Draghi et la BCE servent à éviter la démocratie

Depuis quand Bruxelles laisse-t-elle les points et les virgules des traités faire obstacle à ce qu’elle veut faire ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Draghi et la BCE servent à éviter la démocratie

Publié le 3 août 2012
- A +

Depuis quand Bruxelles laisse-t-elle les points et les virgules des traités faire obstacle à ce qu’elle veut faire ?

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume Uni.

Mario Draghi – président de la BCE

La Banque Centrale Européenne va faire subrepticement ce que les gouvernements des États membres n’osent pas faire ouvertement : transférer de l’argent de l’Allemagne et de ses satellites vers les États sinistrés méditerranéens. La BCE a pour plan d’éponger des mauvaises dettes en imprimant plus d’argent, de façon très similaire à ce que la Banque d’Angleterre a déjà fait. Dans les deux cas, les épargnants et les retraités seront expropriés pour sauver des gouvernements en découvert et des banques.

Un certain nombre de politiciens allemands se sont plaints qu’une telle intervention est illégale. L’UE applique simplement via la politique monétaire ce qu’il lui est expressément interdit de faire via la politique fiscale.

Bienvenue dans mon monde, Genossen (camarades en Allemand, NdT). Depuis quand Bruxelles laisse-t-elle les points et les virgules des traités faire obstacle à ce qu’elle veut faire ? Elle a ignoré les règles quand elle a étendu son autorité aux affaires d’environnement, et encore quand elle a établi un instrument commun de politique étrangère. Elle a enfreint la loi quand elle a ratifié le traité de Maastricht malgré le “Non” du Danemark. Et bien sûr, elle a violé toutes les règles quand elle a établi le fonds de sauvetage. Comme l’a dit votre chancelier (Angela Merkel, NdT) : “les traités sont bien clairs, il n’y a pas de possibilité de sauver un État”.

La beauté de l’achat d’obligations d’État, d’un point de vue bruxellois, c’est que ça élimine tout besoin de votes par les parlements, de référendums, ou d’autres procédures de ratification. Le chef du goupe FDP au Bundestag, Rainer Brüderle, se plaint que le budget allemand “n’est pas un magasin en self service”. Mais je crains que c’est précisément ce qu’il est devenu. Et il n’y a rien que vous, ou aucun représentant élu, ne puisse y faire.

En 1942, dans une émission radio à Londres, Charles de Gaulle a avancé l’argument que “la démocratie et la souveraineté nationale sont la même chose”. Et c’est maintenant prouvé. De façon à nier la deuxième, les eurocrates ont encore dû écraser du pied la première. Nous avons désormais un gouvernement par et pour la nomenklatura de Bruxelles. Le projet est accompli.

—-
Sur le web.

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Je n’aime pas l’UE, mais l’argument “la démocratie et la souveraineté nationale sont la même chose” n’en est pas un, c’est juste une citation. Il suffit d’un contre pouvoir à l’UE pour avoir sa souveraineté, pas forcément de la démocratie

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
3
Sauvegarder cet article
Le rapport commandé par la commission européenne de Bruxelles  à Enrico Letta publié en avril 2024 sur l’avenir du marché unique ne devrait donc pas suffire,  puisque cette même institution a commandé à l’ancien président de la  Banque Centrale Européenne Mario Draghi un rapport sur la compétitivité remis à la présidente de la commission Ursula Von der Leyen en octobre 2024. Un rapport décevant

Le texte propose 170 propositions autour du thème de l’accroissement de l’innovation, l’harmonisation juridique, le développement de l’intelligence ar... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article
La croissance économique en Europe connaît un ralentissement notable depuis le milieu des années 2000. A parité de pouvoir d'achat (PPA), le PIB européen est aujourd'hui inférieur de 12 % à celui des États-Unis, alors qu'il était supérieur de 4 % il y a deux décennies. La croissance américaine a ainsi été deux fois plus rapide que celle de l'Europe sur la période. Cette divergence tend hélas à s'accentuer, avec des répercussions directes et durables sur le niveau de vie des Européens...et sur le contexte politique. Autant dire que le rapport Dra... Poursuivre la lecture

L’Union européenne, c’est vraiment une réussite : non seulement elle nous permet de faire l’expérience sur le sol européen d’une guerre essentiellement paisible, mais en plus, elle nous garantit une économie en croissance maîtrisée, bien à l’abri des tonitruantes innovations qui menacent régulièrement les citoyens européens de leurs bienfaits un peu trop positifs.

Ouf ! Sans les subtils efforts du commissaire Breton et de toute la Commission européenne derrière lui, les citoyens européens auraient été confrontés à l’arrivée de l’iPhone... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles