Maîtres chez nous

Si vous pensez que ça chiale avec les gaz de schiste, attendez de voir quand les éoliennes vont arriver

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Éoliennes (Crédits : Aoedieart, licence Creative Commons)

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Maîtres chez nous

Publié le 28 décembre 2010
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Si vous pensez que ça chiale avec les gaz de schiste, attendez de voir quand les éoliennes vont arriver.

Durant les quatre prochaines années, on va planter dix fois plus d’éoliennes au Québec qu’il y en a en ce moment. Surtout dans l’est du Québec, en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Hydro-Québec a besoin de kWh pour augmenter sa puissance. Elle a donné le feu vert à des firmes privées pour les lui souffler.

Ces « marguerites géantes » charment peut-être les écolos montréalais, mais pas les résidents de la campagne. Imaginez voir atterir une tour à hélices de 20 étages à trois cents mètres de votre maison. Les opposants craignent le bruit des pales, les impacts des infrasons sur leur santé, et la baisse de valeur des maisons.

Comme pour les gaz de schiste, ça va gueuler. Ça va protester. Parce qu’on y voit la même zizanie, le même amateurisme du gouvernement dans le dossier. Des promoteurs qui se pointent avec des valises pleines d’argent pour offrir des redevances. Des agriculteurs mal renseignés qui signent n’importe quoi. Des maires qui négocient en cachette sans consulter les citoyens…

Pour une VRAIE nationalisation

On va faire quoi ? On va exiger un moratoire sur les éoliennes. On va demander l’avis du BAPE. On va accuser le gouvernement de copiner avec le privé. Certains – c’est déjà commencé – vont dire : nationalisons l’éolien !

Vous savez quoi ? Je suis d’accord.

Si ça prend la création d’un « Éole-Québec » ou d’un « Québec schiste » pour débloquer des projets capables d’amener des revenus dont nous avons cruellement besoin, je dis oui. Tant qu’on respecte les normes environnementales et qu’on dédommage les citoyens affectés.

Mais attention. Je veux une vraie société publique. Publique comme dans « au peuple ». Pas « aux fonctionnaires et aux politiciens ». Grosse différence. Le profit du gaz, du pétrole ou du vent, on l’envoie aux citoyens. Directement. Un retraité à Longueuil, un chèque. Une famille de trois dans Villeray, trois chèques. Pour les plus démunis, des plus gros chèques.

Je suis convaincu qu’on verrait, pour une fois, des gens sortir dans la rue EN FAVEUR des projets.

Hydro-Québec aussi

Faisons pareil avec Hydro-Québec. Hydro appartient aux politiciens et aux bureaucrates, pas à nous. Chaque année, ce monopole donne $2G en dividende au gouvernement. Une bonne partie finit en subventions aux copains chefs d’entreprise, en bonbons à des groupes d’intérêts, en gaspillage… et une partie finance les programmes sociaux. Préféreriez-vous payer votre hypothèque avec votre chèque ? Mettre de l’argent de côté ? Acheter une paire de souliers neufs au petit ? Ce serait votre choix. Votre profit.

Vous trouvez l’idée radicale ? Devinez qui l’a proposé avant moi : André Caillé, ancien patron d’Hydro-Québec. Le même qui représente aujourd’hui les entreprises de gaz de schistes. « Ce serait une bonne idée de payer un dividende directement aux citoyens (…) Tout bien considéré, ne sont-ils pas les mieux placés pour faire les choix qui les concernent », disait M. Caillé en 2006, dans le livre L’énergie sans frontières.

Il ajoutait un argument de taille : les Québécois payent leur électricité moins chère que ce qu’elle coûte à produire dans les barrages – Hydro perd de l’argent avec nous. Si on touchait directement les profits, on accepterait plus facilement de hausser les tarifs. (Qui s’en plaindrait si le profit revient dans nos poches ?) Et on consommerait l’électricité de façon plus responsable. Ça créerait des surplus, qu’on pourrait exporter aux États-Unis ou en Ontario. Résultat : chaque adulte québécois pourrait recevoir un chèque de $1.500 par année, estimait à l’époque André Caillé. Et ça, c’est en plus du $2G en dividende que le gouvernement reçoit déjà !

On dit que le Québec souffre d’immobilisme. Mais les débats autour des projets énergétiques prendraient une autre allure si on créait un lien direct entre ce développement et la richesse personnelle de chaque Québécois. Si chacun de nous avait l’impression d’être, vraiment, maître chez lui.

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