Et si on abolissait les écoles publiques ?

Jour 27 de l’anthologie des 30 textes de Robert Wenzel qui vous amènera à devenir un libertarien bien informé : cet article a été publié le 7 avril 2008 sur le Mises Institute.

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Et si on abolissait les écoles publiques ?

Publié le 19 octobre 2013
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L’Institut Coppet vous propose depuis cet été, en partenariat avec Contrepoints, l’anthologie des trente textes libertariens de Robert Wenzel traduite en français. Robert Wenzel est un économiste américain éditeur du site Economic Policy Journal et connu pour son adhésion aux thèses autrichiennes en économie. Cette anthologie regroupe une trentaine de textes qui s’inscrivent quasi-exclusivement dans le courant autrichien et plus généralement dans la pensée libertarienne. Le but principal de cet ensemble bibliographique de très grande qualité est de former au raisonnement libertarien, notamment économique, toute personne qui souhaiterait en découvrir plus sur cette pensée.

Lire aussi les premiers textes de l’anthologie.


Résumé : Alors que l’école publique est souvent considérée comme gratuite, le coût moyen par élève est deux fois celui des écoles privées. L’abolition des écoles publiques pourrait conduire à une réduction considérable de coûts et à l’augmentation généralisée de la qualité de l’enseignement, par la multiplicité et la diversité qu’une privatisation de l’enseignement provoquerait. C’est l’occasion pour Lew Rockwell d’imaginer une société où les écoles seraient toutes privées.


Par Lew Rockwell. Traduit par Marc Lassort, Institut Coppet

Dans la culture américaine, les écoles publiques sont louées en public et critiquées en privé, ce qui est à peu près l’inverse de la manière dont nous tendons à traiter les grandes entreprises comme Wal-Mart. En public, tout le monde dit que Wal-Mart est une entreprise horrible, remplie de produits étrangers de mauvaise qualité et exploitant ses employés. Mais en privé, nous achetons ses produits bon marché de qualité, et des files entières de gens espèrent s’y faire embaucher.

Pourquoi ? Cela a quelque chose à voir avec le fait que les écoles publiques font partie de notre religion civique : c’est la première preuve que les gens citent pour montrer que le gouvernement local est à notre service. Et il y a un élément psychologique. La plupart d’entre nous y plaçons nos enfants, elles doivent donc certainement avoir notre meilleur intérêt à cœur !

Mais l’ont-elles ? L’ouvrage Education: Free and Compulsory [1] de Murray N. Rothbard explique que la véritable origine et l’objectif principal de l’éducation publique n’est pas tant l’éducation comme nous la concevons, mais l’endoctrinement dans la religion civique. Cela explique pourquoi l’élite civique est si suspicieuse vis-à-vis de l’école à la maison (home schooling) et de l’école privée : ce n’est pas la peur des mauvais résultats aux examens qui motive cette suspicion, mais l’inquiétude que ces élèves n’apprennent pas les valeurs que l’État considère comme importantes.

Mais détruire les écoles publiques n’est pas le but de cet article. Il existe des écoles publiques honorables et d’autres terribles, donc il ne sert à rien de généraliser. Pas plus qu’il n’est nécessaire de réciter des données comme les résultats aux examens. Laissez-moi juste parler d’économie. Toutes les études ont montré que le coût moyen par élève pour les écoles publiques est deux fois supérieur à celui des écoles privées (voir ici un échantillon d’étude. ). (NdT : c’est confirmé en France aussi).

Cela va à l’encontre de l’intuition, puisque les gens pensent que les écoles publiques sont gratuites et que les écoles privées sont chères. Mais une fois que l’on considère la source de financement (impôts ou frais de scolarité de marché/dons), l’alternative privée est bien moins chère. En fait, les écoles publiques coûtent autant que les écoles privées les plus chères et les plus élitistes du pays. La différence est que le coût de l’enseignement public est réparti sur la population entière, tandis que le coût des écoles privées est supporté uniquement par les familles des élèves qui les fréquentent.

En bref, si nous pouvions abolir les écoles publiques et les lois sur l’enseignement obligatoire, et toutes les remplacer par une éducation assurée par le marché, nous aurions de meilleures écoles à la moitié du prix, et elles seraient également plus libres. Nous aurions aussi une société plus juste, où seuls les consommateurs de l’éducation en supporteraient les coûts.

imgscan contrepoints 2013-2282 école publiqueAlors, qu’est-ce qui ne va pas ? Eh bien, il reste le problème de la transition. Il y a d’évidentes et de profondes difficultés politiques. Nous pouvons dire que l’éducation publique bénéficie ici d’un avantage politique en raison des effets de réseaux. Un nombre significatif de « souscriptions », etc., ont été clouées dans le statu quo, et il est très difficile d’en changer le mode de fonctionnement.

Mais supposons. Disons qu’une ville décide toute seule que les coûts de l’enseignement public sont trop élevés en comparaison avec l’enseignement privé, et le conseil municipal décide d’abolir carrément les écoles publiques. La première chose à noter est que ce serait illégal, puisque chaque État a besoin des communes pour fournir l’éducation sur une base publique. Je ne sais pas ce qu’il arriverait aux membres du conseil municipal. Seraient-ils envoyés en prison ? Qui sait ? Ils seraient certainement poursuivis.

Mais disons que nous outrepassons en quelque sorte ce problème, grâce à, disons, un amendement spécial dans la constitution de l’État qui exempte certaines communes si le conseil municipal approuve. Il reste le problème de la législation fédérale et de la réglementation. Je fais de la pure spéculation sachant que je ne connais pas les lois concernées, mais nous pouvons imaginer que le ministère de l’éducation y porterait son attention, et qu’une sorte d’hystérie nationale s’en suivrait. Mais disons que là aussi, nous passons miraculeusement ce problème, et que l’État fédéral laisse cette commune suivre son propre chemin.

Il y aura deux étapes dans la transition. À la première étape, de nombreux effets supposément mauvais se produiront. Comment seront traités les bâtiments physiques dans notre exemple ? Ils seront vendus au plus offrant, que ce soit aux propriétaires des nouvelles écoles, aux entreprises ou aux promoteurs immobiliers. Et les enseignants et les administrateurs ? Tous abandonnés. Vous pouvez imaginer le tollé.

Avec les impôts fonciers abolis, les gens avec des enfants dans les écoles publiques pourraient partir. Il n’y aura pas de primes pour les foyers dans les districts scolaires considérés comme bons. Cela créera de la colère. Un problème majeur se posera pour les parents qui feront le choix de rester, à savoir quoi faire des enfants pendant la journée.

Avec la fin des impôts fonciers, il y aura de l’argent supplémentaire pour payer les écoles, mais les actifs auront chuté en valeur de marché (même sans la Fed), ce qui constituera un sérieux problème lorsqu’il faudra payer les frais de scolarité. Il y aura également, bien sûr, une hystérie généralisée à propos des pauvres, qui se trouveront sans autre choix d’école que celui de l’école à la maison.

Tout cela semble assez catastrophique, n’est-ce pas ? En effet. Mais ce n’est que la première étape. Si nous pouvons en quelque sorte sauter à la deuxième étape, quelque chose de complètement différent émergera. Les écoles privées existantes seront remplies à pleine capacité et il y aura un besoin criant pour de nouvelles écoles. Les entrepreneurs vont rapidement inonder le terrain en fournissant des écoles sur une base compétitive. Les églises et les autres institutions civiques réuniront l’argent pour assurer l’enseignement.

Au début, les nouvelles écoles seront modelées sur l’idée de l’école publique. Les enfants iront à l’école de 8h à 16h ou 17h, et toutes les classes seront assurées. Dans un temps court, de nouvelles alternatives apparaîtront. Il y aura des écoles où les classes seront sur une demi-journée. Il y aura des grandes, des moyennes, et des petites écoles. Certaines auront 40 enfants par classe, et d’autres 4 ou 1. Les cours particuliers exploseront. Des écoles confessionnelles de toutes sortes apparaîtront. Des micro-écoles ouvriront pour servir des intérêts liés à des domaines particuliers : science, classique, musique, théâtre, informatique, agriculture, etc. Il y aura des écoles non-mixtes. Que le sport fasse partie de l’enseignement ou soit quelque chose de complètement indépendant, ce sera au marché de décider.

Et le modèle de l’école élémentaire, du secondaire, des études supérieures, ne sera plus le seul possible. Les classes ne seront pas nécessairement regroupées selon le seul critère de l’âge. Certaines seront également basées sur la capacité et le niveau d’avancement. Les frais de scolarité iront de l’ordre de la gratuité au super-cher. Le point central est que le consommateur sera au centre.

Des services de transport surgiraient pour remplacer le vieux système du bus de l’école. Les gens seraient capables de gagner de l’argent en achetant des vans et en fournissant le transport. Dans tous les domaines relatifs à l’éducation, des opportunités de profit abonderaient.

En bref, le marché de l’éducation fonctionnerait de la même manière que n’importe quel autre marché. Les épiceries, par exemple. Où il y a une demande, et évidemment que les gens demandent de l’éducation pour leurs enfants, il y a une offre. Il y a beaucoup de grandes épiceries, des petites, des bon marché, des chères, et des magasins pour épiceries sur la route. C’est la même chose pour tous les autres biens, et ce serait la même chose pour l’éducation. Encore une fois, le consommateur règnerait. À la fin, ce qui émergerait n’est pas entièrement prévisible — le marché ne l’est jamais — mais ce qui arriverait serait en accord avec les volontés du public.

Après cette deuxième étape, la ville émergerait comme l’une des plus désirables du pays. Les alternatives éducatives seraient illimitées. Ce serait une source de progrès énorme, et un modèle pour la nation. Cela pourrait conduire le pays entier à repenser l’éducation. Et ensuite, ceux qui auraient déménagé reviendraient pour bénéficier des meilleures écoles dans le pays à la moitié du prix des écoles publiques, et ceux sans enfants à la maison n’auraient pas à payer un sou pour l’éducation. Parlez d’attractivité !

Alors, quelle ville sera la première à le tenter et à nous montrer le chemin ?

  1. En français, L’Éducation : Gratuite et obligatoire – NdT
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  • Bien entendu, c’est ce que je prône depuis 10 ans.

    Liberté pédagogique totale aux écoles, de telle sorte que chaque élève trouve chaussure à son pied.

    On donne les batiments à l’école, elle est libre d’engager les profs (qualifiés) qu’elle veut, et les rémunérer comme elle veut, de faire les travaux qui lui semblent les plus appropriés.

    Chaque enfant reçoit un chèque scolaire (montant modulable selon le niveau) et le remet à l’école de son choix.

    Les bonnes écoles se développent, les mauvaises crèvent, ce qui est la base de la santé.

    Et on peut fermer l’Education Nationale, en se limitant à quelques inspecteurs de sécurité et d’hygiène.

    Plus de programmes imposés, plus de « bac » et autres cafouillages, mais un diplôme au nom de l’école, et un examen d’entrée pour ceux qui visent l’enseignement supérieur.

    Des milliards économisés, une motivation retrouvée …

    • « Les bonnes restent, les mauvaises crèvent » autrement dit les riches se paient les super bonnes écoles et les pauvres crèvent, restent pauvres. Une éducation à deux vitesses, des enfants à des niveaux différents et donc pas avec les mêmes chances. C’est génial comme principe!

      • Pas du tout…. vous n’avez rien compris.

        Les bon distrbuteurs restent, les mauvais crèvent. Dans l’alimentaire c’est déjà le cas. Et devinez quoi ? Hédiard est en faillite et les Dia se multiplient. Les pauvres n’ont plus rien ? Bien au contraire ! Il y a plus de pauvres que de riches, donc il est évident que le marché de l’éducation des pauvres est plus intéressant que celui des riches, sur lequel il n’y a de toutes façons que peu de places à prendre.

        Et les mauvaises écoles ayant crevé, leurs enseignants rejoindront les bonnes écoles qui pourront grandir et accueillir plus d’élèves. Mais sur le modèle qui correspond à la vraie demande. Pas à celle inventée par quelque gus dans une administration poussiéreuse, ou quelques « intellectuels » confis de leur importance.

  • Un peu facile et surtout expéditif.

    « En bref, si nous pouvions abolir les écoles publiques et les lois sur l’enseignement obligatoire, et toutes les remplacer par une éducation assurée par le marché, nous aurions de meilleures écoles à la moitié du prix, et elles seraient également plus libres. Nous aurions aussi une société plus juste, où seuls les consommateurs de l’éducation en supporteraient les coûts ».

    Je ne vais prendre que ce chapitre, totalement gratuit, ne reposant que sur la conviction naïve de la supposée efficience du marché et de la libre concurrence qui en découle (où inversement d’ailleurs).

    Justement, en vous prenant au pied de la lettre, le privé serait donc une garantie d’auto régulation, en fait il n’en est rien car, dans un tel monde, rien de saurait empêcher les forces d’attractions naturelles qui tendent à renforcer sans cesse les entités les plus représentatives à devenir des monopoles et ainsi imposer leurs règles, c’est un fait lorsqu’on observe les grandes entreprises.

    Le monde des boutiquiers est derrière nous, nous en sommes à des mégas entreprises quasi monopolistiques dont le seul but est la croissance, le profit, la répartition de celui-ci aux actionnaires; le client n’est qu’accessoire, comme le citoyen pour l’état.

    C’est un simple changement de paradigme, il n’y a pas de solutions libérale dans cet article, sauf à prétendre que état Vs marché, le second est supérieur, je soutiens pour ma part, que le privé lorsqu’il n’a plus de limites tombe dans les mêmes dérives que l’état.

    Il y a tant à dire sur l’enseignement public, la plupart des points que soulève cet article sont tellement et cruellement vrais, mais, c’est dans la solution que je m’en écarte.
    Le débat est vaste, pas la place ici.

    • « Justement, en vous prenant au pied de la lettre, le privé serait donc une garantie d’auto régulation, en fait il n’en est rien car, dans un tel monde, rien de saurait empêcher les forces d’attractions naturelles qui tendent à renforcer sans cesse les entités les plus représentatives à devenir des monopoles et ainsi imposer leurs règles, c’est un fait lorsqu’on observe les grandes entreprises. »

      Non, car les forces d’attractions naturelles dont vous parlez n’existent pas. Libre concurrence totale dans le secteur de la restauration. le résultat: il y’a 3 McDo dans ma ville, un quick et un flunch. Et il y’a des dizaines de kebabs, indiens, pakistanais, chinois, italiens, bretons, restos à grillades et tout ce qu’il est possible d’imaginer en restaurants.
      Les grandes entreprises sont les prégnantes dans des secteurs fortement contrôlés: énergie, transport, BTP, télécoms, grande distribution, etc… On appelle ça du capitalisme de connivence, résultant mécaniquement des privilèges accordés par l’Etat aux entreprises qui lobbyisent en leur faveur (les grosses donc). D’ailleurs, les seuls véritables monopoles permanents sont ceux qui dépendent directement de l’Etat: SNCF, SécuSoc, et anciennement EDF/GDF.

      « Le monde des boutiquiers est derrière nous, nous en sommes à des mégas entreprises quasi monopolistiques dont le seul but est la croissance, le profit, la répartition de celui-ci aux actionnaires; le client n’est qu’accessoire, comme le citoyen pour l’état. »

      Profit, croissance, comme toute entreprise, que ce soit Microsoft ou votre plombier, son but, c’est de gagner plus d’argent, ce qui est normal. Là où vous vous trompez, c’est de croire que tout est redonné aux actionnaires: dans la majorité des cas, on ne reverse pas plus de 20% des bénéfices aux actionnaires; sauf dans le cas où l’entreprise a pour actionnaire l’Etat français, qui demande 80% des bénéfices
      (http://www.contrepoints.org/2012/12/08/106351-letat-un-actionnaire-impitoyable-et-incompetent). Le client, lui, est tout sauf accessoire, car c’est lui qui paye. L’Etat peut envoyer tous ses citoyens se faire foutre sans que cela lui porte préjudice, car il a le pouvoir de se servir fusil au poing s’il le faut (menace de prison, expropriation, nationalisations ou chypriotisation des biens). L’entreprise, elle, n’a pas ce pouvoir et doit vendre ses produits et ses services pour prospérer, et si elle les vends, c’est que des gens les achètent volontairement, donc qu’ils y trouvent leur compte. Le seul moyen pour une entreprise de faire autrement, c’est de vivre des subventioons de l’Etat, donc de l’argent pris par l’Etat de force à ses citoyens pour le distribuer aux entreprises amies, typiquement les grandes entreprises dont j’ai parlé plus haut.

      « C’est un simple changement de paradigme, il n’y a pas de solutions libérale dans cet article, sauf à prétendre que état Vs marché, le second est supérieur, je soutiens pour ma part, que le privé lorsqu’il n’a plus de limites tombe dans les mêmes dérives que l’état. »
      Non, car le marché s’adaptera à la demande de ses clients en matière d’éducation, et le marché est extrêmement diversifié: différences de méthodes pédagogiques, de priorité dans les matières, de buts recherchés dans l’éducation, de cadres d’enseignement, de réputation des professeurs, des valeurs inculquées par les classes, des matières disponibles, etc… Ce genre de système scolaire très libre a existé dans le passé, entre le Xe et XIVe siècle: c’est ce qui a amené la Renaissance en Europe.

      Alors oui, le débat est très vaste, mais ici, il y’a toute la place nécessaire.

      • @NoName
        C’est votre avis, vous n’apportez absolument aucun argument recevable avec votre démonstration.

        Si vous ne percevez pas que privé et état confinent aux mêmes dérives, alors il ne peut y avoir débat, de toute façon ce n’est pas le lieu ni l’endroit, tout juste chacun expose t’il son point de vue, j’ai pris acte du votre et c’est bien ainsi.

        Je rejoins la réflexion de @LOL ou @Remy enseignant.

        L’état est nécessaire, sauf à rêver un monde utopique, un changement de paradigme comme je le précise.
        Ce que je souhaite c’est de limiter l’action de l’état tout autant que celle des multi nationales (ou du privé s’il devient par trop envahissant), j’ai toujours parlé d’équilibre, jamais d’égalité.

        Vous omettez un paramètre de taille dans votre réflexion, tout ceci est géré par des humains, dès lors vous dites implicitement que ce sont les systèmes qui sont mauvais, moi je dis que la nature humaine est ce qu’elle est : brutale, sans concession, envahissante, destructrice, égocentrique, et je m’en accommode fort bien.

        Vivre est une lutte au quotidien, il n’y a rien de statique, penser système c’est absoudre l’homme, privé ou état, la bonne affaire !

        • « Si vous ne percevez pas que privé et état confinent aux mêmes dérives, alors il ne peut y avoir débat, de toute façon ce n’est pas le lieu ni l’endroit, tout juste chacun expose t’il son point de vue, j’ai pris acte du votre et c’est bien ainsi »
          Mais ce n’est pas le cas. L’Etat tend à la monopolisation et l’uniformisation, car il est fondamentalement centralisé; le marché à la diversification et la concurrence, car il est fondamentalement décentralisé.

          « L’état est nécessaire, sauf à rêver un monde utopique, un changement de paradigme comme je le précise.
          Ce que je souhaite c’est de limiter l’action de l’état tout autant que celle des multi nationales (ou du privé s’il devient par trop envahissant), j’ai toujours parlé d’équilibre, jamais d’égalité. »
          Multinationales qui sont principalement là en se prostituant auprès des Etats: on en reviens aux Sophismes Economiques ou Bastiat dénonçait les industriels qui faisaient voter par le parlement des mesures protectionnistes pour augmenter leurs bénéfices. Si vous voulez limiter la puissance des multinationale, limitez la puissance de l’Etat en lui interdisant de s’occuper d’économie suffira bien.

          « Vous omettez un paramètre de taille dans votre réflexion, tout ceci est géré par des humains, dès lors vous dites implicitement que ce sont les systèmes qui sont mauvais, moi je dis que la nature humaine est ce qu’elle est : brutale, sans concession, envahissante, destructrice, égocentrique, et je m’en accommode fort bien. »
          Je dis que ce système est mauvais car il donne à quelques individus des pouvoirs beaucoup trop importants et étendus, et notamment celui d’utiliser légalement la violence envers ses voisins, ce qui n’arriverait pas dans le marché; je dis que le système est mauvais car il considère que si 51% de la population à raison, les 49% qui restent ont tort; je dis que le système est mauvais car il sélectionne les individus les plus avides de pouvoir et de domination et leur donne exactement ce qu’ils veulent, le pouvoir d’opprimer les autres, et que ce système sélectionne donc les individus les plus dangereux, les plus cyniques et les plus immoraux qui parviennent aux plus hauts échelons et donc, aux plus grands pouvoirs. Car si vous voulez lutter contre le privé, s’il devient trop envahissant, qui décide de quand la limite est franchie, et si l’Etat a ce droit, qu’est-ce qui l’empêchera d’en abuser ?

          « Vivre est une lutte au quotidien, il n’y a rien de statique, penser système c’est absoudre l’homme, privé ou état, la bonne affaire ! »
          Il ne s’agit en aucun cas de système: le marché n’est pas une machine bureaucratique, ce sont simplement des gens qui échangent volontairement. Le privé, c’est l’individu souverain, alors parler d’absoudre l’homme dans le privé, quel absurdité.

          • @NoName
            Laborieuse et inutile reprise que la votre, n’ai je pas été assez clair ? Nos avis divergent, vous n’avez, eu égard à votre argumentaire aucune chance de me convaincre, dès lors pourquoi insister ?

          • Le troisième participant, ça vous dit quelque chose ?

          • @Noname
            Pour prétendre à une réflexion triangulaire, faut-il encore que vous soyez animé de réflexion, je vous ai dit de façon claire et non ambigu que je ne souhaitais pas m’étendre sur le sujet, pas avec vous en tout cas.
            En d’autres termes, lâchez moi le coude !

    • « C’est un simple changement de paradigme, il n’y a pas de solutions libérale dans cet article, sauf à prétendre que état Vs marché, le second est supérieur, je soutiens pour ma part, que le privé lorsqu’il n’a plus de limites tombe dans les mêmes dérives que l’état »

      Sauf que vous oubliez une dimension essentielle pour un libéral : la liberté (avec le privé, les monopoles ne peuvent être que temporaires, s’ils existent jamais, alors qu’avec l’État…). Les gens ayant le choix iront vers la solution qui leur paraitra la meilleure ou la moins mauvaise. Ce qu’ils ne peuvent pas faire quand l’État s’en occupe.
      La concurrence est le moyen par lequel les intervenants du marché sont contrôlés. Et c’est un contrôle bien plus efficace (car souple, permanent et adaptatif) que toutes les normes, agences et régulations. Le privé qui fait n’importe quoi au détriment des consommateurs ? Ça n’existe que quand l’État le permet par collusions/copinage. On appelle ça « capitalisme de connivence » et ce n’est plus vraiment du « privé » ou du « libéral ».

  • Pour quelle raison priver les citoyens de liberté ?

    Oui au modèle privé proné dans cet article, mais oui également au modèle publique.

    Les citoyens choisiront. Si le modèle publique ne satisfait plus les citoyens, il s’effondrera de lui même.
    A moins que ce ne soit le contraire, ou peut être que les 2 coexisteront ?

    Donc laissons le choix aux citoyens, laissons leur cette liberté.

    • Laisser le choix au parents d’élèves entre deux systèmes de scolarisation.

      – un système public qui ne promettra rien
      – un système privé qui leur promettra que l’élève aura de très fortes chances d’avoir un emploi.

      Vers lequel des deux systèmes croyez vous que les parents se précipiteront ?

      Il faut arrêtez avec ce populisme selon lequel le privé conduit efficacement vers l’emploi tandis que le public forme des futurs chomeurs.

      • Ben les gens verront bien, non ? Si le public leur permet de trouver un bon boulot et d’avoir une scolarité agréable et efficace, ils s’y précipiteront et le privé s’effondrera.
        On peut promettre monts et merveilles aux consommateurs cinq minutes. Et ils n’y croient en général pas trop. Ensuite il faut livrer le produit. Et toutes les connaissances marketing l’indiquent, c’est l’écart entre attentes et réalisation qui crée la satisfaction. Si je ne promet rien et je donne un peu, j’aurais plein de gens satisfaits. Si je promets beaucoup et je donne juste autant, j’en aurais moins.

        Faudrait arrêter cinq secondes de prendre « les gens » pour des abrutis, alors qu’on se prend pour des lumières. Au dernier informé, nous (même les enseignants, hein… ) sommes des gens. Autant que les autres. Et un Ulm-double doctorat seul n’est guère plus intelligent que dix DUT. Et clairement en dessous par rapport à 500 ou 1000 personnes coopérant librement par le biais d’un marché.

  • « Alors, quelle ville sera la première à le tenter et à nous montrer le chemin ? »

    Il n’y pas plus de villes en France tentées par l’expérience, qu’il n’y a d’états et de peuples prêt à appliquer un libéralisme authentique !

    Désolé.

  • C’est bien ca la solution un chèque éducation dégressif suivant les moyens de la famille et dépendant du niveau…Et pour le reste liberté quasi totale!

    • comment voulez mettre en place un chèque éducation à partir du moment où les parcours scolaires des individus sont très différents ?
      Comment décider si on donnera le chèque éducation jusqu’en CM2 ,en troisième, ou jusqu’au bac ou à bac+5

      • Ben, il me semble que c’est très clair, non ? La scolarité est obligatoire jusqu’à 16 ans : chèque éducation jusqu’à 16 ans. Après on peut envisager d’étendre ça jusqu’au bac (ou plutôt 18 ans, vu que le bac disparait).

        L’éducation supérieure est un investissement personnel en capital humain, finançable facilement par l’emprunt et un des investissements au ratio rentabilité espérée/risque le plus élevé qui soit. Faudrait voir à pas demander à la « solidarité nationale » de financer des projets à VAN positive qui trouveront de toutes façons de gens prêts à les financer librement…

    • Pourquoi donc « dégressif » ? La redistribution partout tout le temps, ça suffit. Et c’est contraire aux droits de l’homme (DDH de 89 et de 93 !).

      Non, soit on ne donne rien (et on ne prend rien non plus niveau taxes) et on laisse les gens se débrouiller selon leurs ressources. Soit on donne la même chose à tout le monde.

  • Bon, en voilà une idée qu’elle est bonne!! On commence quand?

  • Il suffit de voir l’exemple du Chili pour voir combine cette utopie n’a rien à voir avec la réalité. un conte pour enfants !

    • Nous avons en France un bel exemple de la fumisterie des écoles privées avec les écoles de formation aux métiers du cinéma, de la télévision et de l’audiovisuel.
      Quoi de plus alléchant pour un jeune que de se lancer dans des études pour travailler dans ces milieux ?

      Actuellement il existe deux voies d’enseignement
      1) la voie publique avec des écoles comme Femis ou l’institut Lumière où l’enseignement est gratuit. Mais ces écoles sont accessibles sur concours avec Bac +2 et les promotions par métier sont inférieures à 10 étudiants.
      2) des écoles privées qui recrutent après bac et prennent parfois plus d’une centaine d’étudiants avec des frais de l’ordre de 6000 euros l’année
      Les écoles publiques débouchent sur l’emploi
      Les écoles privées conduisent au chomage (dans les métiers enseignés) pour 90% des étudiants.
      Pourquoi n’interdit-on pas ces ecoles privées ?

  • Les commentaires sont fermés.

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