déjà mise à mal par une réglementation stupide et inflationniste et des coûts de main d’œuvre (l’agroalimentaire est une industrie essentiellement de main-d’œuvre) devenus exorbitants. La nouvelle taxe est donc proprement insupportable car vécue comme une charge supplémentaire sur le dos de l’industrie bretonne, et donc de ses travailleurs.

Là rejaillissent tous les éléments cités précédemment. Les Bretons ont alors le sentiment que tout cela conjugué n’est pas le fruit du hasard et qu’au nom de l’uniformisme ambiant on cherche à dissoudre le peuple breton. Le problème, c’est qu’on ne tue pas le peuple breton comme ça. La révolte fiscale de l’écotaxe se transforme déjà en révolte économique qui risque vite de se transformer en révolte politique, sociale et culturelle, car, comme le dit la chanson, « … Fais attention, si la Bretagne bouge, tu devrais l’écouter, si tu nous cherches, on met nos bonnets rouges, les Bretons, faut pas les énerver… »

 

Addendum du 5 décembre 2013

Nous apprenons qu’après une centaine de réunions avec les élus, les partenaires sociaux et les associations, le gouvernement vient d’annoncer en grandes pompes un « plan d’aide et de soutien à la Bretagne » de deux milliards d’euros.

Comme toujours, un rapide examen de ce qui vient d’être annoncé permet de constater que ces soi-disant deux milliards s’étalent sur plusieurs années, qu’une part importante consistent en des investissements déjà prévus et intégrés dans ce plan, que l’enveloppe consacrée à la Bretagne dans le cadre du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) est intégrée dans la somme ; et qu’une bonne part des subventions promises sont à la charge des collectivités locales, c’est-à-dire des Bretons. Autrement dit, le gouvernement, à son habitude et à celle de ses prédécesseurs, espère calmer le mouvement avec une piqûre de morphine.

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  • Excellente analyse….

    L’économie agro alimentaire bretonne excelle a dépendre de ses maîtres, incapable de trouver des débouchés sans grosses subventions … Tellement juteuses que trop peu d’entre eux s’intéressent a nourrir le peuple français… Je ne parlerai pas que cette économie qui apprécie tant les subventions européennes , rejette avec violence et la complicité parisienne la préservation de la santé et des paysages bretons.

    Vous l’écrivez mieux que moi…
    Pleins de poulet… Si peu consommés en Bretagne
    Tant de milliard accumulés depuis des décennies pour 12% de la population
    Une définition claire de la définition de la bretonitude ( faudra t il avoir des grands parents parlant bretons pour trouver grâce aux bonnets rouges?)

    C’est clair

    • Incapable de trouver seule des débouchés sans grosses subventions ? Je me demande où vous prenez vos informations, sans doute dans un ministère. Avez-vous lu les biographies d’Alexis Gourvennec ou l’histoire de la Britair ?Répéter la propagande gouvernementale ne la rendra pas plus vraie. Avez-vous un seul exemple où le gouvernement a donné le choix entre le développement sans interventionnisme et la subvention POSTERIEURE à la punition ?

      Croyez-vous vraiment que ce sont les Bretons qui veulent des algues vertes, et les Parisiens qui ont la mission divine de les ramener à la raison ? Finalement, êtes-vous libéral, ou un sous-marin socialiste ?

      • +1
        L’intervention de Cap2006 est un condensé de poncifs largement diffusée dans le médias.
        Pour mémoire, les subventions ne concernent que le poulet export et ont déjà fortement diminué ces 10 dernières années. On pourrait bien se passer d’aides pour se recentrer sur le marché intérieur, mais c’est difficile de restructurer les élevages car l’État met des bâtons dans les roues, notamment pour des raisons pseudo environnementales.
        http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/pacte-d-avenir-les-paysans-bretons-exigent-la-simplification-des-normes-81177.html

      • Il me semble avoir évoqué l’agro alimentaire ( agriculture comprises) …. qui pèse 12% de l’activité…

        Heureusement il y a bien d’autres entrepreneurs valeureux et créatifs en Bretagne…

        Ma vision du libéralisme, c’est la responsabilisation… pas le blanc seing de faire n’importe quoi….

        • « La Brittany Ferries est née en 1972 sous l’impulsion d’Alexis Gourvennec, financée par la SICA de Saint-Pol-de-léon et par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Morlaix, afin de proposer des débouchés commerciaux aux coopératives agricoles bretonnes ».
          Encore ces assistés d’agriculteurs !

