Vie chère : les émeutes coûtent très cher aux Martiniquais et aux contribuables métropolitains 

Après deux mois de violence, la Martinique commence à chiffrer ses dégâts. Le bilan économique et social des violences est catastrophique.
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Vie chère : les émeutes coûtent très cher aux Martiniquais et aux contribuables métropolitains 

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 novembre 2024
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Après deux mois de violence, la Martinique commence à chiffrer ses dégâts. Le bilan économique et social des violences est, selon les premières estimations, catastrophique. Avec des conséquences délétères pour l’ensemble de la population de l’île, déjà en difficulté économique.

 Le mouvement de contestation en Martinique, porté par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afrocaribéens (RPPRAC), continue en Martinique. Son chef de file, Rodrigue Petitot, surnommé « Le R », a été placé en garde à vue le 12 novembre après s’être introduit de force au sein de la résidence préfectorale à Fort-de-France.

En signe de contestation, une centaine de militants du mouvement ont, selon l’AFP, tenté de prendre d’assaut le commissariat de Fort-de-France, faisant subir aux forces de l’ordre des tirs de grenade, de mortiers et même d’armes à feu. Depuis plusieurs semaines, le mouvement contre la vie chère a pris un tournant violent, laissant planer le spectre d’une crise économique sur toute l’île.

Près de 100 millions d’euros de dégâts déjà décomptés

Après plus de deux mois de crise, les premiers bilans tombent. Selon les statistiques de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique (CCIM), 142 entreprises auraient été pillées ou incendiées. Quant à l’emploi, selon la Direction de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS), 1 200 demandes de chômage technique auraient été déposées, représentant près de 1% du total des salariés de la Martinique. Au niveau des violences, la procureure de la République dénombre 134 plaintes déposées – sans aucune condamnation pour l’instant.

De quoi faire hausser le ton aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprise locaux. Emmanuel de Reynal, un entrepreneur local, évoque ainsi, sur le média Contact-Entreprise, « des centaines d’entreprises pillées, saccagées, brûlées, des milliers d’emplois détruits et menacés, des assureurs qui renoncent, des centaines d’heures d’école perdues, des milliers d’hommes et de femmes tétanisés par les menaces, les outrances et les violences, des esprits sidérés par l’expression libérée du racisme, des peurs de rester, des envies de partir, des confiances brisées… ». Le coût des émeutes était, au 28 octobre, estimé entre 78 et 100 millions d’euros, selon les données de la CCIM.

Des sueurs froides pour la filière tourisme

 Certains secteurs sont ainsi particulièrement touchés. Le 27 octobre, Christophe Lupon, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie, évoquait ainsi une baisse de 30 à 35 % du chiffre d’affaires de son établissement. Et la situation s’est aggravée en novembre, Christophe Lupon affirmant que la filière touristique subissait des pertes de chiffre d’affaires de 50 à 90 % « ces deux derniers mois dans les communes du centre », à cause du couvre-feu alors en vigueur à Fort-de-France et plusieurs communes des alentours. Christophe Priam, restaurateur à Fort-de-France, déplorait quant à lui avoir perdu 40 % de son chiffre d’affaires en septembre et 80 % en octobre.

Un coup très dur pour la filière touristique locale, fer-de-lance de l’économie martiniquaise, qui représente 10 % des emplois marchands, qui avait déjà subi les conséquences de la crise sanitaire et avait perdu 40 % de ses visiteurs en deux ans de pandémie. Sur laquotidienne.fr, un loueur de voitures affirmait ainsi récemment subir « une baisse de 20 % » de ses réservations. La Toussaint, traditionnellement porteuse pour le tourisme de l’Île, a vu certaines villes théâtres de violences accuser des pertes de 25 à 30 % de leurs réservations hôtelières.

Des dégâts matériels considérables pour certaines entreprises

Plusieurs entreprises ont d’ores et déjà connu des dégâts matériels considérables, le groupe Citadelle, leader local de la mobilité, annonçant avoir perdu 300 de ses véhicules entre le 9 et 16 octobre, tandis que Safo, filiale de Carrefour Market, reconnaît avoir perdu près de 20 millions d’euros de biens et avoir vu certains de ses magasins totalement incendiés.

En pleine visite dans le territoire, le ministre des Outre-Mer, François Noël Buffet, a tenté de régler une crise qui s’éternise. Il confirme que la baisse de 20 % des prix sur 6 000 produits doit intervenir au 1er janvier, conformément au protocole d’accord du 16 octobre dernier contre la vie chère. Une baisse des prix réalisée grâce, notamment, à la suppression de l’Octroi de mer et de la TVA. Suffisant pour calmer la grogne ? Rien n’est moins sûr. Si le Protocole a été signé par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux martiniquais, le RPPRAC y reste très fortement opposé et ne semble pas vouloir limiter ses actions.

Voir les commentaires (5)

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  • ” le RPPRAC y reste très fortement opposé et ne semble pas vouloir limiter ses actions.” quelle légitimité ont ces voyous d’extrême gauche , rien , il faut décider sans eux et embastiller tout ces déchets même si je conçois que le mouvement a une part de vérité sur la cherté des prix la-bas .

    • Les prix sont “chers”… et alors???

      L’idée est toujours la même certains s’en foutent plein les poches..
      mais alors c’est facile, il “suffit d’importer des trucs les vendre “moins cher et à moi les profits ..

      On AUSSI des gens qui se plaignent des marges des supermarchés en france..
      Et des gens se plaignent du prix de l’essence..

  • Nous pouvons constater que le gouvernement Barnier est tout aussi impuissant à régler cette crise que ceux d Attal pour la nouvelle Calédonie et Borne pour Mayotte
    Nos hommes politiques sont empêtrés dans la philosophie bisounours qui conduit à immobilisme et l irresponsabilité
    Combien de centaines de millions d euros vont être
    dépensés en vain après 1 à 2 milliards en NC et plusieurs centaines de millions à Mayotte, alors que les caisses sont vides et que le budget 2025 sera en large déficit !!!

  • L Opium des intellectuels
    24 novembre 2024 at 20 h 06 min

    Les médias officiels (à commencer par Le Monde, Le Figaro ou Les Echos) ont une énorme responsabilité. A force de flatter les thèses erronées du socialisme, ces journaux “modérés” accréditent les thèses “radicales”. En son temps déjà, Frédéric BASTIAT avait bien montré cette porosité entre le socialisme mondain du capitalisme de connivence et le socialisme radical des émeutiers pauvres. Ayant des idées fausses en têtes, ces pauvres gens croient qu’il suffit de faire la révolution pour avoir plus d’argent. C’est le même topo avec les grèves de la SCNF ou les blocages et les émeutes d’extrême-gauche… Il faut que la presse officielle prenne ses responsabilités et donne de l’instruction économique aux masses. Afin que les gens comprennent que ce n’est pas en cassant et en exigeant des privilèges qu’on crée de la richesse, mais en travaillant. Forcément, c’est moins “sexy”. Mais c’est la vérité. Et il faut la dire aux Français. On ne peut pas rester un peuple inculte économiquement. On en vient à cette extrémité où l’ordre politique lui-même finit par être menacé par la démagogie socialiste qui égare les gens.

    • Les médias suivent globalement le courant mainstream par opportunisme
      Ne comptez par sur eux pour faire œuvre de pédagogie
      La couse à l échalote informationnelle conduit à brandir des opinions bien loin des faits qui n intéressent personne……😂😂😂😂😂

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Depuis plusieurs mois, la Martinique est en proie à de violentes émeutes sociales contre la "vie chère". En cause, l'octroi de mer, des tarifs douaniers mis en place pour protéger l'économie locale. Mais dont un récent rapport de la Cour des comptes démontre que si cet octroi engendre une hausse des prix, il ne contribue pas au dynamisme économique.

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