Législatives, retour sur les vrais résultats

Au deuxième tour, 77,3% des électeurs n’ont pas voté pour la « majorité absolue ». 78,4% n’ont pas voté pour la principale opposition. Une majorité d’électeurs a choisi de ne pas s’exprimer.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
législatives 2012

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Législatives, retour sur les vrais résultats

Publié le 22 juin 2012
- A +

Au deuxième tour des législatives, 77,3% des électeurs n’ont pas voté pour la « majorité absolue ». 78,4% n’ont pas voté pour la principale opposition. Une majorité d’électeurs a choisi de ne pas s’exprimer.

Par Nick de Cusa.

Les vrais résultats d’une élection sont la part de l’électorat obtenue par chaque parti ou candidat. L’électorat étant la totalité des personnes ayant le droit de vote.

Les résultats donnés par les médias, en pourcentage des suffrages exprimés, sont donc faux, et ce par une très large marge.

Pour connaitre les vrais résultats, il faut tenir compte des électeurs ayant choisi de ne pas s’exprimer. Ceux-ci sont à ranger en 3 catégories :

  • Les non-inscrits,
  • Les abstentionnistes,
  • Ceux qui ont voté blanc ou nul.

C’est ainsi que nous avons pu voir que, lors de l’élection à quatre tours que vient de traverser la France, 64% des Français n’ont pas choisi le président « élu », puis, au premier tour des législatives, 82% des Français n’ont pas choisi la coalition qui prétendait à une « majorité absolue ».

Ce premier tour est de fait le plus important pour connaitre la représentativité des politiciens en présence, puisqu’il donne le choix spontané des Français, avant élimination de grand nombre de candidats qu’ils préfèrent. Gardons donc à l’esprit, quand on nous rebat les oreilles de termes tels que, « les gagnants », « la majorité », voire encore « les représentants du peuple », que nous parlons d’un groupe de personnes que 82% des électeurs n’ont pas choisi.

Pour en finir avec cette trop longue série d’élections, produisant un si criant déficit de légitimité représentative, nous vous donnons ici également les résultats du deuxième tour des législatives. Ces résultats tiennent compte des non-inscrits, soit environ 8% des électeurs – à charge pour les gardiens des registres de nous donner le chiffre exact – des abstentionnistes, et de ceux qui ont voté blanc ou nul.

Les résultats, calculés à partir des données officielles, sont les suivants :

  • Électeurs ayant choisi de ne pas s’exprimer : 51%, majorité absolue,
  • Coalition PS, dite « majorité absolue » : 22,7% (77,3% des électeurs n’ont pas voté pour eux),
  • UMP et proches, « droite de gouvernement » : 21,6% (78,4% des électeurs n’ont pas voté pour eux).

législatives 2012

En ce qui concerne les partis considérés par nos commentateurs attitrés comme n’étant pas « de gouvernement », le deuxième tour ne nous dit rien sur eux puisque le rôle du premier tour est essentiellement de les éliminer. Nous entendons par là le FN, l’extrême droite, les communistes et gauchistes, et les verts qui sont essentiellement une mouvance gauchiste.

Pourquoi ce calcul de représentativité réelle est-il important de nos jours ? C’est bien simple. Le pouvoir en place est désormais obligé de prendre des mesures face à une détérioration majeure de l’économie, détérioration causée par la gestion déplorable de leurs collègues et de leurs prédécesseurs depuis des décennies, en particulier leur incapacité à faire autre chose que d’augmenter la dépense publique, la masse salariale de l’État (central + autorités locales) et la dette.

Cela signifie qu’ils vont être dans l’obligation de prendre des mesures qui auront un impact primordial sur vos vies, comme par exemple, moins de fonctionnaires, plus d’impôts, de charges et taxes, plus d’inflation et donc moins d’épargne pour les épargnants, baisse des retraites, possibles pertes d’emplois à grande échelle, baisse des prestations sociales (à coût accru), abandon d’une partie de notre souveraineté à d’autres pays, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Bulgarie, ou la Grèce. Pour tous : augmentation du coût de la vie allant de paire avec une baisse effective des revenus nets, et diminution nos économies accumulées.

Plus grave encore peut-être, l’entrée des jeunes génération dans la vie active risque fortement de s’en trouver très difficile, comme c’est déjà nettement le cas, et comme on peut le voir plus encore en Grèce et en Espagne, dont la situation peut être considérée comme un avant goût de ce qui nous attend.

Ces mesures vous seront imposées sous le prétexte que ces gens sont vos représentants.

Les vrais résultats des élections vous permettent de voir par vous-mêmes  à quel point ils le sont réellement.

Voir les commentaires (46)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (46)
  • Les non-inscrits,
    Les abstentionnistes,

    On fait le choix de ne pas s’exprimer, et on ne les a pas forcé il me semble. Il n’y a des lors pas lieu de les prendre en compte.

    Ceux qui ont voté blanc ou nul.

    Devrait être prit en compte comme vote de contestation menant lieu à une annulation de l’élection au delà d’un certain seuil. Ce qui équilibrerait pour ceux au-dessus.

    • Il faut être forcé pour être pris en compte ? (« Les électeurs du PS on choisi le PS. On ne les a pas forcés il me semble. Il n’y a dès lors pas lieu de les prendre en compte »).

      Wow, il va falloir revoir toutes les définitions de la démocratie imaginées jusqu’ici. Enfin du boulot pour les philosophes.

      • Ils ont fait le choix d’un non-choix de vote, des lors ceux qui ont fait un choix de vote n’ont pas à tergiverser sur ces autres. Drôle de conception pour un libéral de ne pas considérer le choix d’un individu.

        Vous vous trompez de combat, le réel souci est de ne pouvoir exprimer une offre politique ne nous convenant pas au travers d’un vote blanc ou clairement identifié comme tel.

        • Le vote blanc est classé non exprimé. Les résultats sont donnés en % des suffrages exprimés, donc les bulletins blancs, vous savez ce qu’ils font avec. Je ne sais pas d’où vient l’idée saugrenue que le vote blanc compte plus que d’être raisonnable et d’aller à la pêche (enfin, si, c’est le prof d’éducation civique et le journaliste bien discipliné qui le répètent sans fin jusqu’à la nausée, au point que quelques % de Français finissent quand même par gober cette blague).

          Bref, il y a juste deux groupes. Un, minoritaire, qui participe à donner une légitimité à cette classe politique. Un autre, majoritaire (lors de ce dernier tour), qui ne donne sa voix à aucun membre de cette classe politique.

        • Ici, votre remarque porte sur ceux qui ont fait un choix face à ceux qui n’en ont pas fait. Soit. Mais ça ne change rien à la réalité des choses : l’écrasante majorité des gens n’a pas choisi le PS, ni l’UMP. C’est comme ça. Un non-choix pour le PS, c’est un non-choix (qu’il s’exprime par l’absence de vote ou par le vote UMP).

          • Concrètement qu’un parti soit élu avec 100% des voix ou 1%… ça ne change strictement rien. De même qu’il n’y aucune différence réelle entre votre blanc et abstention. Ni l’un ni l’autre n’ont jamais empêché un gouvernement de gouverner, ce n’est même pas une gêne.

            • Jamais. Un gourvernement empêché de gouverner parce que sa population ne reconnait plus sa légitimité, ça n’arrive jamais. Même pas gêné. Jamais.

          • « Jamais. Un gourvernement empêché de gouverner parce que sa population ne reconnait plus sa légitimité, ça n’arrive jamais. Même pas gêné. Jamais. »

            Quand on ne peut pas contredire son interlocuteur sur ce qu’il dit on le fait sur ce qu’il ne dit pas. Au passage je te signale que les pays les plus stables politiquement depuis longtemps ne se caractérise pas vraiment par leur forte participation électorale (les USA, l’Angleterre*, la Suisse**).
            As-tu un seul exemple à me citer d’un gouvernement qui a vu sa capacité à gouverner limitée à cause de l’abstention ? Moi je vois pas (il y en a sûrement remarque, mais c’est un peu comme les poissons volants). A l’inverse une forte participation est-elle vraiment un argument efficace contre ses opposants ? Quel gouvernement ne troquerait pas immédiatement une plus forte participation contre plus de parlementaires ?

            L’abstention est un choix parfaitement respectable (je n’ai pas voté aux législatives). Mais ce n’est pas révolutionnaire pour deux sous (sinon j’aurais été voté ^_^). Et cela n’a aucune signification politique en soi (autre que « les gens n’ont pas été voté ») et ne change rien à la légitimité ou non du parlement.

            *en oubliant pas que l’élection majeure là-bas ce sont les législatives, et chez nous les présidentielles.
            **exemple très amusant quand on pense à la critique de la représentativité.

        • La différence entre la personne qui à votée blanc, nulle ou toute autre choses est qu’elle a fait l’effort de faire entendre sa voix. Des lors on peut prendre en compte ce qu’elle a exprimée. La personne qui ne fait pas cet effort là signifie qu’elle n’en a cure car elle n’a pas fait la démarche pour.

          Il y a certes deux groupes et je ne contredis pas qu’il y ait moins de personnes ayant votées pour un parti que la majorité des électeurs. Je ne disconviens nullement de cela (pour h16). Cela amène donc un représentativité limité vis à vis de la population française.

          Plus largement, il y a la question de cette représentativité. Imaginons un pays constitué des membres de ce site. Il y aurait plusieurs courant libéraux qui s’exprimerait lors d’éventuelles élections. Des lors faudrait-il arrêter toutes décisions tant qu l’on a pas 80% d’adhésion à un parti? Je suis à peu près sur qu’entre Nick et moi il y aurait 60-80% des lois sur lesquelles nous serions d’accord, c’est sur les autres pourcentages que le désaccord serait profond et nécessiterait débat et/ou « passage en force » par supériorité du nombre de voix.

          • « La personne qui ne fait pas cet effort là signifie qu’elle n’en a cure car elle n’a pas fait la démarche pour.  »

            Ou alors qu’elle n’est représentée par aucun parti. C’est à eux de faire des efforts pour s’adapter aux citoyens, pas l’inverse.

  • Il faut préciser que le scrutin majoritaire à deux tours découragent les électeurs des courants minoritaires même importants (vous voyez de qui je veux parler)

  • Il serait grand comment le morceau de camembert d’un parti libéral Français ?

  • Le libéralisme en France c’est 3% (Madelin 95) peu après le même score a été obtenu en Russie en 99 par les libéraux.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Fameux pataquès que celui déclenché le week-end dernier par le tout nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (LR) à propos de l'État de droit. Dans un court entretien avec les journalistes du JDD dans lequel il confie d'abord son chagrin et sa colère face à l'effroyable meurtre de la jeune Philippine survenu au moment où il prenait ses nouvelles fonctions, il conclut crûment, crânement, en affirmant que : "L’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré. (…) La source de l’État de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain."... Poursuivre la lecture

Pour Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l’Université Paris 1, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre signale la concrétisation d’une alliance entre Emmanuel Macron et Les Républicains, mais aussi la position de force du Rassemblement National. Entretien.

 

Michel Barnier vient d’être nommé Premier ministre. Que signifie ce choix d’Emmanuel Macron ?

Frédéric Sawicki : La première chose à souligner, c’est que Michel Barnier vient de la droite et qu’il a forcément reçu le soutien d... Poursuivre la lecture

La polarisation politique et territoriale met en échec le système électoral majoritaire français, plongeant le pays dans un no man’s land institutionnel. La France est face à un dilemme historique : réactiver son système majoritaire par le césarisme, ou consentir à adopter un modèle consensuel.

 

Depuis quelques semaines, on ne compte plus les tribunes et interventions de politiques ou intellectuels en faveur de la proportionnelle, dont on vante à juste titre la capacité à mieux représenter la diversité de la... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles