Le soutien à l’agriculture n’a jamais été aussi bas

Les prix élevés des matières premières expliquent ce niveau sans précédent

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le soutien à l’agriculture n’a jamais été aussi bas

Publié le 22 septembre 2011
- A +

Le soutien public à l’agriculture dans les pays de l’OCDE est tombé à 18% des recettes agricoles totales en 2010. Les prix élevés des matières premières expliquent ce niveau sans précédent.

Le soutien aux producteurs s’est établi à $227 milliards (€172 milliards) dans les pays de l’OCDE en 2010, confirmant une tendance à la baisse entamée depuis longtemps. Le rapport de l’OCDE Politiques agricoles : suivi et évaluation 2011 souligne que le soutien public est toujours dispensé en majeure partie de telle sorte qu’il fausse la production et les échanges, et ne contribue guère à améliorer la productivité et la compétitivité, à assurer une utilisation durable des ressources ou à aider les agriculteurs à faire face aux risques.

Du fait de budgets publics plus restreints et que les exploitants vendent leurs produits à des prix très élevés, les pouvoirs publics devraient commencer à recentrer les aides consacrées au soutien des revenus agricoles sur des mesures ayant des avantages à long terme pour l’économie alimentaire mondiale . Le moment est venu de réformer le soutien à l’agriculture.

Le niveau du soutien varie énormément entre les pays de l’OCDE. Sur la période 2008-10, c’est la Nouvelle-Zélande qui affichait le niveau le plus bas en proportion des recettes agricoles, à savoir 1%, suivie de l’Australie (3%), puis du Chili (4%). Les États-Unis (9%), Israël et le Mexique (12%) et le Canada (16%) se sont eux aussi situés en dessous de la moyenne de l’OCDE.

Cliquez ici pour télécharger les donnée dans Excel.

L’Union européenne a ramené le niveau de son soutien à 22% du revenu agricole, mais elle continue de dépasser la moyenne de l’OCDE. À l’autre extrémité du spectre, se trouvent la Corée (47%), l’Islande (48%), le Japon (49%), la Suisse (56%) et la Norvège (60%) où le soutien aux agriculteurs reste relativement élevé.

Dans les économies émergentes, le soutien à l’agriculture est généralement beaucoup plus modeste qu’au sein de l’OCDE, mais il varie aussi dans le temps et d’un pays à l’autre. Globalement, le soutien est très inférieur à la moyenne de l’OCDE en Afrique du Sud, au Brésil et en Ukraine, tandis qu’il s’en rapproche en Chine et la dépasse désormais en Russie.

La hausse de la demande mondiale de produits alimentaires, l’augmentation des prix, la volatilité croissante des marchés et les pressions de plus en plus fortes sur les ressources plaident pour une remise en question du statu quo. Les pays devraient mettre l’accent sur l’amélioration de la productivité agricole, de la durabilité et de la compétitivité à long terme, et non plus sur des actions qui faussent les marchés. De même, la politique agricole devrait appuyer davantage la recherche, l’innovation et l’enseignement. La volatilité devrait rester élevée et le changement climatique suscite de plus en plus d’inquiétude. Dans ce contexte, il faudra aux agriculteurs des systèmes globaux de gestion des risques à même de répondre au mieux à leurs besoins. Les pouvoirs publics devraient favoriser le développement d’outils fondés sur le marché et ne rien faire qui interfère avec la gestion des risques classiques par les exploitants eux-mêmes.

La hausse des cours agricoles crée des possibilités pour les agriculteurs, mais le niveau élevé et la volatilité des prix alimentaires ont des conséquences particulièrement graves pour les pauvres de la planète, qui consacrent une forte proportion de leur revenu disponible à l’alimentation. Et ce sont les politiques propices à l’accroissement de la productivité agricole et de la résilience à long terme qui apporteront une solution sur la durée.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Étudiant les cours d’eau et les zones de Méditerranée depuis plus d’une trentaine d’années, Christophe Mori, maître de conférences à l’Université de Corse, alerte de l’allongement des sécheresses, de ses dangers, mais aussi des opportunités pour tisser de vrais partenariats stratégiques entre les pays autour de cet enjeu qu’est l’or bleu.

Entretien paru dans la revue Conflits avec Christophe Mori, hydrobiologiste et maître de conférences à l’Université de Corse. Propos recueillis par Yannick Campo.

Quel est l’état des ... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

La Russie est devenue une puissance agricole, indépendamment des sanctions imposées par les Occidentaux. Elle se sert de sa puissance agricole pour établir des liens diplomatiques avec des pays amis et pour peser sur l’ordre du monde.

Par Thea Dunlevie, diplômée du programme d’études de sécurité de l’université de Georgetown.

 

Selon sa dernière stratégie de développement, la Russie prévoit de consolider sa puissance mondiale en dominant les marchés agricoles internationaux et en sapant l’ordre agricole mondial dirig... Poursuivre la lecture

La compétitivité c’est la capacité, pour une entreprise, un secteur d'activité ou une économie, à faire face à la concurrence et gagner des parts de marché. Cette compétitivité est devenue une clé essentielle de la prospérité d’un pays avec l’accélération de la mondialisation des échanges depuis 40 ans. Entre 1980 et 2022, le commerce mondial a été multiplié par 7,8 (Source : FMI, World Economic Outlook, avril 2023).

Par Flavien Neuvy. Économiste, maire UDI de Cébazat, conseiller départemental du Puy-de-Dôme.

 

Lorsq... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles