Peut-être vous rappelez-vous la fin du mois d’octobre 2010.
Un mouvement de grève avait alors provoqué une pénurie d’essence dans les stations-services. Quelques mois plus tard, le sujet des carburants était de nouveau sur la table. Une hausse du prix du brut avait fait monter le cours du Brent à 123 dollars le baril. Le prix moyen du litre d’essence était alors de 1,38 euro.
Aujourd’hui, le cours du Brent est à 100,6 dollars et le prix moyen du litre d’essence est à 1,87 euro, après bouclier tarifaire, ce qui voudrait dire que son prix réel est bien supérieur. Et les pénuries ont commencé à réapparaître, avant que le mouvement social actuel qui frappe les raffineries de Total ne vienne s’ajouter.
Le constat est simple, inutile de chercher des excuses ou des explications : ce que l’on voit est tout simplement le résultat d’une politique bureaucratique, démagogique et incompétente, le résultat d’années d’entêtement dans des politiques budgétaires, monétaires et économiques désastreuses.
Une longue et longue crise…
Les chiffres le montrent très clairement : depuis le crash de 2008, rien ne va plus sur le marché des carburants. Rien ne va plus sur le marché du brut et rien ne va plus sur le marché de l’essence. Si la situation s’est aggravée depuis la crise liée au covid, c’est simplement parce que ce qui devait arriver est tout simplement arrivé.
Le carburant n’est qu’un exemple simple à mettre en lumière car portant sur des chiffres facilement compréhensibles et peu nombreux. Mais la situation est la même dans bien d’autres domaines : immobilier, agriculture, composants, matières premières, énergies…
Si on regarde le graphique d’un peu plus près, on se rend compte que les problèmes ont vraiment commencé en 2003. Cinq ans plus tard, la crise de 2008 vient juste clore un violent chapitre de flambée des prix. Depuis 2008, la situation ne s’est jamais stabilisée, la crise du covid n’ayant fait que tirer sur les élastiques d’un marché qui joue le Zebulon.
Il s’est passé deux événements majeurs en 2003 : la guerre d’Irak, mais surtout le quatrième sommet de la Terre à Johannesburg, qui a entériné un agenda interventionniste mondial de « développement durable » : en gros comment les méchants pollueurs impérialistes du nord devaient s’acquitter de leur dette envers les gentils pays frugaux et colonisés du sud.
À partir de ce moment-là, les problèmes de fluctuations et d’instabilité sont apparus sur tous ces marchés où l’État a mis en place des politiques publiques volontaristes.
Responsables et responsabilités
Laissons de côté les analyses économiques et géopolitiques pour un moment. Le sujet n’est pas d’essayer de décortiquer le fonctionnement de milliards d’acteurs dans des théories plus ou moins fumeuses.
Un fait est indiscutable. Depuis 2003, les États occidentaux, et plus précisément la France, ont fait preuve d’une constance dans leur comportement : ils ont systématiquement réagi par des politiques budgétaires, monétaires et réglementaires au moindre problème ayant de près ou de loin à voir avec le « développement durable ».
Le schéma s’est répété à chaque fois : ils ont surréagi aux crises « mondiales », qu’elles soient énergétiques, alimentaires, sanitaires ou météorologiques… Ils ont communiqué en soufflant la peur, puis se sont érigés en sauveur, pour finalement mettre en œuvre des politiques plus que contestables, décidées à la hâte et dans l’opacité, sans aucune autre preuve de leur efficacité que leur bonne parole.
Depuis maintenant une vingtaine d’années, ce motif panique-réaction-solution sorti du chapeau a lamentablement et systématiquement foiré. Le résultat est assez désastreux et les choses n’ont aucune raison de s’améliorer en l’état.
Mais ne fallait-il pas faire quelque chose ? Pouvait-on rester sans rien faire ? Bien sûr qu’il fallait faire quelque chose. Il fallait juste tout simplement ne pas faire ce que l’on a fait !
Remettre l’État à sa place
La première et la plus fondamentale des choses à faire est de stopper cette spirale infernale de surréaction et de solutions magiques qui s’enclenche à la moindre flambée médiatique. La crise dure maintenant depuis une bonne vingtaine d’années : les politiques interventionnistes n’ont pas fonctionné et il faut impérativement en tirer les conséquences et passer à autre chose.
Ne nous leurrons pas : en dehors des effets de mimétisme internationaux et de l’agenda onusien, ces actions ont avant tout été mises en œuvre parce que les gouvernements le voulaient bien : elles constituent une des seules opportunités qui existent permettant aux élus de prouver leur capacité d’action.
Il est temps que nos politiciens choisissent ce qu’ils veulent faire : soit remettre au goût du jour l’efficacité et l’impartialité de l’action publique, à court, long et moyen terme, soit continuer à utiliser la puissance publique pour chercher à justifier pourquoi ils sont là (et accessoirement chercher à montrer qu’ils sont de bons joueurs dans le grand jeu international), et ce quel qu’en soit le prix …
Non seulement ce cinéma permanent finit par réellement peser économiquement, mais il commence à atteindre les sommets du ridicule.
Ce hold-up de l’État, des services publics, de l’argent, du patrimoine, du labeur des gens pour pousser tel ou tel agenda et pour faire briller les egos des uns ou des autres est tout proprement inadmissible et commence sérieusement à dépasser les bornes du supportable.
Si une secte veut sauver la planète Gaïa ou une autre recréer le joyeux temps des colonies ou en obtenir réparation, qu’elles se débrouillent (en restant légales et honnêtes) ! Si un zozo veut marquer l’histoire, qu’il se débrouille ! Mais qu’ils cessent tous de prendre la population en otage en l’obligeant à financer leur publicité et à payer les pots cassés de leur incompétence et de leur arrogance.
Plus clairement : si l’essence est si chère et vient à manquer, ce n’est pas parce que ce serait la conséquence d’une situation économique et internationale particulière, c’est uniquement la conséquence des décisions prises par les politiciens au pouvoir.
Bien d’accord, la technocratie hautaine, hors sol et incompétente s’est emparée des institutions politiques en se faisant élire, alors qu’elle agissait dans l’ombre des cabinets ministériels auparavant. Les citoyens confient naïvement leur sort à l’institution la plus inefficace et la plus chère du pays.
Alors Macron, qui prétend s’occuper de tout en bravant au passage la Constitution, n’aboutit finalement à rien, il adore se montrer en petit coq pérorant et distribue des chèques sans provision par crainte d’un réveil qui pourrait être dur, les gens trompés et désabusés réagissent mal en général.
Pendant la même période, le valeur d’un dollar est passée de 0.80 à 1.01€. La moitié de l’explication est donc dans la faiblesse de l’Euro que vous n’avez pas évoquée. Reste à analyser pourquoi l’euro est si faible face au dollar…
Et n’oubliez pas de couper la climatisation pour économiser l’essence. #jesauvedesvies
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