        • Sauf que mon bon monsieur vous inversez les rôles. Ce qui pousse a dépendre des subventions et à faire de l’ultra-intensif, c’est bien le cout exorbitant de l’imposition en France et là volonté de l’Etat de controler le secteur.
          Si ces personnes pouvaient vivre de leur travail, comme ils l’entendent, sans avoir à dépendre d’un Etat rapace qui de plus les insulte, ils le feraient surement volontiers!

          Croire que les bretons ont choisi ce mode d’exploitation c’est être con, désolé. C’est un choix imposé par l’Etat. Les subventions ne servent pas à autre chose, c’est un moyen de contrôle et de décision directe dans les affaires du privé. Si tu ne peux plus être rentable avec un rendement même élevé, tu es alors obligé de repousser les limites et de faire « n’importe quoi », comme tu dis.

          Mais bon, tu as raison, heureusement qu’on a cette belle tour d’ivoire de Paris pour nous sauver de ces horribles bretons mangeurs de chaire humaine et amateurs d’algues vertes, en prime.

    • Les Bretons ont accepté les subventions plutôt que de se retrouver au chômage et ils ont eu raison de le faire. Il faut agir dans son propre intérêt avec les cartes qu’on nous donne. S’ils avaient refusé la subvention, le gouvernement n’aurait pas rediminué les impôts pour autant.

  • Juste pour info, les 240.000 Bretons sacrifiés pour la France sont un mythe: http://www.slate.fr/story/79759/carte-morts-premiere-guerre-mondiale

    Comme plusieurs autres allégations de l’article, d’ailleurs…

  • Dès que la Bretagne prend son indépendance, je dépose une demande d’asile fiscal. 🙂

  •  » depuis trente ans, les centralismes parisiens et européens tuent l’agriculture bretonne  »

    en etes vous si sur ? l’agriculture bretonne d’aujourd’hui n’est elle pas un pur produit des subvention gaulienne, des lois pisani ( 1962 ) et du traité de rome ( 1957 ).
    toujours le mème principe: on veut l’argent des autres, mais on veut sa souveraineté: quelle hypocrisie !
    les bretons devraient méditer l’exemple du japon au 19ième siecle, qui c’est developpé tout seul, sans l’argent des occidentaux, avec des sacrifices énormes ( notement dans le millieux rural qui a été surtaxé pendant des décénies pour financer l’industrialisation ) pour précisement garder sa souveraineté.

    • Les Parisiens feraient bien de méditer l’exemple de l’Occident envers les Japonais et de laisser le pays se développer à sa guise, avec son propre argent, plutôt que d’envoyer ses règlements et percepteurs saisir de quoi redistribuer, et mal, pour faire ressembler la région au modèle Asterixland fantasmé dans leurs salons et à Bruxelles. Les Bretons ne veulent pas de votre argent, mais comme ils ne peuvent pas vous forcer à garder vos règles et à les laisser vivre, ils sont bien obligés de le ramasser pour ne pas crever.

      • je suis tout à fait d’accord avec vous, et d’autant plus que je l’ai vécu pour mon propre compte: pendant des années j’ai dit gardez vos règles ( idiotes ) et votre argent, mais comme ce n’est pas moi qui commande, j’ai bien été obligé de faire avec les règles ( en n’en respectant pratiquement aucune, ce qui prouve bien que c’était du flan ) et en ramassant l’argent pour faire comme tous le monde…
        j’émet simplement des doutes que le régionalisme soit l’avenir pour ce continent: la seule chose que l’europe semble avoir réalisé depuis 30 ans, c’est de ramener l’idée féodale de région ou de province sur le devant de la scène. sacré progrés !

    • Chouette suggestion: on va faire comme les Nippons, attaquer la flotte russe, envahir la Chine, bombarder Pearl Harbour et annexer la France…Vos analyses sont effectivement du niveau de Tintin, cher Alcazar.

  • La culture du biniou n’est que folklore.

  • je lis qu’il y a eu une centaine de réunions avec les élus, syndicats , associations; quelles associations?

