Contribuable français : « 9-3 » wants you !

La Seine-Saint-Denis empêtrée dans ses crédits appelle le contribuable français au secours.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints 2013709 9-3

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Contribuable français : « 9-3 » wants you !

Publié le 10 avril 2013
- A +

La Seine-Saint-Denis empêtrée dans ses crédits appelle le contribuable français au secours.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

À l’image d’un gouvernement grec ou chypriote qui veut faire payer ses dettes aux contribuables européens, le conseil général de Seine-St-Denis, empêtré dans ses crédits, veut faire payer le contribuable français plutôt que les quatre-vingt-treizards

Appel au gouvernement

La Seine-Saint-Denis a demandé hier mardi au ministre de l’Économie d’intervenir auprès de la Société française de financement local (Sfil), héritière des emprunts dits « toxiques » conclus avec la banque Dexia, pour trouver des « solutions acceptables » dans ce dossier. « Je vous demande très solennellement d’intervenir auprès de la Sfil », une structure où l’État est majoritaire, écrit dans une lettre le président PS du Conseil général Stéphane Troussel.

Un jugement qui se retourne contre le département

Nous évoquions ici en février dernier le jugement du tribunal de Nanterre concernant la plainte déposée par le département de Seine-St-Denis à l’encontre de Dexia. Le Conseil Général a annoncé jeudi dernier qu’il faisait appel de cette décision. Le problème, c’est que cet appel est suspensif, ce qui oblige le département à payer ses mensualités aux taux contractuels tant que l’affaire ne sera pas rejugée.

M. Troussel, bien qu’ayant choisi la voie judiciaire, déplore n’avoir reçu « aucune proposition » des dirigeants de la Sfil. On se demande bien quelle « proposition » il espérait recevoir. Il a choisi la voie des tribunaux, ceux-ci ont tranché, il engage un recours en appel, il est évident que si la Sfil avait le malheur d’accorder quoi que ce soit, ce ne pourrait être que retenu contre elle et interprété comme l’expression d’une reconnaissance de culpabilité. Le président du Conseil Général interpelle donc directement le ministre de l’économie, Pierrre Moscovici, lui demandant que la banque revienne « sur cette décision (?) regrettable ». « Il apparaît pour le moins paradoxal d’obliger notre collectivité à payer 26 millions d’euros d’intérêts supplémentaires au moment même où la priorité est de trouver des financements pérennes pour les allocations de solidarité », ajoute-t-il, semblant oublier qu’il hérite d’une situation qui est la conséquence de décisions politiques prises par ses prédécesseurs.

L’affaire Dexia a déjà coûté cher à l’État

S’il semble que le département de Seine-St-Denis saura trouver auprès de l’actuel Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, prédécesseur de Monsieur Troussel, un soutien de poids, il est sûr aussi qu’un geste de Bercy en faveur du département endetté entraînerait immédiatement une avalanche de dossiers en provenance de dizaines de collectivités. Or il faut reconnaître que le dossier Dexia a déjà coûté cher à l’État.

Et si on en profitait pour moraliser la vie politique ?

D’un côté on peut se dire que si le contribuable français éponge les dettes des États grecs, chypriotes, slovènes, portugais, espagnols ou autres, il peut aussi, et peut-être même davantage, éponger celles des départements. Mais alors, ne serait-il pas temps, par exemple au nom de la campagne de moralisation de la vie publique, d’appeler en responsabilité les élus qui ont pris la décision de souscrire ces crédits ? Continuerons-nous longtemps à garantir l’impunité à ceux qui engagent ainsi les deniers publics, laissant derrière eux des dettes que les cochons de contribuables trouveront toujours le moyen de rembourser ?

La conjugaison de la campagne de moralisation et le surendettement de certaines collectivités contraintes de faire appel au contribuable français serait le moment idéal pour conditionner l’intervention de l’État à une recherche de responsabilité, à l’engagement de poursuites pouvant effectivement déboucher sur l’inéligibilité des élus décisionnaires. Voilà qui serait un vrai et authentique acte de moralisation de la vie publique, vous ne trouvez pas ?

Hélas ne rêvons pas, il est clair que beaucoup d’élus de l’actuel gouvernement n’ont aucun intérêt à ce que de telles procédures puissent voir le jour… Que ce soit d’une manière ou d’une autre, complément de dotation, prise en charge auprès de la Sfil, abandon de créance de cette dernière, prépare ton chéquier, cher contribuable, l’addition est pour toi ! Tu ne crois tout de même pas que le gouvernement va laisser tomber le 9-3, non ?


Sur le web.

Voir les commentaires (18)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (18)
  • Dilapidation des impôts et incompétence manifeste.
    Ils enchaînent, le mur arrive…
    Ils remettent leurs budgets à l’équilibre (recettes=dépenses) quand ils veulent.

  • Et si encore toutes ces thunes avaient servi pour des investissements indispensables dont le territoire avait besoin… mais non. Ca a été largement dépensé en trucs facultatifs comme des programmes éducatifs exorbitants et complètement inutiles, un soutien indiscutable à la « culture » perfusionnée, 8000 ETP (!), bien sûr des dépenses sociales hallucinantes et des tonnes de petits fours. Après avoir dépensé des millions pour des conneries, on se rend compte qu’on n’a plus assez pour rénover les collèges dont on a la responsabilité par la loi ?! Pas de problème. On s’endette encore plus avec des contrats de partenariat et on vient mendier auprès de l’Etat.
    Belle mentalité. Mais rassurez-vous, ni M. Troussel ni M. Bartolone ne gèrent leurs propres avoirs de cette façon.

  • La moralisation de la vie publique n’est possible que par la responsabilisation des contribuables.

    Quand chacun sait que les travaux de sa commune, c’est lui qui les paiera, il devient plus attentif aux dépenses 🙂

  • … moi qui croyais que le departement etait un laboratoire a succes du modele d’integration « a la Francaise », du genre « on s’enrichit de nos differences », et autres conneries dont les majorites successives nous abreuvent depuis quarante ans,….

    Alors la, je suis vraiment surpris ! On nous aurait (aussi) menti sur le sujet ?

  • J’adore l’illustration de Le Honzec ! Elle résume mieux qu’un long dioscours ce qu’est le 93: un dépotoir de…oh là là, j’allais dire un mot que la loi condamne. C’est vrai que la liberté d ‘expression n’existe plus dans ce pays.

  • Pourquoi parler de moralisation de la vie politique quand les français continuent de voter pour des élus condamnés par la Justice pour malversation et détournement des deniers publics ? On a les politiques qu’on mérite.

  • Fuck, vous avez qu’à arrêtez d’entretenir tous ces étrangers qui sont là uniquement pour vivre sur notre dos !!

  • A tous les grincheux des commentaires, si vous êtes plus malins que nos politiques et que vous pensez pouvoir mieux gérer un département comme le 93, je vous en prie, n’hésitez pas à vous engager en politique et à nous faire profiter de vos talents 🙂

    La critique est aisée mais l’art est difficile ! Surtout dans un département pauvre comme le 93. On y a entassé la misère sociale, que la France paye ce choix.

    Il y a dans ce département bien des gens plus travailleur et méritant que les frustrés qui viennent ici cracher leur haine de l’autre pour tenter de justifier leur vie misérable.

    • Je rappelle que le plus choquant dans cette histoire n’est pas la stigmatisation du 93, mais le fait que personne ne reproche à Bartolone de faire des prêts risqués sans comprendre leurs conséquences à long terme.

      • oui et non, si l’état rembourse alors on pourra dire que c’est une opération profitable pour le département.

        C’est quand même sympa de pouvoir laisser des dettes à celui qui vous suit…

    • @ P…Leila

      Vous êtes malade…!
      C’est vous qui attiser la haine…
      Continuez à être aveugle…la chute sera dure !!!

    • « Il y a dans ce département bien des gens plus travailleur et méritant que les frustrés qui viennent ici cracher leur haine de l’autre pour tenter de justifier leur vie misérable. »

      lol

      Cela dit, il y a effectivement bien des gens travailleurs et méritants et le territoire mérite mieux que les abrutis qui le dirigent. Les bonnes volontés pour faire changer les choses existent. Vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez.

      Sur le début de votre commentaire, c’est tellement convenu que cela ne mérite même pas de réponse.

      • le sujet n’est pas les habitants du 93 ou très indirectement par le fait qu’ils élisent les personnes effectivement visées par la critique.

    • On n’a pas « entassé la misère sociale » dans la Seine-Saint-Denis (et non « dans le 93 »).

      Des « Princesse Leila » sont venues s’y établir illégalement, contre la volonté des Français. Elles se comportent à l’instar de leur pseudonyme : analphabètes, paresseuses, violentes, crasseuses et criminelles.

      La misère, ce sont elles qui la créent.

    • Pourquoi le contribuable français devrait payer pour les mauvais choix de son aristocratie?

  • euh ce ne serait pas plutôt « l’appel n’est pas suspensif »
    il me semble que l’impunité des élus sur leurs responsabilités de gestion devrait être levée au delà des sanctions électorales, après tout les dirigeants de sociétés peuvent être mis en cause pour leurs fautes de gestion non ??? Ça çà serait une mesure pour redresser les finances publiques

  • Inégibilité et suppression de leurs retraites d’élus bien sûr…

  • Heureusement , Il y a l’Etat qui paiera !. L’Etat c’est qui ?

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Depuis plusieurs mois, de nombreux départements subissent des inondations particulièrement destructrices. Mais nos impôts sont censés protéger leurs habitants.

En effet, depuis 2014 existe une nouvelle taxe pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, aussi intitulée GEMAPI ou « taxe inondation ».

La particularité de cette taxe facultative est de relever de la compétence exclusive des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui ne votent pas un taux mais un produit final attendu ré... Poursuivre la lecture

« Il n’y aura pas d’impôt JO. »

Ce lundi 25 juillet, le soleil brillait sur la capitale, alors qu’à Élysée se réunissait le Conseil olympique et paralympique. L’occasion d’évoquer les questions de la sécurité et des transports en vue des Jeux olympiques de 2024.

En marge de l’événement, le chef de l’État accordait une entrevue à nos confrères de L’Équipe dans laquelle il annonça l’absence d’une fiscalité propre à ces jeux, une annonce qui laisse songeur à l’heure où le « too big to fail » constitue la principale ligne de conduit... Poursuivre la lecture

Par Emmanuel Négrier[1. Directeur de recherche CNRS en science politique au CEPEL, Université de Montpellier, Université de Montpellier.] et Vincent Simoulin[2. Sociologue, Directeur du CERTOP (Centre d’Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir), Université Toulouse – Jean Jaurès.]. Un article de The Conversation

La vie offre parfois des compensations aussi improbables qu’inattendues. Les habitants de Gruissan, Lézignan-Corbières ou Narbonne peuvent en témoigner. Après avoir passé un demi-siècle en périphérie de la région Lang... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles