L’écologie bureaucratique contre les élus

Parce que la nature vous veut du bien et que l’administration publique en est l’exécutif direct, les élus, corps intermédiaires et démocraties locales doivent s’aligner ou disparaître.

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L’écologie bureaucratique contre les élus

Publié le 9 février 2023
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Qui aujourd’hui pour s’opposer au discours lénifiant des écolos ? Qui ne veut pas « sauver la planète » ? Qui souhaite davantage de pollution et transformer le pays en déchetterie ? Personne. Comme personne ne préfère la guerre à la paix, la maladie à la bonne santé ou la pauvreté à la richesse.

Ce bel unanimisme éthique, qui unit curieusement la finance tendance ESG, les métropolitains tendance Hidalgo, les décroissantistes de tout poil, Joe Biden et les cathos réacs, est devenu un marqueur important pour faire partie du camp du Bien.

Il a bien entendu son envers sinistre et monomaniaque : il justifie la chasse aux pollueurs réels ou supposés, la criminalisation des sceptiques et la mise au pas de l’ensemble de la société au nom du bien commun écologique « quoi qu’il en coûte », y compris son secteur industriel et plus généralement la prospérité économique.

Ce qui ne pourrait être qu’un discours marginal au sein du débat public devient clairement dangereux quand il sert de langage de justification bureaucratique pour écraser les libertés locales en France comme dans le reste du monde.

 

DREAL machin autoritaire et bureaucratique

Dans un essai paru en 2022 intitulé La dictature bureaucratique, Frédéric Masquelier, juriste de formation mais également maire de Saint-Raphaël, nous propose un retour d’expérience intéressant sur la manière dont le ministère de l’Écologie, en particulier la DREAL, se comporte avec les corps intermédiaires et les élus, c’est-à-dire contre les libertés locales.

La DREAL, ou direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement est un machin sous tutelle préfectorale comme notre État jacobin sait en produire. Elle est en quelque sorte le bras armé du ministère de la Transition écologique (et de la cohésion des territoires) en matière de « développement durable ».

« Je n’ai jamais rencontré un élu local qui défende cette administration – qui a l’art de tout rendre complexe. » observe M. Masquelier. Au flou de son champ d’intervention s’ajoute un principe d’incertitude quant à la réalisation de ses objectifs et surtout une incapacité chronique à écouter le retour d’expérience des élus locaux.

Face aux blocages administratifs, M. Masquelier prend l’exemple très concret de travaux de déplacements de berges d’un cours d’eau, le discours de la DREAL est rôdé :

« Il est fermement répondu aux élus trop revendicatifs que cette situation serait de leur faute : la DREAL invoque le réchauffement climatique, la transition énergétique ou une urbanisation non maîtrisée pendant des décennies. »

Fermez le ban.

 

Masquer un problème ancien

Le discours écologique prend ici une signification nouvelle pour cacher un problème ancien, inhérent à la bureaucratie. Le bavardage climatique et écolo masque son incapacité structurelle à récolter les informations nécessaires à un fonctionnement véritablement efficace vis-à-vis de ses administrés.

Parce qu’elle ne reconnaît comme légitime que le type de savoir qu’elle a elle-même produit et identifié comme valide et « rationnel », elle est incapable d’intégrer l’expérience, les informations et les connaissances qui ne proviennent pas d’elle-même comme l’observait déjà Michel Crozier dans Le phénomène bureaucratique.

La connaissance subjective acquise par les acteurs locaux, par l’expérience des hommes de terrain, les compétences tacites et informelles des acteurs n’existent pas aux yeux des bureaucrates et des planistes, qui limitent la « rationalité » de l’action publique (au sens de Weber) à ce que génèrent les administrations publiques elles-mêmes.

Ajoutons que la position de monopole de la DREAL en matière de décision publique sur la question écolo offre en complément peu d’incitations pour son personnel de prendre en compte les avis et les retours d’expérience qui ne proviennent pas de sa propre hiérarchie.

Parce que la nature vous veut du bien, et que l’administration publique en est l’exécutif direct, les élus, corps intermédiaires et démocraties locales doivent s’aligner ou disparaître. Le planisme écologique ne veut pas une tête qui dépasse et surtout pas d’élu qui pense.

 

Voir les commentaires (13)

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  • Ce sont les élus qui votent les lois, sous la pression des médias écolos, de certains lobbys et de la vox populi sous influence.
    Ce sont des élus qui se rendent compte qu’ils sont entravés dans leur volonté d’installation d’éoliennes ou de parcs photovoltaïques, qui amènent leurs lois pour cela, en se souciant moins des entraves subies par les entreprises et citoyens.
    Les manifestations d’agriculteurs ces jours ci ont la même cause.

  • Sans être un soutien inconditionnel des catho reac pointés dans votre article par ailleurs bien fait il semble incongru de les citer comme acteurs notoires dans cette déconstruction & association pseudo écolos sans citer les pseudo féministes woke l’extrême gauche très zélés dans ce domaine oubli et confusions sans doute ?

  • Qui aujourd’hui pour s’opposer au discours lénifiant des écolos ? Qui ne veut pas « sauver la planète » ? Qui souhaite davantage de pollution et transformer le pays en déchetterie ?

    MOI!!!! et j’espere pas etre le seul!!!
    sauver la planete ne veut rien dire..et ce n’est pas le sujet..
    plus d’hommes = plus de pollution.. non la technologie n’est pas » plus écologique »..

