Y a t-il un capitalisme idéal ?

Au-delà de l’offre et de la demande, avec Alain Laurent, à propos de l’ouvrage de Wilhelm Röpke

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Y a t-il un capitalisme idéal ?

Publié le 5 octobre 2010
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avec Alain Laurent, à propos de l’ouvrage de Wilhelm Röpke

Vous pouvez écouter ici l’entretien accordé, sur Canal Académie, par Alain Laurent. Celui-ci commente la réédition de l’ouvrage de l’économiste allemand William Röpke (1899-1966) : Au delà de l’offre et de la demande (Les Belles Lettres) dans lequel il développe sa pensée sur l’économie sociale de marché. Cet ouvrage a été chroniqué sur Contrepoints ici.
« L’économie sociale de marché » dont Wilhelm Röpke est le père spirituel et auquel il donne « le vrai sens » serait-elle la réponse la plus proche de ce « capitalisme idéal » dont on se plait à rêver au lendemain d’une de ses crises les plus profondes ? Sans doute sur bien des points… En effet ce libéralisme protecteur de l’ordre social et moral est l’une des redécouvertes de cette réédition qui éclaire les débats récents de la constitution européenne en soulignant l’extrême importance des thèses « ordo-libérales » (1).

Encore faut-il comprendre « social » autrement que comme une troisième voie entre capitalisme et socialisme ou comme la volonté de faire porter aux marchés une camisole de force et encore moins comme le soutien aux thèses keynésiennes ou à l’Etat providence.

Ce classique de « l’au-delà de l’offre et de la demande » présentée par Patricia Commun se révèle plus que jamais comme l’antithèse de ce que Keynes incarne c’est-à-dire pour Wilhelm Röpke : « l’inflation chronique, l’interventionnisme dépensier et l’irresponsabilité ».

Rien à voir non plus avec « l’économie socialiste de marché » apparue dans l’empire du milieu qui reste à ce jour une énigme. Le modèle que promeut Wilhelm Röpke comme le rappelle le philosophe Alain Laurent renvoie « à un ordre institutionnel protecteur (qui est la marque de l’ordo-libéralisme) mais aussi à un ordre sociétal décentralisé et démassifié et… un ordre éthique fondé sur des valeurs civilisationnelles qui ont fait leur preuve (la propriété privée, la responsabilité individuelle, la loyauté, la préférence pour des petites communautés ouvertes dont les PME allemandes sont un bon exemple, la famille nucléaire) mais certainement pas la cupidité. C’est-à-dire une économie humanisée de libre marché dont le destin « se décide au-delà de l’offre et de la demande » car « le marché et la concurrence sont loin de créer eux-mêmes les conditions dont ils ont besoin… »

Voici une clarification sur un concept d’une brulante actualité.

(1) L’ordo-libéralisme allemand est né dans les années 1930 en réaction au planisme et au libéralisme classique. Aux yeux des ordo-libéraux, le maintien de l’ordre concurrentiel n’est pas naturel et doit constituer un objectif de politique économique parce que le marché est une construction historique qui ne fonctionne que grâce à des règles.

Une autre émission de Canal Académie avec Alain Laurent :

- Alain Laurent : Deux livres pour mieux comprendre la société et la finance

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Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • Ceci résonne de manière antagoniste à ce qu'écrivait Hayek dans la route de la servitude. L'ordo-libéralisme en question, né en Allemagne en 1930, est en fait le degré final du socialisme accepté par la population juste avant qu'il ne se mue dans le totalitarisme.

  • Les commentaires sont fermés.

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