À Davos, Javier Milei a défendu « La supériorité écrasante du capitalisme »

L’essayiste Rainer Zitelmann revient sur les principales thèses défendues par Javier Milei, tant comme économiste que comme chef d’État.

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À Davos, Javier Milei a défendu « La supériorité écrasante du capitalisme »

Publié le 19 janvier 2024
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Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d’encre. En réalité, l’économiste n’a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d’une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l’histoire, le capitalisme s’était avéré supérieur aux autres systèmes.

Les thèses mises en avant à Davos s’inscrivent dans le corpus classique de la défense des libertés économiques. Qu’elles soient mises en avant, de manière décomplexée, par un chef d’État est, en revanche, beaucoup plus inhabituel.

Dans cet article, l’essayiste Rainer Zitelmann revient sur les principales thèses économiques défendues par Javier Milei, tant comme économiste que comme chef d’État.

 

Thèse 1 : le capitalisme est la seule recette contre la pauvreté

Le discours de Milei commence par un examen historique, précisant que la révolution industrielle a donné à une grande partie de la population mondiale la possibilité d’échapper à la pauvreté.

« … Lorsque vous regardez le PIB par habitant depuis l’an 1800 et jusqu’à aujourd’hui, vous verrez qu’après la révolution industrielle, le PIB mondial par habitant a été multiplié par plus de 15. Ce qui s’est traduit par un boom de la croissance qui a permis à 90 % de la population mondiale de sortir de la pauvreté. N’oublions pas qu’en 1800, environ 95 % de la population mondiale vivait dans l’extrême pauvreté et que ce chiffre est tombé à 5 % en 2020, avant la pandémie. La conclusion s’impose. Loin d’être la cause de nos problèmes, le capitalisme libre-échangiste en tant que système économique est le seul instrument dont nous disposons pour mettre fin à la faim, à la pauvreté et à l’extrême pauvreté sur notre planète.

Avant les commencements de la révolution industrielle, il y a environ deux siècles, 90 % de la population mondiale était effectivement embourbée dans l’extrême pauvreté. Aujourd’hui, selon les chiffres de la Banque mondiale, cette proportion n’est plus que de 8,5 %.

 

Thèse 2 :  la « justice sociale » est injuste

Le président-économiste soutient que la redistribution n’est pas le moyen de résoudre les inégalités sociales et qu’elle ne fait en réalité que les accroître. Les anticapitalistes pensent que l’économie est un jeu à somme nulle – ils croient qu’un gâteau économique prédéfini doit être distribué, alors qu’en fait, le but est d’augmenter la taille du gâteau.

Milei : « Le problème, c’est que la justice sociale n’est pas juste – et qu’elle ne contribue pas non plus – au bien-être général… Ceux qui font la promotion de la justice sociale, les défenseurs, partent de l’idée que l’ensemble de l’économie est un gâteau qui peut être partagé différemment, mais que ce gâteau n’est pas acquis. C’est la richesse qui est générée dans ce qu’Israël Kirzner, par exemple, appelle un processus de découverte du marché. Si les biens ou services offerts par une entreprise ne sont pas désirés, l’entreprise échouera, à moins qu’elle ne s’adapte à ce que le marché exige. Si elle fabrique un produit de bonne qualité à un prix attractif, elle s’en sortira bien et produiront davantage. Le marché est donc un processus de découverte dans lequel les capitalistes trouveront le bon chemin au fur et à mesure qu’ils avanceront. »

 

Thèse 3 : l’Occident est menacé par le socialisme moderne

La thèse la plus importante est celle-ci : l’Occident est menacé par le socialisme.

Milei répond à l’objection selon laquelle, aujourd’hui, comme pour le socialisme classique, la question n’est pas la nationalisation des moyens de production. Selon lui, le marché libre est de plus en plus étouffé par l’intervention gouvernementale, la réglementation excessive, la fiscalité et les politiques des banques centrales.

Les moyens de production ou les biens immobiliers relèvent théoriquement de la propriété privée, mais dans le réalité les propriétaires perdent de plus en plus le contrôle de leurs biens au profit de l’État.

