Allez les gueux, il faut payer maintenant !

Après des décennies de gestion calamiteuse, suivies de trois années d’une dépense totalement folle, irréfléchie, et inutile, la facture arrive et elle est particulièrement salée.

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Allez les gueux, il faut payer maintenant !

Publié le 30 août 2023
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Heureusement qu’avec Emmanuel Macron nous avons un expert de la finance à la tête de l’État ! Heureusement que l’économie du pays est gérée de main de maître par des cadors comme Bruno Le Maire ! Sans ceux-là, quelle sombre direction le pays prendrait-il ?

C’est probablement grâce à cette équipe de choc affûtée comme une lame japonaise que déjà se dégagent de fermes pistes pour une prochaine baisse des impôts.

Oui, vous avez bien lu : Emmanuel Macron a récemment confirmé vouloir lancer un grand plan d’économies.

Pensez-donc ! Deux milliards d’économies d’impôts pour le contribuable, que voilà une somme… ridicule lorsqu’il faut la mettre en face d’un déficit public de plus de 150 milliards d’euros et qui a en plus le bon goût d’augmenter encore par rapport à l’année dernière, déjà particulièrement chargée à ce sujet !

C’est dit : d’ici 2027, on repasse sous les 3 % de déficits annuels, et on taille dans les dépenses publiques. Vous allez voir, ça va très bien se passer, et même si absolument rien de concret ne ressort pour le moment des déclarations ampoulées de Macron, on sait que l’idée de s’atteler à un raffermissement des finances publiques, qui trottait depuis un moment dans la tête de l’exécutif, commence à prendre forme.

Bon, certes, en même temps, les déclarations en provenance de son gouvernement peuvent laisser quelque peu perplexe : pour Babeth Borne v1.23, l’intelligence artificielle à la tête des ministres, il n’est évidemment pas question d’augmenter les impôts des ménages, et tous les petits calculs sont aussi formels que contraires aux odieuses rumeurs de l’opposition selon lesquelles une telle baisse serait difficile à réaliser.

Ainsi, il n’y aura pas de hausse de certaines taxes (sur l’alcool par exemple, dont la consommation baisse), et il va de soi que les aspects concrets et palpables, chiffrés et détaillés, de ces non-hausses, voire de ces baisses seront publiés un jour, promis, juré, craché.

À présent, même si l’on peut déjà se réjouir de ces belles promesses, on ne peut s’empêcher de remarquer que certains, notant de façon chafouine que la dette publique de la France a explosé, atteignant désormais 111 % du PIB (contre 98 % lors de l’arrivée au pouvoir de Macron en 2017), prévoient malgré tout quelques petits ajustements taxatoires ici ou là : augmentation des taxes sur les autoroutes et les aéroports, augmentation salée de l’éco-contribution et autres malus écologiques (qui permettent de bien syntoniser à coups de taxes le consommateur et Gaïa), fin de certaines niches fiscales (notamment sur certains produits pétroliers), etc.

Autrement dit, les impôts qui n’augmenteront pas (en 2023) pourraient bien, en même temps, augmenter, et furieusement en plus (mais en 2024).

Il y aurait comme un petit bobard pour l’une ou l’autre partie, mais qui ment donc ? S’agit-il de ceux qui expliquent, chiffres à l’appui, que les impôts vont augmenter vigoureusement, comme du reste ils l’ont sans cesse fait depuis plusieurs années, ou s’agit-il plutôt de Macron et de son équipe dont tout l’historique des promesses tenues et de l’absence de tout mensonge est fermement établi ?

Au-delà de cette question rhétorique, on doit se rappeler que le triplet d’années passées s’est surtout illustré par une dépense sans frein : difficile en effet d’oublier le Prince du Koikilenkouth lorsque la pandémie s’est déclenchée. Difficile aussi d’oublier la multiplication des distributions d’argent du contribuable pour tenter de compenser les fermetures arbitraires de magasins imposées par le gouvernement ; la découverte que cet argent ne provient pas d’une étable de licornes magiques mais de nulle part ailleurs que du portefeuille des contribuables (présents et à venir au travers d’une dette qui a explosé à plus de 3000 milliards d’euros) n’est une surprise que pour les plus incultes des Français, et n’a été consciencieusement camouflée par la brochette de félons au pouvoir qu’à des fins purement électoralistes…

À ces petits ajustements budgétaires et financiers, on doit ajouter le panorama économique actuel qui donnera un côté particulièrement agité au tableau peint par l’actuelle équipe gouvernementale.

En effet, pendant que Bruno Le Maire va se tortiller pour faire bricoler un budget par ses équipes de Bercy, l’inflation, elle, va continuer de flirter avec des sommets qu’on n’avait plus vus depuis des décennies. Or, cette inflation – dont le chiffre est toujours aussi honteusement sous-estimé par des statistiques gouvernementales d’un optimisme maintenant dangereux – signifie mécaniquement un renchérissement de tout ce que la France importe, à commencer par l’énergie. Et comme la France n’a plus, pour ainsi dire, de capacités industrielles, elle importe comme jamais. Autrement dit, l’effet douloureux de l’inflation va en être d’autant accru.

En outre, cette forte inflation se traduit aussi dans des taux d’emprunt élevés. Pour un État bien géré, cela peut être à peu près neutre. Pour un État empêtré dans une dette colossale et un déficit chronique obèse, cela se traduit par une véritable cavalerie sur ses remboursements. Le roulement de la dette, qui était jusqu’à présent relativement facile à opérer pour les équipes de Bercy, va s’en trouver considérablement compliqué. Seul Bruno Le Maire pourra nous sauver d’un dérapage.

Parallèlement, il reste assez peu de doutes sur le fait que l’immobilier pourrait subir une tempête parfaite, qui provoquera plusieurs effets négatifs massifs sur les finances publiques : l’effondrement des transactions immobilières signifie une baisse majeure des rentrées fiscales pour les collectivités locales, ainsi qu’une baisse de revenus pour l’État au travers des taxes sur la construction ou l’entretien des biens immobiliers par exemple.

Enfin, on peut aussi se demander comment Macron et son équipe vont prendre en compte la véritable nécrose du tissu économique provoquée par l’augmentation record des faillites des petites entreprises françaises : alors qu’on se rapproche actuellement du record historique de 2008 qui voyait 250 défaillances par mois, le gouvernement semble résolument regarder ailleurs.

En pratique, le constat est sans appel : après des décennies de gestion calamiteuse, suivies de trois années d’une dépense totalement folle, irréfléchie, et inutile, la facture arrive et elle est particulièrement salée. Les dirigeants, qui malgré leur détachement complet de la réalité, sentent confusément le mur arriver droit devant, comprennent que leur propre santé pourrait vaciller si des mesures drastiques (pourtant particulièrement impopulaires) n’étaient pas prises rapidement. La situation est subtile : il faut donc faire comprendre aux gueux qu’il va falloir rudement payer, sans qu’ils ne s’en rendent compte ni ne se retournent contre ceux qui les ont mis dans cette situation.

Cela pourrait ne pas bien se passer.

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  • la découverte que cet argent ne provient pas d’une étable de licornes magiques mais … mais si mais si.
    Tout le monde sait que cela ne peut venir que de là. Donc les licornes magiques existent.
    Vous allez voir, cela va se passer onctueusement 😉

  • Pendant la crise Covid, je m’étais inquiété auprès de mon député LREM du Cher de la gabegie d’argent public qu’entrainait la gestion sanitaire. Celui-ci me répondit que l’état pouvait se permettre de s’endetter grâce aux taux négatifs. Une telle clairvoyance m’avait laissé pantois.
    J’avoue ne pas tout comprendre des mécanismes financiers, mais j’ai l’intuition qu’il faut bien rembourser ses dettes tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre.
    Comme le recours à l’impôt ne suffira pas, il faudra certainement vendre nos bijoux de famille, comme nos forêts domaniales par exemple.
    Et comme si notre situation financière n’était pas encore assez catastrophique, le pouvoir en place s’évertue à détruire tout ce qui marchait encore, comme notre industrie automobile au seul bénéfice de l’industrie chinoise.
    C’est, sans aucun doute, de l’incompétence mais pas seulement. Si nous étions en guerre, le comportement de notre gouvernement relèverait de la haute trahison !
    Mais le gouvernement n’est pas le seul responsable. Que disent les partis d’opposition réputés raisonnables, les chroniqueurs économiques, que dit le MEDEF ?
    Merci à h16 et à Contrepoints de nous rappeler à la réalité sur laquelle les discours creux de la macronie n’ont aucune prise.

    • il faudra certainement vendre nos bijoux de famille, comme nos forêts domaniales par exemple.
      Nooooonnnn, pas ceux-là.
      L’Élysée et Matignon. Versailles ensuite si cela ne suffit pas.
      Sinon, il y a toujours le 93 ou Marseille, voire Nimes. Ils sauront faire de l’ordre, eux.

    • Le MEDEF est un syndicats vendu aux intérêts de connivence. Comme toutes les corporations professionnels. Si ces gens là avaient le sens de l’entreprise et représentaient une forme de contre pouvoir, ils seraient aussi hargneux qu’une CGT depuis longtemps.

    • Les taux d’intérêt à long terme n’ont jamais été négatifs. C’était sur le court terme (genre un an) que ça l’était. Sur 50 ans (durée de maturation raisonnable pour la dette covid à mon avis), c’était 2.5%.
      J’en déduit que le gvt pensait que la dette covid serait remboursée dès l’année suivante? Non il a juste voulu minorer les intérêts à court terme. Quitte à payer plus après. Maintenant, on est « après »

      • Les taux d’emprunt étaient négatifs sur 10 ans. Les emprunts d’Etat se font sur 10 ans. C’est pour cette raison que les emprunts immobiliers des personnes privées étaient descendus jusqu’à 0,5%.les organismes prêteurs acceptaient de prêter à des taux négatifs sur 10 ans pour sécuriser leurs liquidités.

  • Je ne suis pas aussi optimiste sur la fin de l’article… Les gueux sont des gueux, c’est-à-dire incultes et facilement influençables. Donc ça risque de bien se terminer pour tous nos clowns qui nous gouvernent. Je suis sûr qu’on trouvera des gens interviewés dans la rue qui diront sans cligner des yeux que Macron est le meilleur président de la 5e République et que sans lui pour 2027, ça sera « un retour aux heures sombres de notre histooââre »…

  • A part des moulinets, des phrases creuses,et des boucliers en tous genres payes avec de l’argent que nous n’avons plus, avez vous vu le moindre début de lutte contre l’inflation, a savoir premièrement une énergie abondante et pas chère, et un assouplissement de normes toujours plus contraignantes, couteuses, et souvent inutiles, rendant voitures, immobilier, déplacements, produits alimentaires toujours plus chers?
    Déjà, l’abandon du marché de l’électricité serait un électrochoc salutaire. Ensuite une évaluation de nos ressources en gaz et pétrole, ne serait ce que pour esquisser une politique énergétique.

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