Que la rentrée est pénible dans la patrie des Droits de l’Homme : alors que le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique devait modestement transposer les derniers textes européens sur le numérique (DSA, DMA, DGA et Data Act), des députés se sont donné à cÅ“ur joie pour le surtransposer – tradition française – mais pire, pour y jouer la surenchère de mesures liberticides : interdiction des VPN, permis cyber, fin de « l’anonymat »…
Certes, l’amendement portant l’interdiction des VPN a fort heureusement été abandonné depuis, mais nous apprenions la même semaine que, sur les bons conseils de l’Institut Rousseau, des députés de tous bords préparaient un projet de loi visant à interdire les expressions climatosceptiques à la télévision.
Le directeur de l’Institut, Nicolas Dufrêne, a dénoncé une présentation caricaturale, voire mensongère, de la part du journal Le Figaro.
Pourtant, la proposition de loi présentée sur le site de l’Institut Rousseau entend bien confier à l’Arcom la mission de « veiller, notamment, auprès des éditeurs de services de communication audiovisuelle, compte tenu de la nature de leurs programmes, à ce que la programmation reflète le consensus scientifique, en particulier la nature anthropique du dérèglement climatique, l’existence du dépassement des limites planétaires et de la raréfaction des ressources en cours, ainsi que la nécessité d’agir reconnue par les engagements internationaux dont la France est signataire. »
Au-delà du danger évident qu’une telle brèche dans la liberté d’expression ferait peser sur la démocratie, cette proposition finirait par être une balle dans le pied de la lutte contre le changement climatique, car comme John Stuart Mill dans De la liberté, je crois qu’une idée doit être « entièrement, fréquemment, et hardiment » en question où elle risque d’être considéré à la longue « comme un dogme mort et non comme une vérité vivante. »
Autrement dit, pour propager et maintenir une idée, il faut faire sans cesse appel à la raison de l’Homme et non à l’autorité. Simple.
Il ne s’agit pas ici de dire combien je pense que toutes ces mesures sont absurdes et dangereuses pour la démocratie. Mais de m’indigner que des parlementaires, dont le mandat historique est de contrôler et limiter l’État, l’encouragent dans ses abus. Basique.
En 1789, auraient-ils été élus pour armer la monarchie absolue ?
Je m’en indigne d’autant plus que ces propositions émanent de députés de la majorité présidentielle qui s’autoproclament régulièrement gardien de « l’arc républicain » et de la raison face aux extrêmes populistes. On peut se réjouir que ces propositions n’émanent que d’individus isolés, et que sur le numérique nous ayons des députés courageux comme Philippe Latombe ou Eric Bothorel pour s’y opposer vigoureusement.
Mais toutes ces propositions liberticides disent quelque chose de la déculturation de nos élus aux grands principes sur lesquels reposent notre démocratie, à savoir le libéralisme politique que la gauche prend toujours le soin de distinguer du « néolibéralisme » pour s’en réclamer. Souvenons-nous des parlementaires de la Troisième République qui ont doté notre pays de grandes lois de liberté à une époque où la République était encore si fragile. On ne peut que déplorer que nos élus n’aient la moitié de cette foi-là . Ils n’ont pas les bases.
D’abord, ces parlementaires devraient se rappeler qu’ils ont une responsabilité envers le futur, et que les pouvoirs qu’ils donnent à l’État qu’ils jugent aujourd’hui dirigé par des gens raisonnables pourront demain être utilisés par les populistes qu’ils honnissent. Simple.
Ils devraient savoir que, comme le disait Lord Acton, « le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument ».
Ainsi, plus l’État disposera de pouvoirs sur les citoyens, plus il sera amené à en abuser. Basique.
En 2015, Manuel Valls avait demandé aux parlementaires de confier au gouvernement des pouvoirs exceptionnels dans le cadre d’une loi d’état d’urgence, dont les dispositions n’ont jamais été abrogées, pour lutter contre le terrorisme. Quelques mois plus tard, ce sont des activistes écologistes qui étaient arrêtés en amont des manifestations grâce aux dispositions censées être réservées au terrorisme islamique qui nous frappait.
Ils devraient avoir conscience que leurs décisions ne s’arrêtent pas à nos frontières, la France est regardée à l’étranger. Quand notre pays, qui se proclame de plus en plus à tort comme la patrie des Droits de l’Homme, banalise l’atteinte aux libertés fondamentales, quelle pression morale peut encore être exercée sur les régimes autoritaires ? Ces régimes nous répondront que nous non plus, nous ne croyons plus dans la liberté. Simple.
Cette dissonance cognitive que crée la différence entre l’ambition d’être le pays de la liberté et la réalité d’être l’un des pays le plus condamné par la CEDH donne un sentiment d’hypocrisie. Et cette hypocrisie est instrumentalisée par tous les illibéraux, par tous ceux qui veulent voir la démocratie libérale s’effondrer, que ce soit les poutinistes ou les islamistes. Basique.
Si nous voulons regagner le cœur de notre jeunesse, de plus en plus séduite par des idéologies nihilistes, et celui de la jeunesse hors nos frontières comme celle des régimes qui tournent le dos à l’Occident comme en Afrique, si nous voulons gagner cette guerre culturelle, nous devons refaire de la démocratie libérale un objet de désir, en commençant par être solides sur nos appuis.
« Qu’est-ce qui nous gouverne ? La peur et l’anxiété » chante Orelsan. Ne leur sacrifions pas la liberté.
les parlementaires sont à vomir !
La plupart du temps, ils ne comprennent même pas ce qu’ils votent.
Et ils s’étonnent ensuite de abstention…
Nous sommes gouvernés par des technocrates étatistes qui veulent tout maîtriser.
Moins ils y parviennent, plus ils deviennent autocrates et impérieux, maîtrisant la communication et les ressources du pays au profit d’un pouvoir qui leur échappe et qu’ils cherchent à reprendre en permanence.
Le pire est que le slogan derrière lequel toute cette manÅ“uvre se dissimule est que l’État « protège les français » alors qu’il détruit le pays… à quel moment les français vont-t-ils s’en rendre compte ?
« au profit d’un pouvoir qui leur échappe et qu’ils cherchent à reprendre en permanence. »
Il y a une évidence qui leur échappe, c’est que les électeurs qui leurs accordent leurs suffrages, ne leurs donnent pas un pouvoir, mais devraient exiger d’eux qu’ils s’acquittent de leur devoir, et respectent à la lettre les engagements qu’ils ont prétendu prendre durant la campagne électorale.
N’ayant pas compris cela, le pouvoir qu’ils croient pouvoir exercer et conserver envers et contre tout n’est qu’une illusion, et ne peut que leur échapper!
Vous vous étonnez de la position de l’ARC républicain ? Mais cet arc est depuis des années un arc gauchiste. Et comme tout bon gauchiste, ils respectent les opinions des autres uniquement si elles sont de gauche. Je ne vois là aucune dérive par rapport aux lois précédentes. Et c’est ce qui va tuer la démocratie, la vraie.
« à ce que la programmation reflète le consensus scientifique, en particulier la nature anthropique du dérèglement climatique, l’existence du dépassement des limites planétaires et de la raréfaction des ressources en cours »
Le premier item mis à part, c’est pile-poil les âneries du rapport Meadows, ouvrage néo-malthusien, catastrophiste et crypto-anticapitaliste.
Pas besoin de chercher plus loin la fake news.
Il y a pour moi une certitude absolue.
Une idée qui réclame, pour sa survie, l’interdiction de toute idée concurrente est nécessairement fausse.
Si les arguments démontrant les causes du réchauffement climatique faisaient autorité, il n’y aurait nul besoin de censurer ceux qui n’y croient pas.
L’autoritarisme est l’arme de ceux qui n’ont pas d’autorité.
Jérôme fourguet affirmait en substance que les macronistes adoptent un comportement d’extrême droite, quand le Rassemblement National se positionne en défenseur des droits fondamentaux ou naturels, ce que l’on attendrait d’un parti présidentiel se proclamant représentant du « camp du bien ». Macron élimine le rôle de la France sur la scène internationale et, pour y parvenir, il agit comme un loup dans la bergerie. Cependant, les conséquences désastreuses commencent à devenir évidentes. Tel l’article de Sacha Benhamou.
« Il ne s’agit pas ici de dire combien je pense que toutes ces mesures sont absurdes et dangereuses pour la démocratie. Mais de m’indigner que des parlementaires, dont le mandat historique est de contrôler et limiter l’État, l’encouragent dans ses abus. »
Plus inquiétant que ces mesures, plus inquiétant que l’attitude de nos élus : la (non-)réaction de nos compatriotes.
Les gens descendent dans la rue pour défendre leur retraite, pour ne pas travailler 2 ans de plus, mais ne bougent pas quand on s’attaque à leurs libertés.