Pour son malheur, la France reste égalitariste et jacobine

Les mots tels que péréquation et décentralisation sont souvent présentés comme des symboles de solidarité et d’autonomie, mais ils masquent en réalité une logique de redistribution.

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Pour son malheur, la France reste égalitariste et jacobine

Publié le 14 mai 2023
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La France de ce début du XXIe siècle reste égalitariste et jacobine.

L’égalitarisme et le jacobinisme ont un mot en commun : redistribution, un mot contraire aux libertés individuelles et à l’éthique puisqu’il n’y a pas consentement des personnes, un mot dont le synonyme tendance est répartition, accolé au système des retraites.

L’égalitarisme consiste en la redistribution des richesses, le jacobinisme en la redistribution des pouvoirs. Dans les deux cas, la redistribution se fait via l’État, c’est-à-dire par des hommes qui, d’une manière ou d’une autre, ont réussi à s’emparer du pouvoir, non pas pour défendre le droit, comme de juste, mais pour créer des lois…

Appliqué aux collectivités territoriales, ce concept socialiste de redistribution par l’État, c’est-à-dire par le haut, se traduit par deux mots emblématiques et trompeurs : péréquation et décentralisation.

Pour ceux qui douteraient encore du bien-fondé de ces qualificatifs, les sources officielles de la République française le confirment.

Sur le site Vie publique la péréquation est définie ainsi :

« La péréquation vise à favoriser l’égalité entre les collectivités territoriales sur le plan des ressources.
La péréquation horizontale consiste à attribuer aux collectivités défavorisées une partie des ressources des collectivités les plus « riches ».
La péréquation verticale est assurée par les dotations de l’État aux collectivités. »

On retrouve là le concept de solidarité du socialisme, basé sur l’envie, de faire payer les riches. Quand ce ne sont pas les individus, ce sont les collectivités qu’il faut rançonner, avec l’illusion que les pauvres le seront moins, alors qu’il en résulte un appauvrissement général, une mauvaise action ne pouvant donner de bons fruits.

 

Sur le même site, la décentralisation est définie ainsi :

« Par un processus de décentralisation, l’État transfère certaines de ses compétences aux collectivités territoriales et leur confère ainsi une certaine autonomie. D’autres entités peuvent se voir transférer des attributions de service public, on parle de décentralisation.
À la fin du XXe siècle, la France s’est progressivement décentralisée. Ce principe de décentralisation est mentionné dans la Constitution depuis 2003. »

Il s’agit là de subsidiarité condescendante, alors que les collectivités territoriales, disposant de la plus grande autonomie, devraient à leur gré déléguer certains seulement de leurs pouvoirs1 à l’État, pour que les décisions continuent de se prendre au plus proche des citoyens, lesquels savent mieux que l’État ce qui est bon pour eux.

Les compétences octroyées par l’État aux régions sont limitées. Il ne faudrait pas qu’elles prennent trop d’importance, d’autant qu’elles sont déjà moins nombreuses, donc plus étendues.

Depuis le 1er janvier 2016, et comme le rappelle le ministère de l’Intérieur, leurs domaines d’intervention exclusifs sont les suivants :

  • développement économique,
  • gestion des programmes européens,
  • formation, apprentissage et alternance,
  • lycées,
  • aménagement du territoire et environnement,
  • transports.

 

Une véritable usine à gaz a été élaborée pour le financement des régions. Ceux que cela intéresse liront avec profit la fiche WEKA sur le sujet. Quoi qu’il en soit, on apprend, par Le Monde du 2 mai 2023, que Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a saisi le tribunal administratif fin février pour en contester l’application 2:

« Le problème, c’est que l’Île-de-France est la seule à être solidaire de tout le monde », selon David Bonneau, directeur général des services de la région, qui n’en remet pas en cause le principe…

Le journaliste du Monde, Benoît Floc’h, commente naïvement :

« Si Valérie Pécresse obtient gain de cause, cela fera l’effet d’une bombe concernant tout le financement des collectivités locales. »

Car il n’y a pas grand risque que la bombe éclate quand on sait comment sont nommés par décret du président les juges du tribunal administratif…

Sur le web

  1. Il va de soi que, dans une société libre, les seuls pouvoirs de l’État, comme ceux des collectivités territoriales, seraient restreints à la défense du droit, c’est-à-dire à la sécurité et à la justice.
  2. Selon Mme Pécresse, depuis la création du dispositif en 2013, sa région a en effet financé 97 % des fonds versés aux autres régions.
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  • Oui mais le socialisme c’est bien, la pauvreté est une vertu,la chasteté c’est la célébration de la vie et l’obéissance à Rome la garantie d’aller au paradis,
    Les racines du socialisme sont connues, mais ce poison qui perverti la société est plus ancien qu’on ne croit. Avec ses deux moteurs, l’envie et la paresse, habillés du mensonge, le tableau est complet…

  • Les français sont éduqués depuis leur plus jeune âge à l’égalitarime communiste grâce d’abord à Staline qui finance la résistance pendant la guerre avec pour contrepartie son allégeance pour faire la Révolution communiste à sa fin. Puis Mitterrand va l’introduire ce communisme de façon totalement décomplexée et normalisée dans l’éducation nationale en y nomant ses ministres les plus à gauche.
    Ce n’est pas de sitôt que la France va se sortir de la pauvreté engendrée par le socialisme. Tous égaux dans la pauvreté !! (C’est un but plus facile à atteindre par un politicien que tous égaux dans la richesse).

  • Confondre égalitarisme par l’envie en parlant de péréquation entre régions avec dans l’esprit une solidarité en vue de cohésion nationale fait cliché partisan.
    Notre chère voisin suisse, pays réputé libéral, utilise la péréquation entre cantons depuis au moins 1945 et la justifie ainsi : «Le fédéralisme est un principe essentiel de la Suisse. Ses 26 cantons et ses quelque 2200 communes disposent de larges compétences. C’est pourquoi la péréquation financière est, elle aussi, importante pour la cohésion du pays. Elle se fonde sur l’idée de solidarité: les cantons économiquement forts et la Confédération aident les cantons qui sont plus faibles financièrement.»

    La péraquation est donc un problème plus que secondaire, en fait il est surtout problème en raison du contexte de forte concentration du pouvoir, car en effet ce qui devrait nous préoccuper tient dans ce que l’exécutif produit 2/3 des lois sans parler des décrets faisant en dehors de l’Etat presque un désert de la vie citoyenne.

    • La solution serait peut-être de produire 3 fois moins de lois et de décrets.

      • Dans 10 ans vous me répondrez encore la même chose.
        C’est sans compter la faiblesse de la volonté, peut être pas la vôtre, mais pour la plupart des gens. Il faut en tirer les conséquences..

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