Milei : « L’Occident a malheureusement déjà commencé à s’engager dans cette voie. Je sais que pour beaucoup, il peut sembler ridicule de suggérer que l’Occident s’est tourné vers le socialisme, mais ce n’est ridicule que si vous vous limitez à la définition économique traditionnelle du socialisme, qui dit qu’il s’agit d’un système économique où l’État possède les moyens de production. À mon avis, cette définition devrait être mise à jour à la lumière des circonstances actuelles. Aujourd’hui, les États n’ont pas besoin de contrôler directement les moyens de production pour contrôler tous les aspects de la vie des individus. Avec des outils tels que la planche à billets, la dette, les subventions, le contrôle des taux d’intérêt, le contrôle des prix et la réglementation pour corriger les soi-disant défaillances du marché, ils peuvent contrôler la vie et le destin de millions d’individus.

 

Thèse 4 : les entrepreneurs doivent commencer à se défendre

Le discours de Milei ne se borne pas à constater, il appelle aussi à l’engagement. Il cible en particulier les entrepreneurs, qui « se plient trop souvent à l’air du temps et aux puissants politiques », les enjoignant à ne plus se laisser intimider par les politiciens, à être « fiers » et à commencer « à se battre ».

« C’est pourquoi, en terminant, j’aimerais laisser un message à tous les hommes d’affaires ici présents et à ceux qui ne sont pas ici en personne, mais qui nous suivent du monde entier. Ne vous laissez intimider ni par la caste politique ni par les parasites qui vivent aux crochets de l’État. Ne capitulez pas devant une classe politique qui ne veut que rester au pouvoir et conserver ses privilèges. Vous êtes des bienfaiteurs sociaux, vous êtes des héros, vous êtes les créateurs de la période de prospérité la plus extraordinaire que nous ayons jamais connue. Que personne ne vous dise que votre ambition est immorale. Si vous gagnez de l’argent, c’est parce que vous offrez un meilleur produit à un meilleur prix, contribuant ainsi au bien-être général. »

Comment ce discours se traduira-t-il dans la réalité ? Milei réussira-t-il à mettre en œuvre la supériorité écrasante du capitalisme en Argentine ? Réponse dans les semaines et les mois qui viennent.

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  • Margaret thatcher tenait des propos similaires..laissait moins de place aux attaques personnelles, car elle était une femme, policée, « lisse » par ailleurs ..

    On connait le problème;. sortir des trucs socialistes est « douloureux ». Pire, de nombreux défenseurs du libéralisme ne le sont plus quand ils sont concernés, dans certains cas , il suffit de penser aux routes , aux réseaux électriques, parfois, c’est même quasiment inconcevable de ne pas exercer une forme ou une autre de coercition pour une raison assez simple d’ailleurs..de nombreux libéraux ne sont pas libéraux, ils sont AUSSI constructiviste sils veulent maximaliser la production de richesses..;.

    Le socialisme est simplement incompatibles avec les libertés individuelles , mais on doit faire le constat que du fait que même des gens qui se disent libéraux acceptent de collectiviser certains trucs..et le socialisme s’étend toujours.. car il faut rectifier l’injustice bel et bien crée par ces germes de socialisme « acceptables »…..

    il faut tomber très bas pour provoquer la réaction « libérale ».

    Le cas d’école sur contrepoint est l’électronucleaire.

    • la liberté économique n’est rigoureusement pas et n’a pas à être le moyen de minimiser la pauvreté collective ; peu importe que le socialisme « échoue », le libéralisme est la seule façon de ne pas violer les libertés et droits individuels.de ne pas sacrifier un individu innocent pour non un bien commun ….

      • Je suis tout à fait d’accord avec vous : c’est le libéralisme qui protège les libertés et les droits (individuels et collectifs) mais surtout pas le capitalisme débridé et outrancier que cet article de Contrepoints prône. Il faut rechercher un juste équilibre entre le capitalisme et le socialisme : il n’y a pas de production de richesses sans une synergie entre le capital et le travail. Une juste prise en compte et une juste rémunération de l’un de de l’autre doit nécessairement être trouvées. Sinon : le mouton sera l’éternel tondu et l’éleveur l’éternel frustré.

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        • C’est exactement ce que prone le libéralisme! Que le mouton et l’éleveur aient les mêmes droits! Le socialisme, c’est lorsque la FNSEA impose des choses à l’éleveur et au mouton, pour que la relation soit « harmonieuse », et ce même si l’éleveur et le mouton en pâtissent.
          P.S. Mon idée initiale était une allégorie de l’élevage, mais je me rends compte que cela est tout aussi vrai au 1er degré!

        • Qu’entendez-vous par « juste rémunération »?

      • C’est bien ce qui fait la force du capitalisme et du libéralisme.
        D’une part leur conformité à la nature humaine, et d’autre part, leurs externalités positives.
        Probable en effet que les premiers artisans de la révolution industrielle n’ait pas eu la pauvreté en ligne de mire. Mais ils ont indéniablement contribué à la réduire.

      • @jacques lemiere
        Vous avez raison en ce qui concerne la justification morale du libéralisme, telle que vous la décrivez, qui prime sur toutes les autres. Cependant, il se trouve que la liberté favorise la prospérité de ceux qui le souhaitent et que c’est même la seule façon de l’atteindre. En fait, dans le monde dans lequel nous vivons, morale et utilité sont étroitement liés. Comme la plupart des gens préfèrent la prospérité à la pauvreté (avec toutes les conséquences de cette dernière sur la dureté et la brièveté de la vie), le fait que la liberté soit la condition de la prospérité est un argument de poids en faveur de la liberté. Par ailleurs, dans une société libre respectant le principe de non agression, personne n’est obligé de rechercher la prospérité et chacun demeure libre de rester ou de devenir pauvre s’il le souhaite.

    • @jacques lemiere 1er commentaire
      Michel Gay, principal défenseur de l’électro nucléaire sur Contrepoints, n’est effectivement pas un libéral. C’est parfois désespérant de constater que quelqu’un qui publie régulièrement sur un site libéral n’en comprend pas la philosophie. Cependant, l’une des caractéristiques des socialistes étant le déni de la réalité, pas seulement humaine mais aussi technique, en particulier chez les socialistes « modernes », j’apprécie que des techniciens qui connaissent bien leur sujet puissent rappeler cette réalité (technique) sur un site libéral. Ceci dit, le marché libre reste de très loin le meilleur, pour ne pas dire le seul système capable de découvrir les meilleures solutions économiques donc techniques.

      • Le libéralisme ne recouvre pas que le champ économique mais aussi societal, culturel……
        Classiquement la droite est plutôt libérale économiquement mais peu sur le champ societal et culturel alors que la gauche est tout l inverse

        • @Doda
          La liberté ne se divise pas. Ce que vous appelez liberté sociétale ou culturelle, comme toute autre manifestation de la liberté, en particulier, la libre disposition de son corps, est indissociable de la liberté économique. C’est juste l’application du principe du libre échange à des échanges non marchands. Il ne peut y avoir de liberté économique sans la libre disposition de son corps et vice versa, pas plus que de liberté cultuelle et sociétale car tout ce que nous faisons, ou nous abstenons de faire, nécessite des moyens économiques, c’est à dire des ressources rares, telles que du travail humain, de l’espace, du capital et de l’énergie, ces deux derniers étant eux-mêmes produits avec les mêmes entrants et ainsi de suite. Par exemple, concernant la liberté culturelle, il faut pouvoir rédiger, imprimer, diffuser des livres, disposer de salles de concert, d’instruments de musique, d’amplificateurs etc. La gauche, mais aussi la droite socialiste n’ont jamais compris cette vérité fondamentale. La liberté est incompatible avec toute forme de socialisme.

  • Je lisais que le discours de Milei à Davos avait moyennement plu, alors que celui de Macron, le « libéral acceptable » avait été bien reçu. Je me demande si cette présentation est dû au tropisme socialiste de tous les journaux français, ou si, vraiment, le discours de Milei dérange à Davos.
    Est ce que les gens du WEF sont vraiment libéraux, ou est ce qu’il sont pour un capitalisme de connivence? Est ce que les puissants apprécient Milei, ou est ce qu’ils le craignent?

    • Les deux mon général, selon toute vraisemblance. Davos est une institution de « moralwashing » par ceux qui ont réussi, à l’intention des oppositions plus ou moins socialistes. La connivence et l’hypocrisie y sont reines. Donc d’un côté, j’imagine qu’un Milei leur permet en le dénonçant de brûler officiellement ce qu’ils ont adoré et de l’autre côté ils doivent pisser de frousse dans leur culotte que Milei montre par un futur succès que le capitalisme est bien la solution, tant qu’il n’est pas perverti par la connivence que eux prétendent utiliser pour le rendre présentable.

