Par Drieu Godefridi.
Il existe, dans l’actualisation du droit de grève, une gradation : bien que susceptibles d’imposer de facto le repos aux non-grévistes, les arrêts de travail individuels et collectifs sont légaux et reconnus comme légitimes, à condition de respecter un certain nombre de règles minimales, telles que le préavis qui permet, dans les services publics, que soient prises des mesures de sauvegarde.
En France, le droit de grève semble toutefois ne s’épanouir pleinement qu’en dehors des limites de la légalité.
Ainsi des « piquets de grève » qui, empêchant les non grévistes de travailler, méconnaissent leurs droits élémentaires et sont d’ailleurs, régulièrement, l’occasion de violences contre leurs personnes et leurs biens. Ainsi de la mobilisation de ce désormais traditionnel (en France) bouclier humain syndical que sont les lycéens, dont le droit de grève est aussi sensé que, pour les retraités, le droit ne pas recevoir de fessée.
Vient enfin l’arme de destruction massive des syndicats qu’est le blocage des dépôts de carburant, des voies de communication, etc., bref la paralysie de la Nation entière. Du point de vue de la loi pénale, ces actes sont susceptibles de recevoir deux qualifications : voies de fait, et terrorisme. Ils conduisent, dans tous les cas, à piétiner les droits fondamentaux des Français, même lorsqu’ils sont assortis de très opportuns sondages qui prouvent scientifiquement qu’une majorité stalinienne soutient avec une ferveur quasi religieuse « le mouvement ».
D’autres pays que la France ont été, jusque très récemment, gouvernés à la corse. Ainsi de la Grande-Bretagne au début des années quatre-vingt, qui connut une grève insurrectionnelle lorsque son gouvernement décida de fermer des mines qui étaient jugées sans avenir (lequel lui a donné raison). Il était, jusqu’en 1983, littéralement impensable de rappeler ne serait-ce qu’oralement et à titre de lointaine suggestion, aux syndicalistes britanniques, leurs obligations légales, et les droits corollaires de leurs concitoyens. Cela jusqu’au jour où Margaret Thatcher prit et maintient une décision révolutionnaire : appliquer la loi. Sans zèle excessif, en évitant la violence. Simplement, appliquer la loi. En un an, 5987 personnes furent arrêtées et il y eut 1039 condamnations; la peine la plus sévère étant de neuf mois d’emprisonnement.
Le gouvernement Thatcher ramena également les syndicats dans le giron du droit commun de la responsabilité civile, pour permettre aux citoyens dont les libertés publiques – travailler, aller et venir – étaient violées, de poursuivre les syndicats en dommages-intérêts. Le croirez-vous ?, il n’y a pas eu, depuis, de blocage des axes routiers, ou des dépôts de carburant, britanniques.
Deux ans plus tôt, le 3 août 1981, treize mille contrôleurs aériens américains s’étaient mis en grève. Ils voulaient plus d’argent, des semaines de travail réduites et une retraite anticipée. Constatant que cette grève était illégale, le président Reagan refusa de céder, ou même de négocier : il licencia les grévistes. Ce jour-là, le Président et le Congrès retrouvaient la plénitude de leurs prérogatives constitutionnelles.
C’est de cette autorité que la France a besoin. L’autorité de la loi. L’autorité du droit. L’autorité d’un gouvernement qui ne se paie pas de mots, qui désapprend la lâcheté de ses prédécesseurs, qui se sait l’émanation d’un majorité démocratique et l’auteur d’une réforme minimaliste que rien, ni personne, ne devrait le conduire à enterrer, même sous un magnifique gerbe chiraquienne de mots creux.
Accessoirement, la France a besoin d’une Gauche responsable qui se résout, bonne dernière en Europe, à embrasser la modernité.
Vive la loi. Cela ferait du bien au gréviste de respecter le loi et surtout… LES AUTRES. Ils font grèves, c'est leur droit je suis daccord mais il y a tellement de personne dans les rues qui demandent à travailler. Pourquoi ne pas remplacer les grèvistes par ces personnes?
Une gauche de droite vous voulez dire !
Êtes pour le respect de la loi et du droit, c'est d'un parti ou d'un camp?
@LexingtonFr: Ce ne devrait évidemment pas être le cas.
Par contre, être contre la loi et le droit semble bien être l'apanage d'une certaine idéologie et d'un certain camp. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter quels élus, syndicalistes ou responsables d'associations dites représentatives appellent régulièrement soit à des actions illégales, soit à soutenir des personnes dans l'illégalité pour s'en convaincre.
Cela dit, si être gréviste c'est juste mettre un brassard et continuer à aller bosser, ça ne fera jamais bouger les patrons.
C'est bien joli de taper sur les grévistes dans l'illégalité. Mais que dire des salariés qui reviennent de vacances pour s'apercevoir que le patron a fermé l'usine et déménagé toutes les machines ?
"que dire des salariés qui reviennent de vacances pour s'apercevoir que le patron a fermé l'usine et déménagé toutes les machines ?"
Quel est le rapport avec le schmilblique ? il fallait pas partir en congé, prendre des vacances c'est prendre des risques.
« que dire des salariés qui reviennent de vacances pour s’apercevoir que le patron a fermé l’usine et déménagé toutes les machines ? »
Quel rapport ?
C’est quoi cette équivalence pourrie ? devrait-on relâcher tout les criminels après une bavure au ministère de la police ? Cesser de juger les gens après Outreaux ? Licencier tout les employés du monde après un vol dans un stock ? Fermer toutes les PME après une malversation ?
« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » c’est écrit dans la bible, dans les droits de l’homme, dans la loi.
La loi doit s’appliquer partout, elle est là pour protéger les droit fondamentaux des gens et un fait divers ici ne justifie pas son inapplication ailleurs.
« Cela dit, si être gréviste c’est juste mettre un brassard et continuer à aller bosser, ça ne fera jamais bouger les patrons. »
Si la fin justifie les moyens quand la « cause est juste » je vous signale que tout les pourris de la Terre trouvent tous leurs cause juste: Neo-Nazi, KKK, fou de Dieu, extrémistes de tout bord etc. etc.
La droit de grève (cesser le travail) existe et il est largement assez puissant contre un patron quand il est bien utilisé dans le respect de la Loi.