    • Bretagne Vivante, Côtes d’Armor Nature Environnement, Cohérence, Eau & Rivières de Bretagne, Forum Centre Bretagne Environnement, Fédération Régionale des Chasseurs, Groupe Mammalogique Breton, Groupe d’Etude des Invertébrés Armoricains, Ile et Vilaine Nature Environnement, Ligue pour la Protection des Oiseaux, Réseau Education à l’Environnement de Bretagne, Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, Union Bretonne pour l’Animation des Pays Ruraux, Union pour la Mise en Valeur Esthétique du Morbihan, Union régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement, Produit en Bretagne, SEPNB, Vivarmor Nature, et sans doute quelques autres… très remontées contre l’industrie agro-alimentaire, d’ailleurs.

      • Ce n’était pas eux qui étaient à Quimper, sauf Produit en Bretagne. C’est le lobby des écolos de tous poils que vous citez, dont on ne peut dire qu’ils favorisent l’ économie bretonne…

    • Aucun article d’actualité ne correspond à votre recherche (business angels pacte avenir breton).

    • une centaine = trois réunions par sous-préfet en Bretagne

  • La filière agro-alimentaire bretonne est l’enfant du Plan, « élevée » par les services du Génie rural. C’est du colbertisme pur jus appliqué à une région notoirement décapitalisée.
    Ce ne sont pas les talents qui manquent, ni les grands capitaines à succès, Vincent Bolloré, François Pinault, Michel Leclerc et ses fils, Yves Rocher, les Guillemot, Louis Le Duff, Jean-Guy Le Flo’ch, et de moins grands.

    Pourquoi cette région n’arrive toujours pas à s’arracher à la glaise est un mystère.
    Excentrée ? Par rapport à qui ?
    La mer est un vecteur plus qu’un obstacle. La Bretagne a tous les finistères à sa portée, Portugal, Galice et Pays basque, Angleterre, Galles et Irlande. C’est pas si mal pour un pays de 3,2 millions d’habitants seulement.
    Sa démographie est-elle sous la masse critique ?
    Ma langue au chat !

    • A mon avis, tous ces gens ont émergé il y a 15-20 ans ou plus, quand il régnait un état d’esprit qui a disparu depuis, où les adversaires politiques oubliaient leurs divergences quand il s’agissait de défendre l’économie bretonne, où les normes et règlements n’étaient pas encore arrivés vu la lenteur du train, et où l’état ne piquait pas tant des profits qu’on ne puisse réinvestir. En cela, la Bretagne n’est que la vitrine de ce qui se passe partout en France, un potentiel très important paralysé par le colbertisme.

      Imaginez Louis Le Duff aujourd’hui, il ne pourrait jamais ouvrir son premier stand « Brioche Dorée », parce qu’il ne s’harmoniserait pas avec le schéma des terrasses de café prévu par la municipalité, parce qu’il devrait payer une redevance (instaurée en 2000, multipliée par 4 en 2012 pour tenir compte de l’embellissement dû au tramway) pour le trottoir devant sa boutique où les clients font la queue, qu’il lui faudrait avoir des vitrines sous vide afin que les microbes ne se déposent pas, fermer aux heures de forte affluence pour ne pas faire de concurrence aux fast foods qui louent (enfin !) les bâtiments construits par la municipalité, remplir 250 pages de dossier pour se voir attribuer dans 18 mois par la BPI le quart du financement demandé, expliquer aux investisseurs qu’ils paieront 65% sur leurs éventuelles plus-values à condition de trouver un acheteur prêt à payer, lui, 80% sur ses plus-values ultérieures, et que d’ailleurs son expérience sur les marchés et son diplôme d’école de commerce ne l’autorisent pas à fabriquer des croissants sans BTS pâtissier.

      • Vous décrivez là le pré commun français envahie par la bureaucratie que le peuple a délibérément voulue. Ah, l’Etat-nounou, du berceau à la tombe !
        D’aucuns savaient l’escroquerie mais personne ne voulait les croire dès lors qu’on n’était pas encore ruinés. Mais l’est-on vraiment ? De sombres crétins s’intéressent maintenant à l’épargne des ménages pour pouvoir continuer le schéma de Ponzi à leur bénéfice. La connerie de la social-démocratie est insondable.
        Il faudra en brancher beaucoup pour que ça cesse.

  • J’ai du mal a comprendre cette region qui vote majoritairement a gauche depuis des decennies et qui maintenant se rebelle contre les socialos……

    Ils savent ce qu’ils veulent = du pognon !

  • Pour ceux qui veulent comprendre le point de vue breton,en évitant les bécassinades parisiennes
    http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=32204

    • Merci. C’est de l’information qui nous change de la désinformation parisienne, parfaitement détectée dans l’article de l’ABP.

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