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    • Le jour de l’intervention de Milei, Arte a fait un peu topo sur le bonhomme, en concluant que son discours avait été très apprécié dans les milieux d’affaires.
      Bah comme toujours c’est jamais tout blanc ou tout noir, chacun y trouve matière !

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    • « Est ce que les gens du WEF sont vraiment libéraux, ou est ce qu’il sont pour un capitalisme de connivence ? » Je crois qu’il sont surtout pour un gouvernement mondial confié à un petit nombre de gens très intelligents (dont eux cela sans dire), appelés à éclairer le vulgum pecus sur ce qui est bon pour lui…

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      • Sans aucun doute. D’un autre côté, il est difficile de leur reprocher de céder à la provocation du dit vulgum pecus qui lui ne se gêne pas non plus pour éclairer le monde sur le socialo-communisme qui serait bon pour lui alors que ça a toujours échoué partout.

        • La pensée binaire est l axe principal des souverainistes nationalistes comme de la gauche
          Celui qui est différent est aussitôt taxé de gauchiste ou d ultra neo liberal…..suivant la source
          Le manichéisme en France est un poison…..

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      • Le gouvernement mondial……… fait partie de des éléments de langage populistes qui s appelle de la pure langue de bois
        Allez vous nous remettrez bien une bonne louche de conspirationnisme…….

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      • @orldiabolo- Je vous invite à lire ce qu’a concoctée la Commission européenne : https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2023-0427_FR.html
        Résolution du Parlement européen du 22 novembre 2023 sur les projets du Parlement européen tendant à la révision des traités (2022/2051(INL))
        1. demande une nouvelle fois la révision du traité sur l’Union européenne et du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne; invite le Conseil à soumettre au Conseil européen, immédiatement et sans délibération, les projets développés dans la présente résolution et qui y sont annexés; demande au Conseil européen de convoquer dès que possible une Convention conformément à la procédure de révision ordinaire prévue à l’article 48, paragraphes 2 à 5, du traité sur l’Union européenne;
        Je n’ai jamais cru et ne croirai jamais ceux qui ourdissent en catimini contre les peuples. DAVOS et UE etc même combat

      • @orldiabolo
        Les gens du WEF ne sont évidemment pas libéraux du tout puisqu’ils aspirent à un gouvernement mondial dont ils seraient à la tête, summum imaginable du cauchemar socialiste, la totalité de la planète devenant un enfer d’où il n’y aurait plus aucune porte de sortie, une prison totale permise par l’élimination de la concurrence entre les Etats. Je pense que ce projet de fascisme planétaire n’a aucune chance de réussir mais que, comme tous les tentatives du même acabit, il est susceptible de provoquer d’immenses souffrances avant de disparaitre, ce qui est déjà le cas.

  • Il y a quelque chose de caricatural dans le propos de Milei, sur ce point il ne différe pas d’autres dirigeants. Il est dans le même excès à défendre le capitalisme que ceux qui le condamnent. C’est peut être nécessaire cependant on s’expose à des contradictions.
    Dans sa démonstration, son tableau avec la courbe sur la baisse de l’extrême pauvreté mondiale suit une progression linéaire de 1820 à 2015. Pourtant pendant cette période, il y a du socialisme, du communisme et au moins deux guerres mondiales. Ces évènements ne se voient pas sur la courbe.
    Soit les données sont biaisées, soit le capitalisme et le libre échange bien qu’entravés restent efficaces à produire leurs bienfaits. On pourrait affirmer que les choses seraient encore meilleures sans ces entraves. Toutefois pour que cela soit possible il faudrait un capitalisme et libre-échange plus dogmatiques et rien ne dit que les bienfaits suivraient dans la même proportion. En fait le capitalisme seul agirait comme la gravité sans pression négative : pas d’univers.
    Le socialisme n’est pas juste l’ennemi du capitalisme, c’est ce qui le rend indispensable.

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    • Il suffit de regarder des pays comme la Chine ou la Russie pour voir combien la pauvreté a explosé dans les périodes socialo-communistes et s’est effondrée avec le retour du capitalisme. Ou de comparer géographiquement, à un moment quelconque, les pays où le capitalisme n’est pas entravé avec les autres. Mais les socialistes adorent remplacer les arguments par le déni.

      • Dois-je comprendre que je suis socialiste..
        Je vous invite à venir me voir et vous verrez si je suis socialiste. Bon c’est sans importance en fait je ne viens pas ici pour montrer patte blanche.
        J’essaie de comprendre le monde en dehors de ce que je suis. Comme quoi on peut se prétendre libéral et avoir l’esprit borné.

        -3
        • Si les libéraux n’avaient pas à se battre contre le socialisme, ils existeraient encore. Si le socialisme n’avait pas à se battre contre le libéralisme, alors les libéraux n’existeraient plus (exterminés).
          Je tolère l’opinion socialiste car je suis libéral. J’y resterai tolérant même si je n’entends plus l’opinion socialiste. Un honnête homme ne devient pas malhonnête lorsqu’il n’est pas confronté à l’escroc.
          De façon générale, le socialisme a besoin du libéralisme. Car il est tellement mauvais, que s’il n’y en a pas du tout, alors les gens meurent de faim et se révoltent.

        • On peut être dans le déni sans être socialiste. Il n’empêche que le premier socialiste venu sautera sur votre critique de la courbe de réduction de l’extrême pauvreté pour dire « vous voyez bien, tous des tricheurs et des affabulateurs ces capitalistes ! Le socialisme a autant sinon plus contribué à réduire la misère que lui ». Or l’argument selon lequel la courbe « devrait » refléter les guerres mondiales et les périodes communistes ou socialistes est parfaitement gratuit. Derrière ses clowneries, Milei est un économiste, il dit ce que tout le monde devrait voir sur les données, vous répondez, comme un socialiste, que puisqu’elles ne montrent pas ce que vous auriez pensé, les données doivent être fausses, ou il doit y avoir dedans quelque chose que Milei n’aurait pas vu.
          Vous l’accusez de servir la soupe au capitalisme, ne venez pas vous plaindre si je vous accuse en retour de servir la soupe au socialisme.

  • Excellent Milei ! Puisse t il être entendu… et réussir dans son pays. Ça sera dur pour lui avec tous les autres pays occidentaux qui n’ont pas intérêt à ce que ça change et donc ne vont pas l’aider
    Mais au moins, il a pu parler à Davos.
    Génie du capitalisme : donner la parole, mais ne pas changer…. Sauf si le capitalisme est directement menacé !

  • Vu le nombre de défenseurs de l’économie socialiste de marché, on se demande pourquoi il y a tant de sinophobie dans l’air…

    • Et on se pose une semblable question avec les adorateurs de Poutine qui par ailleurs détestent le capitalisme de connivence…

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  • Sympathique mais être a davos semble….. Encore un clown, pauvres argentins.

  • En dehors de la thèse numéro 3 – qui s’appuie sur une définition trop élargie du socialisme – le reste coule de source.
    Ce que Milei critique en réalité c’est l’étatisme. S’il avait prononcé ce mot au lieu de l’autre, la démonstration aurait gagné en clarté.
    Car il ne faut pas oublier que socialisme et libéralisme ont le même ennemi : l’État. Le premier veut sa mort, le second sa léthargie. Le seul souci avec le socialisme – le vrai, pas la social-démocratie – c’est qu’il a plein d’autres ennemis : l’Etat, les citoyens qui pensent différemment, les riches, les éduqués, ceux qui réussissent, etc. La social-démocratie, elle, adore l’Etat.
    A part ça le bonhomme est intéressant. On peut imaginer qu’il a un peu bousculé les Davosiens. Je ne sais trop dans quel sens. Ont-ils joui en l’écoutant ? Se sont-ils offusqués de son ton ? Ou l’ont-ils découvert comme un ado qui feuillette un magazine de c.l : avec un mélange de honte et d’envie ?

