Mercredi soir, les deux candidats à la présidence française ont offert un piètre débat télévisé aux Français.
Par Guy Sorman.
Hollande et Sarkozy, blanc bonnet et bonnet blanc, sont parvenus à ne pas évoquer les trois impératifs de la présidence à venir :
- la place de l’État à réduire dans la société française pour restaurer le marché et la responsabilité,
- la question de l’intégration financière européenne,
- et la nécessaire flexibilité du marché du travail.
Rien dans leurs propositions, qui n’auront engagé que ceux qui ont écouté et compris, ne permettrait de ressusciter l’économie, de créer des emplois ni de sauver l’Union européenne.
Un Martien aurait de surcroît été incapable de distinguer le socialiste du libéral, les deux surenchérissant dans l’étatisme au carré, au point de s’attribuer des taux de croissance : cette mort des idéologies pourrait être une garantie d’apaisement politique si elle ne révélait pas aussi une absence effrayante de vision.
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Sur le web.
« Le degré zéro du débat politique » http://t.co/GQCbRxj7 via @Contrepoints
« Le degré zéro du débat politique » > « une absence effrayante de vision » http://t.co/Fg8sc6fb (via @pierrechappaz)
En même temps, si l’un des 2 candidats avait détaillé ses propositions dans ce sens (la place de l’État à réduire / l’intégration financière européenne / la nécessaire flexibilité du marché du travail), je ne crois pas qu’il aurait été élu.
Selon ce point de vue, le fait qu’ils n’en aient pas parlé nous a évité des bêtises démagogiques et les déceptions associées (dans les 2 cas : que ces bêtises soient vraiment appliquées ou non).
Bref, selon un point de vue positif, l’avenir est encore ouvert.