Les impôts s’envolent et la France s’écrase

Avec des taux d’intérêt qui explosent à la hausse, la dette ne peut plus grossir sans pousser les contribuables à bout et l’État à la cessation de paiement.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 12

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les impôts s’envolent et la France s’écrase

Publié le 28 juin 2023
- A +

Pas de doute : la France est un paradis fiscal. C’est-à-dire que pour le fisc et les taxopathes compulsifs, la France est un vrai paradis.

Ceci n’est pas une exagération. À ce sujet, l’actualité offre souvent d’intéressantes collisions d’informations que nos médias s’empressent généralement de ne pas rassembler, ces derniers n’aimant ni les coïncidences, ni les contradictions qui viendraient perturber les histoires (rigolotes et souvent à dormir debout) qu’ils nous racontent.

Prenez par exemple l’appel solennel et parfaitement hypocrite du gouvernement aux Français à réduire leur consommation dans le cadre de leur plan de sobriété énergétique : alors que le consommateur français est déjà tabassé par des prix de l’énergie particulièrement élevés, que ces prix sont, du reste, majoritairement composés de taxes et de prélèvements vexatoires pour punir leur consommation, les habituels clowns gouvernementaux veulent les inciter à faire des efforts et éviter le gaspillage. Après la régulation des températures maximales de chauffage dans les foyers, voilà la régulation des températures minimales de climatisation dans les magasins.

Toute honte bue et avec un En même temps tout macronien, on apprend que les prélèvements obligatoires ont atteint des records cette année en France, avec une fiscalité qui augmente (c’est surprenant) beaucoup plus vite que le revenu des ménages.

Et cette fiscalité délirante record se double d’une inventivité sans pareille, comme en témoigne le frétillant factotum locataire actuel de l’Élysée dont l’arrogance et l’incompétence lui font souhaiter une extension internationale (mondiale si possible) de ces taxes et autres vexations.

En tout cas, pas de doute : avec des prélèvements à hauteur de 759 milliards d’euros et une augmentation de 7 % des recettes – soit 50 milliards tout de même, les sourires et les joues rosies de plaisir sont de mise à Bercy où ces belles recettes viendront abonder un budget… en déficit !

Cependant, une question s’impose : mais où diable passe tout ce pognon de dingue ?

On pourrait pointer certaines dépenses (pour l’Ukraine, sous forme matérielle ou financière), on pourrait évoquer les nombreux, dispendieux et systématiquement inutiles plans plus ou moins quinquennaux d’innovation dans tels ou tels domaines à la mode – oublions le cloud, ce fut rigolo mais c’est du passé, et concentrons-nous à présent sur l’intelligence artificielle, c’est encore plus amusant ! – et croire qu’elles justifient cette explosion fiscale française.

Manque de bol, même avec ces prélèvements records, la plupart des ministères couinent au manque de moyen, et les sempiternelles pleurnicheuses officielles réclament donc encore plus de taxes et de ponctions, à commencer par la Culture qui, actuellement, se roule par terre pour obtenir une nouvelle taxe sur le streaming

Au passage, on pourra remarquer la gymnastique phénoménale du chef de l’État qui peut, en même temps, louer ironiquement l’inventivité, la créativité sans limites de la taxation française d’un côté, de l’autre se lancer lui-même dans ce genre de propositions, tout en continuant par ailleurs de faire croire aux journalistes (qui relaient ces âneries sans sourciller) qu’il a rendu obscène – selon le terme d’Alain Minc, épave triste de la macronerie – l’idée même d’une augmentation d’impôts.

En face de ces dépenses, reconnaissons que nous disposons à présent d’hôpitaux rutilants, d’écoles d’excellence, de routes superbement entretenues et de services publics respectueux et toujours au taquet pour en faire plus pour les assujettis. Je n’évoque pas notre armée, notre justice, notre diplomatie et notre police qui font pâlir d’envie tous les pays du monde devant leur prestance, leur solidité et leur intégrité.

Bien sûr, lorsqu’on épluche sérieusement les différents postes de dépense, on se rend compte que plus de la moitié (57 %) ne sert qu’à une chose : maintenir une part croissante du peuple sous respiration artificielle de subsides divers, en bidouillant subtilement les différents curseurs économiques pour permettre à cette tranche de population de survivre tout en garantissant qu’elle ne puisse jamais vraiment s’émanciper de la tutelle étatique.

Difficile équation qui vise à éviter que les Sans-Dents remontent à Paris afin d’aller déboîter quelques mâchoires de Belles-Dents qui ont trop souvent tendance à oublier que le système actuel ne perdure que grâce aux efforts des premiers.

On comprend donc que les classes moyennes, écrasées d’impôts, perclues de dettes qui grossissent de façon exponentielle au fil des mandats, soutiennent le reste du pays à bout de bras. Ceci ne peut plus continuer encore très longtemps : chaque jour qui passe, ceux qui ont compris l’arnaque se retirent du système. Petit à petit s’amenuise inexorablement le nombre de ceux qui payent pendant que grossit à vue d’œil celui de ceux qui en bénéficient, à tel point que maintenant, davantage de foyers bénéficient des aides et subsides de l’État que de foyers qui les financent (seulement 44,6 % des foyers sont imposables)… L’incitation à remettre en cause un tel système a ainsi totalement disparu, et la mascarade qui tient lieu de démocratie française n’est plus à même de seulement imaginer qu’on puisse trouver un autre système, un tantinet plus juste et moins spoliateur.

Cependant, avec des taux d’intérêt qui explosent à la hausse, la dette ne peut plus grossir sans pousser les contribuables à bout et l’État à la cessation de paiement. En réalité, le record de prélèvements est un record fort inquiétant : le point de rupture est dépassé, et ce n’est plus qu’une (courte ?) question de temps avant que, d’un coup, les robinets à pognon public s’assèchent brutalement.

Et lorsque cela va se produire, le peuple français n’aura que les gueules ahuries des dirigeants actuels pour tenter de les rassurer.

Forcément, ça va très bien se terminer.

Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • On parvient tout de même à en rire mais c’est nerveux.

  • Les impôts… Y a que les gens riches qui en paient, heureusement, avec l’accord de la grande distribution, les pauvres aussi vont participer.. Café, plus 40%…cool, l’alcool n’a pas bougé, oublions…il paraît qu’il va devenir président a vie, merci les médias subventionnés d’officialiser que la démocratie, la république est morte… Pas grave, qui croyait à ce conte de Noël ?

  • Le gouvernement a masqué les prélèvements en transférant les impôts directs (taxe d’habitation, impôt sur le revenu, redevance TV…) aux impôts indirects, moins visibles (TVA, droits indirects sur les énergies, CSG…), si bien que le contribuable moyen croit aux mensonges de propagande qui prétendent que les impôts baissent, alors que les chiffres du budget prouvent, année après année, mathématiquement le contraire.
    Les gilets jaunes avaient parfaitement compris l’arnaque en s’attaquant à la hausse des carburants, dont 60% du prix sont des taxes. Mais où sont donc passés les citoyens éveillés ?

    11
    • La grande masse des contribuables ne paie que des impôts cachés, il n’est pas difficile de leur faire croire qu’ils baissent. Les autres savent bien que non, mais sont réduits au silence par les invectives des premiers qui les condamnent à tout instant sur les réseaux sociaux pour leur richesse très relative.

    • #Roven
      Tout à fait. De plus la prétendue « dette » est aussi un impôt caché, pour qui ne veut pas le voir, exactement comme la TVA, dont celles sur l’énergie, maquillées en TIPP et autres appellations grotesques qui n’ont d’autre but que de dissimuler le fait qu’elles ne sont techniquement rien d’autre que de la TVA. C’est ainsi que la TVA globale sur les carburants par exemple, s’élève à environ 150% du prix HT. Il vaut mieux éviter que les contribuables en prennent conscience.

  • Belle analyse hélas très réaliste 👍👍👍

  • Quel est la dette extérieure réel de la France, actuellement qui sont les principaux créanciers de la France se sont des questions essentiels ensuite on se posera la question sur les principaux débiteurs de la France

    • @iris
      Bonne question. Qui sont les fameux créanciers ? Qui peut être assez dingue pour prêter volontairement à une organisation (l’État) qui ne rembourse jamais ? Seule une arnaque dont les prêteurs sont partie prenante permet de l’expliquer.

  • Ravi de vous retrouver sur Contrepoints h16, même si on peut aussi lire vos succulents articles sur votre blog.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Les Français prennent peu à peu conscience de l’ampleur du désastre des finances publiques, du déficit et de la dette, même s’ils ne réalisent pas toujours ce que signifient les chiffres abstraits qui leur sont présentés. Dire que le déficit sera cette année entre 5,5% et 6% du PIB est moins parlant que dire que le budget de l’Etat a un déficit de l’ordre de 32%,  c‘est-à-dire que sur 100 euros de dépenses, 32 sont financés pat l’emprunt. Dire que la dette publique est d’environ 3 200 milliards d’euros ou 110% du PIB est moins parlant que réalis... Poursuivre la lecture
3
Sauvegarder cet article

Après la difficile nomination d’un Premier ministre, attendons l’accouchement encore plus difficile d’un budget qui sera probablement aussi désastreux pour les finances publiques que pour nos finances personnelles.

 

À la décharge d’Emmanuel Macron, la nomination d’un Premier ministre capable de plaire à une majorité de Français était une mission impossible.

En effet, le nombre des suffrages recueillis par des partis dits extrémistes ou populistes montre que les Gaulois se défient des politiciens.

Et « en même... Poursuivre la lecture

fiscalité
2
Sauvegarder cet article

Parmi les nombreuses cartes géo-économiques aux mains des États, il y a l’impôt, dont l’utilisation révèle le rôle que l’on assigne à la puissance publique dans la compétition économique mondiale. Deux conceptions de la politique fiscale internationale s’affrontent : aux politiques d’inspiration keynésienne, fondées sur le recours à la dépense fiscale, on peut opposer les politiques d’inspiration libérale, fondées sur un système fiscal qui se veut attractif dans sa définition même, sans qu’il soit besoin de multiplier les taux réduits ou les ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles