Moins de réglementation pour réduire la corruption européenne

Moins de réglementation, moins d’État et moins de pouvoir pour les politiciens devraient être les principaux outils de la lutte de l’UE contre la corruption.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 2
Parlement européen de Strasbourg le 25 novembre 2014 lors de la visite du Pape François (Crédits : Claude TRUONG-NGOC, licence CC-BY-SA 3.0), via Wikimedia.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Moins de réglementation pour réduire la corruption européenne

Publié le 15 décembre 2022
- A +

Le Parlement européen a été secoué par un scandale de corruption. Moins de réglementation, moins d’État et moins de pouvoir pour les politiciens devraient être les principaux outils de la lutte de l’UE contre la corruption.

La relation entre l’argent et le pouvoir politique peut constituer un véritable problème dans les pays où la richesse ne dépend pas principalement d’idées entrepreneuriales mais de l’influence politique et de l’accès aux leviers du pouvoir. Plus l’État a de pouvoir, plus il est probable que le lobbying et la corruption prospèrent. Les pays dont les gouvernements sont trop puissants ont également tendance à être des pays où la corruption est endémique.

La Russie, par exemple, occupe le 136e rang (sur 180) dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International. Dans l’indice de liberté économique de la Heritage Foundation, la Russie n’arrive qu’au 113e rang. Des pays comme la Russie montrent clairement que nous avons besoin de plus – et non de moins – de capitalisme là où les liens entre les entreprises et la politique sont trop étroits.

 

Capitalisme et corruption

Beaucoup de gens associent « capitalisme » et « corruption ».

Mais, comme l’a écrit l’économiste Alan H. Meltzer :

« Les délits tels que la corruption peuvent être publics ou privés et sont courants dans de nombreuses nations, mais ils sont plus fréquents là où les responsables gouvernementaux ont le plus d’autorité. »

L’opinion selon laquelle la corruption est particulièrement répandue dans les pays capitalistes est fausse. C’est le contraire qui est vrai comme le confirme une comparaison entre l’indice de perception de la corruption CPI de Transparency International et l’indice de liberté économique.

L’indice de liberté économique, publié par la Heritage Foundation depuis 1995, est largement considéré comme un classement du capitalisme. Selon cet indice, les pays présentant les niveaux de corruption les plus bas sont aussi ceux qui ont le plus haut degré de liberté économique.

Les dix pays les moins corrompus font tous partie sans exception des catégories « libre » ou « majoritairement libre » de l’indice : Singapour, Danemark, Finlande, Nouvelle-Zélande, Suisse et Pays-Bas font partie des dix pays les plus exempts de corruption au monde – et ils figurent tous parmi les dix pays les plus libres économiquement !

À l’inverse, les pays figurant parmi les dix derniers de l’indice de perception de la corruption sont également classés comme « réprimés » dans l’indice de liberté économique.

Les deux pays les moins performants dans l’Indice de liberté économique, le Venezuela et la Corée du Nord, sont également parmi les moins performants dans l’Indice de perception de la corruption. Plus l’État intervient dans la vie économique, plus les possibilités de corrompre les fonctionnaires sont grandes. Quiconque souhaite limiter l’influence contraire à l’éthique voire criminelle des riches sur la politique ne doit donc pas plaider pour un gouvernement plus grand mais pour un gouvernement plus petit.

 

Moins de réglementation = moins de corruption

Je me suis récemment rendu en Géorgie, un pays où la corruption était autrefois endémique.

J’ai rencontré l’économiste Professeur Gia Jandieri, une figure emblématique de la lutte contre la corruption, qui m’a expliqué les mesures anticorruption les plus efficaces (à part le licenciement des quelque 35 000 policiers d’un seul coup) :

« Au moins aussi important pour lutter contre la corruption, les réformes ont éliminé de nombreuses réglementations et règles superflues. »

Il s’agit là d’une leçon essentielle pour les autres pays : la réduction de la réglementation gouvernementale réduit également les possibilités de corruption. En 2004, la Géorgie n’occupait que le 133e rang de l’indice de perception de la corruption de Transparency International. En 2021, elle avait grimpé au 45e rang sur 180.

Quelles leçons l’UE peut-elle en tirer ?

Eh bien, l’UE réglemente de plus en plus de domaines de la vie. Par conséquent, elle ouvre également de plus en plus de portes aux lobbyistes d’intérêts particuliers, voire à la corruption. Il ne serait pas surprenant que la corruption révélée jusqu’à présent ne soit que la partie émergée de l’iceberg. Comme nous l’avons vu ailleurs, moins de bureaucratie, un gouvernement plus petit et moins de pouvoir entre les mains des politiciens pourraient être parmi les mesures les plus efficaces que l’UE pourrait déployer dans sa lutte contre la corruption.

Rainer Zitelmann aborde également ce sujet dans son livre In Defense of Capitalism.

 

Voir les commentaires (7)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (7)
  • L’arrestation récente de l’eurodéputé Grec Eva Kaili pour « corruption », la police Belge aurait perquisitionné son domicile sans sa présence, il y aurait eu flagrant délit d’après le commissaire de police et d’un coup les homologues d’Eva Kaili veulent supprimer toute corruption au seing du parlement de l’ UE

  • Bof ! Pour réduire la corruption, le seul est unique moyen est la dissolution de cette usine a gaz qu’est l’UE. La destruction méthodique de tous les organismes et institutions Supranationaux.
    Après un nouveau traité de quinze page sera suffisant. Avec un bureau constitué d’un représentant de chaque état, Pas plus.

  • Ceux qui font les réglementations se font corrompre. Alors, pourquoi n’en feraient ils pas encore plus ? Depuis Giscard d’Estaing, un capitalisme de connivence s’est installé en France. Ne parlons pas du népotisme à tous les étages (fils de Mitterrand, de Sarkozy,…).
    Et les français votent à gauche pour avoir un « Maduro » pardon, un Mélenchon, au pouvoir.
    Tous les cadeaux d’assistanat que nos gouvernement font aux français et aux médias sont un moyen d’éviter que ces derniers grattent la couche superficielle de nos politiciens.

  • Même s’il ne restait plus qu’une loi à un seul article rédigée ainsi :
    – Il est permis à tout lobby d’influencer par l’argent l’élu de son choix,
    gageons qu’il se trouverait au moins un corrupteur et un corrompu pour tenter de faire sauter ladite loi.

  • Le problème avec les indices de perception de la corruption est que les valises de billets ou les dessous de table nécessaires à ce que les fonctionnaires fassent leur boulot induisent immédiatement le sentiment de la corruption, mais que les échanges de petits avantages légaux et réglementaires, de subventions à l’ami et d’interdictions à son voisin, etc., ne sont pas perçus comme étant de la corruption.

  • Et pourtant le Parlement Européen n’a aucun pouvoir me semble-t-il; pourquoi donc se fatiguer à le corrompre?

  • « le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absoluement » (Lord Acton je crois).

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Les Gilets verts ont bloqué le pays avec leurs tracteurs en demandant notamment que l'on n’importe pas ce que l’on interdit en France. Leurs revendications ont également porté sur l’accès à l’eau et sur la rigueur des normes environnementales françaises, qui seraient plus exigeantes que celles de leurs concurrents.

C'est la hausse du prix du gazole agricole qui a mis le feu aux poudres, en reproduisant les mêmes effets que la taxe carbone sur tous les carburants, qui avait initié le mouvement des Gilets jaunes cinq ans plus tôt.

Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles