Star Wars : ce que deux scènes coupées révèlent de l’Empire

Deux scènes coupées issues de la trilogie originale nous en apprennent plus sur le régime de l’Empire galactique, l’antagoniste de la Saga.

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Star Wars : ce que deux scènes coupées révèlent de l’Empire

Publié le 30 août 2023
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L’univers de Star Wars est de nouveau d’actualité avec la série le Livre de Boba Fett sur Disney+. Si elle met en avant le célèbre chasseur de prime de la trilogie originale de George Lucas, il est intéressant de revenir et de s’intéresser aux films. Plus précisément, les deux scènes coupées issues de la trilogie originale nous en apprennent davantage sur le régime de l’Empire galactique, l’antagoniste de la Saga.

En effet, au-delà de l’aspect divertissement et des prouesses techniques, Georges Lucas avait abordé un certain nombre de thèmes dans ses films. Mais ces scènes coupées donnent des éléments intéressants et inconnus du grand public qui complètent et donnent de la profondeur à l’univers.

 

L’Empire galactique : une politique économique collectiviste

Les films n’ont jamais abordé la politique interne de l’Empire galactique. Seules la dimension militaire et les manipulations de l’Empereur Palpatine sont mises en avant. Néanmoins, une scène supprimée de l’épisode 4, un nouvel Espoir (et donc le premier film sorti) nous en apprend plus.

Dans cette scène on voit Luke Skywalker sur Tatooine discuter avec son ami Biggs. Ce dernier souhaite rejoindre l’Alliance rebelle contre l’Empire. Luke quant à lui préfère rester travailler dans la ferme de son oncle.

Biggs l’informe que l’Empire est en train de nationaliser les commerces dans plusieurs systèmes planétaires. Il l’avertit que la ferme des Skywalker pourrait bientôt être dans le même cas et que l’oncle de Luke serait asservi par l’Empire.

Cette scène est très révélatrice. L’Empire a souvent été présenté comme une référence aux régimes fascistes. Mais cette scène coupée montre que la politique économique de l’Empire (du moins dans l’esprit de Lucas à l’époque) est stalinienne. En effet, il est difficile de ne pas penser à la collectivisation soviétique.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule fois que les penchants économiquement interventionnistes de Palpatine sont mentionnés. L’épisode 1 s’ouvrait sur le fait que le futur empereur (alors sénateur) souhaitait taxer les routes commerciales des guildes marchandes, cette politique ayant pour objectif de semer le chaos dans la République, Palpatine contrôlant les guildes marchandes en tant que Dark Sidious.

Cette scène coupée nous montre ainsi qu’à côté de la dimension militariste, Georges Lucas voulait donner à L’Empire une vraie politique interne totalitaire.

 

Des officiers impériaux plus humains qu’on ne le pense

Qu’il s’agisse du Grand Moff Tarkin dans l’épisode 4, de Dark Vador ou de l’Empereur Palpatine, on ne peut pas dire que les dirigeants impériaux soient présentés comme débordants de compassion.

Pourtant une autre scène coupée révèle que les officiers impériaux peuvent être plus humains.

Dans l’épisode 6, l’empereur Palpatine demande au Moff Jerjerrod, le commandant de la seconde étoile de la mort, de détruire la lune forestière d’Endor si le bouclier de la station de combat était détruit. Le Moff, mal à l’aise, fait remarquer à l’empereur que des forces impériales sont présentes sur la planète. Une autre scène coupée se passe juste après la destruction du bouclier et montre le Moff et les hommes sous ses ordres hésiter largement avant d’ordonner la destruction.

Ces scènes témoignent des choix moraux que doivent accomplir des officiers impériaux : être fidèle à l’empereur ou éviter des abus (contre leurs propres troupes). Des dilemmes auxquels doivent répondre les forces militaires d’un régime despotique. Ce passage permettait d’humaniser les impériaux, trop souvent réduits au duo maléfique Vador/Palpatine.

Ces différentes scènes coupées, qui auraient mérité d’être maintenues dans les films, donnent une profondeur aux antagonistes de la trilogie originale. On peut regretter que Disney n’ait pas cherché à suivre cette voie dans les films de la postologie (7-8-9).

 

Article publié initialement le 23 janvier 2022

Voir les commentaires (7)

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  • nationalisé? impérialisé vous voulez dire?

    • C’est pareil camarade. Juste le mot change. Heureusement que ces scènes ont été coupées, sinon toute la presse française aurait été vent debout contre la saga.

  • Avatar
    Laurent Lenormand
    23 janvier 2022 at 9 h 52 min

    Merci pour cette découverte. Ça fait bien plaisir de retrouver les acteurs de la première trilogie – qui n’a jamais été égalée, loin s’en faut.

  • « Cette scène est très révélatrice. L’Empire a souvent été présenté comme une référence aux régimes fascistes. Mais cette scène coupée montre que la politique économique de l’Empire (du moins dans l’esprit de Lucas à l’époque) est stalinienne. »
    C’est bien beau tout ça, mais où est la différence?

    • Oui car comme le disait Jean-François Revel je crois, le terme Nazi est bien pratique car il permet de passer sous silence que le National-Socialisme reste un Socialisme.

      • Je n’ai pas retrouvé celle de Revel, mais j’en ai eu de Mises dans mes carnets qui pourrait vous plaire :
        « Huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis avec un radicalisme qui aurait enchanté Marx. Seuls deux points n’ont pas encore été complètement adoptés par les nazis, à savoir l’expropriation de la propriété foncière et l’affectation de la rente foncière aux dépenses de l’État (point n°1 du Manifeste) et l’abolition de l’héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages vont chaque jour dans le sens du marxisme »
        Ludwig von Mises, Omnipotent Government, The Rise of the Total State and Total War

        • Celle-là est très bien aussi et donne envie de lire le livre de Mises (quel titre mes aïeux), à quand une traduction, pour les non-anglophones de mon genre, par les éditions de l’Institut Coppet qui en ont déjà traduit d’autres ?

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