Jusqu’en 2022, l’opinion mondiale était impressionnée par les succès chinois, mais depuis les analyses sont plus mitigées. Or depuis des années, j’alerte sur les faiblesses du modèle chinois et les évolutions récentes sont en train de me donner raison.
Une réussite impressionnante
La Chine de Xi Jinping est sûre de sa toute-puissance et de son ascension prochaine au rang de première puissance mondiale. Mais de nombreux facteurs viennent nuancer cette ambition et interrogent sur la durabilité de ce « modèle chinois ».
Je vais être très bref sur les réussites chinoises, car elles sont bien connues et n’ont rien de miraculeux à mon avis.
Parmi ces réussites il y a les taux de croissance très élevés pendant une bonne trentaine d’années, la percée dans certaines technologies et une sous-traitance efficace de beaucoup d’entreprises mondiales, sous-traitance qui a généré dans un deuxième temps des entreprises chinoises de taille internationale.
Et surtout, la Chine pèse 1,4 milliard d’habitants et vise de ce fait la première place mondiale dans tous les domaines.
Tout cela est bien connu, mais nous voyons maintenant apparaître de façon plus visible les multiples faiblesses chinoises dans chaque aspect de la société chinoise : politique, social, démographique, géopolitique et économique.
L’état de la Chine en 1978 explique le rattrapage ultérieur
Rappelons d’abord que les taux de croissance élevés constatés après la mort de Mao ont été calculés à partir d’une base anormalement basse.
En effet, si la Chine a probablement été longtemps la première puissance mondiale, elle était en décadence aux XIXe et XXe siècles, jusqu’après la mort de Mao en 1976.
Cette décadence provenait d’un siècle d’invasions occidentales et japonaise – une humiliation qui n’est pas oubliée aujourd’hui – ainsi que de décennies de guerres civiles atroces. Le tout a encore été aggravé par les décisions catastrophiques de Mao à partir de 1949.
Mao a en effet déclenché le massacre ou l’exil vers Hong Kong de l’élite économique chinoise, la multiplication des famines, la destruction d’une grande partie du patrimoine culturel et l’envoi dans les champs des intellectuels et des cadres du parti pour « triturer l’engrais humain ». Parmi ces cadres du parti mis ainsi à l’écart, il y avait le père du président actuel, ce qui explique peut-être la priorité que ce dernier donne à la dictature du Parti.
Les statistiques officielles donnent un revenu mensuel par habitant de 120 euros en 1978 et de 1000 euros en 2015, soit environ six fois moins que le revenu mensuel américain. Cet important rattrapage (une multiplication par huit), dont nous allons voir les raisons, est donc loin de faire de la Chine un pays développé.
Comme ailleurs dans le monde, le niveau de vie de l’élite des grandes villes est très supérieur à celui des campagnes, avec une catégorie propre à la Chine : les mingongs, migrants intérieurs restant administrativement rattachés à leur village natal à faibles prestations sociales et notamment scolaires.
Le retour à la normale par le développement du secteur privé
Deng Xiaoping, cet important cadre du parti « purgé  » deux fois par Mao, prend le pouvoir.
Sa priorité fut de mettre fin à la famine, et pour cela il autorisa les paysans à vendre directement leurs récoltes.
J’ai suivi cette question par la presse, puis l’ai vécue lors de mes déplacements au Vietnam, qui imitait la Chine avec quelques années de retard : le pouvoir vietnamien culpabilisait la France coloniale et demandait des dons pour nourrir les enfants vietnamiens victimes de disette.
Puis, le Vietnam a adopté la réforme chinoise. Le riz est sorti de partout et on recherchait les rares routes goudronnées, construites par les Américains ou les Coréens pendant la guerre, pour l’y entasser. Les paysans se sont ensuite rués vers les villes pour dépenser leur argent, en vêtements notamment, et l’ensemble de l’économie a redémarré.
Progressivement, Deng a libéralisé l’industrie puis les services : zones économiques spéciales, résurrection du capitalisme indigène par les PME et la sous-traitance, dont beaucoup sont devenues ensuite de grandes entreprises nationales et internationales.
Les investisseurs internationaux se sont rués sur ce pays où les salaires étaient très bas, la discipline totale et la population d’un niveau intellectuel et scolaire supérieur à bien d’autres pays du globe.
Ces investisseurs internationaux ont apporté non seulement de l’argent, mais surtout des technologies et des méthodes de travail.
Ils ont formé des sous-traitants, et le goût séculaire des Chinois pour le commerce et les affaires a fait le reste.
Rien d’étonnant que, partant de quasiment zéro, on ait eu des taux de croissance très importants pendant quelques décennies : il est plus facile de passer de 1 à 2 que de 100 à 200. Et il n’y a d’autant moins de miracle dans tout cela que le même mécanisme de rattrapage a déjà eu lieu dans d’autres pays.
Le rattrapage chinois n’a rien d’exceptionnel
Tout pays bénéficiant de l’ordre public, d’une administration de qualité moyenne et ayant une partie notable de sa population sachant lire et écrire, rattrape très rapidement son niveau normal après une grande épreuve qui l’a ruiné :
- pour l’Allemagne de 1945, cette épreuve a été le nazisme et la Seconde Guerre mondiale
- pour le Japon de la fin du XIXe siècle, l’époque féodale et un isolement séculaire, puis un deuxième redémarrage après la destruction par les Américains en 1945
- pour la Corée du Sud ce fut la démolition quasi-totale du pays par la guerre du début des années 1950
Et un gouvernement sérieux accélère cette évolution par l’ouverture à l’étranger qui apporte l’argent, les cadres et les méthodes.
Bref, la Chine a retrouvé un ordre public après Mao, elle reste politiquement dictatoriale comme en témoigne le massacre de Tiananmen.
Il n’en reste pas moins que Deng a signé la fin de l’anarchie, permettant enfin aux acteurs économiques, alors des entreprises et des fermes publiques, de fonctionner.
Dans un deuxième temps, les entreprises privées ont pris le relais.
N’oublions pas qu’en achetant un ordinateur pour 1000 euros environ, on a gratuitement en prime un demi-siècle de recherche et de développement !
En Chine, comme au Japon, le processus a été accéléré par le copiage et la négation de la propriété intellectuelle.
La Chine y a ajouté les transferts forcés de technologie.
Mon avis personnel est que la Chine a fait le plus facile et va maintenant buter sur d’autres problèmes.
De la réussite à l’orgueil : le règne de Xi
Bien qu’ayant effectué les deux mandats constitutionnels, le président s’est vu réinvesti à la tête de la Chine en octobre 2022, et avec des pouvoirs inégalés depuis Mao. La Constitution oblige à révérer « la pensée Xi », comme jadis celle de Mao.
La nouvelle direction voit le retour en grâce des entreprises d’État, et l’élimination des grands capitalistes privés, qui font de l’ombre à l’empereur. Elle casse ainsi des entreprises importantes et florissantes.
Parallèlement, le président resserre le contrôle du Parti en ordonnant à toutes les entreprises, étrangères compris, d’accepter une intrusion dans la gestion par une cellule du Parti.
C’est une des raisons de la baisse sensible des investissements internationaux de certains grands groupes comme Apple ou Google, qui délocalisent certains de leurs centres de production vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est ou le Mexique.
Et ça ne concerne pas que les entreprises américaines : 23 % des entreprises européennes sont en train de réfléchir à transférer leurs activités et leurs projets d’investissements hors de Chine.
Pour les pays occidentaux, ce n’est plus simplement une question souvent annexe concernant les droits de l’Homme, mais une menace pour le fonctionnement de leurs forces vives, les entreprises.
À l’intérieur, il n’y a maintenant qu’une seule ligne, avec comme conséquence probable la rigidité dans la prise de décisions, le conformisme et l’autocensure de crainte de déplaire… Tout cela au détriment de la créativité, de l’innovation, et donc de la croissance future.
Cela vient de s’illustrer dans le domaine de l’intelligence artificielle : déjà les robots conversationnels sont gênés en Chine de ne pas pouvoir brasser toutes les données mondiales du fait de la censure.
S’y ajoutent maintenant des contraintes de programmation pour éviter qu’une réponse ne soit favorable aux « idées occidentales ». On a ainsi une relation directe entre la censure et un frein aux nouvelles technologies.
Et le contrôle s’étend aux Chinois de l’étranger : il y a une pression croissante pour les pousser à l’espionnage, ou à rentrer en Chine pour y être jugés, en faisant pression sur les parents restés en Chine et en s’appuyant sur des « postes de police clandestins » établis à l’étranger dans des associations ou des commerces chinois.
Tout cela n’est d’ailleurs pas sans risque tant pour la Chine que pour le reste du monde, si l’on pense à Vladimir Poutine, à la théocratie iranienne, à l’épisode nazi et bien d’autres.
Bref, le nouvel empereur impose le Parti, c’est-à -dire lui-même, partout et pour tout, y compris à Hong Kong, après le Tibet et les Ouïghours. Et cette prépondérance du parti couplée à une censure féroce mène à un isolement croissant de la vie intellectuelle mondiale.
L’apparition de problèmes graves
Le refus de la jeunesse de se sacrifier pour la « cause »
Aujourd’hui, les jeunes Chinois vivent mieux que leurs ainés et comprennent de moins en moins l’utilité des sacrifices qu’on leur demande. Ils ne se jettent plus corps et âme dans le travail pour sortir de la misère, et refusent de plus en plus de faire les 6×9 (9 heures par jour, 6 jours sur 7).
Les jeunes se considèrent comme les principales victimes de la stratégie zéro covid qui aura duré trois années. À Shangaï et dans d’autres villes chinoises, chaque sortie entraînait le risque d’être contaminé ou de devenir cas contact, et donc de voir son immeuble entier être confiné pendant deux semaines.
C’est leur pression qui a déclenché la fin du confinement à l’automne 2022.
La dette publique et privée
La Chine est un pays profondément endetté, surtout si on tient compte de la dette invisible.
Cette dernière correspond à la « mise au frigidaire » de la contrepartie de dépenses d’équipements qui ne seront jamais rentables.
Les dettes privées viennent notamment du « capitalisme de connivence » : des infrastructures sont lancées, entrepreneurs et banquiers les réalisant moyennant des « politesses » réciproques. Mais ces infrastructures sont sous-employées et la dette correspondante reste à la charge des banques ou des collectivités locales, voire du gouvernement.
La construction de ces infrastructures gonfle les chiffres de croissance, le non-paiement des dettes devrait les dégonfler, à condition qu’elles soient comptabilisées, ce qui commence à arriver, notamment dans le bâtiment. C’est le point le mieux connu parce qu’il touche un très grand nombre de Chinois.
On lance des logements qui ne seront jamais habités pour des raisons démographiques, puisqu’il n’y aura pas assez de jeunes ménages. Or, on achète sur plan un logement dont on n’a pas besoin, en espérant le revendre avec bénéfice plus tard… et on réalise aujourd’hui qu’il n’aura pas forcément d’acheteurs.
C’est la faillite du principal promoteur, Evergrande, et de nombreux autres.
Le total des dettes chinoises connues, intérieures et extérieures, est de l’ordre de 40 000 milliards de dollars, soit 15 % des dettes mondiales. Seuls les États-Unis seraient davantage endettés, mais ce n’est pas un souci pour eux, tant que le dollar n’est pas contesté.
La dépendance envers l’étranger
L’économie chinoise a été bâtie sur les exportations, qui sont souvent des réexportations après intégration d’éléments étrangers. Elle dépend donc du reste du monde, ce qui nécessite des relations commerciales et politiques avec l’extérieur. Or, c’est assez contradictoire avec une diplomatie agressive et un contrôle trop tatillon du Parti.
Ces relations avec l’extérieur se tendent également dans le domaine de l’environnement.
L’émission de gaz à effet de serre et la pollution
C’est un problème aigu de politique intérieure en Chine, mais également à l’international.
En interne, la pollution atmosphérique est un gros sujet de mécontentement. Les industries polluantes, qui entouraient Pékin et lui cachaient le soleil, ont été éloignées mais pas fermées. La Chine consomme autant de charbon en un jour que la France en un an, et représente 52 % de la consommation mondiale de charbon et 32 % de celle des plastiques.
La pollution de l’eau, empoisonnée par les déchets industriels et domestiques, est un danger direct pour la population et dégrade la production agricole. Les riches Chinois préfèrent acheter leur nourriture à l’étranger.
À l’international, la Chine est devenue le premier pollueur mondial avant les États-Unis. Certes, la Chine répond qu’en cumulé depuis le début de la révolution industrielle, les États-Unis restent en tête. Mais ce qui compte, c’est bien la contribution actuelle, puisqu’on ne peut pas changer celle du passé.
Or, la Chine continue à polluer chaque jour davantage, alors que les pays occidentaux continuent à croître, certes plus modérément que la Chine jusqu’à présent, mais tout en faisant néanmoins baisser leurs émissions.
Comme les autres pays du Sud, la Chine répond que son développement nécessite la consommation des ressources naturelles : charbon, pétrole, gaz, bois, eau… et que les pays occidentaux ont beau jeu de lui faire la morale alors qu’ils sont développés.
Mais ça ne résout pas le problème, et on peut penser à  une montée des tensions accusant la Chine des problèmes planétaires.
Et surtout le déclin démographique
La Chine aujourd’hui c’est 1,4 milliard d’habitants, mais avec une pyramide des âges qui se transforme.
Dans un premier temps, le pays a bénéficié du « dividende démographique » avec peu d’enfants du fait de la politique de l’enfant unique, et peu de personnes âgées. Donc peu de charges pour la population active qui reflétait alors la forte fécondité passée, et une croissance rapide.
Dans un deuxième temps, une partie de ce grand nombre d’actifs dépasse les 60 ans, âge de la retraite pour les hommes (55 ans pour les femmes), tandis que la baisse des naissances (1,3 enfant par femme seulement) diminue la proportion des actifs des moins de 33 ans, et donc celle des moins de 43 ans dans 10 ans.
Actuellement, le pays est dans une situation intermédiaire, seulement moyennement dégradée avec 70% de sa population en âge de travailler, contre 60 % en Europe.
Mais c’est une situation provisoire, puisqu’en 2050 la Chine connaîtra 250 millions d’actifs de moins par rapport à aujourd’hui. Et cela pour faire face à 24 % des personnes âgées contre 7 % aujourd’hui.
Un autre facteur plombe la fécondité, malgré la fin de politique de l’enfant unique : le manque de femmes. Aujourd’hui, on compte 104 hommes pour 100 femmes, du fait d’avortements visant les filles lors de la politique de l’enfant unique.
Et le phénomène perdure malgré la fin de cette politique, car une famille sur deux ne prévoit qu’un seul enfant du fait du coût de l’éducation et du logement. Or, c’est le garçon qui s’occupera des parents, d’où le recours aux avortements sélectifs, auquel s’ajoute une forte mortalité des filles, souvent négligées puisque destinées à soutenir une autre famille.
Vous pouvez lire mon article sur la Corée du Sud, pays soumis à des problèmes analogues, mais dans lequel on est libre de faire des études démographiques poussées.
Le régime chinois semble n’avoir découvert ce gigantesque problème qu’en 2022 à l’occasion du dernier recensement, et tente de réagir par une politique nataliste, sans résultat pour l’instant.
Demander aux femmes de rester à la maison pour avoir trois enfants est par ailleurs contradictoire avec le manque de jeunes actifs et l’augmentation du niveau d’études des femmes. Et même si cette politique nataliste était efficace, ça ne changerait la pyramide des âges que progressivement, de 2040 à 2080.
L’image d’une Chine prospère et triomphante s’éloigne
Le rattrapage chinois se termine à un niveau relativement bas, notamment pour les mingongs et les vieux : en moyenne 20 à 25 % d’un revenu occidental.
On ne parle plus de dépasser l’Amérique, pourtant quatre fois moins peuplée.
L’objectif est maintenant de créer un « nouvel ordre mondial » qui ne serait plus dominé par l’Occident, en cherchant à dialoguer avec les pays « périphériques » en Afrique, Amérique du Sud, Europe de l’Est, Asie centrale…
Mais après une première phase « généreuse » voyant la Chine construire des infrastructures payées à crédit, les bénéficiaires se retrouvent endettés envers la Chine, avec de plus le désagrément de devoir céder des infrastructures, des ports par exemple, donnés en garantie. Ce « piège de la dette chinoise » est une des causes du rejet des Chinois par les populations, au Sri Lanka par exemple.
Et le grand public prend de plus en plus conscience de l’accaparement chinois de vastes terres et d’importantes mines notamment en Afrique, ainsi que du dépeuplement des océans par les navires usines chinois.
La Chine n’est donc plus aujourd’hui le sauveur qu’elle prétendait être. À cela s’ajoute un comportement envers les populations locales qui rappellent des souvenirs coloniaux…
Le démarrage en fanfare en Afrique est ainsi menacé. Mais les gouvernants restent prochinois pour des raisons très pratiques.
En conclusion, une inquiétante addition de problèmes
Les optimistes pensent que tout cela obligera le régime à évoluer dans le bon sens, d’un point de vue occidental du moins.
Les pessimistes, se fondant sur l’exemple de l’Iran, de la Russie et de bien d’autres pays, estiment que la surveillance et la répression maintiendront le régime en place.
La décennie qui vient verra l’orgueil chinois être sévèrement atteint. Les répercussions politiques sont imprévisibles, et peuvent aller jusqu’au déclenchement d’une guerre pour masquer les problèmes internes.
On pense naturellement à  la conquête de Taïwan.
Article publié initialement le 5 juillet 2023
Pourtant, la Chine est l’un des rares pays à avoir entrepris de profondes réformes économiques, tandis que les pays occidentaux se contentent depuis vingt ans de planquer les problèmes sous le tapis et de faire fonctionner la planche à billets. Surcapacités de production, finance opaque, bulle des valeurs technologiques, et enfin bulle immobilière : la Chine a attaqué de front chacuns de ces sujets depuis 2015, là où la facilité aurait consisté à pratiquer du quantitative easing et le statut quo. Quand au vieillissement de la population, c’est effectivement un sujet, mais ni plus moins qu’en Amérique ou en Europe, et avec une différence de taille : la Chine n’aura pas à subir de violene crise du pouvoir d’achat des retraités, là où ses concurrents occidentaux font face à un problème de taille.
Il est évident que la Chine n’est pas le genre de pays à mettre les problèmes sous le tapis, par exemple sur la question politique ou des droits humains. En outre les décisions sont verticales, ce qui peut sembler comme de la réactivité forte mais seront-elles fructueuses dans le temps.. Le dirigisme est souvent profitable dans un premier temps, puis il devient peu à peu contre-productif. Exemple : la France.
Le dirigisme pragmatique chinois n’a rien à voir avec le dirigisme dogmatique franco-européen. Economiquement, il n’y a pas photo. Quoi qu’on pense du régime chinois, en Chine on n’attaque pas les bus de touristes français comme ça s’est fait jeudi dernier à Marseille. Donc, entre nos dépenses incontrôlables pour la politique nataliste et nos interventions du chef de l’Etat pour fixer la température du chauffage, décider du menu du déjeuner, interdire les pratiques hygiéniques utilisant des emballages plastiques, stigmatiser tout enrichissement personnel et punir les vieux, on est bien mal placés pour se poser en donneurs de leçons.
Totalement d’accord.
Le dirigisme pragmatique de Deng est devenu un dirigisme idéologique avec Xi.
J’espère que vous envoyez vos messages de la merveilleuse Chine !
Indivisible, je regarde les chiffres et ils restent en matière de croissance incomparablement meilleurs pour la Chine, soit-elle devenue celle de Xi, que pour tous les pays, européens par exemple, auxquels les idéologues donnent la préférence. Mon interprétation, je l’ai déjà dit ici, est que le « Chinois, enrichissez-vous, il est glorieux de s’enrichir ! » n’a pas disparu là -bas, quoi qu’en pensent des gens qui n’attachent pas l’importance qu’elle mérite à la volonté du chef d’éviter les révoltes en laissant le travail payer.
Deng n’avait jamais abandonné l’idéologie autoritaire, Xi n’a jamais abandonné l’idéologie pragmatique. Quant à vous moquer de la « merveilleuse Chine » dont j’aurais l’illusion, avez-vous un VPN et un bunker sécurisé classé A ou B pour pouvoir, depuis notre « merveilleuse France », savoir ce qui se passe réellement à l’étranger et envisager sereinement que vos enfants puissent créer leur boite ?
Je ne pense pas la France merveilleuse, et je la trouverai pas plus merveilleuse avec le modèle chinois chapoté par Xi Macron.
Quant à votre slogan sur l’enrichissement, il m’évoque avant tout la gloire du collectif que celle de l’individu. C’est l’instrument du pouvoir. Certes l’individu y trouve aussi son compte mais au prix de l’effacement.
Vous devriez vous intéresser réellement au sujet. Nonobstant le contrôle de certains secteurs jugés stratégiques, la politique économique de la Chine depuis Deng Xiaoping est bien plus axée sur l’initiative privée que sur la planification bureaucratique. Rien à voir avec la France pour le coup.
PIB par habitant, en parité de pouvoir d’achat, progression entre 2017 et 2022 :
– USA +27.5%
– France +24.5%
– Chine +50.8%
Chiffres de la banque mondiale (https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.PCAP.PP.CD?locations=CN-US-FR)
Les performances passées ne présagent pas des performances futures!
Bien sûr que non, mais au moins acceptons de les voir telles qu’elles sont. A partir de chiffres s’arrêtant à 2017, l’auteur nous annonce la fin du rattrapage. Elle n’est manifestement pas intervenue entre 2017 et 2022 donc cette fin est aussi pure spéculation que la continuation.
Comme de plus, l’argument principal, démographique, est parfaitement démenti par le passé, les pays où la natalité est forte étant largement à la traîne économiquement, et qu’il est contradictoire avec celui de la pollution, cet article est au mieux du wishfull thinking détaché des réalités.
Les statistiques chinoises sont largement sujettes à caution……puisque les prévisions sont auto réalisatrices
Ne confondons pas l INSEE et le bureau de la propagande chinoise……
Cette foi en la supériorité de l’INSEE est touchante.
Votre foi dans les décisions du politburo est bien naïve dans la droite de nos vieux maoïstes…….
Merci Monsieur Montenay pour cet excellent article de fond !