La liberté d’expression désormais malade d’algorithmie

Je vous laisse juge de la liberté d’inexpression qui, sous couvert de lutter contre la cyberhaine confiée à des algorithmes hautement sensibles et totalement désincarnés

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La liberté d’expression désormais malade d’algorithmie

Publié le 12 janvier 2023
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Dans un article publié le 30 janvier 2020 : « On peut rire de tout… mais pas avec la loi Avia ! » titre clin d’œil à la phrase de l’inénarrable Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ! », j’évoquais la problématique de la censure algorithmique augmentée prévisible et inhérente à cette la loi. Je m’interrogeais sur la suite et « plaisantais » sur une prévisible censure augmentée des réseaux sociaux en faisant référence à la phrase culte de Coluche : « je ne suis pas raciste mon chien est noir ! » qui moque naturellement le racisme et qui n’a aucune chance de faire rire un algorithme aux éclats.

Néanmoins, au regard d’un curseur poussé vers le haut de la censure ou d’une personne travaillant pour une plateforme ne comprenant pas l’ironie ou détestant Coluche nous pouvons émettre l’hypothèse que sous la loi Avia visant à lutter contre les contenus haineux sur Internet adoptée à l’Assemblée nationale le 22 janvier dernier, ce type de phrase n’aura plus lieu d’être publiée ! Pas moins de 12 organisations non gouvernementales avaient alors lancé un appel pour s’opposer à cette loi. Celle-ci partait d’une bonne intention, mais pour autant, l’enfer en est pavé. Mesurant la dangerosité d’une telle loi, du Conseil national du numérique à la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, en passant par la Quadrature du Net, tous étaient alors unanimes quant à sa dangerosité pour la liberté d’expression.

Ces organismes étaient-ils alors trop alarmistes ? Étais-je complotiste ? Est-ce que j’exagérais ? Comme l’époque est à voir du complotisme partout pour annihiler tout débat, que dire ?

Depuis cette publication, deux années ont passé… Les faits sont là, avec leur lot de sanctions aberrantes. Il n’est pas besoin d’utiliser trop de mots, deux écrans suffiront. Je laisse le lecteur juge de mon post sous mon nom de plume « Tonvoisin » et les conséquences désastreuses pour l’une de mes abonnées critique de publications : un an d’avertissement. Pour rappel, les blocages ou avertissements Facebook sont clairement expliqués par la structure :

Il arrive que nous bloquions certaines fonctionnalités sur Facebook lorsque :

  • nos systèmes de sécurité estiment que le contenu que vous avez publié ou partagé semble suspect ou abusif ;
  • certains de vos messages ou invitations ont été marqués comme indésirables ;
  • vous avez effectué une action qui va à l’encontre de nos Standards de la communauté.

 

La durée d’un blocage dépend de la gravité de l’infraction commise et de vos antécédents sur Facebook.

Cela soustend que pour cette simple réplique parfaitement anodine, une critique de publications dont une partie de l’activité est sur Facebook va possiblement perdre des possibilités d’interactions et va désormais relire plus de sept fois ses posts pour ne pas être prise à nouveau par la milice algorithmique de l’ombre qui lui occasionnerait d’autres sanctions. Je vous laisse juge de la liberté d’inexpression qui, sous couvert de lutter contre la cyberhaine confiée à des algorithmes hautement sensibles et totalement désincarnés, se met en place et gangrène les réseaux de façon totalement absurde : la liberté d’expression est désormais malade… d’algorithmie !

 

Mon post

 

 

La réplique sanctionnée

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