L’économisme de gauche le plus archaïque est bien parti pour revenir peu ou prou aux affaires et, avec lui, le magistère d’économistes théoriciens non-pratiquants, comme Élie Cohen, réputé faire consensus. L’objectivité et l’omniscience prêtées à ceux-ci par ce dernier reposent depuis longtemps sur un dosage subtil et pourtant largement déséquilibré entre libéralisme et interventionnisme d’État agrémenté d’antinucléarisme « raisonnable ».
Dans cette caste séculairement omniprésente sur les plateaux télé, on trouve le dis...
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Voici quelque chose de très peu dit, ou pas du tout : dans le programme de Hollande, il y a deux sortes de projets : 1/ ceux auxquels le candidat tient et qu’il s’efforcerait de réaliser s’il était élu, et 2/ ceux qu’il n’a pas l’intention de réaliser pour la bonne raison soit qu’il les juge en fait sans intérêt, soit parce qu’il sait qu’ils ne sont pas réalisables pour une raison financière ou autre. On dira : « mais alors pourquoi cette deuxième catégorie figure-t-elle dans le programme ? » Pardi, pour séduire, pour enthousiasmer, pour faire rêver ceux qui ont besoin de rêver.
Quand la bande de Sarkö dénonce l’impossibilité financière de certains projets de Hollande, il savent très bien en réalité que Hollande le sait aussi bien qu’eux.
Maintenant, les gens qui n’aiment jamais qu’on leur dise : « vous n’aviez pas pensé à ça » diront : « c’est la même chose pour tous les programmes électoraux ». Plus ou moins, et parfois très peu. Il arrive qu’un programme sans démagogie puisse l’emporter. Bayrou a un programme dénué de démagogie.