Zone Euro : des chiffres très inquiétants

L’optimisme semble régner sur les perspectives de la zone euro. Les chiffres du quatrième trimestre sont venus doucher ces espoirs.

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Zone Euro : des chiffres très inquiétants

Publié le 17 février 2013
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L’optimisme semble régner sur les perspectives de la zone euro. Les chiffres du quatrième trimestre sont venus doucher ces espoirs.

Par Open Europe, depuis Bruxelles, Belgique.

Certains ont affirmé que le pire de la crise européenne était passé – on trouve peu de contenu corroborant cette thèse dans les données économiques publiées jeudi matin.

PIB Eurozone Q4 2012

Tout d’abord, il y a les chiffres de la croissance de la zone euro pour le quatrième trimestre de 2013 – la zone dans son ensemble accuse une contraction significative de son PIB, de 0,6%. Cela n’est pas si surprenant, mais c’est tout de même pire que prévu. Bien plus, il y a peu de signes d’espoir.

Comme le montre le graphe ci-dessus, l’Allemagne présente une contraction de 0,6%, l’Italie de 0,9% et le Portugal une contraction massive de 1,8% (que nous détaillerons par la suite). La contraction de 0,3% de l’économie française semble bien légère en comparaison, même si elle confirme que l’économie française n’aura enregistré aucune croissance en 2012. Cela met également le hola aux espoirs du gouvernement français d’atteindre ses projections de croissance pour 2013 ou ses objectifs de réduction du déficit (voir ici). Ce trimestre a été pour tous ces pays la pire performance de croissance de ces quatre dernières années.

L’agence italienne de statistiques a confirmé que la croissance pour 2012 était négative de 2,2%, un rappel à point nommé du vrai problème de l’Italie : un manque de croissance endémique et chronique. L’absence de toute politique crédible pour corriger le tir dans l’actuelle campagne électorale devrait préoccuper fortement l’Europe toute entière.

Le Portugal se distingue des autres, mais pas de façon positive. Avec le recul de l’économie de 1,8% au dernier trimestre, l’année 2012 affiche une récession de 3,2%. Si on met ce chiffre en parallèle avec le recul de l’économie allemande, attribué à l’effondrement de la demande européenne pour les exportations allemandes, cela met en évidence le risque non négligeable pris à espérer un rétablissement des exportations dans une zone euro toute entière en proie à la récession. La croissance hésitante des États-Unis et de la Chine fin 2012 a probablement créé un effet modérateur supplémentaire.

Tout compte fait, les seuls pays présentant des données franchement positives sont les petits pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est – tout particulièrement l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

Certains souligneront qu’il s’agit des pays qui ont mené à bien une série importante de réformes structurelles et de dévaluation interne.

Quoi qu’il en soit, ils ne sont pas de taille suffisante pour tirer le reste de la zone euro hors du marécage où elle s’est enlisée.

Pendant ce temps également, l’agence de statistiques grecque Elstat a publié ses chiffres pour le chômage grec en novembre 2012. Tout confondu, le chômage atteint 27%. Comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, ce chiffre dépasse largement l’estimation de la troïka EU/FMI/BCE pour la fin 2012, qui était de 24,4% (et ce même après sa nette révision à la hausse par le rapport du FMI sur la Grèce datant de janvier).

Cependant, de façon plus inquiétante, le chômage chez les jeunes a atteint un 61,7% impressionnant. Réfléchissez un instant à ce pourcentage – il est absolument exceptionnel, surtout si on le compare à sa valeur trois ans auparavant : 28%. On ne peut s’empêcher de se demander combien de temps des taux de chômage aussi élevés pourront être maintenus avant que les conséquences politiques et économiques ne soient trop lourdes pour être assumées par l’État seul (c’est-à-dire avant que la Grèce ne demande plus de financement à la zone euro, et plus de concessions concernant son plan de réformes). Encore une fois, le risque est que le tissu social grec commence à se déliter sous cette pression constante.

L’optimisme a été très présent dans la zone euro ces derniers temps, parfois de façon justifiée, et nous devons nous en réjouir. Mais ces chiffres doivent être un rappel opportun de ce que l’on peut considérer comme le plus grand défi de tous pour la zone euro : comment retourner la tendance d’un déclin lent et tenace,

Si les dirigeants européens avaient pensé l’espace d’un instant pouvoir se reposer sur leurs lauriers, ils peuvent se raviser.


Sur le web. Traduction Contrepoints.

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  • Que peut-on espérer d’une économie où les taux d’intérêts sont inférieurs à l’avilissement monétaire ?

    On a cru naïvement que ces taux très bas allaient encourager les investissements : en réalité, c’est l’espoir qui pousse à investir, bien plus que le taux de l’opération.

    Bref, ces taux ridicules empêchent tout « tirage » de la cheminée, et c’est tout un continent qui tourne en eau de boudin.

  • l’europe semble etre de plus en plus l’homme malade du monde, ( ou plutot l’homme vieux du monde ) comme la turquie etait l’homme malade de l’europe au debut du 20ieme siecle.
    le noeud gordien du problème europèen n’est – il pas dans la repartition entre les differents secteur primaire, secondaire et tertiaire ? tous fonctionnaire, c’est le mots d’ordre mitterandien que les elites européennes ont données a leurs peuple depuis 30 ans, surtout dans les pays du sud ou le tourisme est en su, un grand pourvoyeur d’emploi type larbin.
    cela ne pouvait pas marcher, la banque centrale peut bien mettre des taux zero pendant 100 ans, tant qu’on a pas rediriger le peuple vers des emplois réellement productif ( primaire, secondaire ) la croissance n’est pas prete de revenir.
    le tertiaire hypertrophié européen ne pouvait pas survivre a la concurence des masses asiatiques devenues depuis 10 ou 20 ans presque aussi productive par tète de pipe que nous: le tableau du drame ne pouvait que se mettre en place inexorablement. le fonctionnaire européen, comprenant tres bien que son emploi etait fictif, continuait a acheter, mais chinois, car inquiet du lendemain, il preferait epargner la part qu’il lui aurait fallu en plus pour acheter europèen. epargne alimentant des bulles financière ou immobiliaire, que les taux soit haut ou bas. les secteurs primaires et secondaires en contraction, n’ayant plus besoin de cette epargne pour augmenter leurs capital.

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