Voici un ouvrage qui mériterait d’être traduit à défaut d’en écrire un similaire en français. Stephen Moore donne une réponse à tous ceux qui nous donnent des leçons de morale fiscale et sociale.
Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l’aleps.
Les politiques – de droite ou de gauche – veulent notre bien. Pour cela, ils soutiennent que la meilleure façon d’y arriver est la redistribution. D’où les impôts élevés, des taxes sur tout et des prélèvements directs ou indirects qui ne cessent de se multiplier. Mais cela a-t-il un sens ? L’auteur – Stephen Morre – se pose la question et donne des réponses bien argumentées. Il est éditorialiste au célèbre quotidien The Wall Street Journal et collaborateur à différents think tanks américains. Ses exemples viennent des réalités économiques et, même si nous avons là un sujet philosophique aussi, ses arguments s’appuient plus sur les chiffres que sur les théories.
Mais il faudrait d’abord comprendre ce que veut dire une économie juste. Que tout le monde soit au même niveau de richesses ? Cela signifierait qu’on confisquerait les fortunes des Bill Gates et autres Steve Jobs et qu’on les redistribuerait à tout le monde. Mais dans ce cas de figure, aurait-on d’autres Bill Gates et d’autres Steve Jobs ? Qui aurait encore envie de se lancer dans l’innovation, de prendre des risques, de mettre de l’argent et d’essayer de réussir ? Il faudrait être fou pour le faire. En réalité, le problème est mal abordé par les politiques. Leurs réponses sont contraires au bon sens. Il faudrait plus de Bill Gates et plus de Steve Jobs pour que les autres s’enrichissent et non pas l’inverse.
Lorsque Reagan a drastiquement baissé les impôts et coupé dans les dépenses publiques au début des années 1980, c’est la classe moyenne qui a le plus profité et non pas les plus riches. Ce qu’on a pu observer, c’est que les pauvres ont voulu s’en sortir et sont passés dans la catégorie supérieure, celle des classes moyennes, grâce à l’initiative privée, au sens de l’entreprise, etc. Le système le plus « juste » c’est celui dans lequel les pauvres peuvent devenir riches et non pas l’inverse. Si les 1% des plus riches détiennent une très grosse fortune c’est qu’ils ont réussi. Et il faut rajouter que ces 1% payent 70% du total de l’impôt sur le revenu.
L’analyse de Moore sur les inégalités est aussi très intéressante. Oui, on peut considérer que certaines inégalités se sont creusées, beaucoup plus dans des pays en développement rapide comme la Chine. Mais c’est aussi parce que les gens peuvent s’enrichir plus vite grâce aux opportunités économiques. Internet joue un rôle majeur dans ce sens. Il est aussi important de souligner que, contrairement aux clichés, les riches ont perdu énormément d’argent pendant la crise. Aux États-Unis, les rentrées fiscales de la part des 10% les plus riches ont baissé de 100 mds de dollars entre 2008 et 2011.
Parmi les idées reçues sur les riches, figurent aussi leur capacité à acheter des milliers de voitures de luxe, de yachts ou autres produits complètement inaccessibles à la population. En réalité, d’après les résultats des enquêtes menées par le Census Bureau aux États-Unis, les 5% des Américains les plus riches dépensent tous les ans en moyenne 28 272 dollars alors que la classe moyenne dépense 15 639 dollars. La différence est minime. L’ouvrage est plein de statistiques de ce genre que, malheureusement, on ne retrouve pas dans les médias. Mais c’est à nous de les sortir face aux mensonges des étatistes.
– Stephen Moore, Who’s the Fairest of Them All?, Encounter Books, 136 p., 2012.
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Sur le web.
RT @Contrepoints: Qu’est-ce que l’équité aux États-Unis ?
http://t.co/mFAq1NBS
Ces chiffres me semblent peu crédibles. Combien coute un Hummer, une porsche, un bateau ?
(Hummer : environ 100 000 euros)
Combien coûte un sac à main de luxe ?
Quand on lit qu’une star dépense 20 000 euros par jour dans une virée à Paris …
Les riches achèteraient « finalement » simplement la valeur d’un 4X4 coréen chaque année ? Je n’y crois pas une seconde. Il faudrait préciser ce qui est compté dans cette somme.
Il n’y a pas 5% de milliardaires, de pop-stars et d’acteurs dans la population.
C’est justement cette ignorance qui est la cause de bien des problèmes en France : on voit un héritier milliardaire et on considère qu’il y en a des millions qui cachent leur or dans des caves …
Sauf à penser que le riches ne dépensent pas leur argent, je ne vois pas où est le problème de la richesse.
Combien coûte un sac à main de luxe ? En heure de main d’œuvre ?
Combien coûte un bateau en entretien ? En personnel de maintenance ?
Tuez donc les riches, les « pauvres » mourront les premiers.
Acheter un Hummer est plus la signature de l’inculture clinquante.
La Porsche n’est pas une voiture de riche. (on l’a conduit soit même)
Les 20.000€ claqués en une soirée est probablement la manifestation, exceptionnelle, d’un nouveau riche qui ne le restera pas, et le fait d’un jour, si ce n’est d’une nuit de fête.
RT @Contrepoints: Qu’est-ce que l’équité aux États-Unis ?
http://t.co/mFAq1NBS
C’est assez usant cette tendance à défendre l’oligarchie quasiment à tout prix chez certains libéraux. Il y a tout un tas de super-riches qui bénéficient massivement du transfert de richesses de la classe moyenne vers les riches par le processus politique, et Ron Paul le rappelle avec justesse. J’ai envie de dire qu’on voit qui est libéral par conviction et qui l l’est par intérêt.
Il y a un tas de gens qui vivent de la richesse des riches, la femme de ménage, le jardinier, le chauffeur, etc…
Ce ne sont pas les riches que les libéraux défendent, mais le droit de propriété et leur droit à s’enrichir.
De plus, il est très difficile de savoir qui s’est enrichi grace aux aides et s’il ne se serait pas enrichi autant sans celles-ci dans un système libéral.
Les libéraux ne vont pas faire de chasse aux sorcières contre les riches impurs.
je suis d’accord que ca peut extrêmement dur, mais il y a quand même des « cronies » notoires, Bernard Arnault par exemple
De toute manière, un riche héritier qui ne sait pas gérer sa fortune va la dilapider avant sa mort, laissant ses propres héritiers sur la carreau.
L’image du riche qui reste riche et du pauvre qui reste pauvre ne vaut que dans un pays maintenant par la force des privilège (France, anyone ?)
28 000 euros par An dépensés par les 5% les plus riches? J’ai du mal à y croire.
Cause de cette formidable accumulation de la richesse entre les mains de l’oligarchie: la création monétaire ne reposant pas sur l’or et l’argent !Donc sur la monnaie purement fiduciaire qui comme au temps des assignats ou une minorité profita du système pour s’enrichir au détriment des masses!
Des masses populaires en voie de paupérisation !
Quitte à faire du Georges Marchais, faut aller jusqu’au bout du comique !