Le chômage est-il une « course contre les machines » ?

Quelle rôle la technologie joue-t-elle dans le chômage ? Progresse-t-elle trop lentement ? Trop Vite ?

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Le chômage est-il une « course contre les machines » ?

Publié le 13 mai 2013
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Quel rôle la technologie joue-t-elle dans le chômage ? Progresse-t-elle trop lentement ? Trop vite  ?

Un article du Minarchiste, depuis Montréal, Canada.

Race Against The Machine: How the Digital Revolution is Accelerating Innovation, Driving Productivity, and Irreversibly Transforming Employment and the Economy, Erik Brynjolfsson and Andrew McAfee.

Pour les « stagnationnistes » comme Tyler Cowen, le revenu médian des ménages américains a cessé de croître en raison d’un ralentissement de l’innovation technologique. Pour Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, les auteurs de Race Against the Machine, c’est plutôt en raison d’une accélération de l’innovation, à un rythme que bon nombre de travailleurs ne sont pas capables de suivre. Selon l’économiste Jeremy Rifkin, nous serions présentement dans une phase de l’histoire de l’humanité dans laquelle de moins en moins de travailleurs seront nécessaires à la production de biens et services. En fait, la croissance de la productivité aux États-Unis a été de 2,5% en moyenne durant les années 2000, ce qui est plus élevé que dans les années 1970, 1980 et même 1990 : rien à voir avec une stagnation de l’innovation. Cependant, les années 2000 furent la première décennies depuis celle de la Grande Dépression où aucune création nette d’emploi ne fut observée.

 

MaleMedianIncome

productivity-by-decade

Pas de création nette d’emploi aux États-Unis entre 2000 et 2010 :

US lost decade

Cela ne signifie pas que l’humain est devenu obsolète. Au contraire, certaines compétences humaines sont devenues plus demandées que jamais. Cependant, d’autres compétences ont perdu beaucoup de valeur alors que certaines sont devenues inutiles. Cela fait en sorte que certaines personnes considérées comme compétentes par le passé ont dorénavant bien peu à offrir aux employeurs. Le progrès technologique a créé énormément de richesse, mais une portion de la population y a plutôt perdu au change. Et on ne parle plus seulement de l’automatisation robotique, qui a révolutionné les chaînes de montage.

Les exemples sont nombreux :

  • Les guichets automatiques réduisent la demande de caissiers dans les banques, tout comme les transactions bancaires sur internet.
  • Les appareils automatisés dans les aéroport et dans les épiceries font de même.
  • Des logiciels comme Impôts Rapide de Intuit réduise la demande de services fiscaux.
  • Le commerce sur internet réduit les visites en magasin.
  • On peut maintenant acheter de l’assurance-auto en ligne, des hypothèques, et bien d’autres services financiers.
  • Les blogs gratuits sur internet concurrencent les journalistes pour l’information et les opinion éditoriales.
  • Les clubs vidéos et la télévision conventionnelle sont moins nécessaires avec le cinéma à domicile, Netflix, Bit Torrent et même YouTube.
  • Les grandes places boursières du monde sont dorénavant informatisées et le courtage se fait de plus en plus sur internet.
  • Même chose au niveau des agents immobiliers, alors que les gens peuvent maintenant s’afficher sur des sites où ils peuvent vendre leur maison facilement eux-mêmes.
  • Il ne serait pas surprenant que Wikipedia fasse baisser les ventes d’ouvrages de référence, de dictionnaires et d’encyclopédies.

Ce progrès est loin d’être terminé ; il s’accélère. La robotique continue d’avancer. Foxconn, qui fabrique les produits Apple en Asie, prévoit de remplacer 500.000 de ses employés par des robots. L’intelligence artificielle est de plus en performante, alors que l’ordinateur Watson a écrasé les plus grands champions du jeu Jeopardy!, sans parler du monde des échecs, alors qu’en 2013, un téléphone cellulaire peut battre Gary Kasparov. Google a réussi à concevoir une voiture qui se conduit toute seule (pensez à l’impact potentiel pour les chauffeurs de taxis et d’autobus). Le logiciel GeoFluent de la compagnie Lionbridge permet de répondre à un client dans n’importe quelle langue, donc une téléphoniste indienne peut répondre à une cliente espagnole dans sa langue. Ce genre de logiciel permettra d’éliminer le métier de traducteur. Des logiciels permettent maintenant de chercher des références automatiquement dans des archives judiciaires, éliminant des emplois de commis juridiques. Pensez aussi aux turbulences que causera l’impression 3D au niveau de l’industrie manufacturière et du transport.

Ainsi, il semblerait que le phénomène nommé « chômage technologique » (nommé ainsi par John Maynard Keynes en 1930) continue de progresser dans les années qui viennent. Alors que la technologie remplace le travail humain de faible et moyenne compétence, il n’est pas surprenant de constater que le rendement du capital augmente comparativement aux salaires des travailleurs. Les profits des entreprises représentent dorénavant une part record du PIB américain, alors que la part des salaires des travailleurs est très basse, tout comme le taux de participation de la main d’œuvre. Le capital a gagné énormément de terrain comparativement au travail humain.

US GDP trends us-profits-as-a-share

Change in Real Wages

L’autre impact de la technologie est qu’elle a accentué le phénomène de « winner-take-all » dans l’économie. La technologie a agi tel un effet de levier sur le talent des entrepreneurs, présidents d’entreprises et vedettes du divertissement et du sport, qui ont pu capturer des primes de revenu globales. Les travailleurs à haut niveau de compétence en bénéficient aussi : les ingénieurs qui conçoivent ces technologies, les programmeurs informatiques qui transforment les ordinateurs en simili-cerveaux, les financiers qui lèvent les capitaux visant à faire ces investissements, les avocats et comptables qui s’occupent de la paperasse. Cependant, la demande pour ces gens augmente plus vite que l’offre. Le système d’éducation ne réussit pas à former suffisamment de ces gens, ce qui fait en sorte de faire monter les enchères. Nous avons donc observé une forte augmentation de la prime au diplôme au cours des dernières décennies (voir ceci).

Bachelorpremium

De nos jours, à moins d’être un entrepreneur brillant ou une vedette sportive ou artistique, un simple diplôme d’étude secondaire ne vous mènera pas loin. Pourquoi ? Parce que la robotisation et l’informatique ont délogé le bas de l’ancienne « classe moyenne », qui s’est fait couper l’herbe sous le pied et qui fait maintenant gonfler le nombre de travailleurs à faible compétence. Il y a donc trop de gens cherchant ce type d’emplois, ce qui pousse les salaires à la baisse, si bas qu’il ne permet pas à quelqu’un de gagner sa vie et vivre décemment. Il est fini le temps où on pouvait gagner un bon salaire en vissant des boulons à l’usine GM ou en vendant des meubles chez Tanguay.

Donc, nous avons à la fois des salaires qui augmentent plus vite au haut de l’échelle et une masse de gens qui stagnent au bas de l’échelle ; et le bas de l’échelle est dorénavant bien plus haut qu’auparavant. Il n’est donc pas surprenant de constater que les inégalités de revenus augmentent. Selon The Economist, pour les pays de l’OCDE, un décrocheur du secondaire a deux fois moins de chance de se trouver un emploi quelconque qu’un diplômé universitaire.

Le coefficient Gini mesure les inégalités de revenus :

Gini-coefficient-US-1967-2010

Quelles sont les solutions ?

L’une des raisons d’être optimiste, selon les auteurs, est qu’il y a énormément de potentiel d’amélioration au niveau de l’éducation, qui a jusqu’à maintenant peu innové et qui n’a pas pris avantage de l’innovation technologique pour faire évoluer les modes d’apprentissage. Les cours magistraux et les examens basés sur la mémorisation sont inadaptés à l’économie du 21e siècle, qui valorise davantage la créativité et le savoir-faire pratique. L’échec de l’interventionnisme étatique dans l’éducation est clairement à blâmer ; ayant transformé l’école en une institution bureaucratique, inflexible, élitiste et déconnectée de la réalité du marché.

Contrairement à certains (ici et ici), les auteurs ont la lucidité de ne pas blâmer l’innovation technologique comme telle ; qu’il ne faut absolument pas freiner. Ils sont aussi conscients que la redistribution de la richesse par l’État n’est pas une solution durable puisqu’elle ne rendra pas les chômeurs technologiques plus compétents et employables. Les auteurs proposent une vingtaine de solutions à cette problématique, dont certaines avec lesquelles je suis plutôt en accord :

  • Il faudrait significativement réduire les barrières à la création d’entreprises, telles que la règlementation, laquelle favorise les grandes entreprises établies. Ce n’est définitivement pas dans cette direction qu’on se dirige présentement (voir ceci).
  • Préserver la flexibilité du marché du travail (voire l’augmenter), pour qu’il soit facile d’embaucher et de licencier un employé. Les pays où le marché du travail est flexible ont des taux de chômage plus bas que ceux où il est moins flexible (voir ceci).
  • Rendre la main d’œuvre plus concurrentielle versus les machines en réduisant les taxes sur la masse salariale.
  • Désarrimer les avantages sociaux de la rémunération pour augmenter encore plus le dynamisme du marché du travail (j’en parlais justement ici). De cette façon, certaines personnes hésiteront moins à quitter leur emploi (perdant ainsi leur assurance-santé) pour démarrer une entreprise.
  • Éliminer les subventions visant à favoriser l’accession à la propriété, qui réduisent la mobilité et n’accomplissent rien de bon.
  • Réduire les avantages dont bénéficient l’industrie financière, comme par exemple le statut de « too-big-to-fail », et j’ajouterais aussi la banque centrale qui a le monopole de la monnaie.
  • Réformer le système des brevets, qui nuit à l’innovation plutôt que de l’encourager (voir ceci). Les auteurs proposent de réduire la durée et la portée des brevets, tout comme des droits d’auteurs ; j’opterais plutôt pour l’élimination de la propriété intellectuelle dans son ensemble.

Je termine avec cette excellent citation tirée du livre, que je recommande fortement :

Man is the lowest-cost, 150-pound, nonlinear, all-purpose computer system which can be mass-produced by unskilled labor.

From  a 1965 NASA report advocating manned space flight.

Autre article sur le sujet par H16 ici.

Je vous invite aussi à lire cet article que j’ai publié en 2010 qui démystifie le découplage entre la productivité et les salaires.


Addendum : Implications macroéconomiques récentes

La « course contre les machines » a débuté il y a plusieurs décennies, mais elle s’est accélérée durant les années 1990, suite à l’utilisation grandissante des ordinateurs, à l’apparition de l’internet et à la robotisation. La mondialisation des échanges a aussi contribué, puisque le commerce est une technologie non-négligeable. On constate donc que le taux de participation de la main d’œuvre a plafonné aux États-Unis vers le milieu des années 1990. Les années 2004-2007 ont bénéficié d’une embellie grâce à la bulle immobilière engendrée par le gouvernement américain, qui a mis au travail une grande quantité de travailleurs à faible compétence dans la construction et toutes les industries reliées. Puis, suite à l’implosion de cette bulle, ces travailleurs sont retournés dans le pool de gens inemployables.

Selon vous, quel est l’impact de la politique monétaire actuelle à ce niveau ? Est-ce que la Federal Reserve peut régler ce problème en générant des taux d’intérêt réels négatifs ? Bien sûr que non ! Au contraire, les bas taux d’intérêt permettent aux entreprises d’investir dans le capital et d’augmenter leur productivité en utilisant moins de main d’œuvre, c’est pourquoi nous avons vu les profits corporatifs augmenter fortement depuis la fin de la récession (phénomène surnommé « jobless recovery » ou reprise économique sans emploi). De plus, ces bas taux d’intérêts favorisent les fusions/acquisitions financées par endettement, lesquelles favorisent les mises à pieds. La politique monétaire de la Fed a donc accentué le phénomène décrit dans le livre mentionné ci-haut.

 Labor Force Rate

Job wages recession

—-
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  • . l’optimisation des circuits économiques fait que l’on minimise les intermédiaires, donc l’emploi .
    tout le monde cherche une solution mais , il n’y en a pas , comme « trop d’impôts tue l’impôt » , »trop de productivité tue l’emploi » . une démographie négative semble être notre seul salut ou l’arrêt du progrès technique , comme le souhaite les écologistes et autres amateurs du retour a la nature et a ses règles ;-(

    • J’ai laissé un billet sur mon blog hier intitulé « 400 ppm » en référence au taux de CO2 atmosphérique et je concluais mon billet par une remarque simple que seule la maîtrise de la fécondité humaine permettra à la planète de se sauver d’un éventuel désastre. Mais qui prendra une telle décision ? Certainement pas l’ONU, le « Machin » comme disait De Gaulle. Seule la Chine a pris des mesures anti natalistes alors que c’est le pays qui émet le plus de CO2.
      http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/05/12/400-ppm/

    • Malthus a encore frappé les esprits faibles ! Petits gars, si vous voulez maîtriser la croissance de la population qui vous inquiète tant, soyez cohérents et commencez par vous-mêmes sans plus attendre ! Accessoirement, ça nous évitera d’avoir à supporter des commentaires d’assassins en herbe.

    • Je ne crois pas qu’il faut arrêter le progrès technique, c’est le moteur de l’homme !
      la technologie nous permet de supprimer les emploi de production à la chaine et c’est plutôt une bonne chose non? la technologie n’est en aucun le problème mais bien la solution à nos problème. Et dans Quelques Décennie, le progrès sera tel qu’il va mettre à mal notre système économique car de moins en moins de personne devront travailler et la vrai révolution commencera, celle de la dissolution des différence social !
      Nous devrons changer de système car le système monétaire deviendra obsolète et la vrai égalité de tout les êtres humains pourra enfin se réalisé.
      Si tu ne me crois pas, c’est normal mais le futur te l’approuvera 😉

  • L’innovation au sens actuel comprend autant bien la création des nouveaux produits qui répondent à un besoin nouveau que l’évolution des produits actuels qui réponde à une évolution du besoin.

    Dans l’évolution des produits actuels on retrouve plus d’offre et une forte industrialisation pour réduire les coûts. Mais cette innovation n’a aucun aspect intéressant ni pour l’emploi, ni pour l’économie, vu qu’il y a baisse de coût et baisse de marge et donc imposition réduite. Une banale amélioration s’appelle maintenant une innovation, quel manque d’imagination !

    Le vrai nouveau produit innovant qui peut fixer un prix au dessus du prix de revient et qui crée un nouveau besoin que l’on peut vendre à un prix non concurrentiel, c’est rare et ça ne se crée pas tous les jours. Mais pourquoi vouloir l’industrialiser pour perdre cet esprit de luxe ou d’unicité qui rend le produit plus cher ?

    • « cette innovation n’a aucun aspect intéressant ni pour l’emploi, ni pour l’économie, vu qu’il y a baisse de coût et baisse de marge » : encore une saillie débilissime de l’altercomprenant ! Chaque fois qu’il joue, il gagne, celui-là ! Game over, play again…

      • Alors expliques-nous ton raisonnement non industriel comment il fonctionne, car je suis pas sur que l’on a tous la même réalité.
        A moins que l’innovation c’est quand vous allez au super-marché avec un caddy tout neuf.

  • La seule solution est tout simplement de ne plus travailler !!
    Et c’est bien le rêve de l’Homme depuis la création des premières machine: leur but est de travailler pour nous !
    Donc pour survivre ensuite je ne vois que deux solution: soit on change la société où les services de bases sont gratuits, ou alors on met en place le revenu de base pour tous.
    Ensuite libre à nous de travailler ou faire autre chose qui nous plait…

    • Je pense que vous n’avez pas bien compris le sens du travail ou de l’échange. Le revenu de base, gluant de fainéantise, il faudra bien le voler à quelqu’un. Ce sera qui, selon vous ? Le dernier esclave au travail ou les deux derniers pigeons qui échangeront ?

      • ‘il faudra bien le voler à quelqu’un’

        Bravo belle référence. Celui qui vole le travail a tous les droits, et celui qui possède toute la richesse sur terre est-il Dieu ? -non.

        Tout gluant que vous soyez.

    • soit vous etes tres productif, et vous travaillez tres peu ! ( a revenu egale ) soit vous ne faite rien du tout, et vous crevez au bout de quinze jours.
      vous pouvez aussi essayer de faire le nabab, mais il faudra jouer des coudes, ils ne sont generalement pas tres nombreux en pourcentage de la population.

  • charabia !
    l’auteur semble vivre dans une bulle technologique, quelques part entre la terre et la planète mars.
    le probleme du chomage dans les sociétés occidentales n’est pas du a la technologie, mais au surcout du travail causé par l’etat providence, et a la confrontation subite avec les masses chinoises, desormais aussi productive que nous.
    a la fin du 19ième siecle, le japon a ratrapper le niveau technologique des nations européennes en 40 ans, et la victoire des force nippones sur la russie, en 1905, frappa de stupeur les occidentaux eclairés ( d’ou la naissance du mythe du peril jaune )
    mais les japonais n’etaient que 100 millions. et l’impact en terme de concurence, fut derisoire en comparaison de ce qui nous attendait a la fin du 20ième siecle.
    la reaction de l’occident face a cette soudaine concurence: s’endetter pour maintenir son niveau de vie, en laissant les chinois travailler a notre place, est largement responsable de la crise actuelle, et du chomage de masse qui en decoule.

    • D’accord avec votre premier paragraphe, mais pas avec le dernier. La Chine représente 2 ou 3% de notre PIB. L’Etat, 58%. Notre vrai problème, c’est l’Etat obèse socialiste, pas la Chine.

      •  » la chine represente 2 ou 3% de notre PIB  »
        j’ai du mal a comprendre cela ? vous voulez parler du commerce exterieur avec la chine ? je crois qu’il correspond a la totalité de notre defidit commercial.

        je parlait de l’occident en general, pas de la france en particulier.
        la reaction a été variable suivant les pays: les US ont d’abord delocalisé avec force ( maintenant, ils relocalisent ) et se sont lancés dans des bulles financières d’abord plus rentable que de travailler. mais les bulles eclatent …
        les francais ont preferaient se donner des salaires de substitution en endetant l’etat.
        le declin est tout autant moral. il est d’ailleur amusant de noter qu’au 19ième siecle, en pleine concurence avec les economie occidentales surproductive, la chine etait egalement en plein declin moral: addiction a l’opium, revoltes moyenageuses ( tai-ping, boxers ) alors que les revoltes européennes etaient generalement progressiste .
        les causes et les conséquence semblent assez similaires.

        • Oui, en fait, la Chine, c’est moins de 1,5% du PIB : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08456

          Au total, l’impact de la Chine sur notre économie est un faux problème, autrement dit un bouc émissaire bien pratique pour détourner l’attention de l’origine essentielle de nos problèmes : l’Etat providence.

          • Si la Chine est un faux problème, c’est que vous êtes aveugles. Si vous regarder que la balance de l’échange commercial pour balancer une ânerie, vous êtes champion. En terme de volume on exporte sur du court terme et on achète toute la technologie sur du long terme, c’est drôlement équitable que de savoir qu’ils n’ont bientôt plus besoin d’acheter ce qu’ils ont réussi à copier entièrement.

            A moins que de mettre une entreprise française en Chine ça vous parait logique de dire que c’est un produit français fait par des petites mains.

          • Désespérant Lafaillite, toujours aussi littéralement borné ! Les Chinois devraient être condamnés à la pauvreté éternelle pour lui garantir son petit confort, son petit emploi, sa petit avance technologique. Mais dans ces conditions, avec quel argent vont-ils acheter notre avance techno ? Franchement, la division du travail, la destruction créatrice, la baisse des coûts par l’innovation qui libère du capital productif pour faire mieux ou autre chose, et toutes ces lois économiques connues depuis si longtemps vont-elles enfin réussir à pénétrer le cerveau de Lafaillite un jour ou l’autre ? Quand va-t-il comprendre que plus les Chinois seront riches, plus nous le serons nous-mêmes ?

            En attendant, la concurrence chinoise pèse moins de 1,5% de notre PIB quand l’Etat nous vole 57% de ce que nous produisons, en pure perte.

          • La théorie de destruction créatrice est correcte si elle s’applique au bon moment et à bon escient. La libération du capital productif n’est quand à lui lié qu’à la simplification et l’amélioration.

            L’innovation va plutôt immobiliser un peu plus de capital productif car il amène souvent un produit supplémentaire, car on ne peut pas totalement oublier les produits existants. Et vu les champions des planning en retard que l’on trouve dans tous les domaines, c’est plus un déplacement productif c’est une escalade.

            Donc je n’applique pas une règle sans regarder ou est le marché et le cycle qui va s’y créer. La macro-économie nous apprend à voir loin et ne pas prendre seulement un effet ponctuel.

            Vous, vous imaginez encore, à tord, que les Chinois seront riches en nous enrichissant, c’est faux, ils payeront bien plus cher cette course en avant que nous et on finira sans doute moins pauvre qu’eux.

            Et on-t-ils besoin de nous pour se développer, … , c’est une machine surdimensionnée, un jouet pour les pays développés, mais ils ne sont pas totalement stupides et eux ils n’appliquent pas ces règles sans vérification.

            Donc la justesse d’une musique en application d’une même partition ne dépend pas que des instruments, mais vient aussi des musiciens.

  •  » la course contre les machine a debuté il y a plusieurs decenies  »

    a la fin du 18ième siecle, la mecanisation progressive de la filature et du tissage du coton, a multiplié la productivité rapidement par 100 dans ces metiers, cela a-t-il declencher une vague de chomage ? c’est plutot le contraire qui s’est passé, les travailleurs du coton etant rapidement orientés vers d’autre branches ouverte par le  » boum du coton  » . en europe du moins, en asie, c’est une autre histoire.

    mais l’asie commence a tenir sa revanche.

  •  » la prime au diplome a fortement augmenté ces dernière années  »

    au canada, peut-etre. en france, c’est plutot le contraire, le bac +5 ne gagnant souvent pas plus qu’un chomeur un peu futé !
    j’ai une cousine qui a un doctorat, elle a recolté d’une  » sinecure » dans le public. a 40 ans, celibataire, elle ne peut pas s’acheter une maison, et doit rester en location. sacré prime au diplome !

    • @supergluubs

      Vous semblez avoir lu en diagonales…

      « le probleme du chomage dans les sociétés occidentales n’est pas du a la technologie, mais au surcout du travail causé par l’etat providence, et a la confrontation subite avec les masses chinoises, desormais aussi productive que nous. »

      Je n’ai pas dit que le chômage technologique était était la faute de la technologie! Relisez : je dit plutôt au contraire qu’il ne faut pas blâmer la technologie. Et retourner voir la section « Solutions », qui énonce les causes majeures du chômage technologique, à commencer par un système d’éducation médiocre et étatisé.

      Quant à la Chine, les coûts de main d’oeuvre y sont en forte augmentation, et eux aussi seront vite remplacé par des robots (prenez l’exemple de Foxconn mentionné dans le billet).

      « a la fin du 18ième siecle, la mecanisation progressive de la filature et du tissage du coton, a multiplié la productivité rapidement par 100 dans ces metiers, cela a-t-il declencher une vague de chomage ?  »

      À cette époque, l’économie était plus « libérale », plus dynamique, le marché du travail était plus flexible, la règlementation était moins étouffante. Encore une fois, voire la section ‘solutions’ de l’article. L’interventionnisme étatique bloque la destruction créatrice qui fait évoluer l’économie.

      « en france, c’est plutot le contraire, le bac +5 ne gagnant souvent pas plus qu’un chomeur un peu futé ! »

      Et je suppose que vous disposez de statistiques probantes à cet égard?

  • 1er graphique: on voit que les investissements (courbe verte) sont positivement corrélé avec le ratio d’emploi (courbe rouge).

    Aux USA, le taux de chomage était au plus bas depuis des décennies en 2007, comme dans la plupart des grands pays industrialisés et pas trop mal gérés, ce qui montre que la technologie n’a pas d’effet négatif sur l’emploi net à long terme.

    De plus, le chomage se définit comme l’inactivité d’une personne souhaitant travailler: pourquoi utiliser le « Labor force participation rate » qui contient des personnes ne souhaitant pas travailler?

    Le travail devenant plus productif grâce au capital, moins de travail est nécessaire pour vivre à un niveau donné, ce qui ne veut pas dire que le chômage augmente…

    • @ F. Bastiat

      « on voit que les investissements (courbe verte) sont positivement corrélé avec le ratio d’emploi (courbe rouge). »

      Oui! Ce n’est pas surprenant. Mais en même temps, la courbe rouge a une tendance baissière; il y a donc d’autres facteurs en jeu (la technologie et la démographie).

      « Aux USA, le taux de chomage était au plus bas depuis des décennies en 2007, »

      N’oubliez pas que le taux de chômage est calculé en fonction de la population active, et non de la population totale. Or, en 2007, le taux de participation était à un niveau très bas historiquement. De plus, 2007 marquait le sommet d’une bulle de crédit artificielle.

      Par ailleurs, si vous voulez voir l’emloi à long terme, au cours des 15 dernières années, la création d’emploi a été inférieure à la croissance de la population aux États-Unis.

      « pourquoi utiliser le « Labor force participation rate » qui contient des personnes ne souhaitant pas travailler?  »

      Parce qu’environ la moitié des gens « inactifs » le sont parce qu’ils n’arrivent pas à trouver un emploi. Ce sont les « chômeurs découragés ». Pour mesurer le chômage incluant les découragés, il faut regarder le U6, et non le U3 qui fait les manchettes. Ce taux est présentement à 13.9% aux États-Unis (un niveau jamais vu hors des récessions).

      • @F. Bastiat (suite)

        « Le travail devenant plus productif grâce au capital, moins de travail est nécessaire pour vivre à un niveau donné, ce qui ne veut pas dire que le chômage augmente… »

        Pour que cela soit vrai, il faut que les travailleurs remplacés par la technologie puisse se trouver un nouvel emploi viable, ce qui ne fonctionne pas présentement. Ces gens semblent incapables d’acquérir les compétences qui sont en demande de nos jours.

        Quant aux raisons de cette ‘incapacité’, voir la section Solutions du billet ci-haut.

        • L’augmentation des besoins en emplois très qualifiés n’engendre pas une réduction des besoins en emploi peu qualifiés au contraire. Je pense que la principale barrière à l’emploi sont les impôts, salaires minimums et autres réglementation qui empêchent les heureux travailleurs qualifiés d’embaucher du « petit personnel » comme le faisaient leurs grand parents…

      • « Oui! Ce n’est pas surprenant. Mais en même temps, la courbe rouge a une tendance baissière; il y a donc d’autres facteurs en jeu (la technologie et la démographie). »

        Je pense qu’il y a surtout l’avancée de l’Etat providence, avec 2 effets: l’augmentation du nombre de personnes vivant aux dépends des autres (les jeunes entrent plus tard sur le marché du travail, les personnes agées prennent leur retraite plus tôt, et les aides sociales permettent à d’autres de vivre sans revenus propres), et l’augmentation des impôts qui engendre une augmentationde la taille de l’économie souterraine.

        Les chomeurs découragés ne le sont que parce qu’ils peuvent vivre sans travailler, si leur survie dépendait de leur travail il seraient peut être plus « encouragés »!

        • je comprends bien que vous pronez ces solutions (dérèglementation du marché du travail…), mais je ne suis pas convaincu par vos arguments concernant la relation de cause à effet entre technologie et chômage. Je pense d’ailleurs me souvenir que Bastiat à pas mal écrit sur le sujet.

  • « Les pays où le marché du travail est flexible ont des taux de chômage plus bas que ceux où il est moins flexible »
    mais un taux de pauvreté plus élevé ( plus de personnes en dessous du seuil de pauvreté) cf les Etats Unis.

    « j’opterais plutôt pour l’élimination de la propriété intellectuelle dans son ensemble. » allez dire cela aux scientifiques, ils seront ravis de travailler pour…rien.

    Force est de constater que les mesures proposées n’ont rien de novatrices, et qu’elles ont déja été maintes et maintes fois débattues…

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La rupture conventionnelle est issue de la négociation entre partenaires sociaux : sa création a été prévue par l’accord national interprofessionnel de 2008 (signé par l’e... Poursuivre la lecture

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