Immobilier : les prix vont-ils baisser ?

Le marché immobilier fait grise mine, mais pas pour tout le monde. Entre craintes de dévaluation et opportunités d’achat, voici pourquoi vous devriez garder un œil sur la pierre.

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Immobilier : les prix vont-ils baisser ?

Publié le 9 septembre 2023
- A +

Un risque d’effondrement des prix de la pierre plane sur les propriétaires. Pour certains, par contre, une baisse des prix offre une opportunité. La pierre, disent-ils, tire toujours son épingle du jeu.

Un article pour Le Revenu explique :

« Avec des taux d’intérêt élevés, le repli des ventes et le recul des prix, le marché de l’ancien est grippé, mais redevient plus attrayant ».

Certains citent la démographie – la hausse de la population. En effet, la croissance du nombre d’habitants en France fournit une demande pour l’immobilier au fil des siècles.

D’autres évoquent l’inflation. Comme le reste des prix dans l’économie, le prix des logements grimpe avec la création d’argent. Par contre, au-delà de la norme en proportion des revenus des ménages, le décollage des prix de l’immobilier date de l’an 2000 environ.

Les prix de la pierre augmentent depuis 20 ans en raison de l’accès au crédit. Pour l’instant, les prix reviennent sur les niveaux d’avant le sommet. La plupart des propriétaires restent en position de gain. Pourtant, selon les chiffres officiels, la valeur de l’euro chute à présent de 5 % par an.

En prenant les prix de la capitale, la perte de valeur de la pierre est ainsi environ le double de la chute des prix de marché !

À Paris, les prix baissent de 7 % en deux ans à septembre, selon les attentes de professionnels. En termes ajustés pour la chute de l’euro, les propriétaires perdent environ le double de la perte en euros sur les deux dernières années ! Comme pour le reste des actifs d’investissement, une chute des prix tend à ouvrir des opportunités. Le manque d’acheteurs réduit la concurrence pour les placements, et met davantage de biens à portée de main.

Pourtant, le gonflement de la bulle a lieu depuis 20 ans. Les prix reflètent à présent le résultat de trois programmes de relance et de suppression des taux d’intérêt – le programme de relance après la crise 2000, la relance après 2008 et la crise euro, et le stimulus lors des confinements.

En somme, les valorisations de la pierre reflètent les effets d’un accroissement du bilan de la banque centrale de plus de 6500 milliards d’euros depuis sa création (voir bilan de la Banque centrale européenne).

Comme les prix des obligations, des startups de la French Tech, et du CAC 40, les prix de la pierre tiennent en grande partie à la déformation de l’information dans l’économie via la manipulation des taux d’intérêt. La correction, à la suite d’un gonflement sur les 20 dernières années, requiert bien plus d’un ou deux années de baisse des prix.

Par ailleurs, les élus n’ont pas renoncé aux programmes de soutien. La Banque centrale européenne évoque une pause des hausses de taux. Les élus ne croient pas à la vertu des marchés, et ainsi ne croient pas à la nécessité de l’éclatement des bulles, ni du resserrement des conditions de financement en conséquence. L’attitude règne à travers les partis et factions.

« Le laissez-faire, c’est fini » disait Nicolas Sarkozy lors de la crise des subprimes. « Je ne crois pas au marché libre » affirme un représentant des Insoumis en avril. Il fait la critique du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour son excès de zèle pour les marchés.

Pourtant, entre le « quoi qu’il en coûte », le bouclier tarifaire, et à présent l’annonce de contrôles de prix en magasins, le gouvernement et l’opposition font partie du même camp.

En bref, les dirigeants ont peu de chances de permettre aux marchés une correction des excès des dernières années. À présent, les faillites chez les promoteurs immobiliers grimpent au niveau le plus élevé depuis 2016, un prétexte à des plans de relance !

 

Déformation par la dévaluation

L’activité dans la pierre nourrit beaucoup de patrons d’entreprise, de ménages, et les proches des politiciens. Grand nombre de fonctionnaires, membres de l’Assemblée, et commissaires de l’UE détiennent de l’immobilier.

Déjà, le déficit de la France repart à la hausse par rapport à l’année dernière, en dépit des promesses d’économies de la part des ministres. L’immobilier – comme l’or – tend à grimper en termes nominaux en réaction à la création d’argent par le gouvernement.

En effet, une plus grande quantité d’argent en circulation mène tôt ou tard à une hausse des prix dans une économie. Une dévaluation de l’euro à l’avenir peut ainsi créer l’impression d’un rebond de la pierre.

En d’autres termes, les prix peuvent grimper en euros, mais perdre pied en réalité, face au reste des biens et services de l’économie. De cette façon, vous pouvez percevoir des plus-values, mais perdre de la richesse au fil du temps !

Des spéculateurs attendent la fin des chutes de prix pour saisir l’opportunité. Ils peuvent en effet voir grimper les prix dès la remise en marche de la planche à billets (les rachats d’obligations et octroi de prêts gratuits par la BCE).

Néanmoins, malgré une hausse des prix en euros, les prix de la pierre en termes réels (rapportée à l’or par exemple) risquent de chuter pour encore une décennie.

 

 

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  • Ah l’or ! Toujours cette obsession du duo d’Agora Bonner & Wapler pour cette vieille relique.
    A quoi sert l’or ? Minoritairement à des usages dans l’électronique ou l’aérospatiale.
    Majoritairement à la bijouterie. Autrement dit, à rien.

    -4
    • L’or après Brenton Woods a perdu sa fonction : celle de réserve de valeur, c’ est à dire, le soutien pour les « planches à billets ». Depuis l’ argent est fabriqué ex nihilo. L’ or continue à être un refuge dans ces temps d’ incertitude…

    • En effet à rien, depuis Bretton Woods. Mais qu’est-ce que Bretton Woods sinon un grand hold-up mondial fait par la finance américaine à l’époque pour substituer le dollar à l’or comme valeur de réserve ? Hold-up qui a permis à l’Amérique de vivre au dessus de ses moyens depuis lors. Mais un tel système ne tient que tant que dure la confiance dans le dollar et que la parole américaine est perçue comme sincère par les autres gouvernements. Et là, si vous avez pris les nouvelles depuis quelques années vous avez sûrement constaté que les instances dirigeantes américaines ont bien scié la branche sur laquelle elles trônaient (externalisation du droit américain, confiscation des avoirs russes,…).
      Mais depuis, les pays émergents menés par les BRICS ont sifflé la fin de la récré. DSK en avait rêvé, les BRICS le font. Et l’or va reprendre une place dans le monde comme valeur de sécurisation des trésors, comme il n’aurait jamais dû cesser s’il n’y avait eu ce hold-up au moment où les US étaient en position de force après la seconde guerre mondiale.

      • Vous rêvez ! On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.
        Ce truc avait un sens quand nos pièces étaient faites d’or. Au fil du temps, de plus en plus d’argent et de moins en moins d’or. Puis plus d’argent et encore moins d’or. Puis même plus de pièces, à part pour Bernadette.
        Et aujourd’hui on est à la veille du règne des cryptomonnaies.
        Alors l’or !…

        -1
  • L’État fera tout pour protéger la valeur de l’immobilier. Sinon, c’est la baisse des revenus de l’IFI et celle des revenus des frais de notaires.

  • Les USA ont en leurs possessions la plus grande réserve d’or du monde, cet or qu’ils ont barboté au européens en les obligeants a accepté le dollars comme monnaie étalon, l’immobilier doit baisser les Russes ne sont plus présents, pour acheter tout l’immobilier Français à n’importe quel prix , l’immobilier reprendra sa véritable valeur, c’est qui sera très dommageable pour certains propriétaires

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