Les alternatives au pire

La France est prise au piège de l’endettement public massif. Pourra-t-elle échapper au chaos ? Examen de 5 scénarios alternatifs.

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Les alternatives au pire

Publié le 7 mai 2013
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La France est prise au piège de l’endettement public massif. Pourra-t-elle échapper au chaos ? Examen de 5 scénarios alternatifs.

Par DoM P.

bourse - crise financière (Crédits : CC0 Pixabay, licence Creative Commons)
bourse – crise financière (Crédits : CC0 Pixabay, licence Creative Commons)

Quelles alternatives au futur sombre que j’imaginais lors de mes deux précédents articles [1] ? Rien n’étant écrit dans le marbre, tentons de déchiffrer les contraintes de la situation et les réactions prévisibles du peuple et des gouvernants français dans un futur relativement proche.

Commençons par la froideur des chiffres. Factuels, ils laissent peu de place à l’interprétation :

  • La dette de l’État hors collectivités locales était fin 2012 d’un montant de 1440 milliards d’euros [2].
  • Les collectivités locales, elles, ont contracté 174 milliards d’emprunts également [2]. Certaines de celles-ci (5500 tout de même) sont par ailleurs allées se fourvoyer avec des emprunts dits « toxiques », c’est-à-dire à taux fortement variables, augmentant au fur et à mesure que la situation économique se dégrade. Il y en a pour une vingtaine de milliards, voire plus. Il est de plus fort probable que l’État se sentira redevable, au moins en partie, des défauts à venir desdites collectivités.
  • L’État couvre également la dette de la Sécurité Sociale, à hauteur de 210 milliards d’euros [2].
  • L’État est engagé, à hauteur de plus de 170 milliards d’euros, auprès d’entreprises publiques ou para-publiques [3] (AREVA, EDF, ADP, GDF, France Télécom, La Poste, SNCF, etc.) : c’est en effet l’État qui est garant de leurs dettes. En cas d’impossibilité de se faire payer par ces entreprises, leurs créanciers se retourneront donc vers l’État.
  • L’État est également garant des dépôts bancaires. En cas de défaillance d’une ou plusieurs banques, il en sera de sa poche (de la vôtre, en fait), et ce, même sans bail out [4] organisé.
  • Les retraites n’ont pas été provisionnées [5]. Ni celles des fonctionnaires (plus de 900 milliards d’euros), ni celle du secteur privé (3600 milliards, par extrapolation).
  • La croissance est nulle, donc pas d’amélioration en vue.
  • Le PIB [6] de la France en 2012 s’élève à 2033 milliards d’euros.
  • Le budget (déficit compris) de l’État français était de 414 milliards d’euros en 2011 [7], comprenant un déficit budgétaire de 88 milliards, soit 27% du budget [8].
  • Nous en sommes à plus de 5 millions de chômeurs toutes catégories.
  • Ça fait 40 ans d’affilée qu’on a des budgets en déficit, et rien qui permette d’espérer une amélioration, au contraire. La situation va donc en empirant.

Résumons : L’État français a pris des engagements à hauteur de 6 500 milliards, plus de 3 fois le PIB de la France. Cette somme, qu’il va bien falloir payer d’une façon ou d’une autre (remboursement, intérêts annuels, inflation, etc.), grève l’avenir du pays.

Cela étant posé, quels scenarii sont-ils envisageables ?

— L’explosion. Défaut de la France sur sa dette, cessation de paiement, etc. J’ai décrit cela dans le premier article auquel je faisais référence en introduction. C’est le scenario que je juge malheureusement le plus probable.

La monétisation de la dette. Il s’agit « d’imprimer des billets », ou plutôt, en nos temps modernes, d’augmenter la masse de liquidités disponibles sur le marché monétaire. C’est la « solution » que préconisent beaucoup de socialistes et communistes.

La stagflation. Il s’agit de l’état d’une économie souffrant simultanément d’une croissance faible et d’une forte inflation.

L’hyperinflation. C’est est une situation liée à une gestion catastrophiquement mauvaise de la monnaie : à force de monétiser la dette, l’inflation s’emballe et devient incontrôlable.

— L’homme providentiel. Hollande devient subitement intelligent, ou, plus probablement, est destitué, laisse tomber, ou décède. Puis un être humain n’appartenant pas à la famille des mollusques reprend en main les affaires.

— Rien ne change, tout continue comme avant.

J’ai volontairement laissé de côté les scenarii à mes yeux trop fantaisistes (tels que la déflation/décroissance), mais il est également possible que d’autres scenarii plus sérieux m’aient échappé. Si tel était le cas, au-delà des excuses que je vous présenterais, je vous inviterais à nous en faire part dans les commentaires.

Si, donc, mon scenario « favori » n’était pas le bon, lesquels pourraient-ils advenir, et comment ? Nous entrons maintenant – et maintenant seulement – dans le domaine du spéculatif. Tout, ci-dessus, est factuel. Et c’est sur ces bases que j’entends réfléchir et vous invite à le faire avec moi.

Le second scenario prévoyant la monétisation de la dette est assez probable, à mon sens. Juan Ramon Rallo a très bien expliqué ce processus dans cet article. Cela ne peut que résulter en inflation. Or, l’inflation démotive les agents économiques en faussant l’information portée par les prix tout en punissant investisseurs et épargnants de leur coupable prévoyance. L’inflation, ça tue l’économie et, en prime, c’est du vol : si votre argent vaut moins demain qu’aujourd’hui, c’est que l’inflation est passée par là. Il s’agit donc d’un impôt déguisé.

Les gouvernants étant lâches et l’ayant démontré à de maintes reprises ces dernières décennies, camoufler leur incompétence derrière la monétisation est une éventualité à envisager. Cela étant, tout le monde n’est pas aussi lâche. Les allemands s’y opposeront, au moins pour un temps. D’autres pays du nord aussi. Si monétisation il y a, elle se fera donc pour partie sous le manteau, la BCE (Banque Centrale Européenne) acceptant des OAT (Obligations À Terme [9]) risquées en contrepartie de prêts pour des banques. Mais, dissimulée ou non, toute monétisation finit en inflation, car elle implique mécaniquement une augmentation de la masse monétaire.

Ce qui nous amène naturellement au troisième scenario : la stagflation. On a constaté ce phénomène dans de nombreux pays, dont notamment le Japon depuis vingt ans. Stéphane Montabert pensait à cette éventualité en septembre 2012, sans cependant exclure, loin de là, une évolution vers mon scenario #1. La croissance zéro, nous y sommes. L’inflation est présente, ne reste plus qu’elle empire. Plus on monétisera la dette, plus on avancera sur ce chemin. C’est le scenario le plus probable, à mon sens, si mon scenario #1 s’avère trop alarmiste.

Et nous y sommes presque ! La croissance nulle voire « négative » s’installe pour longtemps en France. Ne manque qu’une forte inflation. Or, cette inflation (des prix) ne peut avoir que deux causes :

  • Soit une inflation monétaire, due à la monétisation de la dette
  • Soit un accroissement généralisé de la demande (les politiques dites de « relance » [10] ont cet effet, en plus de creuser la dette) possiblement lié à une croissance économique forte des pays émergents.

Si cette seconde cause me paraît peu probable à court terme (les émergents ont besoin de débouchés, et une Europe et une Amérique du Nord en crise ne constituent pas un contexte idéal pour l’instant), la première, pour les raisons exposées plus haut, l’est nettement plus.

Certains économistes – parmi lesquels, malheureusement, des directeurs de banques centrales – pensent qu’il est possible de maîtriser l’inflation générée par l’afflux de devises. S’il est vrai qu’avec certains outils tels que les taux directeurs [11] il est possible de maîtriser une inflation modérée pendant un certain temps, penser pouvoir le faire sur le long terme tout en augmentant la masse monétaire de façon drastique est illusoire.

Si, donc, les dizaines de milliers de milliards d’euros de dettes étatiques européennes devaient être converties en monnaie, alors une inflation forte serait incontournable.

L’économie n’est pas une machine d’invention humaine parfaitement huilée et disposant d’un tableau de bord à la fois complet et clair. C’est au contraire un phénomène vivant, comprenant littéralement des milliards de variables (à commencer par les presque 7 milliards d’êtres humains sur Terre). Oser ainsi penser qu’on peut la contrôler de façon précise et délicate s’avère donc être particulièrement présomptueux.

À un moment ou à un autre, l’augmentation de la masse monétaire finit nécessairement par se retrouver sur le marché (ces dernières années, les banques américaines ont utilisé le QE [12] de la Fed pour renflouer leur fonds propres [13]. Il y a là une masse énorme d’argent hors marché. Lorsqu’elle sera libérée, l’inflation risque fort de se compter à deux chiffres au moins, aux États-Unis.

Qu’en est-il, donc, de ce scenario ? Y aura-t-il de l’inflation ou non ? Pour qu’il y en ait, le scenario #2 doit s’avérer juste. Si la dette n’est pas monétisée, il y aura peu ou pas d’inflation. Mais alors demeurerait la question de la dette. Que deviendrait-elle ? À terme, pas d’autre solution que le défaut. Retour au scenario #1. Si la dette est monétisée, l’inflation augmentera, et ce scenario est validé.

Le scenario #2 implique donc le scenario #3 dans un contexte de croissance nulle ou de récession, ce qui est notre cas, à moins d’aller directement au scenario #1.

Ce scenario est relativement probable. Par ailleurs, une stagflation peut durer des années, les peuples payant alors lentement bien que douloureusement l’incurie de leurs gouvernements. Le Japon se traîne ainsi depuis vingt ans, avec une dette colossale impossible à résorber et qui, finalement, continue à augmenter. Chômage et appauvrissement général en sont les conséquences immédiates. À terme, les tensions s’exacerbant, certains peuples se rebiffent, d’autres cherchent des boucs émissaires, ou des raisons de se battre : c’est qu’il nous faudrait une bonne guerre [14] !

La probabilité que ceci débouche, finalement, sur le scenario #1 est assez élevée. La question est de savoir quand. Mais ne nous leurrons pas : la France n’est pas le Japon. La dette française est détenue par l’étranger pour bonne partie, la cohésion nationale est inexistante, la discipline a disparu depuis bien longtemps, le sentiment d’appartenir à un peuple évanouie. Toutes raisons qui me font penser que si stagflation il y a, nous n’attendrons pas aussi longtemps que le Japon l’étape suivante.

Le quatrième scenario, celui de l’hyperinflation, n’est, comme le précédent, possible que si le scenario #2 se vérifie. Les billets sont imprimés avec des montants de plus en plus importants : on a vu le Zimbabwe des années 2000, l’Allemagne de Weimar, la Hongrie des années 1930-40, la Yougoslavie de 1993-1994 qui ont connu cette spirale infernale s’achevant, pour chacun d’eux, par la guerre à brève échéance.

C’est probablement le pire des scenarii mais je le pense  peu probable, croyant que les dirigeants des banques centrales – aussi clientélistes et imbus d’eux-mêmes qu’ils soient – ne seront pas assez bêtes pour nous précipiter dans ce piège qu’ils ne peuvent pas ne pas connaître.

Car l’hyperinflation, c’est la destruction massive de la valeur de l’argent. En termes concrets, cela veut dire, dans un premier temps, que ceux qui ont mis de l’argent de côté voient la valeur de leur épargne fondre à une vitesse époustouflante : au début de la spirale hyperinflationiste, 10 000€ peuvent ne valoir que quelques centimes en quelques mois. En plein cœur de l’orage, on a déjà vu (Yougoslavie, janvier 1994) des taux d’inflation de 120% par seconde. Cela veut dire, dans le cas yougoslave, qu’un million de dinars n’en valaient plus que 378 dix secondes plus tard, 0,06 après vingt secondes. Autant dire que l’argent n’a plus cours, l’économie n’est plus faite que de marché noir et de troc. L’État ne peut plus lever ni taxes ni impôts, et ne peut plus payer ni ses factures ni ses fonctionnaires. Et personne, bien sûr n’achète plus la dette de l’État en question, puisque le remboursement ne pourrait se faire, dans le meilleur des cas, qu’en monnaie de singe. On a purgé la dette, certes (6500 milliards deviendraient 61 euros en 30 secondes dans l’exemple cité ci-dessus) mais on ne peut plus en contracter pendant longtemps et, bien sûr, on a ruiné des millions d’épargnants et fait fuir les investisseurs. Retour assez vite au scenario #1, voire pire.

Le cinquième scenario implique un changement radical à la tête de l’État : il nous faut un Reagan ou une Thatcher. Hollande – c’est le moins que l’on puisse dire – n’en prend pas le chemin. On imagine mal cet être sans consistance changer du tout au tout et tenir les rênes de l’État d’une main ferme, entamant d’urgence les réformes indispensables pour limiter la casse. Il n’est guère plus crédible de penser qu’il abandonnera le pouvoir. Ce serait mieux pour la France, et une majorité de Français le souhaite, mais il n’est pas là pour la France, dont il n’a cure, mais pour lui et son ego. Espérer, donc, qu’il le laisse de côté pour permettre à d’autres de viser plus haut est illusoire. Sa destitution est peut-être possible, mais pas avant un bon moment. Quant à son décès, il s’agit là d’une possibilité dont la probabilité d’occurrence n’est guère mesurable. Ne comptons donc pas dessus.

Mais si, donc, Hollande quittait le pouvoir d’une manière ou d’une autre, il resterait encore à lui trouver un remplaçant qui non seulement serait capable de gérer une situation particulièrement critique dans l’urgence [15], mais qui serait en sus capable de se faire élire. Or, les aptitudes nécessaires à se faire faire élire n’ont aucun rapport avec celles nécessaires pour diriger le Titanic en perdition qu’est devenue la France [16]. À part Copé, Fillion, ou Sarkozy, si le bateau n’a pas coulé, ou Le Pen et Mélenchon si le processus est par trop engagé, je ne vois, personnellement, aucun candidat capable de se faire élire. Et aucun d’eux ne serait à même de gérer la situation de manière satisfaisante : ils n’ont que des non-solutions à proposer.

Ce scenario me semble donc utopique, sur au moins l’un des deux aspects de la question.

Le sixième scenario « rien ne change » n’est pas crédible. C’est un vœu pieu : s’il y a consensus, c’est bien sur ce point. Quand les forces qu’on accumule aux mauvais endroits depuis des décennies feront craquer le barrage, ce ne sera pas sur un cours d’eau paisible que nous naviguerons.

Les hommes politiques ne peuvent indéfiniment repousser l’inévitable, et il est très probable que l’incompétent actuellement au pouvoir soit arrivé au pire moment. La vraie crise va lui tomber dessus, et il n’est armé ni pour la comprendre, ni pour la gérer, ni pour choisir les bonnes personnes capables de le faire. Il voudrait bien, comme ses prédécesseurs, que rien ne change, mais vouloir n’est pas pouvoir. Les investisseurs demandent de la sécurité pour leurs investissements et n’en ont pas, la bulle immobilière ne pourra pas tenir indéfiniment, surtout avec un chômage qui explose, le manque de croissance, voire la récession, vont plomber les recettes de l’État, en plus de l’exil fiscal de plus en plus massif. Nombreux sont les indicateurs nous montrant que le futur sera chaotique. J’en ai d’ailleurs détaillé certains dans mes deux précédents articles. Le statu quo est impossible.

Ce scenario n’est en fait que le préliminaire à l’un ou l’autre des scenarii ci-dessus décrits. Ne comptons donc pas dessus pour bien longtemps.

Comme, dit-on, une image vaut mille mots, je me suis fendu d’un petit graphique qui résume les éventualités qui s’offrent à nous. Les flèches continues indiquent les chemins les plus probables selon moi, en pointillé les alternatives.

Crise de la dette : 6 scénarios.


Notes :

  1. Français, préparez-vous au pire ! et Rester se battre.
  2. Source INSEE.
  3. Les dettes des entreprises publiques ou dont l’État détient une majorité des parts :
    – AREVA : 3,7 milliards d’euros en fin 2011, 3% de moins que fin 2010.
    – EDF : Près de 41 milliards d’euros, 25% de plus que fin 2011.
    – Aéroports de Paris : 3 milliards d’euros, 36% de plus que fin 2011.
    – GDF Suez en 2011 : Près de 38 milliards d’euros.
    – France Télécom / Orange fin 2012 : 30 milliards.
    – La Poste fin 2011 : Près de 6 milliards d’euros. (Dette brute)
    – DCNS fin 2010 : 2,5 milliards d’euros.
    – Nexter, fin 2010 : 600 millions d’euros.
    – TDF, 2011 : 4 milliards d’euros.
    – RFF, 2012 : 30 milliards d’euros.
    – SNCF, 2012 : 7 milliards d’euros.
    – Etc.
  4. Le bail out est le fait, pour l’État, d’injecter des sommes importantes dans une entreprise privée, dans l’urgence d’une situation économique critique. Cela a pour but d’éviter à l’entreprise de déclarer faillite, au prix néanmoins d’impôts supplémentaires prélevés sur le reste de la population. Voir cet article pour plus d’informations sur les intérêts comparés de la faillite et du bail out.
  5. Les normes comptables internationales imposent aux entreprises de provisionner leurs engagements. Au-delà de cette obligation, c’est aussi et surtout du pur bon sens, au point que la plupart des ménages mettent en pratique cette règle sans même en connaître l’existence. Combien de parents mette de l’argent de côté pour les études de leurs enfants ? Combien d’automobilistes épargnent pour leur prochaine voiture ? Combien de futurs propriétaires constituent un pécule pour s’acheter leur premier bien immobilier ? Tous ces gens provisionnent pour leurs besoins avérés futurs.Dans le cas qui nous intéresse, l’État s’est engagé à payer des retraites via le système dit « par répartition ». Cela veut dire que les actifs d’aujourd’hui, au vu de cet engagement, peuvent compter sur le versement de leur retraite le moment venu. Or, cet argent n’est pas disponible aujourd’hui, car non provisionné (cela impliquerait un système différent, dit « par capitalisation »). Il va donc falloir, chaque année et pour les 50 ans à venir, piocher dans le budget général, c’est-à-dire dans les impôts des travailleurs futurs, pour tenir les engagements pris par l’État.On voit donc que ces engagements dépendent de facteurs extérieurs, notamment celui du nombre de travailleurs cotisant par rapport au nombre de retraités. C’est une faute comptable grave. Plus d’informations ici et .
  6. Le PIB (Produit Intérieur Brut) est une mesure de la richesse produite en une année dans un pays. Sa hausse implique normalement une croissance économique, et sa baisse une récession. Il existe une corrélation forte entre les variations du PIB et le taux de chômage. C’est une mesure imparfaite, mais c’est celle la plus couramment utilisée.
  7. Source INSEE.
  8. Si le chiffre de 27% vous étonne, car très éloigné des 3.x% dont on vous rebat les oreilles, c’est parce que je calcule le déficit en fonction du montant du budget, et non en fonction du PIB, ce qui serait une escroquerie. Voir ma note à ce sujet ici : l’État agit comme un syndic qui calculerait son déficit dans la gestion de votre immeuble non en fonction du budget voté en assemblée, mais par rapport au total des revenus des copropriétaires !
  9. Les obligations sont des titres de créance représentatifs d’un emprunt. Dans le cadre de cet article, l’emprunt dont il s’agit est la dette de l’État français. Pour mieux comprendre, voir Les obligations pour les nuls.
  10. Une politique de relance consiste à injecter, par la voie de la consommation, de l’argent dans l’économie. Cela peut passer par des subventions, des grands travaux (du genre BTP), des allocations… Ce type de politique découle d’une incompréhension profonde de ce que sont la consommation et la production. La consommation, c’est la destruction de valeur (une fois le repas mangé, sa valeur est nulle), tandis que la production, c’est la création de valeur (après avoir préparé le repas, le restaurant peut le vendre.) Inciter à consommer, c’est inciter à détruire de la valeur qu’on s’imagine créer en imprimant du papier estampillé « euro ». C’est magique, et, bien sûr, ça ne fonctionne pas. Au lieu de la relance par la demande des keynésiens, il faut bien sûr préférer la « relance » par l’offre, c’est-à-dire permettre aux gens de travailler facilement, et aux entreprises d’engranger des bénéfices.
  11. Les taux directeurs sont les taux d’intérêt au jour le jour fixés par la banque centrale d’un pays ou d’une union monétaire, et qui permettent à celle-ci de réguler l’activité économique (Voir l’article de Wikipedia.) Beaucoup de libéraux pensent que c’est là jouer avec le feu : les taux d’intérêt existent normalement pour définir un prix de l’argent (emprunter doit coûter, sinon pourquoi ne pas vivre entièrement et éternellement à crédit ?) En définissant des taux, les banques centrales pervertissent ce processus en envoyant des signaux biaisés au marché, occasionnant bulles et crises. Voir cet article de Contrepoints à propos des taux artificiellement bas.
  12. Le Quantitative Easing, ou Assouplissement Quantitatif, consiste essentiellement à injecter en douceur (supposément) des liquidités sur le marché monétaire. Xavier Driancourt en a expliqué les risques et les effets ici.
  13. Les fonds propres regroupent les capitaux de départ, la réserve (correspondant aux bénéfices qui n’ont pas été redistribués en dividende), et le résultat de l’exercice. Pour une banque, il y a obligation de respecter un certain rapport entre la quantité de fonds propres et le montant des prêts accordés, sinon, en cas de crise, la banque peut faire faillite. Si de nombreux prêts cessent d’être remboursés par les clients d’une banque (comme c’est le cas lors d’une crise), son ratio de fonds propres diminue et son risque augmente. Elle a alors besoin de reconstituer d’urgence ses fonds propres. Guillaume Nicoulaud a récemment expliqué cela en détail ici.
  14. Il nous faudrait une bonne guerre ! On l’a tellement dit… La plupart se contente de le bêler sans plus y penser. D’autre s’en moquent, n’est-ce pas, Pierre ? D’autres la veulent. Quels cons : Que seraient devenus la métallurgie de Bouchayer et Viallet, le chimiste Progil, les usines Bergès, les pâtes Lustucru, les biscuits Brun sans la Première guerre mondiale ? Les statistiques sont formelles : « En 1914, Grenoble compte 15 000 : ouvriers ; en 1931, le nombre aura plus que doublé : 31 000. La guerre aura eu un effet stimulant. ».
  15. Ce qui doit être fait pour sauver la France est connu depuis des années. Il manque une volonté politique pour mettre en place des mesures dures et impopulaires. Quand on entend, aujourd’hui, certains opposants (de l’extrême gauche à l’extrême droite) fustiger le gouvernement pour sa politique « d’austérité« , ou ledit gouvernement nous annoncer « qu’on est à l’os« , on a envie de distribuer des baffes à cadence industrielle.
  16. Pour se faire élire, il faut savoir louvoyer, caresser dans le sens du poil, se faire des alliés, peu d’ennemis, se créer un réseau, parler en public, simplifier à l’extrême, etc. Pour diriger, il faut savoir être ferme, comprendre les problématiques en jeu, se comporter en général d’armée, marcher sur les pieds qui dépassent, refuser le compromis qui devient souvent compromission, rentrer dans le lard des opposants tout en leur offrant des hochets pour jouer ou des symboles pour préserver leur image, etc. Rares sont les politiques disposant d’un tel jeu de qualités. Et, en général, il leur faut des supports nombreux et puissants, ou d’extraordinaires concours de circonstance. Hollande a su se faire élire, mais n’a aucune des qualités nécessaires pour diriger. De Gaulle, Reagan, Thatcher, savaient aussi diriger.
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  • Clair et très instructif (mention particulière pour le schéma final).

    La question finale étant de savoir quand tout va puissamment foirer 🙂

    • « La question finale étant de savoir quand tout va puissamment foirer »

      Je crois que vous venez de mettre le doigt sur l’élément le plus important de tout ça: quand est-ce que le manège va prendre feu ?

  • Impressionnant. Et utile. Merci !

  • Au sujet de l’inflation, il faut aussi comprendre que cela ne résoudrait même pas magiquement tous les problèmes. En effet, nos hommes politiques ont bêtement indexés de nombreuses choses sur ce critère. Donc à moins de truquer les chiffres de l’INSEE, ce qui est largement possible, une partie des dettes et des soucis ne serait pas impactés positivement par l’inflation. Une partie de la dette souveraine est par exemple indexée sur l’inflation. Les retraites et de nombreuses allocations le sont également. Les salaires le sont également en grande partie via le SMIC et les grilles ce qui fait que la compétitivité du pays s’améliore moins vite que l’inflation …

    Sinon, le schéma ne contient pas le scénario actuellement défendu au niveau européen. C’est à dire une monétisation faible menant à une inflation faible associé à une rigueur budgétaire. Cela amène à une sortie de crise, mais sur de très nombreuses années …

    • « Sinon, le schéma ne contient pas le scénario actuellement défendu au niveau européen »

      Si, si : C’est le scénario « Homme providentiel ». Hollande est incapable de tenir un budget à 3% du PIB, alors résorber la dette via une inflation modérée et contrôlée, n’en parlons pas. Quant aux autres, il n’y en a pas un pour faire mieux…

  • Tiens j’avais loupé ce lien

    http://h16free.com/2012/02/08/12511-les-10-mesures-qui-sauveraient-la-france-mais-qui-ne-seront-jamais-appliquees

    Personnellement, je vote pour le gus qui porte ce programme 🙂

  • Pour moi, la seule alternative réaliste serait que Hollande remanie en nommant un gouvernement d’experts économiques un peu à la manière du gouvernement de Monti. N’étant pas des hommes politiques et n’ayant rien à perdre au niveau popularité, peut être serait-ils à même de faire les réformes courageuses et impopulaires dont nous avons besoin. De toute façon, je ne vois pas comment un gouvernement pourrait-être beaucoup plus impopulaires. En fait, je pense même à DSK qui est de toute façon complètement grillé … Sur le coup, il ferait peut être un bon premier ministre pour taper dans la fourmilière … Si sa crédibilité politique est au plus bas, sa crédibilité économique n’a jamais été mis en cause.

    Le souci est probablement que toute tentative de réforme des corporations (fonctionnaires, EDF, SNCF, RATP, notaires, taxis, pharmaciens, buralistes, …) et des corps intermédiaires (Syndicats, élus locaux, …) mènera à des troubles sans communes mesures avec les manifestations contre le mariage gay très bonne enfant. Les manifestations déborderont largement avec violence, séquestration et saccage de biens publiques, le pays sera bloqué par des grèves sans fin, des opérations escargots, des sabotages et des grèves du zèle. Vu le courage de notre dessert lacté de Président, j’ai peur que de toute façon il cède uniquement devant l’ombre de ce que je décris ci-dessus ! Il lui faudrait donc une sacré dose de courage pour d’abord faire un vrai remaniement puis pour soutenir ce nouveau gouvernement face à la tempête. Tout cela est donc peu probable …

    Une alternative serait que Flamby soit obligé de remanier suite à la rébellion de sa majorité. Si celle-ci se met à rejeter en bloc les lois proposé par le gouvernement, il sera bien obligé de faire quelque chose. par contre, il est fort probable que dans ce cas il ne fasse que nommer une partie des troublions de sa majorité parlementaire dont Bartolone. cela ne résoudrait donc rien. de plus, comme il gouverne le pays comme le PS, il ne diminuera probablement pas la taille du gouvernement car pour lui, gouverner, c’est distribuer des fromages !

    • « je pense même à DSK […] Si sa crédibilité politique est au plus bas, sa crédibilité économique n’a jamais été mis en cause. »

      PARDON ?
      Ce type est un keynésien forcené. Il est nul, comme les autres.

      Quant à espérer qu’Hollande cesse ses petites guerres d’appareil et de placer ses potes aux commande, on peut toujours rêver.
      Vous le savez bien, d’ailleurs…

      • Je dirai même plus: ce type a soufflé l’idée des 35 H à Aubry. Vous avez vu les résultats. La réputation d’économiste de ce forcené (et pas seulement du sexe) est totalement usurpée. Encore un de ces flonflons dont les socialistes ont le secret.

        • Oui, je rigole à moitié, c’est un pourri comme les autres qui suit le vent et la mode. Mais en l’absence d’homme providentiel, peut être que quelqu’un qui n’a plus grand chose à perdre serait le meilleur succédané existant …

    •  » . Les manifestations déborderont largement avec violence, séquestration et saccage de biens publiques, le pays sera bloqué par des grèves sans fin, des opérations escargots, des sabotages et des grèves du zèle.  »

      Tu prévois des évènements graves , ce qui justifie de ne pas nommer au gouvernement un « expert-comptable » pour recourir bêtement à une politique de réduction drastique des dépenses.
      Si c’est pour déboucher dans une telle impasse, mieux vaut sortir de l’Euro.

      • trabuc: « pour recourir bêtement à une politique de réduction drastique des dépenses. »

        Si la réduction n’est pas contrôlée avec des coupes dans les dépenses quasi inutiles ce sera une réduction forcée et non contrôlée par manque d’argent.

        Mais on sait tous que la moindre réforme est impossible donc à dieu vat.

  • Je parie sur le scénario façon Japon. Il n’y aura jamais de scénario « dur » mis en place en France.

  • ce travail pêche gravement, en ce qu’il ne tient aucun compte des créances qui sont en face des dettes. Ces créances existent bien, sans quoi le système serait tombé depuis bien longtemps. Éteindre les dettes c’est aussi annuler les créances. Quels sont ces créances ?

    a) face à la dette publique + sécu + engagements dans les entreprises (para)publiques : leur patrimoine. Le solde est encore positif (plus pour très longtemps, hélas)
    b) face aux engagements de retraites : les créances sur les travailleurs (oui, c’est une forme d’esclavage qui ne dit pas son nom ; mais ça existe quand même)
    c) les impôts à venir (même remarque que pour le b) )
    d) les divers services « gratuits » qui sont autant de créances abandonnées par l’état, et qu’il pourrait, qu’il devrait, cesser d’abandonner
    Les gauchistes ont raison sur un point : les français restent riches, même si leur état est un misérable coquin.

    Donc, avant d’envisager les divers scénarios, il faut faire un compte aussi précis que possible des diverses créances et dettes des uns et des autres, et opérer une compensation. J’ai bien peur que ça mérite un bouquin entier, mais je suis sûr que le problème est tout à fait soluble.

    • Vous avez une façon peu orthodoxe de faire de la comptabilité, vous…
      – Des « créances sur les travailleurs » ? Carrément. Vous croyez peut-être qu’ils vont se laisser faire ad vitam aeternam ?
      – Les impôts futurs, des créances ? Ben voyons. Ils n’arrivent même pas à en prévoir le montant de l’année en cours, alors sur 50 ans, hein…
      – Et les services rendus, pour couronner le tout…

      Ce que vous dites sous-entend, assez vite, mon scénario #1. Cesser de distribuer l’argent gratuit tout en continuant à prélever des masses d’impôts, c’est la garantie d’avoir beaucoup de monde dans la rue. Et pas façon manif pour tous, hein… 😉

      La France dispose, c’est vrai, de quelques actifs : Des immeubles, des domaines, des musées… Le tout évalué en 2004 à 1100 milliards d’euros. On est très loin du compte.
      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_2005_num_23_2_2282

      • La comptabilité de l’état est peu orthodoxe (en fait, soyons clair, elle ne donne pas une « image fidèle »), il est vrai. Les « hors bilan » sont massifs, tellement qu’on a du mal à les mesurer à mieux près que quelques milliers de milliers d’euros : une paille )
        Ce n’est quand même pas une raison pour faire comme si les hors bilan positifs n’existaient pas.
        Si donc nous comptons les dépenses futures de retraites (je vous suit à 100% pour ça), alors il faut aussi compter les recettes futures qui, légalement, en l’état actuel des choses, ont la même force juridique. Oui, je sais, c’est pourri, c’est même de l’esclavage qui ne dit pas son nom, mais c’est bel et bien la situation actuelle.
        Idem, je ne vois pas ce qui vous choquer dans l’idée que l’état ferait payer leur vrai prix aux services qu’il rend, au lieu de faire semblant de les rendre gratuitement : il y a des services, il y des créances qui sont (indument) abandonnées, on peut mettre fin à cette anomalie. Après quoi, les services trop couteux disparaitront naturellement sans que le peuple pleure (adieu la SNCF, bonjour « greyhound » : plus de service, plus d’emplois, moins de dépense car moins de gaspillage)
        etc.
        Et compenser tout ça, ou du moins ce qui peut l’être dans ce paquet, ça n’a rien à voir avec votre scénario 1.

        N’oubliez jamais que maintenant tout le monde sait bien que l’Etat PEUT rendre exactement les mêmes services, et satisfaire mieux sa population, pour 100 milliards dépenses de moins : la Suede et l’Allemagne y arrivent parfaitement. Il n’y a aucune raison pour que passer de notre situation actuelle à une situation suédoise ou allemande provoque la moindre « explosion » sociale (des problèmes « sociaux », oui, mais pas une explosion ; juste des mécontentements catégoriels, gérables, avec ou sans « homme providentiel » à la Thatcher).

        Fondamentalement, je pense, je sais, que à part une frange d’illuminés qui fait beaucoup de bruit et de mal, mais dont on surestime le nombre (disons pour faire court les militants — pas les simples adhérents — de la CGT, et encore pas tous) les gens ne tiennent pas tant que ça à l’argent « gratuit ». Ils préfèrent nettement donner quelque chose en échange de leur argent plutôt que l’avoir gratuitement. Il y a bien plus de gens qui se plaignent qu’un RMIste qui ne fout rien gagne plus que eux en bossant, que de gens qui abandonne leur boulot pour le RMI. Je parie donc (mais j’avoue que c’est un pari) que supprimer l’argent gratuit, loin de provoquer une explosion, fera au contraire nettement baisser la pression sociale.

        • Oui, à mon avis, les français ne sont pas si idiots qu’on veut bien le prétendre. A mon avis, un réformateur libéral subirait plus les attaques de la CGT que les railleries des français. Finalement, quand le gouvernement actuel fait semblant de réformer (normes, budget minstrériel, …), cela ne crée aucune vague de rejet chez les français bien au contraire. On voit bien que ce gouvernement qui fait sembler de réformer est quand même accusé massivement d' »austérité » par ses propres alliés. Alors pourquoi se priver de ne pas la faire réellement ?

    • Je suis probablement moins bon économiste que vous, puisque je ne suis pas du tout économiste. J’aimerais donc vous poser une question : la masse de ces créances est-elle supérieure à celle des débits ? Parce que si la réponse est non, alors, la France est pauvre.

      Un type qui a zéro Euro sur son compte et aucune dette est moins pauvre qu’un gars qui a un million sur son compte et un milliard de dettes, non ?

      • Mais non, vous écrivez avec vos tripes et votre coeur :), il faut de tout pour faire un monde. Et tout est bon à prendre dans ce monde.

      • Bonne question, à laquelle je crains que personne ne puisse vraiment répondre.
        Un indice : les gens prêtent encore bien volontiers à l’Etat. Les français restent assez riches (rien que leur immobilier vaut dans et l’état à un fisc au top mondial, il n’y guère de doute sur la capacité à trouver le pognon. Bien entendu ça ferait des dégâts monstrueux au peuple et à l’économie, mais ça, les gens concernés (l’état et les prêteurs) s’en branlent.
        Cette capacité à lever efficacement l’impôt est un actif intangible, hors bilan, d’une valeur monstrueuse : plusieurs milliers de milliards.
        Si on met ça de coté, je dirais que chaque esclave-travailleur (en tant que cotisant forcé à la sécu) vaut facilement dans les 200 000 euros pièce (une vie de cotisations). Fois 20 millions, ça te fais 4 000 milliards à l’aise. Je sais, le calcul est ignoble, mais même si il ne le dit pas c’est bel et bien celui que fait le système (d’où ses hurlement à l’idée que les gens s’en libèrent).
        En ne regardant que les trucs « au bilan », l’INSEE trouvait un solde positif de 500 milliards aux dernières nouvelles ; j’avoue n’avoir qu’une confiance modérée dans ses calculs, mais faute de mieux, admettons.
        Une info utile :
        http://lexpansion.lexpress.fr/economie/5-choses-a-savoir-sur-la-patrimoine-des-francais_369535.html

        • « le calcul est ignoble »

          Faut voir ! Staline aurait adoré ! (J’ai adoré aussi, mais pas pour les mêmes raisons.) 🙂

      • « Alors, la France est pauvre » : le truc, c’est que la dette publique est gagée sur le patrimoine de tous les Français et pas seulement sur le patrimoine valorisable des administrations.

        Le patrimoine des Français, c’est un peu moins de 12000 milliards, dont 62% dans l’immobilier. Les dettes publiques, moins de 2000. Il y a de la marge ! Par exemple, en s’inspirant du cas chypriote, il suffirait à l’administration socialiste dirigée par un petit Méchantcon de descendre le plancher de l’ISF à 150 000 euros (patrimoine médian) et de coller une taxe de « solidarité exceptionnelle » (sic) de 20% sur la « fortune » (resic) pour rembourser la totalité du stock de dette publique en une seule fois. Dans la foulée, le PIB ferait une chute de 20 ou 30% mais peu importe, les cocos auront eu la jouissance du grand soir. Il y a même fort à parier qu’ils prétendront que c’est à cause du manque de patriotisme des riches que le PIB s’est effondré.

        Je sais, c’est débectant, c’est une forme d’esclavagisme moderne, mais c’est comme ça : l’Etat socialiste obèse considère que tout ce que nous possédons lui appartient et même que nous lui appartenons.

        • voila qui est clair.

          le problème de la france, n’est pas sa pauvreté. c’est le declin relatif par rapport aux autres nations, et son renoncement intellectuel et moral.

        • « Quand vous avez tout pris à un homme, il ne vous appartient plus. » Alexandre Soljenitsyne

          Bientôt, nous serons libres.

  • Vous écrivez
    Primo : »J’ai volontairement laissé de côté les scenarii à mes yeux trop fantaisistes (tels que la déflation/décroissance) »
    Deuxio: » La croissance nulle voire « négative » s’installe pour longtemps en France »
    La croissance négative se nomme la décroissance.

    De plus si vous ramenez en PIB par habitant (c’est ce qui compte au final), nous sommes en décroissance depuis plusieurs années.

  • Bon, j’y retourne, une deuxieme lecture s’impose. Bravo à vous et merci pour cet article.

  • Euh comment dire. Je crois que vous vous êtes fait avoir comme un c.. pour reprendre votre mot. Le texte « C’est une bonne guerre qu’il nous faut » cité en note 14 est ironique, il a fait le tour du net à sa parution, je me souviens. Pas grave, ça peut arriver à tout le monde.

    • Le scénario « stagflation » ? Euh, nous sommes dedans depuis plus de 10 ans : croissance faible et inflation (pour ceux qui oublient que les pris de l’immobilier ont fait +10% par an sur une assez longue période et que … le coût de l’immobilier est mal intégré dans l’indice INSEE !).
      nb : bravo à celui qui a émis l’hypothèse que l’indicateur INSEE est trafiqué car … il l’est !

    • Le scénario « stagflation » (croissance faible et inflation) ? Nous sommes dedans depuis de très nombreuses années… Je vous rappelle que l’immobilier a fait +10% par an assez régulièrement ces derniers temps… La véritable arme du pouvoir : le taux INSEE… Manipulé comme le fait remarquer un lecteur assidu. Je vous invite à comparer le poids de l’immobilier dans l’indicateur INSEE et le poids de l’immobilier dans le budget d’un ménage moyen…

  • la stagflation au japon depuis 20 ans ???

    j’ai du louper un episode !

    • aprés l’eclatement de la bulle sur les actions et l’immobilier, en 1991, le japon a connu 2 décenies de deflation, avec une croissance atone, malgrés les taux d’interrets tres bas de la banque centrale ( de 0;5 a 0 % ), cela accentué par le vieillisment de la population, et la concurence des voisins a bas cout de production ( chine , corée ).

  • Moi j’aime l’euro qui fond …

  • Et si on remettait en cause cette règle de 1973 qui impose aux banques centrales des pays d’Europe de ne plus prêter aux états à taux 0, mais de prêter à ce taux aux banques, lesquelles prêtent aux états en empochant au passage des intérêts dont le remboursement constitue en France le 2 ème poste budgétaire?
    Depuis 1973, les banques ont encaissé en intérêts la modique somme de 1 400 milliards d’euros.
    La légitimité de ce hold up n’est absolument pas évidente, de sorte qu’il pourrait être concevable de faire défaut sur le remboursement du capital…….ce qui suppose de sortir de l’Europe.(Je sais, ça fait peur à pas mal de gens).
    Mais les économies ainsi réalisées pourraient être utiles pour relancer efficacement l’économie du pays de manière intelligente, c’est à dire en faisant le contraire de la politique de « Moi, je 1er ».

  • La France devrait être déclarée en état de catastrophe naturelle économique car avec les socialistes une catastrophe économique est toujours naturelle.

  • Hors Hexagone, une autre question taraude les européens : comment amputer ce membre malade, avant que la gangrène ne se généralise.

    Plus personne ne croit à un homme providentiel pour la France, l’électeur ne le supporterait pas.

    Et bizarrement, l’ensemble de l’UE semble plus soucieuse que la France, qui vit toujours dans un certain déni …

  • La bonne hypothèse n’est pas évoquée car elle relève assez peu de la politique centrale.Pour compenser la baisse de leur niveau de vie, les 66 millions de français se mettent à travailler plus et plus nombreux que les 20 millions d’emplois productifs, probablement dans l’économie informelle. Il y a 10 millions de français en age et capacité de travailler qui ne sont ni dans les entreprises ni fonctionnaires…

    • François Fillon a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017.et promis qu’il provoquera un électro-choc pour redresser la France, s’il était élu.

      Libéraux , il va falloir vous déterminer pour les 4 années à venir.

      – soit vous fuyez vos responsabilités et restez dans une posture protestataire.
      – soit vous vous engagez à soutenir la voie du changement.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/05/09/97001-20130509FILWWW00197-fillon-sera-candidat-quoi-qu-il-arrive-en-2017.php

      • Ah ? Vive Fillon, donc !
        Comme Sarkozy en 2007 !
        Youpi !
        5 ans de plus !
        On en avait besoin !
        Le changement, c’est Fillon…
        Dieu existe donc bien.

        Mais il a de l’humour et n’aime pas les français…

      • « Vous vous engagez à soutenir la voie du changement. » : mais de quel changement s’agit-il ? De changer de chef ? Encore une fois ? De votre propre aveux, l’UMP ne veut rien changer de ce qu’il est indispensable et urgent de changer.

        Pour voir, on vous redemande : Fillon veut-il supprimer le smic, les 35h, le code du travail, la progressivité de l’IR, la moitié de l’IS, la TIPP, l’ISF, la moitié des emplois publics à commencer par les juges gauchistes corrompus, les syndicats marxistes, la CMU et le RSA, la sécu, la retraite par répartition, les aides sociales, Pole-Emploi, les HLM, le ministère de la culture, l’audiovisuel public, les oligopoles publics ou quasi-publics dans l’énergie, les transports, les télécoms, etc. ?

        Pour chacun de ces sujets, si vous répondez un « non » ferme et vibrant, nous serons bien obligés de constater que Fillon ne changera rien au socialisme, et même qu’il l’épouse avec conviction. S’il est socialiste, Fillon échouera comme Hollande, comme Sarkozy et comme les autres crétins socialistes avant lui, car l’échec du socialisme est inéluctable.

      • T’as toujours rien compris, toi ! Je t’ai expliqué, l’autre jour, TU N’ES PAS UN LIBERAL pour deux balles. Ni de près, ni de loin. Toi et ton parti êtes un parti socialiste de plus. Ni plus, ni moins. On ne veut pas de ton UMP ni de ta droite forte, ni de vos magouilles minables.

      • Non mais vous avez vu comment vous nous parlez ? « Soit vous êtes des irresponsables, soit vous soutenez Fillon » ? Vous nous prenez pour qui ?

        Par ailleurs, si vous en êtes encore à proposer « la voie du changement », c’est que vous avez une bonne grosse langue de bois dans la bouche. Il va falloir trouver autre chose, si vous voulez nous embrasser.

        J’espère que vous n’aurez aucune responsabilité dans cette campagne, sans quoi on est bons pour 10 ans de Hollande.

        • Vos questions sur LE PROGRAMME de François Fillon sont trop précises en l’état actuel, car soucieux du respect des institutions, il n’envisage rien avant 2017 (fin du mandat de Hollande).
          Mais il a bien dit qu’il faudra un électro-choc pour redresser le pays..

          Et commentant les décisions prises par le gouvernement que celles-ci auraient pu fonctionner il y a une trentaine d’année mais sont complètement dépassées aujourd’hui où il y a urgence à stopper la dégradation.
          Si ça ne suffit pas pour vous convaincre ! ! !

  • Vous oubliez une solution qui pointe à l’horizon, c’est la nationalisation de l’épargne longue française, livrets, assurance vie etc.., soit 1800 milliards € qui servirait à garantir les marchés de notre solvabilité……….( conseil ne gardez plus de liquidités et de valeurs mobilières en FRANCE ) danger mortel en vue……

    • Ca ne suffit pas. Et ça ferait fuir beaucoup de monde et ça en mettrait pas mal dans la rue.
      Dans une certaine mesure, c’est un peu ce que j’évoquais dans mon scenario 1. Mais j’aurais dû le préciser plus explicitement, c’est vrai.

  • « Or, l’inflation démotive les agents économiques » essentiellement les épargnants, voire les possédants qui accumulent les capitaux. Ceux-ci perdant de la valeur à la banque, ils seront plus volontiers investis que cumulés, favorisant ainsi la production et la liquidité.
    Votre article est très clair et documenté mais votre orientation vous fait dénigrer cette solution qui a mes yeux aurait dû être appliquée il y a longtemps.

  • Je crois qu’il faut exclure le scénario de l’homme providentiel. Reagan ou Thatcher réussirent parce que leur peuple était capable de comprendre leur discours. Je crains qu’une très forte majorité des Français n’en soit à des années lumières. Une politique libérale ne peut par définition s’imposer de façon autoritaire. Je ne vois pas d’alternative au choc violent entre les faits et le schéma mental totalement dévoyé de ce peuple. Quelle que soit la forme de la matérialisation de l’appauvrissement objectif du pays, les Français, bercés par une culture de la révolution totalement illusoire, n’accepteront pas l’intrusion d’une réalité ne collant pas à leurs mirages, ils se précipiteront vers des solutions simples.Ces solutions simples sont toutes de nature à provoquer l’effroi chez une personne pensée, mais… sera-ce la première fois? L’idée du grand soir fait son chemin dans ces cerveaux nourris de Robespierre et de Che Guevara, la somme des électeurs séduits par le socialisme d’extrême gauche, de gauche, de droite et d’extrême droite me semble létale. Il ne s’agit pas de millions d’électeurs capables de souscrire à une nouvelle grille d’analyse, il leur faut du simple, du bouc émissaire, de l’ennemi, du traître… Est-ce la première fois? Les yaka et les selafota vont se déverser sur le pays et y semer leur lot habituel de désastres dont certains comme d’habitude feront leurs choux gras. La seule question n’est pas quel scénario, mais plutôt quand il va se produire.
    Félicitations tout de même à l’auteur de l’article, qui s’acharne de toutes ses forces à analyser des alternatives auxquelles il ne peut s’empêcher de dire qu’il croit peu. Toute personne analysant froidement la situation ne peut échapper à la tentation de s’accuser de catastrophisme. Quant aux délais, cela peut prendre quelques mois ou quelques années, guère plus à mon avis.

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