Retraites : politiques et financiers n’ont rien compris !

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Retraites : politiques et financiers n’ont rien compris !

Publié le 24 mai 2024
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Dans ce billet d’humeur, je reviens sur la question des retraites, de retour dans l’actualité à l’occasion de l’explosion du déficit public, notamment du fait du montant pharamineux des retraites publiques. Parallèlement, il y a eu de nouveaux appels à développer les retraites par capitalisation dans le contexte de la hausse de la bourse.

Je le répète : les politiques et les financiers n’ont toujours rien compris aux retraites !

Je vais d’abord rappeler que la retraite, ce n’est pas de l’argent, mais de la nourriture et des soins, avant d’examiner comment les débats actuels passent une fois de plus à côté du véritable problème.

 

La retraite avant la retraite

À l’origine une affaire de famille

Depuis la nuit des temps, la question était très simple : quand on commençait à perdre ses forces en vieillissant, on diminuait progressivement son activité, et on finissait par être nourri et soigné par les siens.

Dans la quasi-totalité de l’histoire de tous les pays, l’unité économique de base était la famille agricole (ou d’éleveur, de pêcheur…) vivant relativement en vase clos et n’allant au marché que pour l’indispensable, par exemple échanger de sa production contre du matériel chez le forgeron.

J’ai vu mourir les dernières strates de cette économie. Elle reste encore répandue dans une bonne partie du monde.

Il est alors bien évident que la charge des parents reviendra au fils aîné et à sa femme, ou à tout autre personne les remplaçant, du fait d’une mortalité imprévisible. Ceux qui n’avaient pas de descendants directs allaient chez des proches, et ceux qui n’en avaient pas allaient « à l’hôpital », où on leur donnait un peu de nourriture en attendant leur mort.

C’était dur, mais c’était clair, et c’est encore le cas dans une partie du monde aujourd’hui.  Quand on est vieux, on est nourri par ses enfants.

Encore faut-il qu’il y en ait. Beaucoup de religions ou traditions établirent donc un culte de la fécondité.

La retraite devient financière

En France, les retraites sous la forme financière des pensions que nous connaissons n’ont été généralisées que récemment, après avoir longtemps été réservées à quelques catégories, tels les marins de La royale à partir de Louis XIV.

La retraite des agriculteurs date de 1952, et celle de leurs conjoints partageant leurs tâches, de 1999.

Aujourd’hui, on a remplacé l’aide physique directe apportée par la famille par de l’argent : la pension de retraite.

Ce que tout le monde oublie c’est que ça ne change rien, puisqu’arrive un moment où l’argent doit se transformer en fournisseur de soins ou de nourriture, donc en personnes physiques. Il faut donc qu’il il y en ait suffisamment !

 

Les systèmes de retraite

En France, nous sommes habitués à notre système par répartition : nous cotisons, l’ensemble des cotisations est versé aux personnes âgées, et quand ce sera notre tour, nous recevrons les cotisations des plus jeunes.

Ce système est assez simple, mais pas toujours bien compris, chacun s’imaginant qu’il a droit à « quelque chose » qui est le retour de ses propres cotisations.

En réalité, il n’existe aucun lien entre cotisations payées et retraites reçues. Le lien apparent découle de définitions mathématiques négociées entre partenaires sociaux et le pouvoir : un « nombre de points », par exemple.

Il y a tellement d’exceptions aux liens entre les sommes cotisées et les sommes finalement reçues (citons par exemple un supplément, très justifié nous verrons pourquoi, en faveur des mères de famille) que ce que nous recevons n’est que très grossièrement le reflet de ce que nous avons cotisé.

Chacun peut d’ailleurs le vérifier à partir de ses propres bulletins de paie, même si je vous souhaite bon courage du fait de l’inflation et de ses variations !

Jusqu’à la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1981, une habitude s’était instaurée : départ à 65 ans (je passe sur les très nombreuses exceptions), et le montant de la pension autour de 60 % du dernier salaire (très nombreuses exceptions là aussi). On sait aujourd’hui que c’était le hasard de la démographie de l’époque qui le permettait.

Mitterrand se fit élire en promettant d’abaisser l’âge de départ de 65 à 60 ans : « on m’a dit que c’était impossible, eh bien voilà, c’est fait ». Pourtant, c’était effectivement intenable, comme la suite allait le montrer.

Pour simplifier la démonstration, je n’ai pas distingué, dans ce qui suit, le régime de base, le régime complémentaire, ni abordé les départs largement avant 65 ans d’une partie des travailleurs du secteur public.

 

Un vieillissement mondial accéléré

Revenons au basique : la retraite, c’est quelqu’un qui s’occupe de vous. Quand vous êtes valide, c’est un fournisseur, de nourriture par exemple. Quand vous déclinez, c’est l’employé d’un EHPAD, ou si vous êtes riche, une infirmière à domicile, ou, encore aujourd’hui, un proche.

Vous me voyez venir, le ratio clé, c’est le nombre d’actifs par retraité : tout actif doit d’abord subvenir à ses besoins en commençant par se nourrir, puis nourrir ses enfants, puis contribuer à la marche de l’État (au minimum la police et la justice, en France beaucoup plus que ça), et enfin s’occuper de ses parents.

On ne se posait pas cette question quand il y avait quatre actifs par retraité. Mais aujourd’hui, du fait du vieillissement dans la majorité des pays de la planète, on s’approche d’un actif par retraité.

En France, à fin 2021, on comptait 29 millions de cotisants en activité pour 17 millions de retraités , donc un ratio de 1,7 (source Insee). Or, ce ratio a certainement continué de baisser depuis deux ans, avec l’afflux des nouveaux bénéficiaires des « carrières longues ».

Ce chiffre est supérieur aux quelques 14,5 millions de plus de 64 ans, du fait des départs précoces dans le secteur public. On retrouve les ordres de grandeur de la même enquête de la DREES de 2020 qui donnait 3,2 millions de retraités du secteur public… À rapprocher de 48 milliards de contributions de l’État aux retraites du secteur public, qui sont curieusement absents du montant des cotisations indiqué par le Conseil d’Orientation des retraites (COR).

Prenons un exemple simplifié pour illustrer concrètement ce que signifie un concrètement ce ratio d’un actif pour un retraité : un Français gagnant 2400 euros brut (ordre de grandeur du salaire médian) devra partager cette somme entre ses propres besoins, ceux de ses enfants, ceux de l’État (police, défense nationale, et bien davantage en France où nous sommes les champions des dépenses publiques)… et un retraité.

Si l’on veut garder le niveau actuel de retraite en France, où chaque retraité gagne à peu près autant que chaque actif, il faudrait par exemple que l’actif donne 800 euros au retraité, en garde 800, et utilise les 800 restants pour ses enfants, les impôts (n’oubliez pas la TVA !) etc.

Autrement dit, il ne resterait pas grand-chose à chaque actif, tandis que chaque retraité percevrait très peu. Ce calcul est extrêmement grossier, et on aurait pu choisir des chiffres un peu différents, mais je me borne ici à montrer l’énormité de l’effort que représente ce ratio d’un actif pour un retraité.

Nous n’en sommes pas encore là, mais plus le rapport se rapprochera de un, plus la part du retraité sera faible, bien que l’effort de l’actif soit au contraire croissant !

Et il n’y a pas de raison que l’évolution s’arrête à un actif par retraité. Il peut tomber bien en dessous, comme ça va être le cas en Corée du Sud, en Chine, au Japon…

Remarquons que la réforme Mitterrand a augmenté le stock de retraités d’environ 20 % (60 – 85 ans au lieu de 65 – 85) tout en diminuant le nombre de cotisants (22 – 60 ans au lieu de 22 – 65 ans) : c’est ainsi que la décision d’abaisser la retraite à 60 ans a brusquement rapproché notre fameux ratio de un.

Et vous avez vu le mal qu’ont dû se donner les politiques au pouvoir pour repasser de 60 à 62 ans, puis à 64 ans. Pendant que, plus conscients de leur démographie, nos voisins se dirigeaient vers les 67 ans.

Au passage, notons qu’augmenter l’âge de départ est le moyen le plus simple et le plus puissant d’alléger le système… à condition que le nombre d’actifs ne diminue pas trop vite.

Mais bien entendu, la politique s’est emparée du sujet, en y faisant entrer des considérations qui n’ont rien à voir : « combien d’années est-il juste de travailler ? » ; « il suffit de faire payer les riches »… ce qui ne résoudra pas le problème du manque de personnel dans les EHPAD.

 

Prise de conscience du dérapage budgétaire

Les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites n’ont pas changé, mais il conseille « pour plus de réalisme » de choisir pour les prévisions une hausse la productivité de 0,7 % au lieu de 1 %.

Cela a plombé les perspectives et a été l’occasion pour certains journalistes de rappeler qu’au déficit apparu à cette occasion, il fallait ajouter les fameux 48 milliards de dotations de l’État au système de retraite du secteur public.

L’opération est donc loin d’être bouclée financièrement, contrairement à ce que voulait afficher le gouvernement pour faire passer l’augmentation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

Comme chez nos voisins européens, il nous faudra donc aller nettement plus loin.

Pourquoi avoir mis l’accent sur la productivité ? C’est qu’elle est loin d’être une variable à choisir parmi d’autres, car elle correspond au mouvement profond de progrès ou de recul de la société, et est quasiment synonyme de niveau de vie.

Jean Fourastié a montré 1000 exemples de produits manufacturés (vélo, frigidaire, machine à laver…) dont le prix a baissé en nombre d’heures de salaire du fait d’une augmentation de la productivité, permettant à la majorité de les acquérir.

A contrario, le ralentissement de la productivité pèse sur le niveau de vie.

Malheureusement, cette présentation du COR reste financière et non démographique, approche qui me paraît pourtant la seule à faire comprendre la nature du problème.

 

L’euphorie boursière et le réveil des propositions de capitalisation

Comme toujours, lorsque le prix d’un actif monte, tout le monde veut en être, en général sans bien comprendre de quoi il s’agit. Et en général trop tard, parce que les personnes qualifiées ont déjà acheté les actifs en question, qui ne monteront pas deux fois.

Bref, la hausse des principales bourses mondiales a relancé les propositions de retraite par capitalisation : « Investissez dans notre organisme, et vous aurez une retraite importante et assurée ».

Ce n’est pas la première fois : sans remonter à la bulle des tulipes au XVIIIe siècle qui a ruiné tant de monde, il y a eu le krach de Wall Street en 1929, le boom Internet suivi de son effondrement en 2000, le boom immobilier qui a culminé en 2022, peut-être celui qui suivra l’envolée actuelle du bitcoin, ou celui des entreprises se lançant dans l’intelligence artificielle.

N’oubliez pas que ce raisonnement financier sur les retraites est totalement biaisé : les actifs n’ont pas de valeur en eux-mêmes mais seulement une valeur d’usage. Pour qu’un logement ait une valeur, encore faut-il qu’il existe physiquement des locataires ou des propriétaires (voir la Chine aujourd’hui, ou ma ville de Châtellerault hier).

De même, pour que l’action d’une entreprise ait une valeur, encore faut-il qu’il y ait suffisamment de consommateurs, et surtout de producteurs qualifiés.

Bref, s’il n’y a pas assez de bras et de cerveaux, l’entreprise ne générera pas les bénéfices supposés dans 40 ans, et le miracle de la capitalisation n’aura pas lieu.

 

Conclusion : revenir au concret

Qu’est-ce qu’une retraite ? C’est le fait de bénéficier dans 40 ans du travail des autres, ou plus exactement de celui des enfants des autres, en échange de celui que j’ai pu donner quand j’étais actif. Il ne s’agit pas d’argent, mais d’un échange de travail à des époques très différentes.

Ça suppose bien sûr d’abord une continuité politique et un gouvernement ayant la légitimité de faire respecter des droits assez abstraits, malgré tout ce qui peut arriver en 40 ans, une guerre mondiale par exemple, comme c’est déjà arrivé deux fois.

Cette continuité politique n’existe pas dans de nombreux États, et je crains pour leurs futurs retraités !

Et une fois ce contrat clair pour tout le monde, ce qui est loin d’être le cas, il reste à en tirer les conséquences démographiques : une politique nataliste affirmée pour alimenter, non seulement le portefeuille des parents, mais surtout conforter leur moral et la possibilité de carrière complète pour les mères.

Nous en sommes loin, car le clivage idéologique demeure : être nataliste, c’est être de droite, traditionaliste, réactionnaire etc. Être plus ou moins anti nataliste c’est « sauver la planète », « libérer les femmes de leurs tâches traditionnelles », ne plus les réduire au rôle de procréation etc. Donc les gouvernements de gauche n’ont eu de cesse de réduire l’impact du quotient familial, et de mettre certaines prestations sous condition de ressources.

Pourtant, la réussite partielle du modèle français, je veux dire une fécondité plus forte qu’ailleurs en Europe (même si elle est maintenant insuffisante, peut-être du fait de ce rabotage des mesures natalistes) tient justement au fait que nous avons plus tôt que les autres mis l’accent sur : « les enfants ET le travail. »

Bien sûr, on peut théoriquement avoir moins d’enfants en accueillant les enfants des autres, c’est-à-dire en pratique aujourd’hui les jeunes Africains subsahariens, le reste du monde étant aujourd’hui en déficit démographique plus ou moins prononcé.

Mais beaucoup de pays n’y sont pas prêts pour des raisons que l’on appelle pudiquement culturelles.

Je remarque que certains petits pays européens sont officiellement opposés à l’immigration, mais manquent tellement de bras et de cerveaux qu’ils autorisent l’immigration au coup par coup pour telle entreprise, tout en continuant à afficher un refus général pour des raisons électorales.

En particulier l’Europe méridionale voit se cumuler un très faible taux de fécondité et une émigration des jeunes vers l’Allemagne.

Le problème des retraites est donc tellement important qu’il faut absolument quitter l’approche financière pour raisonner en nombre de personnes physiquement disponibles.

 

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  • Tout ceci est très juste. Et bien expliqué.
    Mais pourquoi la retraite par capitalisation est si attirante ? Parce qu’elle permet de découpler la rente qu’on perçoit de la démographie. On sait qu’avec celle-ci, on va dans le mur.
    Que pourrait nous réserver l’avenir des retraites ?
    Une retraite de base – équivalente au minimum vieillesse ? – sur le modèle de la répartition. Qui serait une forme d’indemnisation pour avoir travaillé jusqu’à un certain âge.
    Et une retraite individuelle alimentée par ses propres deniers. Qu’on espère – sans trop y croire en France – facultative.

    • Le découplage n est opérationnel que si la retraite par capitalisation se fait vers des pays a forte croissance ( Asie du Sud est, Inde…..) car la démographie en France mais aussi en Europe a quasiment la même incidence sur la retraite par capitalisation que par répartition
      Attention au miroir aux alouettes…..

  • « on comptait 29 millions de cotisants en activité « . Nous sommes sûrement loin de ces 29 millions. En effet, cela compte par exemple les chômeurs qui « cotisent ». Or ces chômeurs ne cotisent pas en travail (il ne font pas un service obligatoire d’aide aux personnes âgées!), mais à travers les prélèvements sur les autres.
    De même, les fonctionnaires ne cotisent pas en argent, mais les prélèvent sur les autres (on peut cependant prendre en compte leur cotisation en travail, quand on voit nombre personnes âgées réclamer des personnes présentes aux guichets).
    Bref, le ratio est déjà bien plus mauvais que 1.7.
    Autre point, la productivité. Pour que cela ait un sens, il faut calculer l’évolution de la productivité sur le panier moyen des retraités, et non pas de la population générale! Et il est bien évident qu’il est bien plus chargé en soins médicaux et aides à la personne. Dont on sait que l’évolution de la productivité est plus faible. Et ne parlons pas de la dépendance, où la productivité ne peut pas augmenter, sauf à introduire des robots pour s’en occuper.
    L’un des principaux problèmes du système de retraite actuel est qu’il met des incitations au mauvais endroit: ses droits à la retraite devraient bien plus dépendre du nombre d’enfants et de leur employabilité, que des montants cotisés.
    Je propose par exemple pas de retraite du tout pour les gens sans enfants, et un décote pour un seul enfant. A partir de 2, une retraite pleine puis des bonus. Étonnamment, cette proposition ne plait pas dans mon entourage, l’argument principal étant: « mais j’ai cotisé toute ma vie, et je n’aurais le droit à rien! »… Eh bien oui, les cotisations sont un retour à ses parents pour vous avoir élevé, si vous n’avez pas d’enfants, vous ne méritez rien.
    Il est évident qu’il faut avoir un discours de vérité sur le fait d’avoir des enfants: cela est indispensable pour avoir une retraite par « répartition ». C’est aussi indispensable pour avoir une retraite par capitalisation, car sans enfants, les valeurs mobilières d’une société s’effondrent, et la retraite par capitalisation disparait. Mais tout du moins, le futur retraité sans enfant réalise la situation dangereuse dans laquelle il s’est fourrée.

    -4
    • « pas de retraite du tout pour les gens sans enfants »
      Qu’ils aient cotisé toute leur vie, tout l’monde s’en fout.
      En contrepartie, on verserait des retraites au monde entier qui viendrait
      s’installer chez nous sans travailler.
      Et bien sûr, on continuerait à payer les 50 milliards de fraudes annuelles
      aux prestations sociales (sans doute au même monde entier).
      Une question : Des propositions, tu en as d’autres du même acabit ?

    • Je vous signale que les gens sans enfant cotisent pour vous mais aussi pour vos enfants, notamment à travers l’Éducation Nationale.

      On pourrait inciter les gens à avoir plus d’enfants à travers…la prospérité. On pourrait par exemple avoir le salaire complet, une simplification fiscale et réglementaire sur tous les aspect de l’économie, notamment sur l’immobilier. Cela serait bien plus incitatif que de faire des enfants pour avoir une retraite. On pourrait même simplifier le système de garde d’enfant et de crèche pour que les mère puissent travailler.

      • Toutes les incitations pour accroître la natalité ont échoué (russie, chine,Hongrie….) car le nombre global de jeunes femmes en age de procréer diminue et de surcroit elles enfantent au delà de 30 ans période ou leur fertilité baisse…

  • Il n’en reste pas moins qu’il vaut toujours mieux et autant que possible compter d’abord sur soi-même plutôt que sur les autres. Les bonnes consciences de gauche vous prêcheront évidemment le contraire en prônant ce qu’ils appellent la « solidarité intergénérationnelle » qui n’est jamais qu’une manière d’augmenter leur pouvoir den répandant la dépendance vis-à-vis de L’Etat nounou. Moralement, on ne peut qu’être en faveur d’un système de capitalisation et cela indépendamment du nombre de personnes en âge de travailler. L’Etat devrait avant tout se concentrer sur ses missions régaliennes.

  • « Je vais d’abord rappeler que la retraite, ce n’est pas de l’argent, mais de la nourriture et des soins » : à partir du moment où j’ai réalisé que ce postulat de départ était faux, j’ai compris et vérifié tout au long de l’article que ce que je lisais était lui aussi faux. La retraite n’est pas de l’argent, mais avec quoi, donc, achète-t-on de la nourriture et des soins ? Même si on les achète pas mais qu’on les échange en faisant du troc, la nourriture et les soins que l’on échange pour autre chose n’auront-ils pas été produits selon un coût évalué en argent, l’argent n’étant qu’un moyen d’échange ? Le blé pousse-t-il tout seul ? Le pain se fait-il tout seul ? L’animal que l’on tue et dépèce se serait-il fait des muscles et des viscères tout seul ? Le dépeçage et la mise en vente sur le marché des « morceaux » de l’animal se seront-ils fait tout seuls ? Allons, soyons sérieux, s’il vous plaît.

    -1
    • Historiquement, fondamentalement, le bonhomme a raison.
      Parvenus au grand âge, nos anciens bénéficiaient directement de l’attention de leurs enfants. Qu’ils ont nourri et dont ils ont pris soin. Retour d’ascenseur. La coexistence de 2 ou 3 générations sous le même toit, notamment en société rurale, rendait cette approche évidente.
      Les premières caisses de retraites ont étendu ce principe : les salariés actifs finançaient de quoi offrir une fin de vie digne aux aînés de leur corporation.
      Au fur et à mesure que l’Etat s’est mêlé de l’affaire, ce lien a été perdu de vue, mais il n’a pas disparu.
      C’est donc bien toujours le jeune actif qui finance le repos du vieux. Ce n’est plus en famille, ce n’est plus au sein de la corporation, c’est au sein de la nation.
      Et maintenant donc ?
      Et donc soit on reste sur une approche nationale, et il faut favoriser démographie et/ou immigration (de travail).
      Soit on profite de la mondialisation de la finance pour s’affranchir de la démographie française, en faisant appel à la jeunesse… internationale !

      • Et non. Le « bonhomme » n’a pas raison. Autrefois, les parents investissaient dans leurs enfants et cet investissement leur coûtait beaucoup d’argent. En retour, quand leurs parents ne pouvaient plus travailler, ils les prenaient directement en charge. Cela s’appelle « retour sur investissement ». Ce principe continue et se poursuit de nos jours, mais au lieu de prendre directement en charge LEURS parents, il cotisent à un organisme de retraite qui se charge de prendre financièrement leurs parents en charge en même temps que les parents partant à la retraite de tous les autres cotisants. Voilà pourquoi il est faux de dire que la retraite ce n’est pas de l’argent. C’est de l’argent que le retour sur investissement traduit en nourriture et soins. Le « bonhomme » n’a pas raison.

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