Selon un sondage exclusif Ifop pour Le Cri du Contribuable et Contribuables Associés, 81 % des Français sont favorables à la fixation d’un plafond des aides sociales perçues par un même bénéficiaire. La fraude joue un rôle très important dans les déficits sociaux pour les deux tiers des électeurs de droite, mais pour à peine plus d’un quart des électeurs de gauche.
Analyse par Michel Brulé, fondateur de l’institut BVA.
Le débat sur la réduction de nos déficits publics occupe une place centrale dans la campagne présidentielle. La Cour des comptes vient de rappeler que ces déficits ne se résorberaient pas sans un effort important du coté de la dépense publique.
Budget de l’État, dépenses des collectivités locales et budget social de la nation doivent faire l’objet d’une authentique politique de rigueur, celle qui ose enfin dire son nom.
La chasse aux abus au sein de notre système de protection sociale peut s’avérer un terrain sensible. En témoigne le tumulte soulevé par la suggestion de Nicolas Sarkozy de procéder à un référendum sur l’indemnisation du chômage.
Qu’en pensent les Français ?
D’abord que la fraude aux aides sociales n’est pas un phénomène marginal : pour un Français sur deux, il s’agit d’un facteur très important du déficit des régimes sociaux, pour neuf sur dix d’un problème important.
L’importance de la fraude dans le déficit des régimes sociaux
Question : Diriez-vous que les fraudes aux allocations sociales sont un facteur important ou pas important du déficit des régimes sociaux ?
TOTAL Important 87 %Â
Très important 48 %
Assez important 39 %
TOTAL Pas important 13 %Â
Peu important 11 %
Pas important du tout 2 %
Ce sentiment d’une fraude massive se retrouve dans toutes les catégories de la population, avec une pointe chez les ouvriers, où 62 % jugent la fraude très importante.
À droite comme à gauche, on estime le phénomène important, mais à des degrés divers : la fraude joue un rôle très important dans les déficits sociaux pour les deux tiers des électeurs de droite, mais pour à peine plus d’un quart des électeurs de gauche.
Les électeurs du Front national sont les plus sensibilisés à cette question, avec plus des trois quarts qui accordent à la fraude un poids très important dans le creusement des déficits.
Deux remèdes aux fraudes
Face à ce sentiment d’un gisement important d’économies potentielles, nous avons testé deux initiatives pour tenter d’y remédier. La première consisterait à appliquer la suggestion de la Cour des comptes de créer une carte d’identité biométrique infalsifiable, permettant de connaître toutes les aides perçues par un individu.
L’adhésion à la création d’une carte d’identité biométrique
Question : La Cour des comptes a proposé la création d’une carte d’identité biométrique infalsifiable. Celle-ci permettrait de connaître toutes les aides perçues par un bénéficiaire. Vous personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à cette proposition ?TOTAL Favorable 86 %
Tout à fait favorable 54 %
Plutôt favorable 32 %TOTAL Opposé 14 %Â
Plutôt opposé 11 %
Tout à fait opposé 3 %
La seconde instituerait un plafond au montant des aides qu’un même individu peut percevoir.
L’adhésion à la fixation d’un plafond aux aides perçues par un même bénéficiaire
Question : Êtes-vous favorable ou opposé à ce que l’on fixe un maximum au montant des aides sociales perçues par un même bénéficiaire ?
TOTAL Favorable 81 %Â
Tout à fait favorable 39 %
Plutôt favorable 42 %TOTAL Opposé 19 %Â
Plutôt opposé 15 %
Tout à fait opposé 4 %
Chacune de ces suggestions recueille un large soutien dans l’opinion : 86 % approuvent la carte infalsifiable (une suggestion à laquelle s’opposent les syndicats) ; 81 % approuvent le plafonnement des aides.
Une différence apparaît cependant dans l’intensité de ce soutien : 54 % d’attitudes très favorables à la carte d’identité biométrique, 39 % d’opinions très favorables au plafonnement des aides sociales.
L’analyse sociologique confirme la forte sensibilité des ouvriers à la fraude, se manifestant par un soutien très large à chacune de ces deux initiatives permettant de la combattre.
L’analyse politique suggère que c’est un terrain plus favorable à la droite qu’à la gauche, dans la mesure où on trouve un soutien de principe très étendu à ces mesures anti-fraude dans l’ensemble du corps électoral, mais avec une intensité bien plus élevée à droite.
Si la fraude aux aides sociales et les moyens de la combattre doivent faire l’objet d’un débat pendant la campagne présidentielle et que gauche et droite s’y affrontent, cette dernière se trouvera sur un terrain plus propice aux idées de ses électeurs, tout en bénéficiant d’un vaste soutien populaire débordant largement ses seuls partisans.
Lire le sondage dans son intégralité.
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Sur le webÂ
Etude réalisée par l’Ifop pour Contribuables Associés sur un échantillon de 1004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé(e) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) du 7 au 9 février 2012.
RT @Contrepoints: 81% des Français pour un plafonnement des aides sociales: http://t.co/7w1MrrpE
81% des français pour un plafonnement des aides sociales. #secu #excellent @Contrepoints
http://t.co/CitGjX67
A lire : 81% des Français pour un plafonnement des aides sociales http://t.co/y7gwhws0
81% des Français pour un plafonnement des aides sociales http://t.co/0FeABE4x
Ce sondage est étrange, car la perception d’un problème ce n’est pas la même chose que l’étendue du problème.
Le montant de la fraude est il déterminable ?
http://www.rue89.com/2012/02/29/ils-ont-droit-aux-aides-sociales-mais-ne-les-demandent-pas-229797
Sondage “cheap” complètement manipulatoire. Pas sérieux.
Déjà la première question :
“Diriez-vous que les fraudes aux allocations sociales sont un facteur important ou pas important du déficit des régimes sociaux ?”
Faudrait voir les réponses si, au préalable, l’interviewer précisait que la fraude aux allocations sociales c’est au pire (rapport Tian de 2011) 2 à 3 milliards par ans. Les déficits sociaux c’est 20 milliards environ. Récupérer 2 à 3 milliards c’est pas mal, mais ce n’est pas “un facteur important” de déficit.
En revanche, la fraude aux cotisations sociales (grosso modo le travail au noir), c’est 8 à 15 milliards d’Euros selon le même rapport. Et là , pour le coup, c’est un facteur important de déficit.
La fraude aux allocations consiste à mentir, tricher et faire croire qu’on a travaillé pour voler des allocations. Le travail au noir revient à oublier de déclarer un travail réellement effectué. Objectivement, le premier cas est un crime tandis que le deuxième, puisqu’il y a eu création de richesse, est un délit mineur.
Par ailleurs, les sondés ont-ils conscience que les retraites sont des aides sociales ? Pas si sûr, compte tenu du résultat…
En complément, IfrapNaz se méprend sur la cause fondamentale du déficit.
Le déficit est lié au caractère public et obligatoire des diverses allocations. Des structures privées en concurrence ne pourraient se maintenir en déficit très longtemps et se trouveraient rapidement évincées au profit de structures bénéficiaires. Le déficit social perdure uniquement parce que le système d’aide sociale est public et monopolistique.
Même si on parvenait à supprimer le travail au noir, on en récupérerait pas tous ces milliards car les travaux ne seraient tous simplement pas réalisés. c’est comme le piratage informatique, il ne suffit pas de multiplier les copie pirates par leur valeur à la vente pour définir la perte potentiel mais prendre en compte le fait qu’une infime partie des pirates auraient acheter le produit au tarif proposé…