Combien coûte la com’ du « quoi qu’il en coûte » ?

Qui paye ? C’est vous, c’est nous tous et en 2023 nous ferons tous un « petit geste » en mettant la main au porte-monnaie !

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Combien coûte la com’ du « quoi qu’il en coûte » ?

Publié le 27 décembre 2022
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Depuis 2019, pas un écran publicitaire sur les chaînes de télévisions ou sur les stations de radios publiques ou privées qui ne soit entrecoupé d’un message du gouvernement !

Qu’il s’agisse de l’épidémie Covid-19, de la grippe, de l’alcool, de la consommation énergétique, de la transition écologique mais aussi des messages d’autosatisfaction de nos dirigeants nous sommes tous au garde-à-vous devant les petits gestes que nous devons accomplir pour devenir des citoyens responsables et donc respectables.

Mais quel est le coût d’une telle communication ? Essayons de faire le point en cette fin d’année.

Car une question ne se pose pas : qui paye ? C’est vous, c’est nous tous et en 2023 nous ferons tous un petit geste en mettant la main au porte-monnaie ! En effet, selon un rapport parlementaire la dotation au SIG devrait s’élever à plus de 21 millions d’euros.

Le SIG ou Service d’Information du Gouvernement est une direction des services du Premier ministre et assure cinq missions :

  1. La diffusion aux élus, à la presse et au public des informations sur l’action gouvernementale
  2. La mise en œuvre d’actions d’information d’intérêt général à caractère interministériel sur le plan national
  3. L’assistance technique aux administrations publiques et la coordination de leur politique  de communication
  4. L’analyse de l’évolution de l’opinion publique et du contenu des médias
  5. La mise en accessibilité des actions et moyens de communication gouvernementale

 

Si l’existence d’une telle direction se justifie par ses missions, sa dotation budgétaire et l’utilisation de cette dotation posent question…

En 2020, le gouvernement avait dépensé 28,6 millions d’euros. Le locataire de l’Hôtel Matignon s’était justifié en désignant la crise sanitaire, responsable principale (voire unique) de cette dépense. Mais un rapport parlementaire de la député LR Marie-Christine Dalloz révèle l’explosion des frais du SIG. En effet, initialement, le budget alloué à cette direction pour 2020 s’élevait à 14,2 millions d’euros.

En 2021, la totalité du budget du SIG était consumé au 1er octobre. Pour y remédier, la secrétaire de la commission des finances de l’Assemblée nationale avait anticipé un surplus de dépenses de… 30 millions d’euros.

 

La crise sanitaire seule responsable de cette explosion de budget ?

Le rapport de Mme Dalloz notifiait que 4,7 millions d’euros avaient été investis dans 73 sondages pour 2020 et 2021.

Finalement, les dépenses liées à la communication sur le Covid-19 ne se seraient élevées qu’à moins de 500 000 euros !

Au premier semestre 2022, ce sont 39 sondages qui ont été commandés pour un coût total de 756 000 euros. La prévision d’exécution estimée par le SIG pour 2022 était de 1,6 million d’euros alors qu’en 2017, année électorale, le budget des études d’opinion du SIG s’était élevé à 1,43 million d’euros.

 

Une procédure budgétaire contestable

En 2021, le SIG a bénéficié de discrets transferts de crédits pour assurer ses missions de communication.

C’est ainsi que 7 millions d’euros ont été dépensés pour « accroître la visibilité de la mise en œuvre du plan de relance dans les territoires ».

Car (et le nouveau rapport 2022 le souligne) ces crédits ne reflètent pas l’intégralité du budget du SIG qui devrait bénéficier de crédits supplémentaires par la voie de la délégation de gestion. Ce dispositif, souligne Mme Dalloz, nuit à la lisibilité budgétaire.

 

Une question éthique sur le « quoi qu’il en coûte »

Lors de la présentation du rapport fin 2021, le député Patrick Hetzel avait alors interrogé le gouvernement sur les raisons d’une telle augmentation et ce d’autant plus que des efforts financiers étaient demandés à tous les Français. Il relevait alors avec justesse qu’alors que nous étions à l’époque à quelques mois d’une élection présidentielle, une telle augmentation budgétaire à des fins de promotion de l’action gouvernementale posait des questions d’ordre éthique.

Si les sondages sont des outils au service des stratégies de communication et s’il est important que le gouvernement communiquent avec la presse, les élus et le public sur son action, il est à regretter que l’aspect communication prime souvent sur l’action, quoi qu’il en coûte.

 

Sources :

Microsoft Word – r292-a15.docx (assemblee-nationale.fr)

Microsoft Word – r4524-a14.docx (assemblee-nationale.fr)

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  • D’une manière générale, je suis étonné de la totale déconnexion entre la bonne santé économique et le budget publicité.
    Il n’y a jamais eu autant de pubs à la radio, à la TV, sur internet… alors que nous nageons en plein marasme économique. Je serais curieux de savoir comment est évalué le retour sur investissement des campagnes de publicité.
    En ce qui concerne la communication gouvernementale, autrefois appelée propagande, c’est encore plus grave, car son unique objectif est de masquer l’absence de résultat voire l’inaction de ceux qui nous dirigent.
    Les hôpitaux sont engorgés, vaccinez-vous !
    Les centrales nucléaires sont à l’arrêt, soyez sobres !

  • Et le cout pour les collectivités? rien que de mettre les affiches et autre placards.. signalant que le gouvernement agit… il faut du temps..se déplacer et un peu de materiel…

    j’ai vu des machins pour les vélos « donnés » aux communes.. mais le prix de la pose vaut largement le prix des bidules. par ailleurs rarement voire jamais utilisés..

  • Je suis surpris par la faiblesse de ce chiffre, c’est à peine 1/10 000ème des dépenses de l’Etat.
    Le véritable budget com de l’Etat est certainement bien plus élevé, et réparti sur d’autres lignes budgétaires.
    D’après ce lien, les dépenses de com des ministères étaient de 240 M € en 2011 :
    https://www.lesechos.fr/2011/11/baisse-de-15-des-depenses-de-communication-de-letat-402921

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