Le peuple français se comporte comme un dépressif et préfère ignorer les changements du monde. Que faire pour la guérison ?
Par Aurélien Biteau.
Depuis quelques jours, c’est l’automne. Petit à petit, les températures baissent, le temps devient maussade, les arbres ne vont pas tarder à jaunir. Il y aura sûrement quelques derniers magnifiques rayons de soleil.
Pour la France et les Français, c’est l’heure de la grande dépression. L’économie du pays est en berne bien sûr, et il y a peu de chance que le déclin cesse, mais ceci n’est qu’une conséquence. La cause, c’est la psychologie française qui est en crise.
Le peuple français se meut à la manière d’un dépressif. Il traîne pour aller au travail qu’il déteste. Ce qu’il possède ne le satisfait pas, mais il ne fera pas d’effort pour améliorer son sort : au contraire, il préfère se recroqueviller sur lui-même en désirant du plus profond de lui-même qu’on lui apporte ce qu’il estime être un dû. S’il va si mal, c’est parce qu’ « on » a tout fait pour qu’il aille mal. A autrui de le sortir de là !
Pour ce peuple en dépression, le monde extérieur ne mérite de toute façon pas la moindre estime de sa part : d’abord, c’est de la faute du monde extérieur s’il va mal, puisqu’il ne peut pas en être lui-même responsable. Et surtout, voir que chez les autres, les choses se passent parfois mieux est un vrai rappel douloureux de sa triste situation. Alors le monde… A bas le monde !
Pauvre peuple de France, hanté par sa mélancolie. Durant ses nuits, ses rêves reflètent son obsession pour un idéal lointain. Ah la grandeur de la Révolution, ah la grandeur de la République, ah les grandes luttes pour les acquis sociaux, ah la beauté du progrès de la Raison ! Que la réalité est laide à côté. Tant pis ! Mieux vaut la beauté de son idéal ! Ce serait être médiocre que de s’arrêter à des considérations réalistes, c’est coup bas pour l’âme. Alors il payera le coût de sa poursuite de l’idéal. Les Révolutionnaires ont fait couler le sang pour la grandeur. Dont le leur.
Mais ce peuple de France, qui croit tenir de hautes exigences pour des chimères, en a en fait trop peu sur son sujet. La dette s’envole : et alors ? Les administrations le broient dans des labyrinthes de démarches complexes, en le baladant dans tous les recoins des villes : à quoi bon. On le dirige, on le maltraite, on le manipule : le changement promis n’est qu’une gifle chaque fois plus douloureuse. Mais quoi…
Le pessimisme emporte le peuple, mais sans exigence, enfoncé dans son marasme où ne luit plus que la lumière d’idéaux pathétiques, il continue de se refermer comme une coquille que la réalité ne saurait plus pénétrer.
Bien mal en point, le peuple veut croire qu’il n’y est pour rien, que parce qu’il poursuit la beauté et la grandeur de ses idéaux, il n’y a rien à reprocher à ses comportements qui, définitivement, l’emmènent au fond d’un trou noir.
Plus les échecs s’accumulent, plus l’esprit du dépressif devient noir, et le nihilisme surgit en lui. Lui qui veut approcher à chaque pas ses idéaux, fait face à l’échec, et les voit s’éloigner. La violence a soudain des attraits, les tyrans sont regrettés. Il ne va bientôt plus rien lui rester, et dans son délire, il est bien possible qu’il finisse par s’en prendre à lui-même et s’autodétruise.
La crise économique progresse. La crise morale de la France va empirer. La spirale négative est enclenchée, et plus nous progresserons vers le pire, plus le peuple voudra en finir dans le désespoir.
C’est l’hiver qui approche. Le jeu politique de la démocratie et les institutions de la République encouragent le peuple français dans sa dépression, lui hôte tout horizon éclairé. Il ne comprendra jamais qu’il est le premier responsable de ses échecs, il ne comprendra pas qu’il lui faut accepter le monde tel qu’il est pour avoir des comportements fonctionnels. L’échec l’enrage, mais en vain, il poursuit ses erreurs.
Nous pouvons bien croire qu’une toute petite poignée d’individus sortira de ce marasme, en lisant Contrepoints ou Bastiat par exemple, ou simplement en retrouvant l’estime de soi et en étant exigeant vis-à-vis de l’État. Mais l’hiver approche pour la France et son peuple. Et il sera peut-être plus long que cet automne qui dure depuis des décennies. Mais y aura-t-il un printemps ? Ou le peuple se suicidera-t-il ?
RT @Contrepoints: Un peuple français en #dépression http://t.co/C2y7xhNd
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je n´aurais pas glorifier que la Révolution mais bel et bien l´Empire…mais il reste que l´article est puissant et tres vrai mais laisse un goût amer. Celui laissé par des socialistes de gauche et de droite qui sévissent en France depuis 40 ans
“La voix.” de Charles BAUDELAIRE (Les Fleurs du Mal)
Mon berceau s’adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J’était haut comme un in-folio.
Deux voix me parlaient. L’une, insidieuse et ferme,
Disait: “La Terre est un gâteau plein de douceur;
Je puis (et ton plaisir serait alors sans terme!)
Te faire un appétit d’une égale grosseur.”
Et l’autre: “Viens! oh! viens voyager dans les rêves,
Au delà du possible, au delà du connu!”
Et celle-là chantait comme le vent des grèves,
Fantôme vagissant, on ne sait d’où venu,
Qui caresse l’oreille et cependant l’effraie.
Je te répondis: “Oui! douce voix!” C’est d’alors
Que date ce qu’on peut, hélas! nommer ma plaie
Et ma fatalité. Derrière les décors
De l’existence immense, au plus noir de l’abîme,
Je vois distinctement des mondes singuliers,
Et, de ma clairvoyance extatique victime,
Je traîne des serpents qui mordent mes souliers.
Et c’est depuis ce temps que, pareil aux prophètes,
J’aime si tendrement le désert et la mer;
Que je ris dans les deuils et pleure dans les fêtes,
Et trouve un goût suave au vin le plus amer;
Que je prends très souvent les faits pour des mensonges,
Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous.
Mais la voix me console et dit: “Garde tes songes:
Les sages n’en ont pas d’aussi beaux que les fous !”
Dépressifs seulement? Vous avez oublié que le peuple français est un peuple Chiant!
Je découvre seulement cette analyse percutante, qui rejoint tout ç fait mon observation.
Il sufit de voir le “face à la crise” de deux pays voisins et fortement endettés : la France et la Belgique.
Le belge n’a rien changé à ses habitudes, la contraction de la consommation a été minimale , voire nulle, et notre seule souffrance celle de nos exportations françaises, qui ont coulé à pic ! Pourquoi, alors que dans l’ensemble, les consommateurs n’étaient pas touchés.
Hier, sondage du souhait des belges : alors que les français sont solidaires des Chypriotes (par peur !) et ne veuoent plus d’austérité
(surtout ceux qui n’en ont pas vu la couleur), les belges se prononcent à 83 % pour la priorité à l’équilibre des finances publiques et la résorption de la dette, et exigent de puissantes réformes structurelles.
Le chômage vient loin derrière, montrant que les belges ont compris que ce chômage est une conséquence d’une situation globale, et qu’il faut avant tout soigner les causes.
Pendant cd temps, le français claque des dents, et réclame plus de pain et de jeux 🙂