Face au Goliath bureaucratique, Lisnard est-il David ?

Certains libéraux voient en David Lisnard la dernière chance de la France. D’autres redoutent déjà ses renoncements à venir. Qu’en est-il réellement ?

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Face au Goliath bureaucratique, Lisnard est-il David ?

Publié le 20 mai 2023
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Dans les milieux libéraux français, confinés à la marginalité électorale depuis des décennies par la toute-puissance de la pensée progressiste, le nom de David Lisnard circule telle une confidence, un mot de passe pour initiés. On se dit qu’il est peut-être un coup gagnant de la providence. On n’ose vraiment y croire. On se demande s’il faut cesser de désespérer, le temps de le soutenir ou si, une fois de plus, l’on va être affreusement déçu. Le détestera-t-on un jour comme on déteste aujourd’hui Sarkozy, après l’avoir naïvement supporté ? Est-il doté de l’opiniâtreté, la clarté d’esprit, la fermeté face aux obstacles, le charisme et la culture nécessaires à la conquête de l’Élysée ? Président de la République, serait-il capable de brandir l’idéal de la liberté sans le trahir au premier coup de vent ? Quand les orages de la gauche s’abattront sur lui en rangs serrés – ce qu’ils ne manqueront pas de faire -, volera-t-il en éclats tel un mandarin de LR confit en couardise et en opportunisme ?

Pour l’instant, Lisnard est épargné. Il avance ses pions le plus discrètement possible. On sent bien, on sait même de manière certaine, si l’on est un peu informé, qu’il a très envie d’y aller, d’affronter la réalité française, de diriger le pays pour le sortir de l’abîme. Mais de quoi est-il capable, sinon d’être un excellent maire pour Cannes et de faire bonne figure sur les plateaux de télévision ? Est-il le énième faux libérateur de la politique nationale, brillant de mille feux dans l’intention locale et terne à en mourir dans l’exécution nationale ? Est-il le nouveau mollasson du libéralisme français ? Y a-t-il, entre Le Maire et lui, différence de nature ou de degré ?

 

Combien de divisions ?

Sa mission, s’il l’accepte au point de prendre tous les risques, semble impossible : débarrasser la nation du Goliath bureaucratique. Une tâche herculéenne. Pour être tout à fait honnête, on est tenté de répondre par la négative : malgré son tempérament de marathonien et sa gueule à la Lino Ventura, Lisnard n’a pas les épaules parce que personne ne les a.

Dans la situation d’endettement, de fonctionnarisation et d’inculture économique où nous nous trouvons, alléger notre État paraît aujourd’hui presque aussi improbable que de débarrasser la Chine de son Parti communiste. Je ne m’étendrai pas sur ce constat : je m’adresse d’abord à ceux qui le dressent comme moi, car il faudrait mille pages d’argumentation pour convaincre les autres, idéologues aveugles, incompétents volontaires et autres subventionnés professionnels.

Toutefois, qui ne tente rien n’a rien, et les libéraux ont bien assez goûté à la traversée du désert pour se diriger, ne serait-ce que par curiosité, pour se distraire de leurs douleurs, vers la première oasis – ou mirage – venue. Examinons donc les chances de réussite de Lisnard, et faisons-le sans pessimisme, ni optimisme : avec dureté, comme à la guerre.

 

L’aléatoire et la certitude

Lisnard peut-il accéder par la grande porte à l’Élysée ? Ici, je répondrai Oui sans hésiter, et pour une mauvaise raison : la démocratie française est si malade qu’elle est capable de tout. Comme de faire disparaître d’un coup de balayette et sans prévenir, les deux partis les plus puissants, LR et le PS, de réélire dans un fauteuil le président le plus méprisé de l’histoire de la Cinquième, et d’envoyer à l’Assemblée une majorité parfaitement atone, encerclée par deux formes d’étatisme qui s’épaulent et se haïssent, le mélenchonisme et le lepénisme.

Ce chaos, lamentable et déprimant à bien des égards, présente tout de même un avantage : il assure à notre avenir une totale imprévisibilité. Le désordre systématique peut mener à l’apocalypse, comme en Russie en 1917. Il peut également permettre à un cerveau malade de retomber sur ses pieds par un heureux hasard, comme lors d’une séance d’électrochocs. En résumé : puisque n’importe qui peut prendre le pouvoir en France dans quatre ans, Lisnard le peut également.

La deuxième raison d’espérer est nettement moins aléatoire : c’est son expérience de maire qui fait bien les choses. Il suffit de suivre les innombrables messages de son compte Facebook pour s’en convaincre : cet homme s’intéresse à ce qu’il fait et il met tout en œuvre pour que les résultats soient à la hauteur des promesses. Levé aux aurores, bourreau de travail, obsédé par la transperce, méthodique et tenace, ennemi de la dépense inutile, l’œil rivé à l’équilibre budgétaire et à la sécurité de ses administrés, il tient à la perfection le rôle de problem-solver municipal. Le score pharaonique de sa réélection en 2020 en témoigne suffisamment. Il se tient loin à l’écart de ce qui pourrait salir sa réputation. À ma connaissance, il n’y a encore jamais eu d’affaire Lisnard. On observe une forme de solidité réaliste, de stabilité psychologique et de franchise pragmatique du personnage. La chose est suffisamment rare pour être soulignée.

 

Le parti et la ligne

La troisième raison d’espérer est tactique : Lisnard a créé son parti sans pour autant quitter LR. Il a la prudence de ne pas brûler les ponts derrière lui, et l’intelligence de commencer à compter ses troupes le plus tôt possible. Il conserve ses appuis dans les réseaux de la droite traditionnelle, et les renforce en prenant la tête de l’Association des Maires de France, tout en se ménageant une porte de sortie, afin de se distinguer de la masse des gaullistes et de préparer son propre programme, ses propres équipes. Il se constitue un logiciel propriétaire et une horde – encore mince, mais qui grandit visiblement – de fidèles qu’il pourra lancer sur les lignes ennemies lorsque sera venu le temps de sortir des tranchées. L’idée est évidemment de déborder son propre camp dans la dernière ligne droite.

Lequel camp le voit venir et le laisse faire. On ne tue pas Lisnard : il peut encore rendre service. Il valorise l’héritage LR. Toutefois, dès l’instant où il prendra trop de place, les Ciotti, les Wauquiez, les Bertrand – on les connaît – se feront un plaisir de lui crever les pneus pendant son sommeil. Il devra faire preuve d’un sens du timing hors normes s’il veut s’imposer à temps sans s’exposer trop tôt.

La quatrième raison de miser sur Lisnard, et c’est la plus importante, la plus chère à nos yeux, est sa ligne politique : le grand combat à venir contre la bureaucratie française. C’est le cœur de sa stratégie médiatique et, probablement, de ses intimes convictions. Il l’évoque à longueur d’éditoriaux : on n’évitera à la France de mourir que si l’on empêche l’hydre de l’asphyxier. Rien de bien neuf dans le fond, certes : on retrouve là un mantra de la droite républicaine depuis, au bas mot, le Chirac de 1988.

Toutefois, jamais un politicien français n’a appuyé sur ce point hypersensible avec autant de constance. C’est la nouveauté de Lisnard : il s’annonce antibureaucratique ou rien. Son refus de laisser les formulaires Cerfa nous enterrer vivants tranche avec la même thématique développée par Sarkozy, Fillon ou Pécresse. Il est plus net qu’eux dans son accusation, s’engage davantage à porter le fer dans la plaie.

Cela tient à son passé : il est fils de petit commerçant et il a travaillé dans le secteur privé. Il sait. Il a le sens de la boutique, du sou qui est un sou, il a vu de ses yeux à quel point la bureaucratie dévore les petites gens. Il n’est pas seulement libéral au sens livresque du terme : il comprend de manière charnelle que le fisc est à l’économie ce que Satan est à la sainteté.

