Non, les cryptomonnaies ne sont pas mortes

Il serait prématuré d’enterrer une révolution technologique qui n’est encore qu’à ses prémices.

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Non, les cryptomonnaies ne sont pas mortes

Publié le 1 mars 2023
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L’écosystème des cryptomonnaies a particulièrement été malmené ces derniers temps, entre la chute du projet blockchain Terra Luna, et la faillite de FTX, une plateforme de trading.

Créée en 2018, Terra Luna est une blockchain dont le stablecoin, le TerraUSD (UST), est adossé à cinq monnaies traditionnelles (dollar américain, euro, livre sterling, yen et yuan), mais qui a perdu sa parité avec le dollar avant de chuter de manière drastique en 2022. De la même manière, la chute de FTX a été provoquée par les actions frauduleuses de son fondateur, Sam Bankman-Fried, ayant réinvesti les fonds de ses clients dans des paris douteux. Des répercussions désastreuses à la fois pour les investisseurs, mais aussi pour les entreprises qui proposaient des services liés de près ou de loin à ces projets.

Nul doute que ces événements ont donné du grain à moudre aux prétendus visionnaires du « scam » (en français, arnaque) que sont les cryptomonnaies. Des échecs qui conforteraient l’idée selon laquelle la monnaie ne peut être gérée par des acteurs privés et plus généralement des échecs qui seraient une preuve supplémentaire de l’incapacité de l’écosystème à tenir ses promesses. Les mêmes qui ont déclaré la mort de Bitcoin plus de 400 fois depuis sa popularisation (nous l’attendons toujours), et accusé entre autres d’être la plus grande pyramide de Ponzi de tous les temps – au risque d’étaler au grand jour leur méconnaissance du fonctionnement intrinsèque du protocole.

Nous assistons pourtant à un mécanisme inhérent à toute économie de marché : l’élimination des mauvais acteurs – en l’occurrence, ceux ayant reproduit les défauts de la finance traditionnelle comme le fait de confier son capital à un acteur centralisé, avec les risques que cela implique – pour repartir sur des fondations plus saines. Le fait que 91 % des cryptomonnaies ont disparu depuis 2014, le plus souvent en raison d’un trop faible volume d’échange ou d’un abandon pur et simple du projet, est particulièrement probant. Pendant ce temps, d’autres projets, comme Ethereum, continuent de progresser et de bénéficier de l’investissement sans relâche de leur communauté.

La deuxième blockchain en termes de valorisation et la première en termes d’usage a effectué en 2022 une mise à jour fondamentale dans son protocole, appelée « The Merge ». L’évolution consiste à adopter un nouveau mécanisme de consensus, moins énergivore : le Proof of Stake (POS). Après son implémentation, la consommation énergétique du réseau a chuté de 99,9 %, et alors qu’elle oscillait entre 46,31 et 93,98 térawattheures (TWh) par an auparavant, elle est désormais proche de 0,03-kilowattheure (kWh). En plus de contrecarrer les arguments critiques sur l’impact écologique des cryptomonnaies, le POS est présenté comme un moyen pour améliorer la scalabilité d’Ethereum, à savoir la capacité d’une blockchain à s’adapter à la hausse progressive des transactions (un élément essentiel pour son développement). Cette mise à jour aura donc des répercussions certaines sur le développement de tout un écosystème.

N’oublions pas que la popularisation d’Internet et l’avènement du web2 ont aussi valu bon nombre de condamnations prématurées, avant de s’ancrer pleinement dans le quotidien de chacun. Certes, cette révolution est de nature différente de celle des cryptomonnaies – dont les origines relèvent d’une philosophie foncièrement hostile au monopole étatique de la monnaie, au contrôle des transactions économiques par les États et à leur ingérence dans la vie privée des citoyens à l’ère d’Internet. Nous ne pouvons que le constater aujourd’hui : les gouvernements et banquiers centraux ont tout intérêt à empêcher leur développement, ou du moins à minimiser leur portée en les présentant comme de simples outils spéculatifs.

Les récents événements illustrent les travers dont souffre l’écosystème mais ils ne doivent pas occulter le fait que d’autres projets, qui reposent sur des bases plus solides, ne cessent de progresser. Il serait donc prématuré d’enterrer une révolution technologique qui n’est encore qu’à ses prémices.

 

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  • Avatar
    jacques lemiere
    1 mars 2023 at 7 h 41 min

    mort.. enterrer une technologie.. homme de paille?

    une monnaie d’échange d’usage est nécessairement quelque chose dont la valeur varie peu, portable.. pour laquelle l’usager peu comprendre pourquoi c’est stable…

    je ne comprends pas pourquoi vous appelez ça monnaie tout simplement!!!!
    c’ets clairement un produit qui est promu par ceux qui en détienne!!! mais pas pur des raison de facilité d’usage mais d’interet..

    sauf pour un gouvernement qui a force de loi une monnaie ça se constate..

    j’adore quand on m’explqiue que sans compréhension de la blockchain.. pas de possibilité d’mettre un avis..

    -3
    • il en manque pas mal sur la liste l auteur aurait pu faire un petit un effort . binance le prochain ? ceci dit ces pyramides sont faites pour s ecrouler tot ou tard sans regulation . la techno crypto ne mourra pas c est certain mais tous ces produits speculatifs derivés et l usage qui en est fait lui par contre est en rea

      -3
    • Les cryptomonnaies sont intrinsèquement conçues comme des moyens d’échange. Appelez cela « monnaie » ou « actif », comme vous le souhaitez, mais cela ne change rien au fait qu’il est absurde de dissocier l’aspect purement technique de son objectif initial.

      • Avatar
        jacques lemiere
        1 mars 2023 at 13 h 36 min

        diversion..
        internet est aussi un moyen d’echange…
        Je parle de l’affirmation récurrente que c’est « indiscutablement » une monnaie…le terme de crypto monnaie au lie de parler de blockchain… .

        voter moins ne change rien..voter moins quand on a des crypto est du conflit d’interet dérisoire.

        il est douteux que le bitcoind devienne une vrai monnaie..

        .

        non l’idée intéressante est que ça peut échapper au controle de l’etat …

        mais ça n’etst pas ce qu’on appelle un monnaie… alors une cryptomonnaie si ça vous chante..
        reste que ..

        • Avatar
          jacques lemiere
          1 mars 2023 at 13 h 40 min

          l’objectif initial affiché ..du bitcoin est de devenir une monnaie!!!!! incroyable…
          bite bitcoin ne dit pas cryptomonnaie!!! ou définissez cryptomonnaie…!!!!

          • Avatar
            jacques lemiere
            1 mars 2023 at 13 h 42 min

            part ailleurs que voudrait dire « morte » que voudrait dire enterer une révolution technologique?? sinon ne pas s’en servir ..et donc;..

            votre article c’est croyez au bitcoin..utilisez le…

            • Avatar
              jacques lemiere
              1 mars 2023 at 13 h 53 min

              l’etat n’a pas à s’occuper du « kineveu »..les gens qui ont des bitcoins ne pensent qu’à ça..

              -1
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