La croissance économique ne pourra pas repartir en France sans un aggiornamento sur la dépense publique et la dette.
Par Pierre Chappaz.
La France est dans le rouge depuis plus d’une génération. De 1974 (élection de Valéry Giscard d’Estaing) à aujourd’hui, la dette de l’État français est passée de 21,2% du PIB (Produit Intérieur Brut) à 89,3% du PIB.
De droite comme de gauche, les politiques ont emprunté sans répit, et distribué des avantages aux électeurs en espérant se faire réélire. Toute cette dette accumulée pèse maintenant sur la croissance, à cause du paiement des intérêts. Malgré les taux historiquement bas, en 2012 le paiement des intérêts de la dette a absorbé 2,6% de la richesse nationale (PIB).
Le stock de dette continue à augmenter très rapidement : +4,5% en 2012, sans doute +3,7% cette année et 3% encore l’an prochain. Le seuil des 100% de PIB est proche, et comme les taux vont remonter, le paiement des intérêts dépassera bientôt 3% du PIB.
Sachant que 66% de la dette a été achetée par des non-résidents, cela se traduira par une saignée annuelle de l’ordre de 2% de la balance des paiements (0,66 x 3%). Soit 2% de croissance en moins chaque année.
À moins d’une révolution libérale qui réduirait radicalement les dépenses de l’État et libérerait l’économie, la croissance ne repartira donc ni l’an prochain, ni les années suivantes.
Mais l’opinion française continue de croire que la crise est causée par la mondialisation, et de voter pour des partis tous plus étatistes les uns que les autres. Le pire, c’est que quand le PS aura échoué, on peut prévoir une montée du Front National, dont le programme est littéralement national-socialiste.
Les années à venir s’annoncent difficiles pour la France, faudra-t-il que le pays aille vraiment dans le mur pour que les yeux s’ouvrent ?
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Comme tu as raison, Pierre !
Nous avons besoin d’une révolution libérale tant les charges, impôts et dépenses ont atteint des niveaux limites et tant la bureaucratie, le collectivisme de nos dirigeants et les corporatismes gangrènent notre pays. Je partage ton avis : droite et gauche nous amènent vers une percée sans précédent du Front National et dans le mur.
Dur dur de voir son pays s’enfoncer dans un tel marasme et de ne pas pouvoir faire grand chose, tant les mots “libéralisme” et “réforme” sont interdits en France.
Parfaitement résumé. Et nous avons grand besoin de parfaits résumés.
“faudra-t-il que le pays aille vraiment dans le mur pour que les yeux s’ouvrent”
Le mur, c’est sûr, l’ouverture des yeux beaucoup moins.
Oui il faudra être bien éclaté contre le mur pour faire ouvrir les yeux à tous ceux qui vivent sur le budget de l’état et la dette et ça fait du monde.
Mais ça va venir vite.
La dette explose en 1973, tiens tiens, il y a pas un lien avec cette fameuse loi de 1973 qui empêche l’État à emprunter à sa banque centrale, loi réalisée par un ancien de la banque Rothschild? Non, sans doute pas, c’est complotiste de penser de la sorte.
Je pourrais t’expliquer avec moulte sacracasmes pourquoi tuas tord, mais une personne y arrive tellement mieux que moi que je ne m’en donnerais pas la peine :
http://h16free.com/2011/11/28/11407-pour-en-finir-avec-la-loi-de-1973
Non.
Il n’existe aucune possibilité de dépenser durablement plus que ses gain sans avoir à la payer cher plus tard.
Le fait d’emprunter sur le marché, au taux du marché, donne confiance dans la monnaie. Une monnaie que le gouvernement pourrait manipuler sans contrainte ne vaudrait rien du tout.
Les premiers bénéficiaires de la création monétaire ne sont pas les banquiers mais les politiciens et leurs clients directs. Les banquiers viennent après. Les dindons de la farce sont les industriels.
Ainsi les pays accoutumés à la création monétaire détruisent leur industrie, ont des banquiers riches, et des millions d’électeurs dépendants de la “redistribution” et qui votent en conséquence.
Les pays dont la banque centrale est mieux armée pour résister aux pression politiques pour créer de la monnaie ont une industrie solide, une classe dépendante moindre, et des banquiers honnêtes.
Les problème, c’est le socialisme.
Pas de croissance sans une reprise de conscience.
La France est un musée, les français en sont les conservateurs crispés.
Soit on réussit le virage un peu moins de dépenses et beaucoup plus d’impôts avec une légère amorce de reprise fin 2013, et si nos chers gouvernants ne sont pas totalement stupides on peut s’en sortir.
Soit le virage est trop serré et on perd le contrôle => plus d’impôts plus de récession => plus de dettes => encore plus d’impôts
Si on regarde les indicateurs économiques on est clairement en train de se diriger vers la seconde solution.
Partant de là, même en se prenant le mur en pleine poire, avec oeil au beurre noir et vol plané de molaires, il sera trop tard pour ouvrir les yeux.
Au pire, il y a bien le modèle chypriote…