 

Goliath est-il invincible ?

Et le voici maintenant face à la montagne. Qu’est-ce que la bureaucratie ? Oubliez les définitions académiques. Il n’est qu’une manière de la décrire efficacement : la bureaucratie est la part de l’État qui détruit la sécurité des personnes et des biens.

La chose tient en un chiffre ahurissant : additionnées, justice, police et armée représentent 5 % du budget de l’État. Cinq. Pour. Cent. Ne cherchez pas davantage : vous savez maintenant pourquoi la France est devenue une immense zone de non-droit où les coupables sont les victimes, où les policiers sont désarmés, où la médecine agonise, où l’école est un cancre, où le contribuable fait office de cible en carton, où le droit de propriété et la liberté d’entreprendre sont des galéjades, et qui perdrait à coup sûr la guerre conventionnelle en cas d’invasion de son territoire.

Toute l’anarchie française, gesticulante, hirsute, amère jusqu’à la rage, déprimante jusqu’au suicide, si spectaculaire qu’elle effare les observateurs étrangers, tient dans ce déséquilibre.

Mais qu’est-ce donc que les 95 % qui restent ? Ce qui aurait dû relever de l’initiative privée, de la sagesse du peuple, de la prodigieuse intelligence des individus, de la légendaire créativité française, et qui a été soigneusement anéanti par Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, au profit de leurs millions de séides. C’est à ces 95 % qu’aura affaire Lisnard. Et l’on est tenté de lui glisser à l’oreille : « Bonne chance, vieux ! »

Car ils ne lui feront aucun cadeau, aucune concession. Ils voudront sa peau. Rien, pour le moment, n’indique qu’ils ne l’auront pas. La bureaucratie n’est pas un concept : ce sont des millions de bureaucrates de chair et d’os. Égoïstes, stupides, acharnés, vissés à leurs prébendes comme les vautours au cadavre. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont bien plus puissants que n’importe quel président de la République. Ils n’ont peur de personne. Ils règnent sur la France. Glorieux et misérables, ils sont le parti unique et invisible, l’indéboulonnable gestionnaire du réel hexagonal. Ils sont un dieu jaloux.

Cette myriade de serial profiteurs se divise en deux camps. Les technocrates, qui forment le dessus de la pyramide maudite. Et les fonctionnaires de base, la multitude râleuse. Ces deux camps n’ont rien en commun, sinon un réflexe : tout ce qui remet en cause leurs privilèges, ne serait-ce qu’au détour d’un vague élément de langage, doit être pulvérisé. Par le haut, via le blocage institutionnel. Et par le bas, grâce à la manifestation, la grève, la casse et l’accusation de fascisme.

Au sommet, les énarques et les technocrates, snipers experts en assassinats en douceur ; en contrebas, les cégétistes et les black blocs, brandissant les cocktails Molotov. Allez donc affronter ces deux armées à la fois ! Jamais personne ne s’y est essayé. Vous ne tiendrez pas deux semaines ! Car réformer les retraites, c’est bien joli, mais être pris en tenaille par les colères conjuguées des secrétaires d’État en leurs palais et des clochards trotskistes dans la rue, quand ils se donneront pour objectif de sauver la bureaucratie, sera un toute autre défi. Et sur ce point, disons-le, Lisnard fait encore preuve de faiblesse.

 

Osera-t-il ?

En effet, s’il ose, sans complexe aucun, montrer du doigt la terreur bureaucratique, il se garde bien de provoquer l’ire de ceux qui la font régner. Il écrit « la bureaucratie » comme s’il s’agissait d’un ectoplasme abstrait sans fond ni forme, que l’on pourrait éliminer comme on verrouille une porte. C’est un peu court, jeune homme. Une fois installé dans votre fauteuil élyséen, vous ne serez plus confronté à une idée, mais à des gens.

Nommer la bureaucratie peut constituer une logique électorale performante, puisque les bureaucrates ne sont pas majoritaires dans le pays, très loin s’en faut. Mais quand il s’agira de réduire le nombre de fonctionnaires dispensables, de lois injustes, de règlements absurdes, d’impôts toxiques, de taxes empoisonnées, vous n’aurez plus à convaincre des électeurs, mais à vaincre des parasites, et vous découvrirez que chacun d’entre eux est extrêmement influent dans le domaine que lui a alloué l’État.

À chaque instant, ils vous diront « Non ! » et ils auront le droit de le faire. Alors, peu importera qu’ils soient de droite, de gauche ou apolitiques : ils seront disposés à nécroser votre action, à l’incendier votre belle volonté, pour vous empêcher de réduire leurs 95 %, ne serait-ce que d’un pour cent. Comment comptez-vous vous y prendre ? Quelle feuille de route avez-vous à nous proposer ? C’est à cet endroit du champ de bataille que vous attend le libéralisme. Et il a tout lieu d’être inquiet. Vous êtes séduisant, vous êtes convaincant, vous êtes crédible, mais nous attendons de savoir avec quelle fronde, avec quelle pierre, vous allez bien pouvoir assommer le géant.

 

La simplicité ou la défaite

Permettez que nous vous donnions un conseil : simplifiez votre discours avant d’entrer dans l’arène. Il est encore un peu maniéré. Le libéralisme se meurt de se donner des airs intelligents. Contaminé par l’intellectualisme de la gauche, il se barde de références, de citations et de statistiques pour faire la nique aux marxistes. Il a tort. On ne fait pas reculer une idéologie avec des raisonnements. Rendez votre attaque antibureaucratique aussi simple que « deux et deux font quatre », puis passez le plus vite possible à « un et un font deux ». Dans le duel que vous engagez avec l’horreur légiférante, vos arguments ne seront jamais trop évidents. Méfiez-vous comme de la peste de la tentation d’être subtil. Ne vous adressez pas aux lecteurs de Philippe Muray, mais à l’honnête homme : il ne veut pas entendre parler de Bastiat, d’Hayek, de Rand, et ne s’y intéressera probablement jamais. Soyez un boutiquier. Un esprit cubique, lourd et dense, parfaitement étanche aux postures universitaires.

Ne vous adressez à aucune élite. Le libéralisme habile, matheux, lettré, on a déjà donné. Il a élevé mille think tanks, des dream teams sans égales, et l’on a perdu match après match, compétition après compétition. Le constat est triste et implacable : la populace ne veut pas de la matière grise libérale. Balancez-la par-dessus bord. Délestez-vous, car il vous faudra courir très vite sur le champ de mines.

En 2022, la droite s’est fracassée sur ses grands élans culturels, civilisationnels, identitaires, billevesées pour gaullistes dépressifs. Contrairement à ce qu’imaginent Zemmour, Guaino et Buisson, la bataille des idées ne peut être remportée que par la gauche, parce que c’est sa bataille, son destin, son métier et qu’elle n’en n’a pas d’autre.

La vôtre est ailleurs : celle de la vie. Rappelez inlassablement que la liberté n’est pas seulement un phare dans la nuit, mais aussi et surtout le seul moyen de ne pas finir le mois à découvert. Laissez le bavardage philosophique aux agents de Léviathan, concédez-leur avec humour le monopole de la logorrhée et naviguez en eaux limpides. Vous n’avez pas une tête à minauder, c’est tant mieux : soyez homogène. Croyez bien qu’à mes yeux, pour le moment, nul n’est meilleur que vous sur la ligne de départ.

Nous ne nous aventurerons pas plus loin dans cette analyse. S’il veut aller au bout de sa démarche antibureaucratique, Lisnard doit savoir que l’adversaire l’attend de pied ferme. La bureaucratie française a le poids, la densité, l’ossature et la musculature de Mike Tyson. Quand on la menace, elle est championne du monde de l’immobilité dans les cordes et elle frappe comme un sourd. Ceux qui croient qu’il nous faudrait un Trump se leurrent. Goliath n’aurait fait qu’une bouchée des rodomontades de Donald.

« Goliath dit à David : Viens vers moi, que je te donne en pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages ! » Premier Livre de Samuel, chapitre 17.

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  • « chacun d’entre eux est extrêmement influent dans le domaine que lui a alloué l’État ». C’est pourquoi il est impossible de réformer ces domaines pour les rendre moins bureaucratiques. La seule façon de faire est de les supprimer.
    Supprimer Pole emploi, la sncf, la sécu, les HLM etc… Quand je dis supprimer, je veux dire privatiser, ce qui signifiera à court terme l’effondrement complet de ces structures. Les sus dits bureaucrates ne pourraient pas s’y opposer, car nul licenciement ou changement de poste, non ils resteraient à la barre, mais sans la mamelle d’argent public à disposition.
    Après je doute que cela soit compatible avec la mentalité française, qui y voit le summum de l’efficience et de la justice sociale…

  • Le David peut-être. Mais pas celui du libéralisme. Les gensdedroite se sont déjà fourvoyés avec Fillon. Quand comprendront-ils qu’un politicien de droite ne sera, en France, jamais plus libéral qu’un politicien de gauche ?
    La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent (Einstein)

    -11
  • La France compte 68 millions d’habitants.
    15 millions de moins de 18 ans, 16 millions de retraités, 5,7 millions de fonctionnaires (6 si on compte les CDI de droit public et autres apparentés), 5 millions d’inscrits à Pôle Emploi toutes catégories confondues, 4,25 millions d’allocataires du RSA et 3 millions d’étudiants. Certes certaines personnes peuvent être comptées deux fois (Pôle Emploi & RSA par exemple), certains étudiants ont une activité professionnelle, certaines catégories de demandeurs d’emploi une activité à temps partiel, etc. Reste qu’au bilan, ce sont entre 18 et 19 millions de personnes qui font vivre tout le monde. Il est donc illusoire que quoi que soit change avant l’effondrement total. Il y a davantage de personnes qui bénéficient de l’immobilisme. Quel que soit le volontarisme et la compétence de la personne susceptible de vouloir accompagner ce changement.

    • En effet, et il n’y a qu’un conseil à donner à un politicien ambitieux : avoir un programme consensuel et une fois élu faire en catimini ce qui sauvera l’économie tout en jouant les innocents.

      • Là vous enfoncez des portes ouvertes:
        -des politiciens ambitieux: on a déjà
        -qui ont des programmes consensuels ( qui flattent l’électeur dans le sens du poil): on a aussi:
        -qui une fois élus font en catimini ce qu’ils veulent( hors programme): on a aussi déjà expérimenté!
        Je ne vois pas où est le problème si l’on suit votre conseil!

        • En effet. Tout est dans les mots « ce qui sauvera l’économie ».

          • Il faudrait être fou pour penser qu’il y a une garantie quant au résultat!
            Et à part les mots, heureux ceux qui s’en contentent, mais j’ai un léger doute, pas vous?

            • Sans doute, quand on voit comment Thatcher par exemple, à laquelle on devrait élever des statues, est dénigrée. Mais pour qui a de l’ambition, sauver l’économie porte en soi sa récompense. En revanche, recevoir des louanges ne mérite pas de s’appeler une ambition, sauf si c’est juste un moyen pour atteindre un objectif plus louable.
              Les Justes existent, et pour la plupart ont bâti leurs actes sur des concepts exprimés par des mots…

              • Le moule dont est sortie Mme THATCHER a été cassé depuis longtemps! Nos politiciens hommes n’ont pas grand chose dans le pantalon, alors il faudrait peut-être miser sur une femme? Mais laquelle dans notre paysage politique?
                Je suis d’accord avec vous, les mots, les plans, les discours, schémas et croquis, précèdent souvent l’action dans la vraie vie et permettent d’anticiper les résultats, et de corriger les éventuels dysfonctionnements prévisibles.

          • Oui, car on se demande vraiment à quoi cela pourrait bien servir? Peut être si on en arrive à un point où la paix sociale et leurs revenus ne peuvent plus être maintenus. Mais tout sera fait pour d’abord retarder cette échéance, avec l’espoir que cela tombera sur le suivant…

      • Oui pour le en catimini…. Tous les présidents élus ont fait – mal- quasi l’inverse de ce pour quoi ils ont été élus….. surtout pour prolonger des politiques de gauche peu courageuses.
        Ruser pour réformer dans ce pays

        • Généralement, en catimini signifie quand tout le monde est en vacances pour créer de nouvelles taxes et nous augmenter les impôts.

          • Nos parlementaires et dirigeants sont systématiquement en vacances du 14 juillet au 1er septembre. Les taxes et impôts sont adoptés au vu de tous et d’ailleurs avec un large consensus. Donc pour les abroger, il faudrait ruser, n’en pas faire de publicité, passer par des exonérations générales, des regroupements, des fusions, voire de nouvelles taxes et impôts qui se substituent avantageusement chacune à 10 ou 20 anciennes,… Vu le public, il faut un prestidigitateur, mais bien intentionné et efficace, lui.

    • C’est pourquoi David doit viser et atteindre l’œil de Goliath.
      Ça ne sera pas facile mais le challenge est tellement excitant qu’il ne faut pas s’en privé. On a qu’une vie…

  • « Cette myriade de serial profiteurs se divise en deux camps. Les technocrates, qui forment le dessus de la pyramide maudite. Et les fonctionnaires de base, la multitude râleuse. Ces deux camps n’ont rien en commun, sinon un réflexe : tout ce qui remet en cause leurs privilèges, ne serait-ce qu’au détour d’un vague élément de langage, doit être pulvérisé. Par le haut, via le blocage institutionnel.

    Et par le bas, grâce à la manifestation, la grève, la casse et l’accusation de fascisme. Au sommet, les énarques et les technocrates, snipers experts en assassinats en douceur ; en contrebas, les cégétistes et les black blocs, brandissant les cocktails Molotov. »

    L’idéal serait d’attaquer « en même temps » par le haut et par le bas, mais en ayant pris soin, si l’on coupe la tête ( énarques et technocrates) d’avoir préalablement renforcé les pouvoirs de police et de justice (voire d’armée) pour contenir les débordements inévitables du bas. Et vu le verrouillage actuel par les administratifs, ça n’est pas gagné!

  • « Ils règnent sur la France » c’est l’occupant de l’intérieur.

  • pourquoi cette impression d article sponsorisé ?

    -7
  • Bravo bravo!!!! Excellent article !!!!!!!!
    Et en plus la bonne voie pour rendre crédibles des actions libérales concrètes, discrètes, lucides, pour lutter contre la bureaucratie si bien décrite ici….! Éviter l’erreur de V Pécresse qui dans ses meetings parlait sans finesse de créer un «  comité de la hache « ! !!!!
    Je crois en David Lisnard pour opérer concrètement pas à pas, au niveau des gens, du quotidien sans convoquer les grands théoriciens libéraux . Et pour savoir contourner les porteurs de la bureaucratie à tous les étages et les convaincre que leur grandeur et leur vraie mission sera d’aller au vrai boulot pour enrichir le pays ( et le monde..!) … et pas de le sucer

    • « Et pour savoir contourner les porteurs de la bureaucratie à tous les étages et les convaincre que leur grandeur et leur vraie mission sera d’aller au vrai boulot pour enrichir le pays ( et le monde..!) … et pas de le sucer »
      Ils sont bien trop sinon corrompus, du moins cramponnés à leurs privilèges qu’il sera bien difficile de les contourner ou de les convaincre d’acquérir une « grandeur » dont ils n’ont rien à battre!
      Bon courage à Lisnard que je soutiens comme vous, bien évidemment!

  • J’ajouterais en catimini qu’il ne faudra pas oublier les subventions aux journaux ( de gôche) et aux syndicats en leur rendant leur liberté d’expression et de protection des salariés, enfin tous qu’en les fonctionnaires et les régimes spéciaux seront libérés de leurs féodalités…

  • Ce n’est pas la musculature impressionante de la bureaucratie l’obstacle principal, c’est le poids écrasant de la fonction présidentielle avec son suffrage universel direct qui vous transforme vite fait en lamentable bouse. Un homme qui décide de tout ne peut jamais rien trancher (Revel). Un Lisnard serait bien plus utile en chef de file dans un régime parlementaire, ou l’enjeu serait moins incarné et les idées plus libres.

    -3
  • Jamais je ne voterai pour un candidat qui demandera à voter pour tout ce qu’il combat au second tour…

  • Il ne peut y avoir de batailles d’idées : il n’y a que bataille des idées contre des sophismes ; « batailles d’idées » = batailles entre des sophismes = éristiques ; bataillons contre les sophismes qui se pavanent en idée à l’aide des idées, en pure dialectique

  • Très bon article ! Sachant que l’Homme Providentiel n’existe pas et ne peut pas exister (Notre fameux De Gaulle sans la guerre et surtout les Anglais et les Américains ??) et que nous ne pouvons compter sur les Miracles , il nous reste le plus difficile : Trouver, accepter et faire accepter le candidat qui, justement, ne fera pas de Miracle mais sera le « moins mauvais  » c’est à dire en fait le Meilleur … possible. Et ce sera déjà pas mal par les temps qui courent. En tout cas, il faudra qu’il soit courageux. Alors D. Lisnard ? Pourquoi pas …A voir

  • sauf que pour la gestion du covid, il n’a pas montré qu’il était libéral, bien au contraire (sans doute pour plaire à son électorat cannois ?).

  • Au bout de quelques paragraphes je me dis mais qui écrit aussi bien qui peut nous régaler avec des mots et des images aussi fleuries et gourmandes, et ben c’est Pascal avot, comme d’habitude bravo Monsieur avot!!!

  • Si je peux me permettre une remarque il faut avoir les idées claires sur les origines du mal elles sont pétanistes le statut du fonctionnaire c’est ça qui les rend intouchables, la sécu et la retraite par répartition c’est ça qui nourrit le Léviathan ce sont les trois verrous qu’il faut faire sauter en priorité et ça n’est pas si difficile que ça statut du fonctionnaire on envoie un contrat CDI à signer à chaque fonctionnaire il le signe c’est bon il ne signe pas il est révoqué retraite par répartition ça c’est compliqué sécurité sociale on ouvre la concurrence dès le lendemain les mutuelles vont proposer les mêmes services pour trois fois moins cher qiui l’emportera à votre avis ?

    • Retraite par répartition, c’est d’une simplicité biblique. Par exemple, vous offrez à ceux qui le souhaitent la possibilité d’acheter la défiscalisation de leurs plus-values en échange de l’abandon d’une fraction de leurs droits à répartition. En quelques années, tout le monde se met à faire des plus-values, lesquelles paient en fait par ailleurs suffisamment d’impôts sur les bénéfices ou la consommation pour que ça ne se voie pas sur les recettes de l’Etat, et le régime de répartition se retrouve suffisamment excédentaire pour pouvoir baisser les cotisations.
      Il ne faut pas « faire sauter », simplement rendre caduc et laisser disparaître tout seul.

      • Voilà une bonne idée j’applaudis des quatre fers

        • En France, le patrimoine moyen des retraités est de l’ordre de 300000€ et ses revenus représentent 15,7 % de leur revenu disponible contre 80.4 % pour les pensions. Bien entendu, la partie du patrimoine dévolue au rapport plutôt qu’à l’usage personnel, notamment en immobilier, reste sans doute minoritaire.
          Les impôts directs représentent 17.2 % du revenu disponible des retraités, 17.2 % dont une fraction significative correspond à la part due sur les produits du patrimoine, ceux-ci étant fréquemment imposés au taux forfaitaire de 30 % pour les revenus mobiliers et en pratique à des taux bien plus élevés encore pour les revenus immobiliers (puisque les frais n’en sont pas déductibles).
          Les ordres de grandeur permettent donc d’imaginer que l’exonération fiscale pourrait faire basculer immédiatement plus de 5% du revenu disponible des retraités du poste « pensions » vers le poste « revenus du patrimoine ». Pour le budget de l’Etat, l’opération serait blanche au départ, baisse de l’ordre de 15Mds. des recettes fiscales et baisse de la même somme des transferts du budget vers les retraites. Les années suivantes, les retraités seraient des plus motivés pour faire fructifier plus leur patrimoine le sachant défiscalisé, et en constituer du nouveau continuant à abandonner des droits à répartition en échange.
          Or 5% des cotisations, c’est l’équivalent de 2 années sur 40 ans de carrière…

    • Franchement vous pensez vraiment que les fonctionnaires vont « accepter » (euphémisme) de signer un CDI et si non d’être limogés ??? Vous semblez oublier qu’aujourd’hui, ils détiennent tous les noeuds gordiens y compris l’organisation générale du pays et représentent une sacré armée. Avant et en admettant que …, il faudrait déjà réussir à remettre en cause le Monopole du Service Public et assimilés et last but not least le Réorganiser au sens large, en mode Privé ce qui n’est pas si simple. Déjà, si on y arrivait même à 40/50%. ….

      • Ce n’est pas parce que ce sera difficile qu’il ne faille pas essayer , au contraire on peut avoir des surprises. Cela dépendra comment c’est présenté

        • Bien sûr qu’il faut non pas essayer mais le faire sauf que cela nécessitera du temps et un très bon schéma d’organisation. Et non pas y a qu’à…et Hop!

          • Il y aura des affrontements, des greves terribles
            Mais le passage en force si il est basé sur un référendum préalable permettra de donner l’assise suffisante car les casseurs seront désavoués
            Thatcher a du s’y prendre a deux fois pour faire sauter le verrou des mineurs qui controlaient le pays

        • Vous pouvez le présenter comme vous voulez, la suppression dun privilège n’est jamais acceptée de bon gre par son bénéficiaire

      • Reagan a licencié les 11 000 contrôleurs aeriens et les a fait reembaucher ensuite

  • S’agit-il du même David Lisnard que celui qui avait fait désinfecter les plages de Cannes à l’eau de Javel pendant le Covid ?
    C’était pour rassurer sa population, avait-il dit.
    J’avoue ne pas être très rassuré par quelqu’un qui prend ses administrés pour des demeurés !
    Si les LR avaient été plus malins, ils auraient débranché Fillon en 2017 et Macron n’aurait jamais été élu. C’est la cruelle vérité.

  • Et la methode, référendum pour permettre le debat préalable et donner à la décision la légitimité du suffrage

  • «Et par le bas, grâce à la manifestation, la grève, la casse et l’accusation de fascisme.»
    🇨🇳
    Accusez vos adversaires de fascisme, le temps qu’ils se justifient, vous avez tout le loisir de leur porter de nouvelles attaques.🇨🇳
    Dmitri MANOUILSKY 1883–1959
    un grand Démocrate aux zOrdres du Petit Père des Peuples.
    🇬🇧
    Ce n’est pas là le temps de la facilité et du confort. C’est le temps pour oser et endurer.
    🇬🇧
    Winston CHURCHILL 1874–1965

  • Quel style ce texte de Pascal Avot !!!!!
    Bravo!!!

  • Dans un précédent billet sur M Lisnard je faisais remarquer les quelques décisions (.gestion de la crise sanitaire,sur l école ect) ne sont pas d ordre libéral .
    Suite à un échange avec un commentateur qui m’a fait remarquer avec justesse de ne pas stigmatiser mais plutôt d être pragmatique.
    Donc vu la bonne gestion économique de la ville de Cannes si M Lisnard redresse les comptes de la nation pourquoi pas .
    Essayons nous venons bien.

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