À la suite du coup d’État au Niger, la frontière avec le Bénin, et donc l’accès à la mer, a été fermée. Une situation qui pénalise l’ensemble de l’activité économique de la région.
La fermeture de la frontière faisait partie des sanctions imposées au Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023. Ces sanctions ayant été levées le 25 février 2024, la frontière pouvait rouvrir. Si le Bénin, en respect de l’organisation régionale et de ses dispositions, a rouvert sa frontière après la levée des sanctions, le Niger a maintenu la fermeture, invoquant des raisons sécuritaires.
Cette situation perturbe l’ensemble de la région, notamment parce que l’accès au fleuve Niger est bloqué :
« Le fleuve [Niger] fait partie des frontières. Le Niger dit que ses frontières avec le Bénin sont fermées. C’est une conséquence », a ainsi déclaré à l’AFP une source proche du gouvernement. « La suspension a été progressive. On a d’abord interdit le passage des marchandises et maintenant on n’autorise plus de circulation sur l’eau. Nous avons été déployés par notre hiérarchie pour empêcher tout embarquement ici », selon un militaire qui s’est exprimé auprès de l’AFP.
Or, le Bénin est le débouché portuaire du Niger, qui n’a pas accès à l’océan.
Des tensions fondées sur de fausses accusations
Bénin et Niger s’accusent mutuellement d’entretenir des bases avec présence de soldats étrangers, ce qui, là aussi, crée de l’insécurité dans la région. Le dimanche 12 mai, la présidence béninoise invita le Niger « à envoyer des médias indépendants au Bénin pour constater par eux-mêmes l’absence de bases militaires françaises » selon La Nouvelle Tribune. Proposition rejetée par le Niger le 20 mai où, lors d’une réunion avec des acteurs économiques nigériens, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a réaffirmé la présence de bases militaires étrangères « entraînant des terroristes » au nord du Bénin. Un sujet sensible, puisque le Niger avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec la France en raison du soutien des autorités françaises au régime de Mohamed Bazoum renversé. La vingtaine de bases militaires installées dans le nord du territoire béninois n’intègrent pas d’éléments français et sont érigées à des fins de lutte antiterroriste.
« On ne peut pas nous voir comme des ennemis et vouloir notre collaboration et nos moyens », explique ainsi Patrice Talon.
De même, en réponse aux demandes répétées de la junte, les États-Unis ont commencé à retirer leurs troupes du Niger. Après un plan de négociation, les deux États ont convenu d’un retrait complet d’ici mi-septembre 2024. Concernant plus de 1000 militaires, la base aérienne 201 près d’Agadez jouait un rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme dans la région.
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Une stratégie politique qui accroît la tension avec le Bénin
La fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin rallonge le chemin des chaînes d’approvisionnement de ce pays qui n’a pas de façade maritime. Au Bénin, le port de Cotonou est le chemin le plus court que peuvent emprunter les marchandises importées par le Niger, dont la capitale Niamey est séparée par celle du Bénin par quelque 1030 kilomètres. Du côté du Niger, le corridor mis en place avec le Burkina Faso et le Togo n’est pas aussi avantageux.
Par ailleurs, Niamey compte sur ses revenus pétroliers pour rembourser une dette de 600 millions de dollars, accumulée en raison du non-paiement de plusieurs obligations nationales suite aux sanctions imposées après le coup d’État, lesquelles ont coupé l’accès du Niger au marché obligataire régional. Un prêt de 400 millions de dollars contracté auprès de la CNPC est adossé au pétrole, ce qui signifie que Niamey doit le rembourser en nature.
Le gouvernement béninois a, lui, autorisé le 15 mai, le « chargement du premier navire » pétrolier via le port de Sèmè. Une « autorisation ponctuelle et provisoire » a précisé le ministre béninois des Mines, Samou Seidou Adamb. « Cette autorisation ponctuelle et provisoire ne saura être une règle de conduite », a néanmoins prévenu le ministre devant la presse à Cotonou, faisant comprendre que le Bénin pourrait suspendre une nouvelle fois son autorisation en cas de manque de coopération de la part du Niger, notamment sur la réouverture totale de leur frontière commune.
Une économie régionale perturbée
L’économiste Soly Abdoulaye explique :
« 80% des importations nigériennes transitent par le Bénin. Quand ces importations ont été bloquées, il y a eu pénuries de produits pharmaceutiques et ceux de première nécessité et l’économie du Niger a subi de plein fouet cette situation ».
Sur les différents marchés du Niger, la flambée des prix est perceptible depuis des mois, ce qui a un impact réel sur le quotidien des consommateurs.
Comme l’exprime ce reportage de la BBC :
« Il y a beaucoup de denrées qui nous proviennent du Bénin tels que le riz, le maïs, l’igname, la farine de manioc et celle d’igname et tapioca. Aujourd’hui, ces produits, très consommés par la population nigérienne, deviennent rares sur nos marchés. Pire, les prix de certains produits ont connu une hausse vertigineuse. Normal, puisque la frontière avec le Bénin est fermée, les commerçants contournent vers le Togo et le Burkina Faso et cela implique d’autres frais supplémentaires. Par exemple, la tasse de gari (farine de manioc) qui coûtait 800 f est vendue à 1 500 f, le sac de riz qui se vendait à 11 000 f et revient à 17 000 f, voire plus. Sincèrement, nous souffrons beaucoup de cette situation ».
Touchant de plein fouet la population la plus pauvre, la fermeture de la frontière menace ainsi la stabilité sociale du pays. Preuve en est, le général Tiani ainsi que le Premier ministre (vers Abidjan) ont sorti leurs familles du pays au lendemain du coup d’Etat, ce qui en dit long sur la confiance dans l’avenir de leur pays. Un signe de plus des incertitudes vis-à -vis de la stabilité du Niger.
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Les habitants des trois pays, découvrent peu à peu la réalité des dictatures qui les gouvernent et la mainmise des Russes. Et pas de résultats en matière sécuritaire en contrepartie
Ça va probablement empirer, mais il est très difficile de renverser une dictature, surtout quand elle est soutenue par des mercenaires
C’était bien sûr évident pour toute observateur, un peu historien
À court terme, on peut espérer que cet exemple va faire repoussoir au sud
Face aux agissements hostiles des russes en sous main en Afrique mais aussi au moyen Orient et en ukraine, l occident reste tétanisé notamment la France et les usa
Quelles sont les raisons de cette absence quasi totale de réactions ????
La philosophie bisounours qui offre la possibilité utopique de tout résoudre par la parole, a conduit au désarmement presque complet de l occident hormis les usa
Aucune leçon n a été tiré de ce désastre sécuritaire….
On continue a ratiociner sans fin……
Je suis béninois, résidant au Bénin.
Je ne sais pas si le but de ce contenu, c’est de donner l’information ou de faire de la publicité ( tronqué l’information et ainsi biaisée la perception du lectorat).
Vous aviez oublié de dire que nous souffrons énormément au Bénin également pour avoir ainsi perdu, l’un des plus gros clients de notre port. Client qui s’est tourné vers le port du voisin togolais. Sûrement ces marchandises lui reviendront plus chers, mais le Bénin n’a même pas eu d’alternative. Silence étonnant !!!
Vous aviez oublié de mentionner que le Bénin à stopper ses agitations autour du pétrole Nigérien à cause de l’intervention de la Chine. Entité qui a clairement notifié qu’aucuns caprices des états ne doit toucher ses intérêts.
Vous avez oublié de mentionner que l’essentiel des employés dans le secteur des BTP au Niger sont des béninois. La fermeture des frontières bloque les mouvements de cette main d’Å“uvre
Étonnant..