Créé en 2008 par Hervé Novelli, le statut d’auto-entrepreneur a rencontré un grand succès avec près d’un million de membres.
Conçu pour dynamiser la création d’entreprise et donner plus de souplesse au secteur économique, il avait deux grands avantages : facilité de création et de gestion et simplification fiscale.
Quelques démarches sur le site internet dédié permettent de créer une micro-entreprise, ce qui est beaucoup plus rapide que de passer par le greffe.
Une fiscalité allégée, avec une flat tax de 20 % et un fonctionnement simple : la fiscalité s’élevait à ses débuts à 20 % du chiffre d’affaires.
D’où son succès chez les Français et sa détestation chez l’administration. Tout fut donc réalisé pour détruire l’esprit de ce système en le rendant plus complexe et en accroissant les charges.
À partir de 2011, les taux ont augmenté et le principe de cotisation unique est abandonné pour assujettir les auto-entrepreneurs à la cotisation foncière des entreprises (CFE), à la contribution formation (CF) et, en 2015, à la taxe pour les frais de chambre de commerce et d’industrie (CCI) ou de chambre de métiers et de l’artisanat (CMA).
Comme cela ne suffisait pas, il a été décidé, au nom bien évidemment de la justice sociale et de la protection, d’augmenter le taux :
De 23,1 % en 2024, il va passer à 24,6 % en 2025 et à 26,1 % en 2026. Merci Bercy.
Les conséquences de ces mesures sont simples à prévoir : l’esprit d’initiative entrepreneuriale sera tué, et le travail au noir va augmenter.
Fini les étudiants qui se créaient ce statut pour déclarer leurs menus travaux, ou les salariés qui disposaient de ce type d’entreprise pour effectuer un travail complémentaire (jardinage, garde d’enfants, etc.).
Désormais, cela se fera au noir et en espèces. Il y aura donc davantage de taxes et moins de rentrées d’argent. Merci au Mozart de la finance. Ne doutons pas que les socialistes y verront une preuve de plus de l’ultra libéralisme qui sévit en France.
On ne s’y prendrait pas mieux pour encourager le travail au noir. Trop de cotisations tue la cotisation. https://t.co/GmsxMYHUEi
— Frédéric Douet (@Fiscalitor) July 12, 2024
Quod erat demonstrandum !