Mazarin l’Italien, d’Olivier Poncet

Une étude historique originale sur le cardinal Mazarin vu d’Italie.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mazarin l’Italien, d’Olivier Poncet

Publié le 20 janvier 2018
- A +

Par Jean-Baptiste Noé.

C’est un livre fort original que vient de publier Olivier Poncet, professeur à l’école des chartes : une étude de Mazarin vue d’Italie. On croyait tout savoir de ce cardinal ministre, mais il reste encore des zones à défricher et à éclairer, notamment ses rapports avec l’Italie, sa patrie de naissance.

Mazarin est un Romain, mais Rome n’est plus dans Rome au XVIIe siècle. Avec 100 000 habitants, la ville est loin derrière Naples, qui en compte 250 000. Les familles se déchirent et l’autorité du pape est toujours en suspens. Mazarin parvient à se glisser dans les réseaux romains pour connaître une réelle ascension sociale, notamment comme diplomate du Saint-Siège.

La France rêve de l’Italie

Depuis le XIVe siècle, l’Italie est la chasse gardée de la France qui rêve de la contrôler. Les Valois ont hérité du royaume de Naples et nombreux sont les rois qui ont fait excursion dans la péninsule afin d’en prendre le contrôle, avec plus ou moins de succès. François 1er y fut défait.

Louis XIII a longtemps combattu dans la vallée de la Valteline pour contrôler l’accès aux cols des Alpes. Ces guerres d’Italie ont duré plusieurs siècles, mais sont de nos jours des oubliées de la mémoire.

Ce livre regroupe une série de conférences données à Rome par Olivier Poncet. L’originalité de l’ouvrage réside dans ce chassé-croisé entre France et Italie, entre goût culturel et affinité politique. À Paris, Mazarin est perçu comme Italien ; à Rome on le voit au service du roi de France. Il se retrouve ainsi entre deux pays. L’ouvrage permet également d’aborder la question de l’Italie au XVIIe siècle, une péninsule bien particulière et différente des siècles antérieurs. Cet ouvrage se lit bien et il apporte d’utiles compléments à la vie du cardinal ministre.

Olivier Poncet, Mazarin l’italien, éditions Taillandier, 2018, 286 pages.

Sur le web

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • « Il [Mazarin] ne fut ni doux ni cruel, parce qu’il ne se ressouvenoit ni des bienfaits ni des injures. Il s’aimoit trop, ce qui est le naturel des âmes lâches. »

    Cardinal de Retz, Mémoires

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Antoine-Baptiste Filippi[1. Antoine-Baptiste Filippi est chercheur au Labiana, CNRS- LISA ; CNRS-ISTA, laboratoire de philologie du politique. Auteur de La Corse, terre de droit ou Essai sur le libéralisme latin (Mimésis philosophie, Prix Morris Ghezzi 2019). Co-auteur de l’ouvrage Napoléon, le politique, la puissance, la grandeur (édition Giovanangeli / l’Artilleur), à paraître en juin.].

Napoléon est-il un anti-modèle pour le libéralisme ? Dirigiste jacobin, dictateur, voire militariste, les qualificatifs qui désignent l’Empereur... Poursuivre la lecture

Dans notre imaginaire, l’Italie nous renvoie à Rome et au Colisée, à la Cité du Vatican, ou plus près de nous, à Cinecittà établie sur une idée de Mussolini, grand admirateur des débuts du cinéma soviétique.

Mais on oublie que l’Italie fut le berceau des banques et du capitalisme.

On lui doit, entre le XIIe et le XIIIe siècle, l’invention de la lettre de change ancêtre du chèque, de la comptabilité analytique et des dépôts à l’origine des banques.

Madelin avait coutume de dire qu’en France, quand on était à court d’idées,... Poursuivre la lecture

2
Sauvegarder cet article

Avec le décès de Silvio Berlusconi s’achève une époque… déjà achevée.

La fin physique du Cavaliere arrive après sa mort politique. Forza Italia, fondée par Berlusconi au début de 1994, est le troisième parti de la coalition qui a amené Giorgia Meloni au Palazzo Chigi. Le patron de la holding Fininvest a eu du mal à accepter de ne plus être le chef de l’alliance de centre-droit qui a pourtant gagné les élections politiques de septembre dernier. Et pour une telle personnalité, la troisième place – après Fratelli d’Italia de Meloni et la ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles