Troubles de la lecture : le témoignage d’une orthophoniste

L’immense majorité des enfants qui arrivent chez les orthophonistes pour trouble de la lecture ne viendraient pas consulter si on leur apprenait à lire avec une méthode syllabique

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
lecture

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Troubles de la lecture : le témoignage d’une orthophoniste

Publié le 1 avril 2012
- A +

De nombreux orthophonistes s’accordent pour dire que l’immense majorité des enfants qui arrivent pour trouble de la lecture ne viendraient pas consulter si on leur apprenait à lire avec une méthode syllabique. Témoignage d’une orthophoniste.

Un article de SOS Éducation.

Orthophoniste en libéral depuis cinq ans dans une petite ville de province, je suis en colère de voir chaque semaine des enfants arriver au cabinet uniquement à cause de la méthode de lecture utilisée par leur enseignant.
Je ne jette pas la pierre aux instituteurs,  la plupart ne savent pas quelles sont les méthodes les plus efficaces. Mais certains n’acceptent pas non plus nos remarques, pourtant formulées avec le plus de délicatesse possible.

De nombreux orthophonistes s’accordent pour dire que l’immense majorité des enfants qui arrivent pour trouble de la lecture ne viendraient pas consulter si on leur apprenait à lire avec une méthode syllabique. Nous en avons assez de faire du soutien scolaire. Mais si nous ne le faisons pas, qui sortira ces enfants de l’illettrisme lorsque les instituteurs ne veulent pas changer de méthode ? Je me permets de rajouter que cela se fait aux frais de la sécurité sociale. La société paie très très cher les errances pédagogiques d’un petit groupe qui a voulu tout révolutionner.

Bien sûr que si la méthode syllabique était de nouveau utilisée, je perdrais la moitié de mes patients venant pour troubles de lecture, mais je m’en réjouirais. Cela signifie que ne viendraient chez moi que ceux qui en ont vraiment besoin (vrais dyslexiques, handicapés etc). Et cela réduirait les délais d’attente indécents que nous avons aujourd’hui.

Par pitié, revenons à la raison !!

A.D., Haute Savoie

—-
Sur le web

Découvrez la sélection de méthodes syllabiques de SOS Éducation  en cliquant ici.

Voir les commentaires (10)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (10)
  • C’est malheureusement vrai!!! Nombreux sont nos jeunes qui ne savent ni lire ni écrire ( en terminale S et ES) bref qui n’ont pas acquis les alphabets fondamentaux. Le problème c’est que le mal est fait et comme un cancer rongera l’éducation nationale.La solution pour les parents viendra d’une école libre et ambitieuse loin du pouvoir de l’Etat.

    • Qu’est ce que vous entendez par « ni lire ni écrire » et en terminal S, je vois mal un analphabète aller au lycée.

      • Un analphabète ne sait ni lire ni écrire.
        Un illettré n’a que des bases rudimentaires en écriture et lecture.

        L’emploi d’analphabète est usurpé, certes, par abus de langage.
        Mais il est vrai que j’ai vu à la Fac des étudiants qui ânonnaient pour lire un simple énoncé.
        La question est : comment ont-ils pu passer le filtre, la sélection du Bac???
        Parce que cette épreuve a été fortement dévaluée et ne représentent plus rien !!!

  • Votre honnêteté vous honore

  • En complément de cet article, lire « Dyslexie : une vraie fausse épidémie » de Colette Ouzilou, l’un des meilleurs livres sur les ravages de la méthode globale en particulier et de l’école de Philippe Meirieu & co en général.

  • c’est bien vrai !! ma fille aînée( 25 ans) avait de gros problème au cp(lire un texte les yeux au plafond, j’appelle ça un problème…), en milieu d’année, j’ai envoyé promener ses devoirs pour lui apprendre la méthode syllabique, elle est devenue la meilleure de sa classe en français (lecture et compréhension de texte) jusqu’en 1ère. Son instit de l’époque a critiquée le fait que ma fille déchiffre les mots et ne lit pas couramment comme les autres (sic) et je lui ai répliqué » donner à lire à ma fille un mot nouveau et elle le déchiffrera, mais vos autres élèves en seront incapables ! notre écriture se déchiffre madame, on apprend pas par coeur des mots entiers, ce ne sont pas des idéogrammes !! » Ma petite dernière de 6 ans, je viens de la retirer du cp, problème de pédagogie, de violences à l’école, ect, bref, y en a marre, je pratique l’instruction en famille, et ce n’est pas facile de lui désapprendre à « deviner » les mots !! c’est terrible ! mais ça commence à rentrer….Et surtout, on a le temps de revenir sur les exercices, tant que ce n’est pas acquis ( sans les bases on ne peut rien faire), ce qui n’est pas le cas à l’école,ou les classes sont surchargées et les profs un programmes à boucler coûte que coûte…J’ai pu constater que leur méthode n’est que du survolage, où les mots sont appris par coeur pour les évaluations, évaluations qui ne sont que de la poudre aux yeux.

  • Oups, je ne me suis pas relue, il y a plein de fautes….!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mario Vargas Llosa, dont nous avions récemment présenté l’un des derniers ouvrages, et qui a fait régulièrement l’objet de nombreuses chroniques sur Contrepoints depuis quelques années, est aussi le prix Nobel de littérature de 2010.

Les éditions Gallimard ont édité la conférence qu’il a donnée à cette occasion, véritable éloge de la lecture et de tout ce qu’elle recèle à la fois comme trésors, comme potentiel de résistance au conformisme et comme moyen de défendre les libertés.

 

« Ce qui m’est arrivé de plus important... Poursuivre la lecture
2
Sauvegarder cet article

Définir le contenu des programmes d’enseignement n’est pas simple. Il faut choisir et donc éliminer. Les priorités sont variables selon les milieux sociaux, les croyances idéologiques ou religieuses, les engagements politiques.

Mais le choix fondamental reste toujours le même.

Dans une démocratie, l’école doit-elle instruire ou éduquer ? En réalité, il faut nécessairement répondre : les deux, mon général. Tout est une question de nuances dans ce domaine.

 

Pas d’instruction sans éducation

Que l’on se situe au ... Poursuivre la lecture

Michel Desmurget est l’auteur notamment de La Fabrique du crétin digital, ouvrage sorti en 2019. Docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, il s’appuie sur ses travaux, ainsi que sur de très nombreuses études approfondies qui ont été menées à travers le monde, pour mesurer l’impact de la lecture sur l’intelligence dès le plus jeune âge, et d’autres qualités humaines essentielles qu’elle permet de développer.

Le constat est sans appel : le poids écrasant du digital, dans ce qu’il a de moins reluisant, au détriment du... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles