La fronde patronale des pigeons ne se réfère pas aux idées libérales. Le devrait-elle, pour attaquer la source des errements actuels, à savoir l’hypertrophie de l’État ?
Article publié en collaboration avec l’Aleps.
Les « chefs d’entreprises » se sont donc mobilisés contre certaines dispositions prévues dans le budget 2013, en particulier contre la taxation des plus values nées de la cession d’entreprises. Le FigÉco (jeudi 11) titre « une fronde patronale unique contre le budget ».
Le front unique est d’autant plus remarquable qu’il rassemble des entrepreneurs créateurs de leurs propres entreprises, et des « managers » dont la mission est de gérer des entreprises qu’ils n’ont pas souvent créées. Ceux-ci sont en général moins pugnaces que ceux-là.
Le gouvernement a eu l’habileté de désamorcer une partie des mécontentements en édulcorant les dispositions concernant les cessions : elles ne concerneraient que les cessions réalisées par des actionnaires ou gérants très minoritaires (moins de 10% du capital), et parmi ces minoritaires, nombreux seraient exonérés sous condition de ressources. Mais le Parlement ne s’est pas encore prononcé sur ce que l’aile gauche appelle une « reculade ».
Parce qu’ils se défendent à juste titre de toute appartenance ou ingérence partisane, les patrons ne veulent pas aller au-delà d’une démarche professionnelle et économique, qui prend peut-être aux yeux de certains une allure corporatiste. Peut-on souhaiter les voir aller plus loin, et se référer à l’intérêt général aussi bien qu’à leurs légitimes intérêts personnels ? Ils devraient alors rejoindre les rangs des militants de la société civile qui, au delà de la fiscalité et de la compétitivité, veulent attaquer à leur source les errements actuels : l’hypertrophie de l’État, de ses finances et de ses réglementations. Ils devraient rejoindre la croisade libérale, ce qu’ils n’ont plus fait depuis la publication du Programme Commun de la Gauche… en 1973.
Lire aussi le reste de notre dossier sur le mouvement des “pigeons”.
Personnellement, Je suis patron, j’ai 3 enfants, je n’ai pas le temps de faire autre chose.
Et si je me mets en gréve, mon concurrent en profite.
on est tous dans ce cas là.
La messe est dite!