Les gesticulations gouvernementales pour sauver la France de la faillite

La fraude fiscale et sociale en France : un fléau sous-évalué par les autorités ?

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Les gesticulations gouvernementales pour sauver la France de la faillite

Publié le 27 avril 2023
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Surprise totale ! Alors que le Tour de France des Casseroles Tintinnabulantes de Macron se poursuit sous les bravos d’une foule en délire, les récentes déclarations de plusieurs membres du gouvernement laissent entendre que des efforts allaient être vigoureusement entrepris pour éplucher les comptes publics.

C’est ainsi qu’on apprend que le gouvernement prétend à présent s’inspirer des travaux du Sénat pour lutter contre la fraude fiscale et sociale : fini le laxisme, finis les cadeaux du fisc, finis les petits arrangements, on va voir ce qu’on va voir !

C’est forcément vrai puisque c’est Mickey Le Porte Parole pardon Gabriel Attal qui le dit et qu’il estime cette fraude sociale à 8 milliards d’euros par an tout en admettant, En Même Temps, qu’elle reste difficile à chiffrer précisément, et qu’il convient donc de s’y attaquer pour remettre un peu d’ordre dans les comptes publics. Le contribuable (et futur électeur ?) y tient semble-t-il beaucoup et notre fine brochette de commis républicains vient tout juste de le réaliser.

Parmi ces commis froufroutants, on retrouve évidemment l’inénarrable Bruno Le Maire qui annonce lui aussi, de façon tonitruante et en ondes, qu’on va lutter contre la fraude sociale à grands renforts de phrases chocs dans lesquelles il dénonce les transferts de ces aides sociales vers le Maghreb ou ailleurs.

Le ministre est peut-être habile : indépendamment de savoir si elles seront suivies d’un quelconque effet, au moins ses déclarations seront-elles remarquées et commentées. Et c’est d’ailleurs sans surprise que toute la gauche s’effraie, bouche bée et yeux écarquillés, d’un tel amalgame entre Maghreb d’un côté et fraude sociale en France de l’autre. Pour un Jean-Luc Mélenchon qui n’oublie pas de rappeler qu’il est pied-noir, tout ceci est une diversion avant une inévitable bordée d’heures les plus sombres tralala.

Pour sûr, pour cette gauche de l’effroi et des bras en l’air, tout ceci ne peut que faire le lit de l’extrême droite ; après tout, c’est la droite, puis la droite de la droite, puis la droite dure, puis l’extrême droite qui n’ont eu de cesse de dénoncer les octrois de plus en plus généreux d’aides et de subsides à des personnes de moins en moins contrôlées, et comme chacun sait que ce que dit l’extrême droite est faux, xénophobe, complotiste, antivax et poutinolâtre ou pas loin, il va de soi que dénoncer la fraude sociale ne peut être que faux, xénophobe, complotiste, antivax et pour tout dire, probablement un peu poutinolâtre.

De surcroît, chacun sait que cette fraude sociale (gentille et compréhensible) n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des fraudes fiscales (méchantes et impardonnables) dont on ne connaît pas non plus le montant mais qui, En Même Temps, lui serait dix fois supérieure.

Lorsqu’on reprend une lichette de ce sang froid que Mélenchon tente de vendre sans en montrer le moindre échantillon pour lui-même, on trouve que cette agitation de tout ce que le pays contient de Bonnes Âmes À Gauche est très proche de celle qui s’empara de la France en 2019 lorsqu’une enquête détaillée et approfondie avait commencé à éplucher la fraude sociale en France, ses tenants, ses aboutissants, et qui avait poussé un certain Charles Prats à produire un livre (que je vous encourage toujours à vous procurer, au passage).

Polémiques et cries d’orfraie pour se rendre compte quelques mois plus tard qu’en pratique, les estimations de fraudes étaient… sous-évaluées.

Eh oui : la fraude est bien plus massive que n’osent l’annoncer les services concernés (qui sont directement responsables de l’état des lieux désastreux) et, bien évidemment, les ministres de tutelle qui se sont refilé la patate chaude depuis des décennies sans rien faire tant tout ceci n’était ni dans leur intérêt ni dans les programmes politiques agités devant leurs électeurs.

On peut dès lors se demander pourquoi les freluquets actuels se sentent obligés de se pencher un peu sur la question, alors que des élections sont (théoriquement) encore loin et que le problème n’apparaissait pas si prégnant il y a encore un an…

De la même façon, il convient de noter la soudaine prise en compte de l’état général de nos comptes publics avec les récentes interventions d’un frétillant Bruno Le Maire (il est vraiment de toutes les gesticulations, ce fier pruneau de Bercy) qui déclare ainsi, sans rire, que « la France veut accélérer le redressement de ses comptes publics » (comme si elle avait commencé et que des résultats étaient déjà palpables).

En fait, il est difficile de ne pas rapprocher cet empressement soudain voire cette quasi-précipitation à scruter (voire redresser ! Quelle audace !) nos comptes publics du pas de charge avec lequel fut mené la réforme des retraites ces derniers mois.

Il devient difficile de ne pas voir comme une volonté de plus en plus crispée d’essayer de ménager les comptes publics, ce qui, après le règne du prince Koikilenkouth, fait quelque peu sourire.

Et si l’on poussait l’imagination un peu plus loin, on pourrait même se dire que si la France était au bord de la faillite la plus retentissante, avec un assèchement brusque, rapide et cataclysmogène de nos comptes publics, on n’aurait pas procédé autrement.

Plus exactement, rappelons-nous que le budget de l’État est pour moitié financé par de la dette fraîche obtenue par un roulement de la dette ancienne, et que tout ceci à la condition expresse que les taux d’emprunt de cette dette ne soient pas trop forts sous peine de ne pas pouvoir rembourser.

Avec l’inflation actuelle et les petites tensions observées sur les marchés, ces taux n’ont malheureusement pas cessé de monter. Depuis 2022, où les OAT de référence (à 10 ans) français tournait autour de 0 %, ils ont gentiment grimpé jusqu’à plus de 3 % et la tendance ne montre aucun signe de fléchissement.

Autrement dit, ces gesticulations gouvernementales ressemblent de plus en plus à la prise de conscience confuse mais refroidissante que les prochains mois, les prochaines semaines (100 jours ?) pourraient être soudainement bien plus compliqués que prévu si on ne trouve pas rapidement des économies drastiques à faire.

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  • Fraude sociale… Il suffit de fermer le robinet, donc, ce n’est pas un problème mais la solution pour être de droite de gauche et du milieu, surtout du milieu…. Le milieu, la pègre Financiere internationale… Le plus grand fraudeur étant, évidement, l’état et ses affiliés élus…. 3000 milliards de fraude ?

  • Hé oui, on commence à se réveiller…
    Mais souvenez vous il y a encore tout juste 2 ans de ça, les politiques et une bonne partie des économistes nous sortaient des inepties du type « on peut emprunter, ça ne coute rien »!!
    Oui mais ils on simplement oublié que l’emprunt doit se rembourser un jour, et que le taux n’est pas un taux de long terme.
    Et puis encore, si l’emprunt se faisait pour financer de l’investissement, ça irait à peu près, mais là on emprunter tous les jours des sommes délirantes pour simplement faire face aux dépenses opérationnelles… Faites ça dans une entreprise où à titre privé, c’est la ruine très rapidement.

    • @paradoxx26
      Les gens de l’État n’empruntent pas, ils créent de la monnaie ex nihilo dont ils se servent pour payer leurs dépenses. Comme la création monétaire ne crée aucune richesse réelle (biens et services demandés et échangés sur un marché libre), il s’agit d’une ponction sur la richesse existante qui engendre sa diminution, d’où un appauvrissement général, même si certain s’enrichissent (ce qui diminue encore ce qui reste pour les autres).

    • Pierre Brisson
      Pierre Brisson
      1 mai 2023 at 5 h 17 min

      Quand je pense que la Gauche considère que le Mal vient de ce que le PR ait été « Banquier » alors qu’il n’a été que stagiaire dans une banque où il n’a rien fait que faire jouer quelques relations (mais où il n’a probablement jamais décortiqué un bilan ni étudié la faisabilité d’un business plan)!
      .
      La réalité c’est que notre Mozart de la Finance, n’a absolument pas les compétences de ses responsabilités, qu’il est resté stagiaire et qu’il n’a passé de diplôme qu’en « Arrogance et suffisance ». Au bout de 6 ans il a amplement démontré au monde qu’il n’était qu’un étatiste ringard de la plus mauvaise facture (l’ENA!), qui en fait n’a aucune connaissance ni sensibilité de la Science économique, la vraie, fondée sur la théorie de l’offre et de la demande, et de la responsabilité des acteurs économiques.
      .
      Avoir confié deux fois la barre du Titanic à ce gamin n’était décidément pas une bonne idée. Et ce n’est pas le diplômé en littérature française et allemande, BLM, qui peut l’aider à redresser la barre. Je crois qu’ils n’ont même pas imaginé que l’Iceberg pouvait troué la coque du bateau. Leurs thuriféraires non plus, de plus, je n’aime pas ma musique qu’ils jouent sur le pont.

  • On va créer quelques commissions aux noms ronflants et durables et embaucher quelques centaines de fonctionnaires en télétravail pour lutter contre la fraude. Ils vont pondre quelques cerfas supplémentaires pour les honnêtes gens, créer un fraudicode couleur ABCDEFG et passer des messages publicitaires à la télé sur la manière de bien l’utiliser.
    Au quotidien, frauder c’est pas bien. Ceci est un Message du Ministère de l’Indi-Gestion de l’Economie, des Finances, des Impôts, du Budget, des Sanctions Internationales et du Déficit Durable.

    11
  • Cavalerie financière. https://www.capital.fr/votre-argent/cavalerie-bancaire-1394294
    5 ans de prison ferme et 400 000 d amende . Mais ça c est pour les gueux , pour les politiciens on reçoit des médailles.

    • Ce qui est interdit pour les citoyens est légal pour le gouvernement est la définition de la tyrannie donnée par Thomas Jefferson.

  • Le plus drôle, c’est qu’un ministre « respectable » comme BLM dit aujourd’hui à peu près la même chose que ce que disait Jean-Marie Le Pen voilà 40 ans !
    Encore un petit effort et on parlera du droit du sol.

  • Et si la France, pays développé – dont parait-il la balance commerciale est déficitaire… allez savoir pourquoi – exportait toutes les richesses qu’elle a encore, vers les pays en voie de développement?
    Je veux parler ici de ses richesses administratives: impôts et taxes, pénalités variées, radars, loi DAL, climatoflagellation… le tout si intelligemment matérialisé par un parc de CERFA unique au monde, qui occupe tant de fonctionnaires, et lui lui permet de (créer) gérer la pénurie industrielle au mieux.
    Il y a forcément quelques pays mal lotis à ce niveau; non? Les BRICS peut-être… Il leur en faudra bien quelques uns pour (les freiner) leur statut futur: enfin « développés »!
    A défaut de pétrole…😁

  • Comme d’habitude, il s’agit de détourner l’attention sur des boucs émissaires, afin d’éviter le pire, à savoir la reconnaissance pourtant évidente de l’immense responsabilité du gouvernement et de l’État dans le désastre en cours, afin que ceux-ci puissent continuer à nous y précipiter.

  • Les commentaires sont fermés.

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