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    • @ abonescent :

      définition du socialisme par Frédéric Bastiat dans « la loi » :
      « La chimère du jour est d’enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres ; c’est de généraliser la Spoliation sous prétexte de l’organiser. Or, la spoliation légale peut s’exercer d’une multitude infinie de manières ; de là une multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, Droit au travail, Droit au profit, Droit au salaire, Droit à l’assistance, Droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc., etc. Et c’est l’ensemble de tous ces plans, en ce qu’ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme. »

    • @Abon Neabcent
      Commentaire intéressant par les questions qu’il pose. Plusieurs remarques :
      1) Personne n’est obligé d’accepter la (les) définition que les socialistes donnent du socialisme. Voici la mienne : doctrine affirmant que certains ont le droit d’utiliser la violence pour contraindre les autres à leur volonté pour le prétendu « bien » de « la société ». A ce titre, le socialisme est bien antérieur au marxisme qui n’en est qu’une variante. Les variantes ne se différencient et s’opposent en fait que sur ce qui constitue « le bien ». Le socialisme marxiste, appropriation violente des « moyens de production » par ceux qui aspirent à devenir l’État répond parfaitement à cette définition, mais aussi le système de servitude féodal par exemple. Les « moyens de production » étant ultimement l’esprit et le corps humains, le socialisme marxiste conduisit inexorablement à l’esclavage.
      2) La promesse marxiste d’une société sans Etat n’est qu’un leurre puisque la « révolution » commence par lui donner tous les pouvoirs, y compris le pouvoir économique, c’est à dire celui de priver de moyens de subsistance, de résistance etc.
      3) La propriété, c’est ce sur quoi nous avons un pouvoir exclusif de décision, à la seule limite qu’il en soit de même pour les autres (ce qui limite la propriété à ce qu’on possède et rien d’autre). En sociale démocratie et fascisme, personne, en dehors des privilégiés au pouvoir, n’a de contrôle exclusif sur ce qu’il est sensé posséder car politiciens et administration décident d’un très grand nombre de choses à sa place, sans qu’aucune limite ne soit jamais posée à cette extension permanente de leur pouvoir de décision. Les citoyens sont donc, au mieux, copropriétaires de tout ce qu’ils sont sensés posséder avec les politiciens et les administrations, la prééminence étant aux politiciens et à l’administration. En ce sens, sociale démocratie et fascisme sont bien des socialismes, y compris au sens marxiste du terme.

  • Je n’ai pas peur du socialisme, car je sais qu’un jour il disparaîtra …..
    Quand ils auront dépensé tout l’argent des autres.

  • M. Zitelman, ravi de voir que vous utiliser aussi le concept de socialisme « moderne » que j’ai propose’ dans mes articles.
    https://www.contrepoints.org/2022/08/15/389739-le-socialiste-daujourdhui-nest-pas-le-socialiste-dantan
    Cordialement,
    Finn Andreen

    • Rassurez vous, vous n’êtes pas seul pour soutenir ce point de vue. Faut-il rappeler que bien des étatistes forcenés se sont eux-même qualifier de « socialistes », à commencer par Mussolini, figure du PSI et Hitler, dont le programme original en 25 points réclame quand même l’abolition des revenus du capital, excusez du peu. Une viste d’un officier SS autrefois, une réglementation aujourd’hui, nul besoin de la propriété du capital pour diriger les entreprises. Le socialisme moderne est plus « économique », c’est bien là son seul avantage par rapport à l’ancien.

  • D’accord avec les thématiques. Une fois dit ça dire que les chefs d’entreprises sont tous des héros est aussi exagéré que de déifier les Etats . On est ici dans un manichéisme, idéologie qui n’a jamais donné rien de bon.

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    • @Val
      Dans le contexte actuel, dans lequel les entrepreneurs sont denigrés de toutes parts, à tel point que les gens de l’État pretendent partout leur imposer des buts prétendument « sociaux » (par exemple « la responsabilité sociale des entreprises » en France), rappeler leur supériorité morale infinie sur les politiciens et les administrations est salutaire. Le véritable entrepreneur, parce qu’il fournit des biens et services demandés par la population au meilleur coût (faute de quoi il n’existerait pas), rempli déjà son rôle social en ce faisant. De leur côté, politiciens et administrations ne sont que des parasites vivant sur le dos des vrais entrepreneurs et de leurs salariés qu’ils ont en sus le toupet d’empêcher de produire, détruisant petit à petit ce qui leur permet de vivre.

    • Refuser de reconnaître les mérites des entrepreneurs, c’est bien ce qui nous laisse dans la mouise sans eux.

      • En france, mêmes les entrepreneurs sont touchés par la grâce des subventions…….ou des commandes publiques……..BTP, agriculture, transports, énergie, pharmacie….
        …..Notre système économique est vicié bien plus profondément que ne le laisse penser un survol rapide…..

        • @Doda
          Tout à fait ! Un nouveau Doda ?
          Précisons toutefois que ce ne sont pas tous les entrepreneurs qui touchent des subventions et des commandes « publique ». Il faut bien qu’il y en ait qui paient pour ça !

          • En france, les niveaux d impositions et de taxes sont quasiment les plus élevés du monde occidental, mais ces actions ont des conséquences tres néfastes sur notre économie donc pour les limiter l état après avoir beaucoup pompé relache qq subventions qui ne font qu entretenir un clientélisme ( voir comment fin 2023 les entreprises du BTP, agences immobilières…….ont fait pression sur le gouvernement pour des politiques de relance du secteur…….)

            • @Doda
              Je ne peux encore qu’appoouver. Ce que vous décrivez n’est autre chose que ce que certains appellent improprement « capitalisme de connivence », et qui n’est rien d’autre qu’une forme de socialisme nommée interventionisme, que l’on retrouve dans les systèmes sociaux démocrates et fascistes. La propriété formelle des « moyens de production » y demeure partiellement « privée » mais de fait, elle est presque entièrement aux mains des politiciens et des administrations qui décident de tout, y compris de la petite part qu’ils laissent au secteur prétendument privé. Milei et d’autres avant lui ont parfaitement décrit ce type de socialisme en démontrant qu’il en est. Une fois l’idée même de l’interventionnisme admise, les gens de l’État se comportent invariablement en pompiers pyromanes, comme ce que vous décrivez sur l’immobilier, les effets néfastes de chaque intervention étant prétendument compensés par de nouvelles interventions dont les effets sont encore pires que les précédents, entraînant les peuples qu’ils gouvernent dans la spirale du déclin à laquelle nous assistons.

              • Un excellent exemple de capitalisme de connivence comme la Russie avec ses oligarques montre que cette situation n a strictement aucun rapport avec le communisme antérieur ou les moyens de production étaient tous etatises….
                Le capitalisme de connivence n est qu un moyen de contourner la concurrence

                • @Doda
                  En Russie post soviétique, le passé communiste a au contraire joué un rôle très important dans l’établissement de la connivence car les entreprises gérées par le parti ont été vendues à des gens qui étaient nécessairement déjà bien placés dans l’ancien système, les autres n’ayant ni les moyens ni les connexions pour les acheter. Une autre solution aurait consisté à distribuer gratuitement les actions de ces sociétés à tous les citoyens des pays concernés. Ensuite, comme vous le remarquez, la connivence n’a pas besoin d’un passé communiste pour s’établir. Elle est la conséquence directe de l’interventionnisme, c’est à dire de l’idée que les gens de l’État doive intervenir dans l’économie, au prétexte de la « réguler » pour le « bien » de la « société’. Une fois ce principe admis, il devient inévitable que des individus cherchent à en tirer parti pour obtenir des privilèges, éviter ou étouffer la concurrence, ou tout simplement survivre en cherchant à obtenir les bonnes grâces du pouvoir. Le pouvoir y trouve aussi largement son compte puisque ce système lui permet de favoriser les entreprises qui se montrent conciliantes avec ses objectifs, de harceler jusqu’à condamner celles qui pourraient lui être hostiles et de s’enrichir via la corruption, donc de se renforcer. La connivence est l’une des conséquences inévitable du socialisme partiel caractéristique de la démocratie sociale et du fascisme.

