Disney : quand les réalités du marché remettent les entreprises sur les rails

Gabriel Robin appelle à ce que Disney, face à l’échec de sa stratégie « inclusive », dépolitise ses films en se concentrant sur des thèmes universels.

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Source : Unsplash.

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Disney : quand les réalités du marché remettent les entreprises sur les rails

Publié le 12 décembre 2023
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Début décembre, Bob Iger faisait grand bruit :

« Les créateurs ont perdu de vue ce que devait être leur objectif numéro un. Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’envoyer des messages. » 

Cette mise au point tardive mais bienvenue de l’actuel PDG de Disney tranche avec la politique menée ces dernières années par ce géant du spectacle, encore renforcé par les rachats de l’univers de super-héros Marvel et de Lucasfilm.

Disney perd de l’argent alors que cette compagnie a longtemps eu l’habitude d’en gagner énormément. La plateforme Disney + a ainsi peiné à convaincre, les séries adaptées de l’univers Marvel étant pour la plupart considérées comme étant particulièrement médiocres, et de nombreux amateurs de Star Wars jugeant que la postlogie de Kathleen Kennedy avait trahi le travail de George Lucas.

Bref, tout n’est pas rose du côté de la firme aux grandes oreilles avec l’essoufflement du genre super-héroïque au cinéma. L’overdose de super slips aura en effet fatigué jusqu’aux amateurs, suites et séries en pagaille rendant cet univers de plus en plus difficilement compréhensible.

Pis encore, la volonté d’« inclusivité » a planté un dernier clou dans le cercueil de ce type de films, Marvel et Disney semblant lutter à chaque instant pour trouver des super-héros de couleur ou d’orientations sexuelles minoritaires censément « représentatifs » de la « diversité ».

Cette politique s’est toutefois traduite par des succès commerciaux. Ce fut le cas de la série de films Black Panther inspirée du super-héros du même nom créé dans les années 1960 et 1970. Désormais personnalité fictive emblématique de la communauté afro-américaine, Black Panther vient du pays imaginaire du Wakanda, îlot de prospérité technologique caché au cœur du continent noir. Dans le deuxième volet sorti en 2022, intitulé Wakanda Forever, le réalisateur Ryan Coogler se permettait d’ailleurs d’amener une intrigue jouant de la rhétorique antifrançaise et faisant passer notre pays pour une État prédateur, colonial et soutien du terrorisme…

Il est amusant de se dire que l’œuvre créée par l’immense Walt Disney est désormais aux mains d’activistes politiques appartenant au pire de la gauche dite « woke » d’Amérique du Nord. Le vieux Walt se retournerait d’ailleurs probablement dans sa tombe s’il avait connaissance de cette forfaiture, lui qui n’aimait rien tant que la magie de l’imagination et du rêve. Disney n’a pas eu besoin de politiques « inclusives » pour proposer des films qui l’étaient par essence. Quoi de plus universel en effet qu’une jeune femme devant déjouer la jalousie d’une rivale plus âgée ? Quoi de plus traditionnel que le message de la transmission paternelle véhiculé par Le Roi Lion ? Mais l’époque est au grand renversement : il faut tuer l’héritage de Disney, l’occulter et le cacher afin de ne pas offenser cette tyrannie des minorités qui domine d’une main de fer l’État de Californie et l’Hollywood contemporains.

Certains films ont même été retirés du catalogue de la plateforme Disney +, à l’image de Peter Pan parce qu’on y trouve des peaux-rouges ou des Aristochats dont le personnage de chat siamois serait insultant pour les Asiatiques…

En revanche, Disney ne se gêne pas pour changer l’ethnie de la Petite Sirène d’Andersen née pourtant au Danemark, pays européen s’il en est. Le monde anglo-saxon semble s’abandonner à une folie révisionniste, voire dans certains cas négationnistes, touchant même les personnages historiques. La BBC n’a par exemple pas hésité à proposer des séries avec des vikings incarnés par des Africains subsahariens. Disney est dans ce genre exemplaire, allant au-delà des attentes de son public le plus radical. Car, au fond, le problème est que Disney ne s’adresse plus aujourd’hui uniquement aux enfants, mais bien à une part croissante du public occidental bloqué dans l’enfance, réagissant hystériquement à chaque sortie de film.

Reste que la résistance passive ou active s’organise. « Go woke, go broke », disent aujourd’hui certains analystes de la vie économique américaine. Avec sa campagne inhabituelle convoquant Dylan Mulvanay, célèbre trans américain, le brasseur Budweiser a perdu énormément de clients.

Cela a aussi été le cas pour Gillette qui a misé sur une campagne inclusive pour… vendre des rasoirs à des hommes.

La règle d’or de la publicité est de s’adresser à ses consommateurs. La règle d’or du commerce est de vendre le produit qu’attendent les clients. Disney doit offrir des films de grand spectacle aux valeurs universelles afin d’entrer dans ses comptes. Les messages politiques le desservent. Gageons que nous retournions vite à la normale, la tyrannie des minorités aura une fin.

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  • Même Bond, James Bond, s’y est mis.
    Non content d’avoir mis une femme noire pour Miss Moneypenny, voilàtipas que 007 est devenu… une femme noire ! Pas juste une femme, ou juste un noir, une femme noire !
    Certes, l’honneur est sauf, Daniel Craig reprend du service et la surpasse aisément. Mais c’est son chant du cygne. Il est explosé, au final, par une pluie de missiles. Le message est clair : il ne saurait y avoir de retour en arrière. C’est la dernière que le héros sera un mâle blanc hétérosexuel cinquantenaire.

  • Ceci démontre que le Wokisme est l’oeuvre d’une minorité complexée rejetée par la population. En France, cette minorité est portée par la NUPES qui y voit un moyen de rééduquer le citoyen. Elle fait beaucoup de bruit, s’aliéne les médias et l’éducation nationale. Et tout cela avec le lâche silence du gouvernement. C’est grave pour nos enfants.

    • Le lache silence, en effet c’est bien ça le fond du problème. Face à l’agression du wokisme, il faut opposer le courage, face aux théories tordues, a la perversité, opposer la vérité et la réalité. Faisons face à ces moutons de panurge enragés…

    • Minorité complexée… Ou décomplexée ?

  • J’attends toujours la parité des soldat(e)s..sur le front en Ukraine.
    Qu’en pense les dirigeants de Dysney?

  • le wokisme n’est pas un problème politique SAUF quand il agit , et ce de façon surprenante, sur la loi, le woke est un moyen , comme un autre , pour certains de détruire la liberté comme l’écologisme..

    il existe un marché pour les trucs woke mais c’est un marché de niche.. que Disney s’y mette est vraiment étrange…
    comment diable une personne peut convaincre des actionnaires que ça va marcher???

    l’enjeu actuel n’est pas le woke en tant que tel, mais TOUS les « bonnes raisons » de restreindre les libertés, ou le concept de problème « collectif » : climat racisme, environnement, terrorisme… on ne combat pas la crainte d’une tyrannie par la tyrannie..

    et les réseaux sociaux ne sont pas le le lieu obligé de la liberté d’expression.

    • le woke je m’en fous « politiquement » , comme du bio, comme du racisme individuel, comme des éoliennes ou comme de sauver le climat ou du nucléaire mais que l’etat l’intersie ou l’oblige ça c’est une sujet…

  • Tous les phénomènes humains, qu’ils soient sociétaux, politiques, économiques et que sais je encore trouvent leur origine dans la psychologie des individus. Prenez le communisme ou le nazisme. Voilà des idéologies qui ne peuvent que révulser des cerveaux normalement constitués. Pourtant malgré leur caractère abjecte ils ont réussi à séduire des millions d’individus. Le wokisme, comme ses « glorieux » ancêtres dans l’abjection et le totalitarisme attire des gens fondamentalement mal dans leur peau voire complètement névrosés. Il ne faut jamais oublier que le premier organe sexuel c’est le cerveau. Par exemple, prenons quelques spécimens qui peuplent la France prétendument insoumise (mais totalement soumise à l’Islam). Commençons par les hommes. à voir leur dégaine de traine-savates, il est évident qu’aucun d’entre eux n’a jamais dû faire le moindre effort de s’apprêter un minimum pour séduire une femme de toute leur vie. Leur seul argument de séduction étant une grande tarte dans la figure de cette dernière si celle-ci fait preuve de mauvaise volonté. Quant aux « femmes » de cette tribu, entre Obono, Panot et Soudais, il est évident que nous avons directement affaire à ce que l’on appelle vulgairement des mal…. voire pas …. du tout.
    Aux Etats-Unis, le critère d’admission dans les universités les plus prestigieuses permet grâce à la discrimination positive d’admettre dorénavant les gens non sur leur talent, leur travail et leur intelligence, mais sur des critères ethniques qui sont l’antithèse de la philosophie des Lumières. Le problème, c’est qu’une fois diplômés ces guignols iront peupler les grandes entreprises. Grandes entreprises qu’ils finiront par couler à grand renfort d’idéologie bien-pensante, de marxisme, d’escrologie et de lyssenkisme. C’est ce qui est arrivé à Disney. Fini le rêve ! Place au message politique et à la conscientisation des masses à toutes les injustices créées par l’épouvantable système capitaliste qui exploite les racisés éternels damnés de la Terre.
    Or quand on emmène ses enfants voir Blanche-Neige, le Roi Lion et les Aristochats, c’est pour passer un simple bon moment en famille et non pour subir du prêchi-prêcha. Les deux derniers PDG de Disney ont oublié que leur entreprise fabrique du rêve et non de la propagande.

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Moyennant un changement d’approche et un pas de côté en s’inspirant des moralistes de l’âge classique, essayons de réfléchir au wokisme autant qu’à ceux qui le dénoncent qui représenteraient deux formes distinctes d'hyper-focalisation. Redéfini comme étant avant tout une forme contemporaine, mais pas nouvelle, d’intolérance, il est possible d’envisager le phénomène woke/anti-woke en tant que passion, au sens classique du terme, celui d’un affect subi qui altère, pour le pire, celui ou celle qui en est la proie.

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