    La pollution est la somme de pollutions.. moins de pollution, prends moi pour un con ;.c’est .l’expcetion et non la règle de pourvoir dire aire ceci engendre moins de pollution que cela..
    en général impossible de le dire..

    l’ecologisme est inévitablement mettre la nature devant l’homme..et en pratique;..ça revient à avoir des tyrans qui nous disent qu’on aller jusque mourir..pour sauver « l’environnement ».

    si il existait un plus écologique qui ne soit pas un moins d’hommes..alors peut être..

    l’écologisme est une idée perverse car elle contient une contradiction..

    tout comme le communisme est une idée perverse.. tout comme l’égalitarisme..
    merde à la fin…

    vous êtes un militant écolo vous êtes un tyran en herbe qui se pense meilleur que les autres..

  • Qui aujourd’hui pour s’opposer au discours lénifiant des écolos ? Qui ne veut pas « sauver la planète » ? Qui souhaite davantage de pollution et transformer le pays en déchetterie ?

    MOI!!!! et j’espere pas etre le seul!!!
    sauver la planete ne veut rien dire..et ce n’est pas le sujet..
    plus d’hommes = plus de pollution.. non la technologie n’est pas » plus écologique »..

    La pollution est la somme de pollutions.. moins de pollution, prends moi pour un con ;.c’est .l’expcetion et non la règle de pourvoir dire aire ceci engendre moins de pollution que cela..
    en général impossible de le dire..

    l’ecologisme est inévitablement mettre la nature devant l’homme..et en pratique;..ça revient à avoir des tyrans qui nous disent qu’on aller jusque mourir..pour sauver « l’environnement ».

    si il existait un plus écologique qui ne soit pas un moins d’hommes..alors peut être..

    l’écologisme est une idée perverse car elle contient une contradiction..

    tout comme le communisme est une idée perverse.. tout comme l’égalitarisme..
    merde à la fin…

    vous êtes un militant écolo vous êtes un tyran en herbe qui se pense meilleur que les autres.. point barre..

    vous prenez une mesure écolo , vous vous foutez de ma geueule;.je me marre..je ris jaune car vous le faites avec mon pognon..en restreignant ma liberté.. mais comme tout ce que les politiques font en généra en arguant du bien commun..

  • La tartufferie des écolos est sans limite. Où sont les manifs, appels au boycott, appels à réparations de Greenpeace, S. Rousseau et autres clowns contre le coulage du porte avions anciennement Foch par les brésiliens ? Quand il s’agit de manifester contre un état pétochard comme la France pour l’obliger à démanteler un porte avions, là il y a du monde. Mais pour un autre pays, on entend plus personne. 7 milliards d’individus ont le droit de polluer sans vergogne mais 60 millions de français doivent sauver la planète.

  • Oui, connaissez vous le syndrome Disney ? Certains en sont victimes…. Souvenez vous des merveilleux dessins animés où les animaux ont des profils humains, des sentiments humains, où les arbres parlent ? Un monde parfait de bisounours, avec les gentils et les méchants qui naturellement sont à éliminer. En faisant de la psychanalyse de comptoir, on peut conclure que nous sommes manifestement en présence de technocrates (choix de vie plus facile) qui ont été abreuvés avec ces histoires, qui restent leur références dans le monde réel, bien différent et plus dur. Au passage on pourra noter que les spécistes sont dans la même culture des animaux à protéger, sauf pour les nuisibles qui doivent être éliminés (en tous cas selon les dires d’un « spécialiste » connu devenu député, et qui évoque que les carnivores devraient être végétariens…). Manifestement il reste une maturation intellectuelle à terminer…. mais avec un président trop jeune, encore en crise d’adolescence, nous sommes loin d’avoir des hommes (femmes) d’expérience au pouvoir.

  • Une autre conséquence de la bureaucratie écologique concerne la concurrence.
    Récemment, lors d’une commission d’appel d’offre, nous avons été prévenus par nos techniciens que les nouvelles normes alimentaires dans les cantines allait éliminer beaucoup d’entreprises candidates (dont les locales).
    Bientôt, dans ce domaine (comme dans d’autres), les communes se retrouveront avec un seul candidat par appel d’offre, donc elles seront à la merci de la dernière entreprise qui fera logiquement payer tous les efforts qu’elle aura dû faire pour être encore présente.

    • ne restent que les gros (qui ont souvent poussé les politiques à adopter ces normes pour écarter les petites concurrences)…

  • Si ces larves continuent à nous emm ..der , la chasse à l’écolo va bientôt ouvrir .

  • Un homme, ça s’empêche. Le libéral n’échappe pas à cette règle. Il doit parfois savoir résister à son tropisme anti-Etat. Pour d’abord réfléchir.
    La Dreal est un service déconcentré de l’Etat.
    Qui ne fait qu’appliquer les lois votées par… les élus de la nation.
    Qui, comme la grande majorité des services locaux de l’Etat, est placé sous la tutelle du Préfet.
    Qui, par construction, comme tous les autres services de l’Etat, est le seul intervenant dans son domaine d’application des lois. Que voudrait-on ? Deux directions qui s’occupent de Culture, trois qui s’occupent de l’Emploi, quatre des Finances publiques, etc ? M. Masquelier préférerait-il avoir sur son pauvre dos d’élu local deux, trois ou quatre prescripteurs au lieu d’un seul ? On ne parle pas de forfait téléphonique, ou de contrat d’électricité, où l’on choisit le mieux-disant. Mais d’application de la loi !
    Alors oui, les élus locaux, comme tous les autres administrés ne sont pas toujours enchantés de devoir respecter la réglementation. Mais il existe une voie pour amender le système. Faire remonter les difficultés d’application de la loi à la représentation nationale (via son député) ou à l’État (via son préfet). Pour commencer.

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