  • Le socialisme est une drogue dure que l’on pourrait comparer au crack. Cette drogue est d’autant plus piégeuse qu’elle apparait à l’opinion publique comme une sorte de drogue « light », une sorte de joint, d’herbe tout au plus, voire du simple tabac. Or c’est lorsque l’on veut sevrer un peuple de cette drogue que les ennuis commencent.
    Prenons la dette Française par exemple. Il s’agit d’un « héritage » d’autant plus empoisonné qu’à la différence d’un héritage entre simples particuliers, il n’existe aucun moyen de le refuser. Or la dette a commencé avec Mitterrand et son incompétence crasse dans tous les domaines. Cela a commencé il y maintenant plus de 40 ans, nous sommes donc désormais à la troisième génération touchée par cette dette. Les Français ne font pas le lien entre cette dette et l’incapacité de l’Etat à investir dans ses fonctions régaliennes. Voir que l’Hopital Pompidou dont le budget est de 8 milliards lance un appel aux dons pour deux ou trois millions pour acquérir un appareil de radiologie est un exemple concret qui montre que la dette paralyse toute capacité d’investissement.
    Milei avec sa tronçonneuse l’a parfaitement compris. En France depuis l’incompétent et calamiteux Cartel des Gauches (cent ans déjà …) les fonctionnaires ont un emploi à vie. De mon point de vue là se trouve le principal obstacle à tout redressement. Une firme privée qui voit ses revenus baisser a toujours la possibilité d’adapter sa masse salariale en conséquence. Une telle option est impossible pour l’Etat. Par conséquent, chaque baisse des rentrées fiscales dues à un ralentissement économique se traduit ipso facto par une aggravation du déficit. De plus les keynésiens qui gouvernent la France sans discontinuer depuis le Front Populaire jusqu’à aujourd’hui, prendront prétexte d’un tel ralentissement économique pour faire marcher la planche à billet pour « relancer la machine économique  » à la sauce « quoi-qu ‘il-en-coûte »…
    Déficit qui sera comblé (sic) par un nouveau recours à la dette et un recours à une augmentation massive de la fiscalité qui finira par étouffer les entreprises existantes et fera fuir les investisseurs vers des cieux plus cléments. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, des grands pays développés, pendant des dizaines d’années la France n’est jamais parvenue à faire baisser le chômage à un taux inférieur à 10%. Ce taux est d’ailleurs bidonné puisque les gouvernements se sont évertués à créer, avec une imagination sans limites, toutes sortes de catégories permettant de ne pas augmenter le chômage : stages parking, pré-retraites etc.
    Et quand bien même la loi autoriserait-elle à pouvoir licencier des fonctionnaires, il est très probable que le gouvernement devrait affronter une fronde de plusieurs millions de personnes. Or le courage n’est pas la vertu principale de ces politiciens qui veulent être élus, réélus, ré-ré-ré-élus etc. etc.
    Enfin, le plus grave est dans les têtes. De la petite enfance jusqu’à l’Université et jusqu’aux (prétendument) grandes écoles (voir le wokisme cette semaine à Normale Sup Saclay), les Français ont eu le cerveau lavé leur laissant croire que l’Etat nous veut du bien et que l’Etat peut tout pour notre bonheur. Une prise de conscience de l’existence d’un lien fondamental entre l’intervention de l’Etat et l’appauvrissement généralisé est totalement inconcevable pour une population à qui on n’a cessé d’expliquer que le capitalisme est le mal absolu. Nous sommes ici en présence d’un dogme comparable à un dogme religieux. Il suffit de regarder les médias Français (tous, même Cnews) pour comprendre qu’adhérer aux idées de Hayek, de Von Mises ou de Friedman, par exemple, entrainerait une telle dissonance cognitive qu’aucun universitaire ou étudiant n’est prêt à accepter un tel choc intellectuel. Si un tel phénomène de rétention de ces idées existe dans l’enseignement supérieur, il est alors impossible que celles-ci puissent se diffuser dans l’opinion publique.

  • Discours enthousiasmant de Xavier Milei! Quelle chance pour l’Argentine qu’un tel homme ait été élu Président de la République! Mais l’on pourrait dire aussi que ce n’est pas une chance mais la Liberté qui l’a conduit au pouvoir. Ou encore que c’est la liberté d’expression d’une population épuisée par près de 100 ans de socialisme qui s’est exprimée dans son élection.
    La seule chose que nous puissions souhaiter pour la France c’est que du fait de l’épuisement dans lequel le pays se trouve du fait de son enfermement dans le socialisme, le même réveil puisse se produire. Ce sera dur car les esprits sont formatés mais pas tous et la décadence puis le naufrage dans la pauvreté forcent à réfléchir.

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