L’austérité en Europe, c’est en fait plus de taxes pour les contribuables et plus d’État, selon une nouvelle étude de l’Institut économique Molinari.
Un article de l’Institut économique Molinari.
Alors que le débat sur l’austérité fait rage en Europe et tout particulièrement en France officiellement en récession, nombre de décideurs et de commentateurs appellent à ralentir les mesures d’austérité et cherchent à obtenir des délais pour revenir aux critères de Maastricht. Le problème dans ce débat est qu’il porte sur un terme mal défini et cache trop souvent le fait que la taille des États continue à augmenter.
Austérité : Trop de confusion
Les mesures d’« austérité » visent à réduire les déficits des États – et donc leur endettement. Elles peuvent ainsi recouvrir diverses situations et s’appliquer aussi bien à une croissance qu’à une diminution de la taille de l’État.
Or, il est de plus en plus acquis dans le débat qu’elles seraient un échec, notamment parce qu’elles se seraient traduites par des réductions de dépenses draconiennes et par quelques augmentations d’impôt. Leur effet global serait une réduction nette de la taille des États jugée nuisible à la reprise économique. Mais est-ce vraiment le cas ?
L’austérité pour les contribuables : une hausse de 12,9% des recettes fiscales
Les diminutions de déficits qu’on a observées dans plusieurs pays n’ont pu être réalisées que grâce à des recettes fiscales qui ont augmenté plus vite que les dépenses. C’est précisément ce que les données d’Eurostat montrent, avec une augmentation des recettes de 12,9% de 2009 à 2012, soit le double du rythme d’augmentation des dépenses publiques.
Pas d’austérité pour les États : des dépenses publiques en hausse de 6,3%
Si les dépenses publiques en pourcentage du PIB ont très légèrement baissé pendant cette période, de 1,7 point de pourcentage, la proportion pour 2012 est par ailleurs toujours supérieure de quatre points à celle qui prévalait avant le début de la crise, soit 49,4% contre 45,6% en 2007.
Plus encore, les dépenses des États n’ont en fait jamais cessé de croître pour l’UE dans son ensemble depuis le début de la crise financière, sauf en 2011 où elles sont restées constantes. Elles ont crû de 6,3% pendant les trois dernières années, c’est-à -dire durant la période où des politiques d’« austérité » sont censées avoir été mises en œuvre.
L’austérité est donc une réalité en Europe pour les contribuables qui voient leur pouvoir d’achat diminuer mais pas pour les États qui tardent à se mettre au régime. Selon l’auteur de l’étude, Martin Masse, « la confusion entourant la signification du terme “austérité” empêche une meilleure compréhension de la situation et bloque la tenue d’un débat plus pertinent sur les causes de la crise. » Débat pourtant plébiscité par les Français qui sont 77% à penser que l’État ne réduit pas assez ses dépenses (enquête Ipsos).
Intitulée « L’« austérité » est-elle responsable de la crise en Europe ? », l’étude est disponible sur le site de l’IEM.
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Le samedi 15 juin, Contrepoints organise un grand débat sur le thème « Après la faustérité ».
L’économie générale dans le monde
L’on avance que le plus gros de la crise est passé, que des signes tangibles de reprise économique apparaissent ici et là dans le monde. Cependant la récession s’installe partout, d’abord dans les pays de l’Europe du Sud, elle gagne rapidement les pays du Nord. Les plans d’austérité présentés comme l’ultime solution ont bien vite montré leur limite, et bien évidemment il était impossible que la rigueur et les hausses d’impôts génèrent de la croissance. La désindustrialisation, une monnaie surévaluée qui freinent les exportations, creuse la balance des paiements, l’absence d’investissement et la montée incessante du chômage amplifient irrémédiablement la récession.
Aux Etats-Unis, de 2000 à 2008 les ménages se sont endettés de 1000 milliards $, aujourd’hui ils sont surendettés et consomment a minima. L’Etat fédéral pour tenter de relancer la consommation et de limiter la hausse du chômage n’a d’autre solution, via la FED et les banques privées, que d’injecter 3 milliards dollars ” monopoly ” par jour dans l’économie réelle. Mais cet argent n’alimente que l’hyper spéculation sur les places financières, asséchant d’autant plus l’économie de terrain.